PRIÈRES d’un CŒUR ISRAÉLITE. אמרי לב PRIÈRES D'UN CŒUR ISRAÉLITE. LIVRE D’OFFICES ET RBGDK1L DB PRIÈRES ET DE MÉDITATIONS POUR TOUTES LES CIRCONSTANCES DB LA Y1E, PUBLIÉ Pi" LA SOCIÉTÉ CONSISTORIALE DES BONS LIVRES. DEUXIÈME ÉDITION. STRASBOURG, AO BUREAU DE LA SOCIÉTÉ, 28, RUE DES TONNELIERS. PARIS, AU BUREAU DES ARCHIVES ISRAÉLITES, 16, rue des Qattre-Fils (Marais). 1853. STRASBOURG, IMPRIMERIE DE G. SILBERMANN. PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. La Société consistoriale pour la propaga-tion des bons livres réalise aujourd’hui sa première œuvre, en offrant aux fidèles un recueil de prières et de méditations reli-gieuses. En choisissant ce livre pour notre début, nous avons eu à cœur de répondre à un be-soin généralement senti, et de remplir une lacune très-grave dans la littérature mo-derne de notre culte. Ce n״est pas que ridée et la nécessité d’un livre de ce genre soient bien nouvelles parmi nous; les suppliques (תחנות) ™pri-mées, comme appendice, à la fin des an-ciennes éditions de nos rituels, prouveraient suffisamment le contraire; mais toutes ces prières, expressions fidèles des sentiments pieux de nos ancêtres, sont écrites dans un allemand corrompu, et dont aucune traduc- VI PREFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. tion n’existe daas notre langue; elles sont d’ailleurs conçues dans un esprit et formu-lées dans un style incompatibles avec les exigences de notre époque. Notre rituel ordinaire ne peut non plus suffire au recueillement individuel: inspiré soit de souvenirs historiques , soit de chants patriotiques, ou de poésies religieuses, il semble n’avoir eu en vue que la prière offi-cielle, (תפלת חובה) ce qui résulte en-core du sens collectif de la plupart de ses formules. Or, c’est là le caractère le mieux approprié aux prières destinées au culte pu-blic, et, à ce titre, notre rituel peut soute-nir dignement la comparaison avec ceux de tous les autres cultes. Mais, à côté de la prière officielle, il est un besoin non moins divin: c’est celtii qu’éprouve l’âme de s’épancher, dans un recueillement intime, devant le maître de nos destinées, de lui offrir le tribut de ses soupirs comme celui de ses joies; de lui exprimer sa gratitude ou ses espérances; c’est ce que nous appelons la prière indivi-duelle. Or, la prière individuelle ne saurait PRÉFACE DE LA PKËMJÉRE ÉDITION. VII se plier aux formules générales; elle s'ins-pire d'une situation personnelle et puise ses expressions dans le sentiment. Un livre de prières et de méditations religieuses doit donc être comme une lyre harmonieuse, dont les cordes diverses résonnent sous les variables émotions de l’âme. Il faut qu’il y ail des sons pour la joie et la douleur, pour le bonheur et pour le deuil, pour le conva-lescent qui se relève, et pour le malade qui s’éteint. C’est à ce besoin que nous essayons de répondre aujourd'hui. Loin de nous la prétenlion de remplacer le rituel; ce legs des hommes de la grande synagogue sera toujours notre plus beau joyau; mais, placés à un autre point de vue, nous avons cru devoir faire autrement. Toutefois ce n’est pas au culte domestique exclusivement que nous vouons ce livre. Nous souhaitons, au contraire, qu’il accom* pagne les fidèles jusque dans le temple, et qu’il contribue avec nos saintes cérémonies à leur inspirer le recueillement et à les pré-server de loule distraction. C’est pourquoi nous avons emprunte au rituel et aux Piou־ * VIII PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. tim quelques morceaux choisis, et affecté un certain nombre de prières aux divers offices du culte public, surtout pour les jours de féte. Nous n’avons que peu de mots à ajouter sur la manière dont nous avons cru pouvoir remplir notre tâche. Nous avons cherché à donner à nos prières une forme simple, claire, dénuée de toute prétention littéraire. La prière étant l'expression la plus intime des rapports de l’homme avec Dieu, perd son caractère de vérité, si, au lieu de jail-lir simple et facile, elle s’égare dans l’affec-tation et les métaphores, Nous avons donc évité avec soin ces tirades déclamatoires, ces ornements lyriques qui, à notre avis, déparent quelques ouvrages de ce genre. Devant qui doit-on être vrai si ce n’est en présence de celui qui sonde les derniers re-plis de nos cœurs, et qui s’appelle Dieu de vérité, יי אלהים אמת? Un très-grand nombre des prières de notre recueil sont originales, d'autres sont imitées de nos livres sacrés, ou traduites ו rituel et du Machsor, sans cependant PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. IX que nous nous soyons attachés servilement au texte littéral, toutes les fois que le génie de notre langue exigeait une forme diffë-rente. Enfin, nous avons plus d’une fois puisé dans les excellents livres de piété pu• bliés en Allemagne, notamment pat׳ Leüeris, Jacobsohn, Rosenfeld, etc.; leurs ouvrages nous ont fourni le sujet et quelquefois le texte de plusieurs morceaùx. Que ces sa-vanta coreligionnaires veuillent recevoir ici l'hommage public de notre reconnaissance. Pour la division matérielle de notre ou-vrage, nous avons adopté la classification suivante: 1° Prières qui reviennent périodiquement, soit tous les jours, soit aux jours de fête. 2° Prières et méditations religieuses pour les diverses circonstances de la vie; ces mé־ dilations remplissent une lacune importante de notre rituel, qui n’a pas de prières pour ce que nous appelons la piété domestique. 3° Prières de deuil, a réciter soit aux an■ niversaires , soit au cimetière. 4° Enfin, dans une quatrième et dernière partie, nous avons placé quelques mor- X PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION. ceaux de philosophie religieuse, qui soni plutôt des préparations à la foi que de vé-ritables prières. Avant déterminer, qu’il nous soit permis d’adresser une humble supplique à nos lec-leurs et surtout à nos pieuses lectrices. Nous les conjurons de ne pas lire ce livre comme Qn lit une œuvre de littérature, c’est-à-dire avec l’esprit d’&nalyse et de critique. La prière écrite, quelque parfaite qu’elle soit, est impuissante si l’élan du cœur ne la coin-plète, si l’enthousiasme de l’âme ne l’é-chauffe. Or, l’analyse refroidit l’âme et les sentiments du cœur. Ouvrez donc ce livre avec la pieuse intention de prier, et non de lire, alors la religion vous inspirera, et votre prière étant l’expression de votre foi, sera agréable au Seigneur. Strasbourg, janvier iSiS (Schebat 5608). Le grand-rabbin du Consistoire du Bas-Rhin, Arnaud Aron. APPROBATION Dt M. LE GRAND-RABBIN DU CONSISTOIRE CENTRAL. J’ai parcouru le livre intitulé: Prières d'un cceur israélite, que la Société pour la propaga- • tion des bons livres est sur le point de publier. Cet ouvrage me paraît destiné à exercer la plus salutaire influence sur l'esprit de nos coreligion-naires, et sera, je l’espère , un puissant auxi-liaire pour réveiller chez eux le sentiment d’une profonde piété. Les divers morceaux extraits du rituel et des Pioutim que ce livre contient, ont été choisis avec discernement et traduits avec un rare talent, ce qui le rendra aussi efficace pour entretenir le recueillement dans nos tem- XII APPROBATION, pies, que pour nourrir la piété domestique. Je ne crois pas me tromper, en avançant que ce livre obtiendra un très-favorable accueil du pu-blic israélite. Je m’empresse de donner à celte publication mon entière approbation. Paris , le 18 janvier 1848. Le Grand-Rabbin du Consistoire central, Marchand Ennery. AVANT-PROPOS SUR LA DEUXIÈME ÉDITION. La bénédiction du Seigneur a été sur ce livre. Le rapide épuisement de la pre-mière édition nous a comblés de joie en nous prouvant que la foi d’Israël a des racines vivaces dans notre pays, et que le zèle des fidèles ne manque pas aux œuvres qui répondent ù leurs besoins. Ce succès, qui est pour la Société des bons livres la plus précieuse des récom-penses, lui a imposé le devoir de ne rien négliger pour que la nouvelle édition méri-tût l’accueil fait à la précédente. Pour mieux atteindre ce but, nous avons fait, aux lumières de MM. les grands rab-bins de France, un appel qui a été entendu, et si cette nouvelle édition répond plus corn-plétement encore a sa destination > nous en rendrons grâces aux savantes observa- XIV AVANT-PROPOS SUR LA DEUXIÈME ÉDITION. lions que nous devons à leur pieux con-cours. Nous offrons ici un témoignage particu-lier de noire reconnaissance à M. le grand-rabbin de Bordeaux. Outre la sympathie ac-live qu’il a apportée à notre œuvre, cet émi-nent pasteur a bien voulu nous envoyer, pour cette édition, un travail de révision qui a été largement utilisé. Nous avons, en outre, mis à profit plu-siôurs ouvrages importants, que nos pieux et savants coreligionnaires de l’Allemagne continuent à .mettre au jour avec un zèle in-fatigable. La nouvelle édition diffère de la précé-dente par de nombreuses additions, qui portent surtout sur les offices. Conformé-ment au vœu exprimé par MM. les grands-rabbins, la partie liturgique a reçu une ex-tension suffisante pour que le livre réponde autant que possible aux nécessités du culte public. Nous avions ici à concilier le caractère saeré et traditionnel du rituel avec les nou-veaux besoins du temps. Dans ce but, la AVANT-PROPOS SUR LA DEUXIÈME ÉDITION XV forme et la marche des offices ont été scrupuleusement respectées; nous avons conservé ces psaumes sublimes ainsi que ces belles et antiques prières qui sont l’ex-pression et la confession de notre foi; mais les autres ont été le plus souvent rempla-cées, soit par une analyse sommaire, soit par des prières et méditations analogues, quoique exprimées dans un autre langage. Les fidèles pourront donc, notre livre à la main, suivre les offices publics, et y trou-ver en même temps un aliment pour leur ferveur et leur recueillement. Qu’il nous soit permis d’exprimer, à cette occasion, le vœu que l’indication litur-gique fasse désormais partie de l’enseigne-ment religieux, et que les jeunes personnes s’habituent de bonne heure à suivre le ser-vice divin; car, malgré les explications dé-taillées placées en tête de chaque office, la pratique du culte public pourra seule les familiariser avec la liturgie. Quant au reste de l’ouvrage, nous n’avons pas d’autres observations à faire, si ce n’est que la quatrième partie a été réunie à la XVI AVANT-PROPOS SUR LA DEUXIÈME ÉDITION. deuxième, et que celle-ci a été enrichie d’un certain nombre de méditations nouvelles, portant sur les principales vérités de notre dogme ou sur les points les plus importants de la morale pratique. Ce livre est donc à la fois un livre d’of-fices et un livre de lecture pieuse; s'il ré-pond à son but, il doit élever le cœur à Dieu par la prière, et, en même temps, for-tifier la foi par la doctrine. Puisse-t-il faire germer et développer dans les âmes la piété et la charité; puisse-t-il faire connaître à tous la grandeur et la vérité de la foi d’Israël, et concourir ainsi à la gloire du Seigneur et au salut de ceux qui l’invoqueront. Amen. Strasbourg, le iO décembre 1852. (29 Kislew 5613). Le grand-rabbin du Consistoire du Bas-Rhin, Arnaud Aron. אמרי לב PRIÈRES D’UN CŒUR ISRAÉLITE. DE LA PRIÈRE. "Partout où tu invoqueras mon nom, je serai prés de toi et je te bénirai " (Exod. 20, 21). I. La prière étant un élan de l’âme vers Dieu, un appel à sa miséricorde, un hommage à sa grandeur, que de raisons n’avons-nous pas de bien accomplir ce devoir! Dans celte vie, que de souffrances viennent assaillir l'homme; que de soucis et de besoins, que de misères et de douleurs viennent l’éprou-ver! Où cherchera-t-il secours et soulagement? Sera-ce auprès de l’homme, son compagnon de faiblesse et d’impuissance? De même qu’un en-Huit, pour chacune de ses peines, fait un appel instinctif à ses parents, ainsi l’homme, dans sa détresse, élève ou doit élever ses mains vers 1 2 PRIÈRES QUOTIDIENNES. son Père céleste. Lui seul peut toujours le se-courir; lui seul le veut toujours. Les soucis et les misères nous assaillent en vain; nous pou-vons y résister et chercher notre consolation près de celui qui connaît nos maux et peut y remédier. "C’est vers les montagnes que j’élève les yeux, dit le Prophète dans sa détresse; c’est de là que me viendra le secours נ (Ps. 120, i). Que n’obtient point une fervente prière! Quand l’arrét de votre condamnation serait déjà porté au tribunal céleste, priez, et Dieu révo-quera sa sentence. Moïse, agenouillé au pied du Sinaï, n’a-t-il pas arrêté, par sa prière, le bras de Dieu déjà levé pour exterminer Israël cou-pable d’idolâtrie! Ne craignez donc point, tout chargé que vous soyez de péchés, d’offrir au Seigneur votre repentir; priez pour vous ou pour d’autres, et vous pourrez espérer. Craignez tout, au contraire, pour une journée ou pour une nuit qui n’est pas commencée ou terminée par la prière; ce sera peut-être une journée ou une nuit fatale; ce sera .peut-être pour vous ou pour quelqu’un des vôtres la dernière journée ou la dernière nuit. II. Mais ce serait une prière bien imparfaite que PRIÈRES QUOTIDIENNES. 3 celle qui n'aurait pour mobile que dos besoins et qui ne nous conduirait vers Dieu que quand nous sommes dans la peine ou dans La crainte. Outre les suppliques que nous lui adressons י n’esl-îl pas juste et convenable que nous lui of-rions, à ce Père bienfaisant, nos actions de grâces pour les circonstances mémorables où il nous a exaucés; pour les faveurs journalières qu’il nous accorde; pour les miracles quotî-diens qu’il renouvelle pour notre conservation, noire subsistance, notre existence el celle de notre famille? Mais ce n'est pas encore là toute la prière. Quand nous nous pénétrons de ce que c’est que Dieu; quand nous contemplons sa grandeur et ses merveilles, alors nait en nous un sentiment d’admiration el de vénération pour sa gloire, sa toute-puissance, ses œuvres magnifiques. Ces sentiments de joie divine, ces élans de l’âme en extase devant la gloire du Seigneur, se font jour par des paroles de bénédiction , de glorification, dont les divines Harmonies des Psaumes sont la plus sublime expression. Devant ces miracles permanents, on s’écrie instinctivement avec le Roi-Prophète: " Que les œuvres sont grandes, ô Seigneur; que les conceptions sont pro-fondes!> (P5. 92 , 5.) 4 PRIÈRES QUOTIDIENNES. III. Mais comment devons-nous prier? Remuer les lèvres machinalement, sans que la prière sorte de notre cœur, c’est faire à Dieu une offense qui approche du blasphème. Prier men-talement sans $e recueillir dans le silènce, sans que notre attitude respectueuse et attentive rende sensible à nos propres yeux l’instant so-lennel où nous nous entretenons avec le Sei-gneur, c’est lui manquer de respect; c’est nous exposer en même temps à des distractions cou-pables qui nous *font perdre le fruit de notre prière. Gardez-vous donc avant tout que la prière ne devienne pour vous un acte routinierf un devoir accessoire qu’on accomplit à la hâte, au milieu du bruit, de l’irrévérence ou de la distraction. Choisissez, au contraire, avec soin votre heure et votre place; isolez-vous dans un lieu silencieux, prenez une attitude recueillie et humble et abandonnez votre âme à Dieu, alors seulement elle entrera en communication avec lui. Mais ce n’est pas tout que de se présenter au Seigneur avec regret et humilité; il faut lui ap-porter la foi qui vivifie la prière, la foi qui PRIÈRES QUOTIDIENNES. 5 échauffe le cœur. IL faut surtout, enfin > que la ־ prière soit appuyée sur la pureté de l’âme ז sur le désir de faire ce qui plaît à Dieu et sur une soumission filiale à sa volonté. IV. Oh! si le ciel s’ouvrail actuellement à nos yeux, et que nous vissioiîs le Seigneur assis sur son trône, environné de ses anges, qui par respect se couvrent de leurs ailes et ne cessent de répéter: " 11 est Saint, il est Saint, il est Saint î le Dieu des armées célestes; la terre est remplie de sa gloire! 1 (Isaïe 6,3) dans quel saisissement ne seraient pas toutes les puissances de notre âme? Et cependant la foi nous apprend que ce même Dieu, dont les regards de Moïse ne pouv aient soutenir réclatante majesté, que ce même Dieu est auprès de nous, quand nous prions; qu’il nous voit, qu’il nous entend, qu’il connaît toutes les pensées de notre âme, tous les secrets de notre cœur. Oui, il est auprès de nous , le Dieu trois fois saint! Et nous, qui, eu présence d’un mortel au-dessus de nous par sa dignité ou par sa puis-sance, nous courbons avec respect et humi-lité, nous ne surveillerions pas nos paroles et notre maintien en présence du Roi des rois, 6 PRIÈRES QUOTIDIENNES. *devant qui tous les monarques du inonde sont comme un grain de poussière î Nous nous livre-rions en sa présence aux irrévérences et aux distractions! y. Réglez donc avec rigueur ce saint exercice, car c’est la vie de votre âme; c’est tout ce qui vous restera un jour. Dès le matin présentez-vous au Seigneur, offrez-lui les prémices de votre jour-née; car de la fidélité à remplir ce premier de-voir peut dépendre la pureté de vos actions. Mais, avant de prier, rentrez un moment en vous-mêmes; concevez ce que vous êtes , et ce qu’est ce Dieu devant qui vous êtes, et vous vous pénétrerez aisément des sentiments d’hu-milité, de respect et d’attention avec lesquels vous devez vous adresser au Seigneur. Qu’aucune journée ne finisse sans que vous rendiez grâce au Seigneur des faveurs qu’il vous a accordées pendant le jour. Qu’avant votre sommeil un examen sérieux de votre conscience vous amène au repentir pour les actions condamnables que vous avez commises; afin que, réconciliés avec Dieu, vous puissiez invoquer sa protection pour vous el pour d’autres, afin de passer la nuit sans danger. Outre vos prières régulières, pensez à PRIÈRES QUOTIDIENNES. 7 Dieu dans loutes les circonstances de voire vie, et invoquez-le dans la joie et dans la tristesse. VI. Oui, mon Dieu, c’est auprès de toi que je viendrai épancher mes peines et mes misères; c’est à toi que je rendrai hommage des jours heureux qu’il te plaira de m’envoyer. S’il m״ar-rive une affliction, lu m'apprendras à la su יק porter selon la volonté; s'il me vient quelque joie, je dirai: * C’est Dieu qui me Ta envoyée." C’est ainsi que le bienfait de la prière sanctifiera et embellira tous les jours de ma vie, et me préparera à paraître un jour devant le trône éternel. Amen. PREMIÈRE PARTIE. PRIÈRES QUOTIDIENNES. PR1ÊKE EN ENTRANT DANS LE TEMPLE. מה סבה) "Je me réjouis quand on me dit: Allons dans la maison du Seigneur " (Ps. 122, I). "Que les demeures sont belles, ô Éternel!!non âme s’élève vers toi, et mon cœur 1res-saille de joie quand je m’approche de tou sanc- 8 PRIÈRES QUOTIDIENNES. tuaire. Heureux ceux qui séjournent dans ta maison et chantent sans cesse tes louanges! Heureux l’homme qui ne cherche son salut qu’en toi, éternel bouclier d’Israël! " C’est en prononçant ces paroles de l’Écriture que j’ose, Seigneur, venir dans ce lieu saint, t'adresser humblement ma prière, à toi, mon Dieu, mon protecteur et mon sauveur. Dieu tout-puissant, si l’univers entier est ton temple; si le monde que tu as créé est l’autel où resplendit ta gloire, c’est dans le cœur de l’homme que tu as de préférence élevé le sanc-tuaire où tu veux être adoré par une prière sainte et pure. Mais c’est surtout aux descendants des pa-triarches, aux serviteurs du Dieu UN à faire re-tentir tes louanges, à proclamer ta grandeur. Seigneur, accorde-moi un cœur pur et pé-nètre־le de ton esprit, pour qu’aucune pensée mondaine ne puisse me poursuivre jusqu’en ce lieu sacré. C’est dans ton temple que je dois me souvenir qu’une âme droite est la meilleure des offrandes, et le repentir, la plus efficace des prières. Pénètre-moi, pénètre tous mes frères ici réunis, des sentiments de ta grandeur et de notre humilité, afin que nos têtes se courbent devant ta majesté, et que, de la profondeur de PRIÈRES QUOTIDIENNES. 9 nos cœurs sainlement recueillis, noire prière, comme un encens divin ג s’élève vers Ion trône * céleste. Amen. 11YMNE ADON OLAM. (אדון עולם) Avant que ta parole, en merveilles féconde. Fit jaillir du chaos et la terre et les deux , Tu dominais déjà, glorieux maître du monde ג Et tou souille planait sur les flots ténébreux. Mais lorsque, d'un seul mot appelant la lumière, Ta formidable voix dissipa le néant, Ton nom fut proclamé dans la nature entière, Seul Roi de l'univers, Créateur tout-puissant. El quand tout rentrera dans r éternel silence, Quand la terre et le ciel s'écrouleront soudain, Tu régneras encore dans ta magnificence, Dieu fort et redoutable, Être unique et sans fin. Tu fus dans tous les temps; ta gloire est éternellej Elle brille en tous Leux sur la création. Rien ne tfest comparable, ô Puissance immortelle j A toi seule appartient la domination. C’est toi seul que j’invoque au jour de ma détresse, Dieu vivant, mon salut, mon Père et mon sauveur, Et ion amour divin, soutien de ma faiblesse , Ranime mou courage et console mon cœur. 10 PRIÈRES QUOTIDIENNES. £n la céleste main mon àme se confie, Quand je veille le jour, et la nuit quand je dors, Seigneur! je ne crains rien: l’arbitre de ma vie Protège avec amour et mon àme et mon corps. PRÉPARATION A"LA PRIÈRE. "L*Ét6rnel est prés de ceux qui l’inwquent.... avec sincé-rilé" (Ps. 145, 18). Père des hommes, me voici prosterné devant toi! Prépare mon cœur, dispose-le à te rendre les actions de grâces qu’il te doit et à le glorifier dans tes bienfaits. Dissipe, Seigneur, les ténèbres de mon esprit, afin que je comprenne tes coin-mandements et me conforme à tes préceptes. Accueille l'offrande de mon âme et daigne la purifier de tout sentiment indigne de toi. Qu’un rayon de ta lumière vienne éclairer mon esprit et m’inspire des pensées qui soient agréables de-vant toi et dignes de ta grandeur. Donne-moi la force.nécessaire pour réaliser dans mes œuvres les promesses que vont contracter mes paroles. Dispose-moi à l’accomplissement de ta sainte volonté, pour que je t’adore en esprit et en vé-rité. Préserve-moi des atteintes de la distrac-lion, et qu’aucune pensée étrangère ne vienne troubler mon adoration. TRIÈRES QUOTIDIENNES. M Puissé-je en ce moment, Seigneur, prosterné à les pieds, ressentir jusqu’au fond démon âme le sentiment de ma faiblesse et de ta puissance, de mon néant el de ion élernité. Puisse l'exemple de mon humiliation édifier mes frères, afin qu'ils rentrent en eux-mèmes et écoutent la voix. Oui, je reconnais, Seigneur, que je ne suis que poussière devant toi; et c’est du fond de ma poussière que j'élève mes mains vers ton sanc-tuaire pour implorer ta miséricorde. Conduis-moi, ù mon père, à travers les voies dange-reuses de ce pèlerinage terrestre, afin qu'au jour marqué je n'arrive pas au pied de ton trône, les mains vides de bonnes œuvres et la têle chargée d'iniquités. Seigneur, prèle-moi une oreille favorable et exauce ma prière! Amen. PRIÈRES DU MATIN. I. "Ta bonté, Seigneur, se re-nouvelle chaque matin, et ta grâce est infinie! " (Jér. Lam. 3 , 23.) 0 notre Père céleste, c'esi par ta bonté que je suis réveillé ce matin , et que le sommeil a for-tifié mon esprit et mon corps; mes yeux jouissent de nouveau du spectacle admirable de ta magni-tique création, et ma voix peut s'élever encore 12 PRIÈRES QUOTIDIENNES. une fois pour chanter le nom glorieux de mon Créateur. Quand le premier rayon du soleil vient frapper mes regards et me montrer le réveil harmonieux de la nature, une sainte et douce émotion pé-nètre dans mon âme, et, pleine de reconnais-sauce et d’amour, elle s’élance vers celui qui chaque jour opère ces merveilles, et je m’écrie avec le Prophète: "Ta bonté, Seigneur, se renouvelle chaque matin, et ta grâce est infinie!" Que ce nouveau jour, que ta bonté paternelle m’accorde, ne soit pas perdu pour mes semblables ni pour moi; qu’il soit compté au nombre des jours utiles de ma vie. Puis-je savoir combien de jours je dois vivre encore! Ne serai-je pas bientôt peut-être appelé à rendre compte de mes œuvres ici-bas? Que cette pensée, mon Dieu, soit sans cesse présente à mon esprit, pour que je ne me détourne point de la bonne voie. Apprends-moi à comprendre de plus en plus le but et la destinée de ma vie. Fais, mon Dieu, que je marche aujourd’hui et tous les jours dans le chemin tracé par tes saints commandements, afin que mes pensées et mes actions te soient agréables. Bénis mon travail de ce jour, et pré-serve-moi de toute séduction et de tout péché. PRIÈRES QUOTIDIENNES. 13 Exauce ma prière du malin, car tu es mon sou-tien, ma force et mon espérance., 1r. " Éternel, écoule ma voix sup• pliante 16 rnalin; c’est le malin que j’aspire vers toi " (Ps. 5, 4). Encore une nuit écoulée I Tu as veillé sur moi pendant mon sommeil; je vis, j’existe, j’assiste encore une fois aux merveilles de la création. Que ma première pensée soit pour toi, mon Seigneur; que ma première parole soil un acte de reconnaissance! Et comment te re-mercier, Père suprême, source de toute bonté! Par quelle parole ma langue mortelle peut-elle exprimer mes actions de grâce! Je me vois en-tou ré de nouveau de tous les miens (de mon père, de mon épouse, de mes enfants); je re-vois tous ceux qui me sont chers; c’est toi qui as veillé sur eux pendant les dangers de la nuit; c’est toi qui me les as rendus ce matin; car le gardien d’Israël nedorl ni ne sommeille jamais. 0 combien lu dois être bon, ô Seigneur, toi qui combles Tliomme de tant de bonheur! Et cependant, que de fois ne me suis-je pas montré ingrat pour tes bienfaits; que de fois ne me suis-je pas révolté contre tes saints corn- 14 PRIÈRES QUOTIDIENNES. mandements! La foi a-t-elle toujours été ma lumière, l’espérance ma consolation, l’amour le mobile de mes actions? Que de fois, au lieu d’aspirer vers le bien, n’ai-je pas nourri des sentiments de vanité et d’orgueil! Que de fois n’ai-je pas détourné le regard de l’homme humble et malheureux pour courir vers les puissants et les heureux de la terre! Combien de journées perdues pour mon salut ou em-ployées à ma perte! Reçois ce matin, ô Père céleste, mon vœu solennel de marcher désormais dans tes voies, d’obéir à tes commandements, de sècourir le pauvre, de consoler les malheureux, d’aimer tous mes frères. Je veux aujourd’hui préserver mon cœur de toutes les mauvaises passions, de toutes les faiblesses condamnables; être humble pour moi, charitable pour mon prochain, me réjouir de son bonheur. Soutiens-moi, Seigneur, dans les combats que je livrerai à mes mauvais penchants, et, si mes forces viennent à chanceler, viens à mon secours, car tu es le soutien des âmes faibles et sincères; c’est toi qui as soutenu notre père Israël dans sa lutte miraculeuse contre l’ange des ténèbres. Veille sur moi, ô mon Père, et rends moi digne de tes bienfaits. Amen. PRIÈRES QUOTIDIENNES. 15 OFFICE DU MATIN, סחרית (schàchrith). L'office du matin se compose des prières et psaumes qui suivent, du schéma et du s";he moin é-esréh, qui en font la partie essentielle, et de la prière finale alenou. PRIÈRES APPARTENANT AU RITUEL. אלהי נשמה Mon Dieu, rame que tu m’as donnée est pure; lu Y as créée ל tu l'as formée, tu l’as souillée en moi; lu me la conserves pendant celte vie;mais tu me la reprendras un jour, pour me la rendre au moment de ma résurrection. Aussi Longtemps que cette âme animera mon corps, je t’en ren-drai grâce, Éternel, mon Dieu et Dieu de mes pères, maître de toutes les créatures, souverain de toutes les âmes. Sois loué, Éternel, Roi de l’univers, qui rends les âmes aux trépassés. ברוך שאמי Qu’il soit béni, le Seigneur qui a créé l’uni-vers par sa parole; qu’il soit béni, l’auteur de la création! Éternel notre Dieu, nous te glorifions par les cantiques de ton serviteur David, nous célébrons ta puissance et la grandeur, nous exaltons iod 16 CANTIQUES, nom, nous te proclamons notre Roi, notre Dieu unique et éternel. Sois loué, Éternel, Roi de!’univers, seul digne de louanges. CANTIQUES. PS. 100. PSAUME D’ACTIONS DE GRACES. הריעו ליי Hymne de reconnaissance pour le Créateur qui a tout fait et à qui tout appartient. Glorifiez le Seigneur, Vous tous, habitants de la terre. Servez l’Éternel avec joie; Paraissez devant lui avec des hymnes d’allégresse; Reconnaissez que l’Éternel seul est Dieu. C’est lui qui nous a créés; C’est à lui que nous appartenons; Nous sommes son peuple; il est notre pasteur. Entrez dans sa demeure avec des louanges, Dans ses parvis avec des actions de grâces; Célébrez-le et bénissez son nom. Car l’Éternel est bon; sa bonté est éternelle; Il sera fidèle à sa parole jusqu’à la fin des temps. Les psaumes qui suivent, jusqu'à la page 27, Ps. M5, ne se disent que les jours de sabbat et de fêtes. 47 CANTIQUES. PS. 19. PSAUME DE DAVID. השמים מספרים Le chantre sacré célébré les merveilles de la création; il montre combien les lois de Dieu sont douces pour le cœur et lumineuses pour l'esprit; il invoque le Seigneur, pour qu’il l’éclairede la lumière divine et lui fasse éviter les péchés. Les cieux racontent la gloire du Seigneur, Et le firmament annonce l’œuvre de ses mains. Le jour en parle au jour, Et la nuit le fait connaître à la nuit. Point de discours, point de paroles, Sans qu’on entende leur voix. Leurs accents retentissent par toute la terre, Et leurs paroles jusqu’aux extrémitésde l’univers, Là où il a dressé une tente pour le soleil. L’astre brillant du jour s’élance dans sa carrière: Radieux comme un fiancé, fier comme un béros, 11 part de l’extrémité des cieux Et va toucher jusqu’aux confins de l’univers. Rien ne se dérobe à sa chaleur. La loi de Dieu est parfaite; elle rafraîchit l’âme. Les enseignements de Jéhovah sont la vérité; Ils rendent la raison aux insensés. ״Les ordres de L’Éternel réjouissent le cœur; Les préceptes de Jéhovah éclairent les yeux. La crainte de!’Éternel, c’est la pureté; 18 CANTIQUES. Elle subsistera à jamais. Les jugements de L'Éternel sont vrais, Et leur accord est constant. Plus désirables que l’or, que For le plus fin; Plus doux que le miel qui découlé des rayons. Ton serviteur en est averti: qu״il les observe, Et grande sera sa récompense. Mais qui saura éviter tous les égarements? Si je pèche par ignorance, pardonne, è Seigneur. Préserve ton serviteur des passions coupables; Qu’elles ne me dominent point; Alors je serai sans tache et pur d’iniquité. Daigne agréer les paroles de ma bouche, Les méditations de mon cœur, 0Éternel, mon rocher, mon rédempteur! PSAUME 34, DE DAVID, LORSQU’IL ÉCHAPPA AUX MAINS D’ABIMÉLECH. אברכה את יי Confiance du juste dans la protection du Seigneur; bien des maux peuvent frapper l'homme vertueux; mais qu’il espère en Dieu et il sera sauvé; ceux qui font du mal aux justes seront châtiés. Je bénirai l’Éternel en tout temps; Sa louange sera constamment dans ma bouche: Mon âme se glorifiera en l’Étëmel; Que les affligés l’apprennent et se réjouissent. CANTIQUES. 49 Exaltez avec moi l’Éternel; Célébrons ensemble son nom. J’ai invoqué l’Éternel, et il m’a exaucé, Et il m’a délivré de toutes mes angoisses. Ceux qui ont élevé leurs regards vers lui י Leur visage s’illumineraetleur front ne rougira pas. Voyez ce malheureux: il a invoqué l’Éternel, Et rÉternel l’a exaucé et l’a délivré de ses peines. L’ange de l’Éternel veille sur ceux qui le craignent, Et il les sauve à l’heure du danger. Voyez et jugez comme l’Éternel est bon: Heureux l’homme qui s’abrite sous lui. Craignez l’Éternel, vous, sa sainte nation; Car rien ne manque à qui le craint. Les jeunes lions peuvent être affaiblis; Mais à qui cherche l’Éternel, rien ne manquera. Venez, mes enfants, écoutez-moi: Je vous enseignerai la crainte de Dieu. Où est l’homme qui aime la vie , Qui désire de longs jours, des jours heurcnx? Qu’il préserve sa langue du mal, Et que ses lèvres ne prononcent point de fausseté. Qu’il s’éloigne du vice et fasse le bien; Qu’il recherche la paix avec son prochain. •L’œil de l’Éternel est fixé sur les justes, Et son oreille entend leurs plaintes. Sa colère atteint ceux qui font le mal, 20 CANTIQUES. Et déracine leur mémoire de la terre. Mais, quand les justes gémissent, L’Éternel les entend et les délivre de leurs peines. L’Éternel assiste les cœurs brisés, Et ranime les esprits abattus. Bien des malheurs peuvent atteindre le juste; Mais Dieu le protège toujours. Il veille sur tous ses membres; Aucun d’eux ne sera brisé. Les fautes de l’impie retombent sur sa tète, Et les ennemis du juste succomberont. L’Éternel sauve la vie de ses serviteurs, Et ceux qui s’abritent sous lui ne périront point. PS. 90. PRIÈRE DE MOÏSE, L’HOMME DE DIEU. אדני Peinture éloquente des misères et de la petitesse de l'homme, qui n’est qu'un souffle devant la colère du Seigneur. Prière à Dieu pour qu’il nous apprenne à mettre à profit notre courte existence sur cette terre. Seigneur, tu as été notre refuge, De génération en génération. Avant la création des montagnes , Avant la naissance du monde, de toute éternité, Tu es le Dieu tout-puissant. Tu réduis l’homme à la contrition, et tu lui dis: "Fils de l’homme, amende-toi." CANTIQUES. 21 Car, à tes yeux, dix siècles sont comme un jour. Comme la veille d’une nuit. Tu précipites les hommes comme un torrent; Ils passent comme un vain songe, Ils s’évanouissent le matin comme!’herbe; Comme rherbe qui fleurit le matin f Et le soir, se fane et se dessèche: " Ainsi nous sommes consumés par ta colère , Écrasés par le poids de ton courroux. Tu fais comparaître devant toi nos crimes; Tu mets en lumière nos fautes les plus cachées. Tous nos jours s'anéantissent sous ton souille; Nos années passent comme une vapeur légère. La durée de nos jours, elle est de soixante-dix, De quatre-vingts années au plus, Et celle vie d’orgueil el de violence Est tranchée soudain , et nous disparaissons. Qui connaît la force de ton courroux , Le poids de ton indignation! Apprends-nous à bien compter nos jours, A former notre cœur à la vertu. Reviens à nous, Éternel, reviens à nous, El sois miséricordieux pour les serviteurs. Gratilie-uous de ta miséricorde à l’aube de la vie, Et nos jours passeront dans la joie. Rends-nous heureux autant que lu nous as punis, Autant d'années que nous avons eu le malheur. 22 CANTIQUES. Que ta puissance apparaisse à tes serviteurs; Que ta splendeur illumine leurs fils! ויהי נעם Que la bonté du Seigneur nous protège! Qu’il bénisse l’œuvre de nos mains! PSAUME 91 , DE DAVID. ישב בסתר Celui qui est sous la protection du Seigneur pourra ▼ivre en 'Sécurité au milieu des dangers; Dieu commande à ses anges de l’entourer, et il sera préservé de tout mal et de tout fléau. Celui qui est assis sous la protection du Très-Haut, Repose à l’ombre du Tout-Puissant! C’est à l’Éternel, mon refuge, que je m’adresse; Il est mon Dieu: je me confie à lui. C’est lui qui te délivrera des pièges, de la peste. Il te couvrira de son égide; Tu t’abriteras sous son aile. Son nom est ton bouclier et ton armure. Tu ne craindras ni les dangers de la nuit, Ni la flèche qui vole au grand jour, Ni la peste qui se glisse dans l’ombre, Ni l’épidémie qui frappe en plein midi. Que des milliers d’hommes tombent à ta gauche Et des myriades à ta droite , CANTIQUES. 23 Le mai ne te louchera point. Tu ne verras que de loin la peine des méchants. Car toi, tu mets en!,Éternel ta confiance; Le mal ne pourra t’approcher, Le fléau n’entrera point sous ta tente. Car il commandera aux anges de te protéger; Ils te porteront dans leurs bras, Pour que ton pied ne heurte pas la pierre. Tu marcheras sur le lion et sur la vipère; Tu fouleras aux pieds le lionceau et le dragon. "C’est parce qu’il m’aime, dit le Seigneur, " Que je le délivrerai de .tout danger; "Parce qu'il connaît mon nom, que je rélèverai; " Il m’invoque, et je l’exauce; " Dans la détresse, je suis avec lui; je le protège. "Je le rassasierai de longs jours, "Et il contemplera ma gloire." PSAUME 53, DE DAVID. רננו C'est aux justes à célébrer la grandeur de Dieu. C'est lui qui surveille le monde et ses habitants; c’est lui qui fuit réussir et échouer les desseins des hommes; c’est à lui et non à la force dea hommes qu’il faut se confier. Justes, célébrez l'Éternel; C'est aux hommes vertueux à le louer. £4 CANTIQUES. Chantez l’Éternel aux sons de la harpe et du luth. Entonnez devant lui un cantique nouveau, Et que vos lyres accompagnent vos cœurs. Car!’Éternel est fidèle à sa parole, Et ses œuvres sont des œuvres de vérité. Il aime la droiture et la justice; Ses bienfaits remplissent la terre. Par sa parole, l’Éternel a créé les cieux; Par un souffle, il a produit les astres. Il élève les flots de la mer comme des montagnes, Et contient les abîmes dans leurs profondeurs. • Que toute la terre craigne l’Éternel; Que les habitants de l’univers tremblent devant lui. Car il a parlé et le monde fut; Il a ordonné, et tout a existé. L’Éternel détruit les complots des nations, Et fait échouer leurs projets. Mais les desseins de l’Éternel sont immuables, Et ses décrets subsistent à jamais. Heureux le peuple dont l’Éternel est le Dieu! Heureuse la nation choisie pour son héritage! Du haut des cieux l’Éternel regarde; Il contemple tous les fils de l’homme. Du fond de sa demeure céleste, Il surveille les habitants de la terre. Lui qui a formé leurs cœurs, Il démêle le secret de leurs actions. CANTIQUES. 25 Le roi ne triomphe pas par son armée, ־ Ni le héros par la force de son bras. Le coursier ne garantit pas la victoire; Les armées nombreuses n’assurent pas le saluf. C’est l’œil de l’Éternel qui plane sur ses fidèles, Sur ceux qui espèrent en sa grâce, Pour préserver leur âme de la mort , Pour les sauver dans la détresse. Notre âme espère en!,Éternel; Il est notre rempart et notre bouclier. Notre cœur se délecte en lui; Nous nous confions en son saint nom. Que ta grâce, Éternel, se répande sur nous, Comme notre ,cœur espère en toi. PS. 92. CANTIQUE POUR LE JOUR DE SABBAT. טוב להודות La prospérité des méchants , le bonheur des impies ne peut *tonner que les insensés. Le bras du Seigneur s’appesantit bientôt sur le pécheur, tandis que le juste ressentira, jus-que dans sa verte vieillesse, la protection de Dieu. Il est doux de te rendre grâces, 6 Éternel, Et de chanter ton nom , ô Très-Haut. te célébrer le matin ta bonté, le soir ta fidélité, 2 $6 CANTIQUES. Sur la lyre à dix cordes, Sur le psaltériou et sur la harpe. Seigneur! tes œuvres me remplissent de joie! Je chanterai lés ouvrages de ta main. Que tes œuvres sont grandes, Éternel! Que tes desseins sont profonds! Le fou ne sent point, et le sot ne comprend pas, Que, si les impies croissent comme l’herbe, Que, si les ouvriers d’iniquité fleurissent, C’est pour disparaître à jamais. Mais toi, Seigneur, tu es à jamais sublime. Vois, Seigneur, tes ennemis disparaissent; Les ouvriers d'iniquité se dispersent. A moi tu donnes la force du Reem Eÿ la verdure de l’olivier. Mon œil verra la fuite de mes adversaires; Mon oreille apprendra leur déception. Le juste fleurit comme le palmier; Il se dresse comme le cèdre du Liban, Planté dans la maison de rÉternel; R fleurit près du parvis de notre Dieu. Il produira encore des fruits dans sa vieillesse; Il sera toujours plein de vigueur et de sève, Pour enseigner à tous que!,Éternel est juste, Qu’il est parfait, le rocher de mon salut. *7 CANTIQUEÇ. PSAUME 93, DE DAVID. יי מלך Le psalmistc fait une peinture magnifique de la splendeur de Dieu. L’Éternel règne dans sa splendeur; 11 s’est revêtu de sa puissance, Et l’univers est devenu inébranlable. Ton trône est immuable; ו Tu existes de toute éternité. Les torrents, Éternel, élèvent leur voix; Les fleuves soulèvent leur écume. Plus puissante que le fracas des fleuves Est la voix des vagues de la mer; Mais plus puissant encore estl’Éternel des cieux. Tes promesses sont immuables, Seigneur; La sainteté ornera à jamais ton sânctuairë. אשרי PSAUME 145. HYMNE DE DAVID. Dieu est le bienfaiteur de la nature , le soutien des faibles, le Père des malheureux , la terreur des impies. Heureux ceux qui séjournent dans ta demeure, Seigneur; ils peuvent te louer sans cesse! Heureux le peuple qui a un tel sort; Heureux le peuple dont!’Éternel est le Dieu! 28 CANTIQUES. Je veux t’exaller, ô mon Dieu, ô mon Roi, Je veux bénir éternellement ton nom. Chaque jour, je te bénirai, Et chaque jour je célébrerai ton nom. L’Éternel est grand, digne d’éternels hommages, Et sa grandeur, est sans limites. Les générations se racontent tes œuvres; Elles proclament ta toute-puissance. Je chanterai la splendeur de ta majesté Et le récit de tes merveilles. Tout parle de ta redoutable puissance., Et moi aussi je veux raconter ta grandeur. Tous les êtres se rappellent ta bonté infinie; Tous chantent la justice. L’Éternel est miséricordieux et compatissant, Lent à s’irriter, prompt à l’indulgence. L’Éternel est bon pour tous, Et sa miséricorde s’étendsur toutes ses créatures. Seigneur, que les créatures te rendent grâces; Que tes fidèles le bénissent, Qu’ils proclament la gloire de ton règne Et parlent de ta grandeur; Pour enseigner aux fils de lfhomme ta puissance Et la suprême majesté dé ton règne. Ton règne, c’est l’empire de l’éternité, Et ta domination embrasse toutes les générations. L’Éternel soutient ceux qui fléchissent, CANTIQUES# 29 Et redresse ceux qui sont courbés. Tous les yeux sont fixés vers toi, Et tu dispenses à chacun sa nourriture. Tu ouvres la main, et tu rassasies tous les êtres. L’Éternel est juste dans toutes ses voies, Et bienfaisant dans toutes ses oeuvres. L’Éternel assiste tous ceux qui l’invoquent, Tous ceux qui l’invoquent avec sincérité. 11 exauce les vœux de ceux qui le craignent; Il écoute leurs prières et les assiste. L’Éternel veille sur ceux qui l’aiment; Mais il extermine l’impiété. Que ma bouche exprime les louanges de l’Éternel, Et que toute chair bénisse son nom sacré. Et nous, louons le Seigneur à présent et à jamais, Halléluia! psaume 146. הללויה Halléluia! Le Roi •Prophète nous invite à placer notre confiance, no" dans rbomme , notre compagnon de misère , mais dans te Seigneur, qoi seül élève et abaisse, qui protège le faible, récompense le juste et guérit le" malades. Halléluia! Loue l’Éternel, ô mon âme. Je louerai le Seigneur tant que je vivrai; 30 CANTIQUES. Je chanterai mon Dieu tant que j’existerai. Ne vous fiez pas aux grands, aux fils de rhomme Point de salut auprès d’eux. Que leur souffle s’évanouisse, Et ils retournent à la terre} Et tous leurs projets s’évaporent. Heureux celui qu’assiste le Dieu de Jacob, Et qui met son espoir en!’Éternel son .Dieu, Qui a fait le ciel et la terre, La mer et tout ce qu’ils contiennent; Qui est éternellement fidèle à sa promesse " Qui fait rendre justice aux opprimés, Donne du pain aux affamés, Et délivre ceux qui sont enchaînés. L’Éternel rend la vue aux aveugles; Il relève ceux qui sont courbés; L’Élernel aime les justes. L’Éternel veille sur l’étranger, Soutient l'orphelin et la veuve; Mais il ruine les conseils des impies. L’Éternel, ton Dieu, ô Sion, Règne à jamais de génération en génération. Halléluia! CANTIQUES. 31 PSAUME 147. הללויה Halléluia! Le Seigneur est le père de toute la nature; il pourvoit aux ' besoins de toutes les créatures; il guérit les blessures des affligé•. C'est lui qui gouverne les saisons et les éléments; c'est lui qui écoute dans leur détresse ceux qui espèrent en lui. Il est beau d'entonner un hymne, En!,honneur de notre Dieu; Il est doux de chanter ses louanges. L'Éternel rebâtit Jérusalem, Il recueille ses enfants dispersés. Il guérit les cœurs brisés; * Il applique un baume sur leurs blessures. Il a fixé le nombre des étoiles, Et les appelle chacune par son nom. Notre Seigneur est grand; Sa puissance est immense, Son intelligence infinie. L’Éternel relève ceux qui sont humbles, Et abaisse jusqu’à terre les impies. Entonnez des hymnes en l’honneur de l’Élernel; Faites retentir vos harpes en l’honneur de Dieu, De celui qui couvre le ciel de nuages, Qui prépare la pluie pour la terre, 32 cantiques. Qui fait germer l’herbe sur les montagnes, Qui donne aux bétes leur pâture, Aux jeunes corbeaux leur nourriture. Que lui importe la force du cheval, Ou la puissance de l’homme! L’Éternel aime ceux qui le craignent, Ceux qui espèrent en sa grâce. Jérusalem, loue!,Éternel; Célèbre ton Dieu, ô Sion! Car il raffermit les barrières de tes portes; Il bénit tes enfants dans tes murs. Il a placé la paix à tes frontières; Il te rassasie du froment le plus pur* Il lance sa parole sur la terre, Et son arrêt l’a parcouru soudain. Il répand la neige comme les flocons de laine; Il précipite le givre comme de la cendre. Il lance les glaçons et la grêle; Au froid qu’il fait naître qui pourrait résister? Mais, à sa voix, les vents soufflent, Les glaces fondent, les eaux coulent. Il annonce sa volonté à Jacob, Ses préceptes et ses lois à Israël. Il n’a pas agi ainsi envers toutes les nations; Il ne leur a pas fait connaître ses lois. Halléluia! 33 CANTIQUES. PSAUME 148 , DE DAVID. הללויה Halléluia! Le psalmiste, dans une évocation sublime, appelle lotîtes les toîx de la nature , du ciel et de la terre , à entonner un concert de louanges en l'honneur du Créateur. Louez le Seigneur du haut des cièux; Louez-le dans les sphères supérieures. Louez-le, ô vous ses anges, Et vous , chœurs célestes, louez-le; Soleil et lune, louez-le; Astres brillants, louez-le; Cieux des deux, louez-le, Et vous aussi, mers *célestes. Que tous célèbrent le nom de!’Éternel; Car 11 a commandé et ils furent, créés. Il les maintiendra à jamais Par des lois immuables. Louez!,Éternel des profondeurs de la terre; Habitants des abîmes, louez-le. Le feu, la grêle, la neige, Le brouillard, Forage , obéissent à sa voix. Les montagnes et les collines, L’arbre fruitier et le cèdre, Les bêtes sauvages et le bétail, Les reptiles et les oiseaux. 34 PRIÈRES QUOTIDIENNES. Rois et peuples, princes et juges de la terre, Jeunes hommes et vierges, mortels de tout âge, Louez le nom de l’Élernel. Son nom seul est digne d’hommage, Sur la terre et dans le ciel. Il élève la force de son peuple, La gloire de ses élus, Devant ses fidèles disraël. Halléluia! Les jours de fête et de sabbat, on commence ici Vhymne de nischmath (voir Prières du sabbat). המאיר לארץ C’est toi, ô Éternel, qui, par ta miséricorde, éclaires la terre et ses habitants; c’est toi dont la bonté renouvelle chaque jour les merveilles de la création. Que tes œuvres sont immenses, Seigneur; avec quelle sagesse tu les as coor-données! La terre est comblée de tes biens. Tu es le roi de la création, et ta gloire a précédé le monde. Dieu de l’univers, nous invoquons ta miséricorde; prends pilié de nous; tu es la source de notre force, le bouclier de notre dé-fense, le rocher de notre salut, le protecteur de notre existence. Sois loué, Seigneur, par la gloire de tes PRIÈRES QUOTIDIENNES. 35 oeuvres, et glorifié par les lumières de ta créa-tion. אהבה רבה Seigneur, notre Dieu, tu nous as toujours ai-inés avec tendresse, tu nous as montré ta pitié; nous avons éprouvé ta paternelle miséricorde. O notre Père, notre Roi, au nom de nos saints patriarches qui t’obéissaient avec tant de con-fiance, au nom de nos pères, auxquels tu as en-seigné tes lois immortelles, favorise-nous et di-rige nos pensées. O Père plein de bonté, fais germer dans nos cœurs le désir d’apprendre et de comprendre l’esprit de ta loi, de l’enseigner et de la pratiquer avec amour. Éclaire nos yeux sur ta sainte doctrine, attache nos cœurs à tes commandements; que nos âmes soient unies pour aimer et révérer ton nom, afin que la honte ne nous atteigne jamais. Car c’est sur ton saint et redoutable nom que nous fondons nos espérances; c’est de ton secours, Seigneur, que nous attendons la joie et le contentement. En-voie-nous la paix dans toutes les contrées de la terre, que nous marchions libres dans tous les pays. Car tu es le •Dieu de secours; tu nous as élns au milieu de tous les peuples; tu nous as rapprochés comme une bannière de vérité au- 36 PRIÈRES QUOTIDIENNES. tour de ton grand nom, pour que nous puissions te rendre hommage et proclamer avec ferveur ton UNITÉ. Sois loué, Éternel, qui as élu avec amour ton peuple Israël. שמע ישראל יי אלהינו יי אחד SCHEMA ISRAËL, ADO-NAÏ ELOHENOU, ADO-NAÏ ECHAT. ÉCOUTEי ISRAËL, L״É-TERNEL NOTRE DIEU, L’ÉTERNEL EST UN!' BÉNI SOIT A JAMAIS LE NOM DE SON RÈGNE GLORIEUX! Tu aimeras TÉternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes facultés. Que les lois que je te prescris aujourd’hui restent gravées dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes . enfants, et tu les méditeras dans ta maison et quand tu seras en voyage; à ton coucher et à ton réveil. Tu les attacheras comme un signe sur ta main; comme un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. Les jours ordinaires, on dit ici le schemoné-bsréh quotidien; les jours de fête, celui qui est indiqué pour ces solennités; mais on commencé PRIÈRES QUOTIDIENNES. 37 toujours par les trois premiers et on finit par les trois derniers paragraphes du schemoné-esréu quotidien. SGHEMONÉ-ESRÉa QUOTIDIEN. (PH®Î) 7U1Ü®) Seigneur, ouvre mes lèvres, que ma bouche ré-pète tes louqnges. 1. Sois loué, Éternel notrç Dieu et Dieu de nos pères, Dieu d’Abraham, d’isaac et de Jacob, Dieu grand, puissant et majestueux, qui règnes dans les cieux. Source de grâces, maître de tout ce qui existe, tu nous tiens compte de la piété de nos aïeux et tu susciteras à leur posté-rite un rédempteur qui viendra en ton nom, au nom de ton amour; car, Seigneur, c'est de toi que vient notre secours et notre salut. — Sois loué, Éternel, protecteur d’Abraham. 2. Seigneur éternellement fort, ta çuprême puissance ressuscite ceux qui sont couchés dans la tombe; ta grâce nourrit les vivants; ta misé-ricorde ranime lçs morts. Tu soutiens ceux qui chancellent, tu guéris les malades, tu délivres les captifs, et tes promesses s’accompliront fidè-lement envers ceux qui dorment dans la pous-sière. Qui est, comme toi, maître de toutes les puissances! Qui t’est comparable, arbitre de la mort et de la vie, dispensateur du salut! 3 38 PRIÈRES QUOTIDIENNES. Oui , ta promesse s’accomplira: tu feras re-vivre ceux qui ne sont plus. — Sois loué, Éter-nel, qui ressuscites les morts. 3. Tu es saint, ton nom est saint, et chaque jour les saints te sanctifient. — Sois loué, Éter-nel, Dieu très-saint. KEDOUSCHA (Sanctification). L'officiant répète le schbmoné-esréb; au 4e verset , il dit la kedoüscha , en alternant avec les fidèles; on ne la dit pas quand on prie seul. U officiant. Nous voulons sanctifier ton nom ici-bas comme il esl sanctifié dans les hauteurs des cieux, ainsi qu’il est écrit par ton prophète (Isaïe 16, 3): Un ange appelle l’autre, et tous s’écrient: L’officiant: L'assemblée: Saint! saint! trois fois saint est l’Éternel, Dieu des armées célestes. KADOSCH, KADOSCH, KADOSCH, ADONAÏ TSE-BOATH. Toute la terre est remplie de sa majesté. L'officiant: Et le chœur des anges répond: Qu’il sok loué. 39 PRIÈRES QUOTIDIENNES. Voffician t: L’assemblée: baruch kebod ado- Que la majesté de naï mimkomo. l’Éternel soit louée dans le ciel (Ezéchiel 3, \%). Vofficiant: Et dans tes saintes Écritures il est dit: Vofficiant et Vassemblée: Le Seigneur règne éternellement; ton Dieu, Sion, régnera de génération en génération. Hal-léluia! (Ps. 1-46, 10.) 4. C’est toi, Seigneur, qui donnes l'intelligence à l’homme; c’est toi qui enseignes la sagesse aux fils de la terre. Daigne, Seigneur, nousgra-lifier du don de la sagesse et éclairer notre es-prit par la science et le discernement. — Sois loué, Éternel, qui dispenses la sagesse. 5. Fais-nous revenir à tes lois, ô nôtre Père; rapproche-nous, ô notre roi, de ton culte sa-cré, et ramène nos cœurs par.une conversion sincère. — Sois loué, Éternel, qui agrées le repentir. 6. Pardonne-nous י notre Père, nous avons péché; absous-nous, Seigneur, nous t’avons of-fonsé; car tu es le Dieu de grâce et de clémence. 40 PRIÈRES QUOTIDIENNES. — Sois loué, Éternel, dont la miséricorde est inépuisable. 7. Daigne, Seigneur, contempler notre fragi-lité et nous soutenir dans nos luttes pénibles; sauve-nous en faveur de ton nom, car lu es le rédempteur tout-puissant. — Sois loué, Éternel, rédempteur d’Israël. 8. Guéris-nous, Seigneur, et nous serons guéris; secours-nous, et nous serons sauvés; car tu es notre seul espoir; toi seul, ô Roi aussi puissant que miséricordieux, tu peux remédier à nos maux. — Sois loué, Éternel, qui guéris les malades de ton peuple. 9. O Père des hommes, bénis cette année et ses moissons*; que ta bénédiction se répande sur la terre, que nous soyons rassasiés par ta bonté et que cette année soit comptée parmi les meilleures. — Sois loué, Éternel, qui bénis les années. 10. Fais retentir la trompette de notre salut; déploie la bannière, signe de notre affranchis-sement, et réunis en une seule nation tous ceux qui t’invoquent sur toute la terre. — Sois loué, Éternel, qui recueilleras tous les dispersés d’Israël. 11. Fais refleurir parmi nous ta justice, Sei-gneur; éclaire-nous, comme autrefois, de tes Digitized bÿ Google PRIÈRES QUOTIDIENNES. il divins conseils; préserve-nous de peines et d'3f-fliction; règne seul sur nous , ô Seigneur, par tâ bonté et ta miséricorde, et justifie-nous par tes jugements. — Sois loué, éternel Roi, qui aimes la droiture et la justice. 11 bis. Que l’iniquité disparaisse de la terre; que les impies et les méchants se convertissent; que les orgueilleux s’humilient enfin et se prosternent devant toi. — Sois loué, Éternel, qui confonds l’orgueil et l’impiété. 12. Que ta miséricorde, Seigneur notre Dieu, soit sans cesse étendue sur les hommes humbles et pieux de la maison d’Israël, sur le reste de nos savants, sur les justes de toutes les nations et sur nous tous. Accorde ta céleste bénédiction à tous ceux qui ont une foi sincère en ton saint nom, et permets, ù notre Père, que nous parti-ripions avec eux à l'éternelle béatitude; car nous mettons en toi seul notre foi et notre amour. — Sois loué, Éternel, espoir et soutien des justes. 13. Jette un regard de miséricorde sur Jéru-salem, ta ville sainte; que ta gloire y réside ainsi que lu l’as promis; élève sur ses ruines un temple immortel; prépare bientôt le règue de David. — Sois loué, Éternel, qui réédifieras Jérusalem. 42 PRIÈRES QUOTIDIENNES. 14. Fais naître bientôt le Messie, rejetpn de David ton serviteur, et que sa gloire s’élève pour notre salut; c'est en ton secours que nous es-pérons tous les jours. — Sois loué, Éternel, source de gloire et de salut. 15. Daigne écouter notre voix, Seigneur, aie pitié de nous, et agrée avec bienveillance nos prières et nos supplications; tu es le Dieu de pitié et d’amour; tu ne rejettes point ceux qui t’invoquent, mais tu accueilles avec miséricorde les prières de ton peuple. — Sois loué, Éternel, qui exauces nos prières. 16. Mon Dieu, daigne recevoir en grâce ton peuple et agréer ses prières; rends à notre culte sa sainteté et son éclat primitifs; accueille avec bienveillance nos offrandes et nos prières, et puissent nos yeux voir le retour de ta miséri-corde sur Sion. — Sois loué, Éternel, qui réta-bliras le séjour de ta gloiïe à Sion. Quand l'officiant, en répétant le schëmoné-ksréh, est arrivé à la fin de ce verset, on répète avec lui à voix bcuse et la tète inclinée: M0D1M.(מודים) Nous reconnaissons devant toi que tu es le Seigneur notre Dieu et le Dieu de nos pères, que tu es l’auteur de notre existence et la source de PRIÈRES QUOTIDIENNES. 43 notre salut. Nous te rendons grâces dans tous les siècles, pour notre vie que tu tiens dans tes mains, pour notre âme que nous recommandons à ta divine bonté, pour les prodiges et les mer-veilles qui nous environnent, et pour les bien-faits dont tu nous combles chaque jour. O Dieu d’amour, tes faveurs ne cessent point, et #10us espérons sans cesse en toi. C’est pour tous ces bienfaits que nous louons et exaltons à jamais ton saint nom. 17. Tous les êtres vivants te rendront grâce et célébreront ton nom et ta vérité, ô Seigneur, notre secours et notre soutien. — Sois loué, Éternel, dont le nom est bonté et amour. 18. Seigneur, fais régner la paix dans Israël; car tu es le souverain arbitre de la paix. Qu’il te plaise de donner à ton peuple en tout temps et en tous.lieux une paix inaltérable. — Sois loué , Éternel, qui donnes la paix à Israël. Amen. אלהי נצור Mon Dieu, préserve ma lanjgue de la médi-sance, et mes lèvres de la fausseté, et que mon âme reste calme et humble comme la poussière devant ceux qui m’oifensent. Ouvre mon cœur à ta loi, qu’il s’attache avec ardeur à l’accomplis^ 44 PRIÈRES QUOTIDIENNES. sement de la sainte volonté. Dissipe les mau- vaises pensées de tous ceux qui méditent le mal. Exauce-moi, mon Père, en faveur de ton amour, de ta sainteté et de ta justice, et que ta droite soit mon secours. O toi, qui fais régner la paix dans les cieux, daigne la répandre sur ton peuple et sur toute la terre. Amen. ALENOU. עלינח^ PRIÈRE FINALE DE CHAQUE JOUR. C'est à nous de louer le Maître de toutes choses, d’exalter l’auteur de l’univers et de lui rendre grâce de ce qu’il nous a distingués des peuples idolâtres, des familles infidèles de la terre. Notre partage n’est pas le leur, et notre sort n’est pas semblable à celui de ces nations. Car c’est uniquement devant le Roi des rois (béni soit-il) que nous nous agenouillons; c’est à lui seul que nous rendoos hommage; c’est lui qui a étendu les cieux et fixé la terre sur ses fondements. Le trône de sa gloire est au haut des cieux, et sa puissance réside dans les ré-gions supérieures. Lui seul est notre Dieu, et nul autre. Oui, il est notre Roi, et aucun autre que lui, ainsi qu’il est écrit dans sa loi (v. Moïse PRIÈRES QUOTIDIENNES. 45 i, 39): c Tu sauras en ce jour ci ion çueur ap-prendra que TÉterne! seul est Dieu, et que, dans les hauteurs des cieux et sur la terre ici-bas* il n’y en a point d’autre." C’est pourquoi nous espérons, Seigneur notre Dieu, voir bientôt la gloire de ta puissance dissiper Terreur el l'impiété, anéantir les idoles et préparer l’univers au règne du Tout-Puissant. Alors tous les fils de rhomme invoque-ront ion nom , et tous les impies se convertiront à toi. Tous les habitants de l'univers sauront el reconnaîtront que c’est devant toi seul que tout genou doit fléchir, que toute langue doit prier. Tous 8e courberont, se prosterneront devant loi, Éternel noire Dieu, et rendront hommage à la gloire de ton nom. Tous se soumettront à ton empire, et lu régneras sur eux à jamais. Car la royauté t'appartient, et ton règne glorieux durera à travers réternitc, ainsi qu’il est écrit dans ta loi (Deut. 15, 18) ^L’Éternel régnera ii jamais; TFlernel sera le Roi de toute la terre; alors TÉternel sera rcconuu UN, et son nom sera UN • (Zaeharie 14, 9). PROFESSION DE FOI. 1° Je crois avec une foi pleine et enlière que le Très-Saint, loué soit-il, a créé el gouverne tout ce qui existe, 46 PRIÈRES QUOTIDIENNES. 2° Je crois avec une foi pleine et entière qae l’Éternel est un; qu’il n’y a pas d’unité sem-blable à la sienne; qoe loi seul est notre Dieu et qu’il a été, est et sera éternellement. 3° Je crois avec une foi pleine et entière qae Dieu n’est point un corps, qu’il n’a rien de cor" porel et que rien ne peut lui être comparé. 4• Je crois avec une foi pleine et entière que Dieu a été le premier et qu’il sera le dernier. 5° Je crois avec une foi pleine et entière que Dieu seul a droit à nos adorations, et que c’est à lui seul que nous devons adresser nas prières. 6° Je crois avec une foi pleine et entière que' toutes les paroles des Prophètes sont vraies. 7° Je crois atec une foi pleine et entière que Moïse est le plus grand des Prophètes et que ses prophéties sont vraies. 8" Je crois avec une foi pleine et entière que la 161 que nous suivons a été donnée par Dieu & Moïse. * 9° Je crois avec une foi pleine et entière que cette loi ne sera jamais changée et que Dieu n’en donnera jamais d’autre. 10° Je crois avec une foi pleine et entière que Dieu connaît toutes les pensées et toutes les actions des hommes. 11° Je crois avec une foi pleine et entière que PRIÈRES QUOTIDIENNES. 47 Dieu récompense ceux qui observent ses com-mandements et puait ceux qui les transgressent. 12° Je crois avec une foi pleine et entière que le Messie viendra ,־ et j’espère en lui tous les jours. 43° Je crois avec une foi pleine et entière que les morts seront rappelés à la vie à l’époque fixée par la volonté du Créateur, loué soit son nom. APRÈS LA PROFESSION DE FOI. Mon Dieu, que la foi soit mon espérance et me soutienne dans toutes les circonstances de ma vie terrestre; que, dans l’adversité, elle me préserve du découragement et du désespoir, et, dans la prospérité, de l’égoïsme et de l’orgueil. Que ma conduite soit toujours conforme à ma croyance, mes actions et mes pensées un té-moignage continuel de mon amour pour toi, mon Père, et de mon obéissance à ta sainte volonté. Amen. OFFICE DU SOIR, מנחה (mihcha). Voffice du soir se compose du psaume M5 (אשרי) > Pa99 27, du schemoné-eshéh (p. 37), du psaume 6 (2e partie) et de la prière finale ALENOU (p. 44). 48 PRIÈRES QUOTIDIENNES. PRIÈRES DC SOIR. I. "Le" jours de l’homme sont une ombre qui s'évapore" (Ps. 14i, 4). Encore une journée qui s’évanouit, encore uu pas vers la tombe! Réponds, mon cœur; cette journée n’a-t-elle pas été vide de toute boone œuvre? Elle aurait pu contribuer à mon salut éternel, et je l’ai dissipée en petitesses terrestres. Peut-être, mon Dieu , était-ce le dernier jour d’une vie si peu digne de la miséricorde; car, ainsi que nous le rappelle le Psalmiste: " Les jours de l’homme s’évaporenl comme une ombre." Pensée effrayante! peut-être que cette nuit encore l’ange de la mort accourra pour me demander mon àme, celte image de Dieu que mes péchés ont rendue méconnaissable. Seigneur, que ton amour veille sur moi pendant le sorn-meil, que ta miséricorde protège la couche de mon repos. Préserve mon corps pendant la nuit, et mou àme pendant le jour, afin que je marche dans la crainte du péché et dans le che-min de la vertu. Permets, 6 Seigneur, qu’à,la fin de cette journée je t’invoque aussi en faveur de mes sein- f’HIKRKS QUOTIDIENNES. 49 blablés. Aie pitié de la faiblesse des hommes, Père bienfaisant; préserve les enfants des teu-tâtions du péché. Éclaire les aveugles, donne le paiu aux indigents , la paix aux malheureux, la santé aux malades; donne la fermeté aux justes, la force et la persévérance aux repentants , et que lous י nous restions fermes dans la foi et lidèles dans la pratique de la venu. tuaire" ■Isaïe 56, 6, 7). Dieu miséricordieux , lorsqu’en ton saint jour PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 71 de repos je jette mes regards sur la semaine qui yient de s’écouler; quand, satisfait de mon tra-vail, je prends la résolution de consacrer tou-jonrs les précieux et rapides instants de la vie à une activité salutaire pour mon bonheur et ce-lui de mes semblables, alors mes yeux s’élèvent avec espoir vers toi, auteur et maître de mon existence. Cependant je me demande si, devant toi, Seigneur mon Dieu, j’ai lieu d’être content de mes actions et de mes pensées. J’interroge ma conscience et je n’ose répondre; car quel homme pourrait dire: j’ai purifié mon cœur, je suis exempt de faute et de péché! Hélas, que de choses à regretter, que de défauts à corriger, que de pas-sions à combattre en moi! Et pourrais-je mieux employer ce saint jour de sabbat, qu’en le con-sacrant au perfectionnement de mon esprit et de mon âme par la méditation de ta sainte loi, par la prière et par l’examen sévère de mes actions et de mes pensées. " Heureux, dit le prophète, heureux l’homme qui agit ainsi, le fils de la terre qui préserve le sabbat de toute profanation. " Que ces paroles sacrées restent gravées dans ma mémoire! Fais, è père céleste, que je ne les oublie jamais. Que ton sabbat soit la joie, les délices de mon âme. Tu nous l’as donné, dans ta bienveillance et ton amour, pour le repos, le 72 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. délassement de notre corps, et plus encore pour!*ennoblissement et la félicité de notre âme. Notre esprit, soulagé eu ce jour des soins ma-tériels de la vie, peut s’élever librement vers toi et puiser dans tes divins préceptes cette nourriture délicieuse de l’âme qui donne la force, la sagesse et le bonheur. Qu’ils sont insensés, ceux qui violent le repos du sabbat pour leurs intérêts terrestres! Ils ou-blient que c’est toi, Seigneur, qui dispenses les bénédictions. Lorsque nos pères recueillaient chaque jour la manne dans le désert, confiants dans ta sainte loi, ils s’abstenaient d’en ramas-ser le jour du sabbat: Fabondance du sixième jour n’a-t-elle pas suffi le septième ? Et, dans le pays de Canaan, la récolte de la sixième année n’a-t-elle pas fourni aux besoins de l’année sab-batique ? Oui, nous le voyons chaque jour, ta main paternelle rend au centuple ce que l’homme te sacrifie d’un cœur pur et dévoué. "Car, ainsi qqe le dit David (Ps. 55, 23): mets ta confiance dans le Seigneur et il te nourrira; il ne laissèra manquer le juste d’aucun bien. " En te rendant grâce pour les bienfaits dont tu m’as comblé, je t’invoque avec ardeur, ô mon Père , et je te supplie de me continuer ta di-vine protection. Ne permets point que mon es- PRIÈRES DU JOUR DÜ SABBAT. Ÿ3 prit recherche les vains plaisirs et les grossières jouissances. Accorde-moi lé contentement du cœur, que je me réjouisse dans la célébration de ton saint jour du sabbat, et que je me sanctifie par l’accomplissement des devoirs que tu nous as prescrits. Fortifie et affermis en moi la foi de mes pères, et répands, Dieu d’Israël, ta béné-diction sur tous tes enfants. Amen. II. MÉDITATION II. " Qu'il est agréable de rendre grâce au Seigneur et de chanter le nom du Très-Haut, de célébrer le matin sa bonté infinie, et le soir son immuable fidélité " (Ps. 92, 2-3). Créateur tout-puissant de l’univers, je me tourne vers toi pour te rendre grâce, et mon âme se délecte dans la douce contemplation de ta sagesse et de ta bonté. Oui, en ce jour du sabbat saintement consacré au Seigneur, aucune pensée mondaine n’enchaîne mon esprit; affran-chi de toute pénible activité, il s’élance au-des-sus de la terre; il te cherche, Seigneur, avec amour et recueillement. Privé du repos et des aliments nécessaires, notre corps terrestre s’épuk serait et s’anéantirait bientôt; ainsi l’âme dégé- 5 74 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. aérerait de son essence divine et se corromprait si, oubliant son origine céleste, nous négligions de lui donner la nourriture spirituelle et de la retremper dans la source du salut. Qu’il agit follement, celui qui, dédaignant sa destinée sublime, le salut de son àme, poursuit avidement et sans relâche un lucre pénible! Il ne prend de repos ni le jour ni la nuit; dans sa cupide ardeur, il oublie la loi et le jour du Sei-gneur; il ne recherche que la nourriture de son corps, quç les vers rongeront bientôt. Sans confiance en Dieu, il entasse des richesses comme s’il devait vivre et jouir éternellement. Insensé! Il meurt sans avoir vécu. Semblable à la bête de somme, il n’a travaillé si péniblement que pour nourrir son corps; son âme, il l’a ou-bliée; son créateur, il ne l’a point connu; il meurt sans consolation, car il a vécu sans espé-rance en une autre vie. Ses trésors, dans les-quels il a mis tout son bonheur, vont lui échap-per; son dernier regard planera dans le vide; sa dernière pensée sera le désespoir. Oh! que n’a-t-il considéré que cette vie si fragile passe comme un songe! Que n’a-t-il pré-féré à ce bonheur éphémère, à ces joies d’un jour, la béatitude sans fin réservée à ceux qui travaillent pour l’éternité! PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 75 Mais, dans cette vie déjà, que le sort du juste est agréable. Dans la douce quiétude de l’âme, il entrevoit la félicité du sabbat éternel. Entraîné par un élan divin , il s’écrie avec le psalmiste: " Qu’il est doux de rendre grâce au Seigneur et de chanter le nom du Très-Haut, de célébrer le matin sa bonté infinie, et le soir son immuable fidélité." L’homme attaché à la poussière ne peut pressentir ce bonheur; son coeur insen-sible aux promesses du ciel ne s’ouvre point à la pensée de Dieu. Il appartient trop à la terre pour s’élever vers la sublime vérité. Préserve-moi, mon Dieu, d’un si funeste aveuglement. Permets que mon esprit se pé-nèlre de la signification du sabbat, afin que je célèbre selon tes intentions le jour qui t’est consacré. Soumis à ta sainte volonté, je donne־ rai le repos à mon corps, afin que mon âme se fortifie pour la vie éternelle. La lecture de ta loi sacrée sera la nourriture de mon esprit; la méditation et la prière élève-ront mon cœur à la reconnaissance, fortifieront ma foi et affermiront mon courage, afin que je ne chancelle pas dans le chemin de cette vie. Quelle que soit ma destinée, la certitude que tu veilles sur moi, ainsi que sur la plus ohétive de tes créatures; la certitude que tu es notre père 76 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. et que tu yeux notre bien et notre salut, m’ani-mera, me soutiendra; elle me consolera dans l'affliction et dans les douleurs que ta main pa-ternelle m'enverra peut-être pour m'éprouver; car tout ce qui vient de toi, mon Dieu, doit con-tribuer à notre félicité. Amen. PREMIER OFFICE DU MATIN POUR SABBAT et fêtes. (שחרית) On dit l'office quotidien du matin avec les can-tiques et psaumes p. 15 jusqu'à la p. 33; puis on reprend ci-après nischmath. III. NISCHMATH , HYMNE A DIEU. 52Que r&me de tout vivant loue ton nom, Seigneur; que l'esprit de toute chair cé-lèbre et exalte ton souvenir, ô notre Roi. Tu es notre Dieu, notre libérateur, notre rédempteur; nous n’en avons point d’autre. C'est toi qui, dans les temps de calamité et d’affliction, nous soutiens, nous délivres, nous sauves et nous combles de miséricorde. Seul Dieu de tous les siècles, de toutes les créatures, Roi de toutes les générations, objet de toutes les adorations, tu PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 77 gouvernes l'univers par ta grâce, et tes créatures, par ta miséricorde. L’Éternel ne dort ni ne sommeille; il réveille ceux qui sont assoupis; il ranime ceux qui dorment dans la tombe; il délivre ceux qui sont dans les fers; il soutient ceux qui chancellent, et relève ceux qui sont courbés. C’est à toi seul * Seigneur, que nous rendons grâces. Si nos chants se pressaient sur notre bouche comme les flots sur la mer, si nos can-tiques s’élevaient avec la force des vagues mu-gissantes, si nos lèvres répandaient tes louanges jusqu'aux bornes des cieux , nous ne suffirions pas, Seigneur, Dieu de nos pères, pour te rendre grâces des innombrables bienfaits dont tu nous as comblés, nous et nos aïeux. Tu nous as ra-cbetés de l’esclavage; tu nous as nourris dans la famine et rassasiés avec abondance; tu nous as préservés et sauvés de tous les fléaux; tu nous as arrachés à la douleur et à l’affliction, et jus-qu’à ce jour ta miséricorde a été notre seul se-cours, et ta grâce ne nous a pas délaissés. O Éternel, ne nous abandonne jamais. Que notre corps et notre àme, nos lèvres et notre cœur te louent, t’adorent et te sanctifient, ô notre Roi; car toute bouche doit te rendre grâce, toute langue te bénir, tout genou fléchir, 78 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. et tout ce qui est debout se prosterner devant toi; tous les cœurs doivent te craindre, toutes les voix chanter ton saint nom; ainsi qu’il est écrit: < Tous mes membres diront: Éternel, qui est comme toi, délivrant le faible de la main du fort, protégeant le pauvre et l’indigent contre la violence et l’iniquité! " (Ps. 35, 10.) Qui te ressemble, ô Seigneur, qui pourrait se comparer à toi, qui oserait s’élever jusqu’à toi, ô Dieu tout-puissant, aussi grand que redou-table, maître des cieux et de la terre! Nous te louerons, nous t’adorerons et nous bénirons ton saint nom, comme dit David: " Que mon âme bénisse l’Éternel, que mes entrailles proclament son nom sacré " (Ps. 103, 1). Que tu es fort par ta puissance, ô Seigneur! Que tu es sublime par la gloire de ton nom! Tu es grand dans l’éternité; tu es redoutable par tes merveilles, ô Roi, sur ton trône suprême et écla-tant de majesté! O toi qui règnes dans l’éternité, grand et saint est ton^nom. Justes, chantez le Seigneur; sa louange sied aux âmes pures. Il est loué par la bouche des justes; il est béni par les paroles des hommes vertueux; il est exalté par la langue des sages, et sanctifié par le chœur des saints. Sois loué, Seigneur tout-puissant, auteur de PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 79 tant de merveilles, Dieu fort qui vis éternelle-ment. IV. HYMNE. לאל אשד שבת Gloire au Créateur qui 6e reposa le septième jour, monta sur son trône majestueux et appela félicité le jour du sabbat. Toutes les créatures te célèbrent et te bénis-sent, ô Éternel, et viennent se prosterner de-vant ta grandeur; devant toi, Seigneur, qui dans ta sainte volonté commandes le repos en ce jour du sabbat. Que ton nom, ô notre Dieu , soit sanc-tifié, que ta grandeur et ta bonté soient célébrées sur la terre et dans les cieux. Sois béni, notre Sauveur, pour les œuvres magnifiques et pour les lumières que tu as créées. Y. GLORIFICATION. לאל ברוך Gloire au Tout-Puissant, au Roi éternel; chantons des psaumes en son honneur. Car lui seul fait des actions éclatantes, des mer-veilles toujours nouvelles. Lui seul commande an sort des armées. Il sème la justice, fait croître le salut et crée les remèdes. Il est difficile à bien louer, car c״est lui qui fait les miracles; c’est 80 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. lui qui, dans sa bonté, renouvelle chaque jour les merveilles de la création. — Un jour, à Sei<* gneur, tu feras luire une nouvelle lumière sur Sion; à puissions-nous bientôt jouir de son éclat. — Sois loué, Seigneur, qui as créé les lumières. On dit la prière: Seigneur, notre Dieu, le schéma (p. 35 et 36) et le schbmohé-bsréh ci-après; si c'est un jour de fête, on dit ZesciiBMOif*־ bsréh de cette fête. VI. SCHEMONÉ-ESRÉH DU SABBAT. Après les trois premiers paragraphes du sche~ moné-bsréh quotidien (p. 37), on dit: Que Moïse se réjouisse de son glorieux héri-tage, car tu l’as nommé ton fidèle serviteur. Tu as orné son front d’une brillante auréole, alors qu’il était devant toi sur le Sinal et qu’il* en des-cendit tenant à la main les deux tables de pierre sur lesquelles était gravé le précepte du sabbat, ainsi qu’il est écrit dans la loi (Exod. 31,16-47): "Les enfants d’Israël observeront le sabbat jusqu’à la dernière génération. Ce sera entre moi et eux une alliance éternelle , ce sera le témow gnage qu’en six jours l’Éternel a créé le ciel et la terre, et qu’il s’est reposé le septième. " PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 81 Seigneur > c’est à Israël que tu as commandé le repos du sabbat; les idolâtres ne le connais-sent point, et les impies n’en sentent point les douceurs. C’est la postérité de Jacob que tu as élue pour sa propagation. Ils sanctifient le sep-tième jour et se réjouissent de tes bienfaits, parce que tu as aimé et sanctifié ce jour. Tu l’as nommé le plus agréable des jours, et tu l’as con-sacré au souvenir de la création. On termine par la prière: Seigneur, Dieu de nos pères (p. 64) , et les trois derniers paragraphes du schemoné-bsiUch ordinaire [p. 42 n° 16). VII. KEDOUSCHA DU PREMIER OFFICE DU MATIN POUR SABBAT ET FÊTES. L'officiant, en répétant le schbmoné-esréu, dit la kbdouscha en alternant avec rassemblée; on ne la dit pas quand on prie seul. L'officiant: L'assemblée: Saint, Saint, trois fois Saint est l’Éternçl Ze-baoth. KADOSCH, KADOSCH, KA-DOSCH, ADONAÏ ZE-BAOTH. Toute la terre est remplie de sa majesté. L'officiant: Alors retentit, forte et terrible, la voft des 82 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. esprits célestes, et, s’élevant à la hauteur des Séraphins, ils s’écrient tour-à-tour: L'officiant: L'assemblée: baruch kebod adonaî I Bénie soit partout la mimkomo. ן gloire de l’Éternel. Vofficiant: De ton séjour apparais-nous, ô notre Roi, et règne sur nous, car nous espérons en toi. Que' ton règne à Sion commence bientôt, dans nos jours et pour toujours. Manifeste ta gloire et ta sainteté au milieu de Jérusalem > ta ville de pré• dilection, de génération en génération et à toute éternité. Que nos yeux voient ton triomphe, comme il est dit dans les cantiques chantés par David, ton fidèle élu: L'officiant et l'assemblée: Le Seigneur régnera à jamais. Ton Dieu, Sion, régnera de génération en génération. Hal-léluia. VIII. PRIÈRE AVANT LE SERMON. Seigneur, fais-moi connaître la voie qae je dois suivre, car mon âme veat s’élever vers toi" (Ps. 143,8). ÉJerpçl notre Dieu et Dieu de nos pères, lors- PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 83 qu’au pied du Sinaï tout Israël, les hommes, ies femmes et les enfants furent rassemblés pour recevoir tes saints commandements, cett£ loi qui qous apprend le chemin du ciel י tout le peuple tressaillant à l’apparition redoutable, au bruit du tonnerre et à la lueur des éclairs ^ adressa cette prière .à Moïse: " Parle-nous, nous écouterons ce que!’Éternel notre Dieu ordonnera, et nous, obéirons." Et le plus grand des prophètes fit; connaître ta parole sainte à nos ancêtres, qui: l’ont transmise jusqu’à nous, à travers la longue suite de prophètes et des docteurs de la loi. Tu fais dans tous les temps descendre ton. esprit divin sur quelques hommes pieux, digues d’apprendre et d’enseigner ta volonté suprême; tu éclaires leur intelligence et tu les inspires t pour qu’ils nous instruisent et nous dirigent dans la voie du salut. . Fais, Dieu miséricordieux, que la parole du maître, qui nous instruit et nous exhorte en ton nom, pénètre dans mon cœur; qu’elle éclaire ma conscience, qu’elle purifie mon âme et l’élève vers toi, mon Dieu, source de lumière et de pureté. Amen. 84 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. IX. APRÈS LE SERMON. a Les paroles de ta loi sont plus précieuses que l’or le plus fin, plus douces que le miel le plus pur" (Ps. 19, 11). < La parole du Seigneur n’est point dans le ciel inaccessible, ni au delà des profonds abîmes de la mer; elle est près de toi, si tu la portes dans ta bouche et dans ton cœur pour l’observer 9 (Moïse V, 30, 13-14). tElle est 1-arbre de vie pour ceux qui s’y attachent; ceux qui la cultivent seront heureux " (Prov. 3, 18). Mon Père et mon Dieu, mon cœur déborde de re-connaissance quand on m’instruit dans ta loi. Que les paroles que je viens d’entendre restent incul-quées dans le fond de mon âme, et que je de-vienne plus sage et plus pieux. Je garderai dans mon cœur les préceptes du vénérable maître; car c’est en ton nom qu’il a parlé, c’est ta sainte volonté qu’il vient de proclamer. Fais, ô notre Père, que nous croissions en sagesse él en bonté, et accomplis les promesses de tes prophètes, ainsi qu’il est écrit; "Et j’é-tablis mon alliance avec eux, dit l’Éternel, mon •esprit qui est sur toi et les paroles que je t’ai inspirées, resteront avec toi, avec tes fils et PRIÈRES DU JOUR DU SABRÂT. £t> avec les fils de tes fils, dès à présent et à jamais" (Isaie 59, 21). Amen. X. LECTURE DE LA LOI POUR SABBAT ET FÊTES, nuiu qcai" 01 ouru likcb 811m feoi 11 mtiui u tmora (le utu N Li LOI) AÜI JOUIS N S11IAT KT H FÉTK8. " C’est de Sion que rient la loi; la parole de TÉternel, de Jérusalem " (Isaïe 2, 3). Ta loi, Seigneur, est la bannière disraël; et ton peuple fidèle se rallie depuis des milliers d’années autour de cette bannière sacrée qu’il a portée à travers les siècles. Fils aîné des nations^ Israël est dépositaire de ta sainte volonté, et c'est ta loi à la main qu’il a résisté aux efforts du temps et aux persécutions des hommes. Les peuples puissants de l’antiquité ont disparu comme une goutte d’eau dans l’océan; il reste à peine un souvenir de leur grandeur et de leur nom. Israël brille toujours au milieu des nations régénérées. Gloire et louange à toi seul, Éternel, Dieu unique! C’est dans ta loi divine que nous trou-vous la vie, la force et le salut. Lève-toi, Israël! voici les tables de la loi qui sortent de l’arche sainte; écoute la parole du 8$ PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. Seigneur. Que le souvenir du Sinaï en feu pénètre dans ton âme; que la loi formidable du Tout-Puissant retentisse dans ton cœur; que ses pré-ceptes de bonté et de sagesse restent gravés dans ton esprit. O notre Roi, cette loi, source intarissable de la vie éternelle, nous a suscité bien des ennemis conjurés pour nous anéantir; ils ont opprimé et persécuté nos pères; ils ont égorgé des milliers de nos frères, qui ont préféré mourir que d’aban-donner le dépôt précieux que tu leur as confié. Israël est demeuré inébranlable dans sa foi, et ta parole, Seigneur, subsiste éternellement pour être proclamée de génération en génération jus-qu’à la fin des siècles. O mon Dieu, tu nous as donné cette loi dans ton amour; comme un bon père, tu as instruit tes enfants ,et tu leur as montré la voie du bien et de la félicité. Mon cœur reconnaissant s’élève vers toi, mon Père, pour te rendre grâce de tant de bienfaits. Permets, Seigneur, que ta loi sacrée, sainte-ment conservée au milieu de nous, ne soit jamais transgressée par moi, ni par aucun de mes frères; que toujours et partout elle soit notre trésor te plus précieux. JaisMufre bientôt le jour où tous les peuple* PRIÈRES WJ JOUR DU SABRAT. 87 de la terre se raUieroqt à notre céleste bannière et proclameront l'unité de ton nom. Amen. Quand l'arche sainte est ouverte, on dit: ב3ס(ן TPI Lorsque l’arche sainte s’avan-çait, Moïse disait: "Lèvé-toi, Éternel! que tes ennemis se dispersent, que tes adversaires fuient devant toi; car c’est de Sion que vient la loi et la parole de Dieu de Jérusalem" (Moïse IV, 10, 35). Vofficiant sort te livre saint de Varche et on dit: Qu’il soit béni le TrèèrSaint qui a donné sa loi à Israël! L'officiant, debout devant le sanctuaire, élève le Hvre saint et dit â haute voix: גדלו Gloriffez avec moi le Seigneur! Proclamons ensemble son nom! 1 (Ps. 34,4.). L'assemblée répond: לך A toi, Seigneur, appartient la grandeur el la puissance, la gloire, la splendeur et la ma-jesté; à toi tout ce qui est dans le ciel et sur la terre; à toi l’empire et la supériorité sur toute chose (Cbroo. I, 29, 11). רוממו Célébrons!,Éternel notre Dieu, pros- )y Google 88 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. ternons-nous à ses pieds, car il est saint. Célé-brons l’Éternel notre Dieu, prosternons-nous devant sa montagne sainte, car il est saint le Seigneur notre Dieu (Ps. 99, 5, 9•)״ XI. PRIÈRE DE CELÜI QUI EST APPELÉ A LA LECTURE DE LA THORA. ATAHT LA LECTURE. Vappelé: Bare’khou ethAdonaï | Louez VÉtérnel, qui hambora’kh. | est digne de louanges! L'assemblée, puis Vappelé: - Loué soit!,Éternel, qui est digne de louan-ges a tout jamais! Baru’kh Adonaî bain-bora’kh leolam waéd. Vappelé: Sois loué, Éternel no-trèDieu, Roi de Tuni-vers, qui nous as choisis entre tous les peuples pour nous donner ta loi. Sois loué, Éternel, qui as donné la loi. . Baru’kh athâ Adonaî elohênou mele’kh haô-lam, ascher ba’har ba-nou mikkol hâammim, wenâthan lanou eth tho-ratho.Baru’kh athâ Ado-nai nothèn hathorah. PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 89 INÈS Là LECTURE. L’appelé: Sois loué, Éternel no-tre Dieu, Roi de l’uni-, vers, qui nous as donné la loi de vérité et as im-.planté en nous la vie éternelle. Sois loué, Éternel, qui as donné la loi. Baru’Jch athâ Àdonaï elohènou mele’kh haô-lam, ascher nàthan la-nou thorath emeth, we’hayyé olam nâta’a betho’khenoü. fiarü’kh athâ Adonaï nothén ha-thorah. XII. DE L’ESPRIT DE LA LOI DE 1HEU. Méditation pendant la lecture de la thora.. ׳ " Crains Dîeu, observe ses corn-mandements, car c’est là tout l’homme" (Eccl. 12, 13). Depuis des siècles, le inonde matériel était achevé; l’univers était là, paré de toutes ses beautés, peuplé de tous ses habitants. Tous les êtres suivaient le cours paisible de leur destinée; l’homme seul,- ô Seigneur, ne connaissait pas la sienne. L’hemme que tu avais nommé le roi des créatures, que tu avais doté d’une étincelle de ta lumièrer l’homme ne voyait ni sa mission, ni sa route. (1 abusait de son intelligence pour se livrer à la violence, pour se faire des dieux 90 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. avec ses propres passions; car il ne reconnais* sait pas son auteur. Quelques rares mortels, quelques justes isolés* dignes par. leur vertu d’une révélation partie culière, adoraient seuls ton nom et se transmet-taient d’âge en âge la connaissance du Dieu UN. Touchante et sainté tradition de Vertu et d’in-telligence qui de Noé à Abraham , d’Abraham־ à Moïse, forma la. chaîne sacrée de , tes premiers adorateurs et sauva l'humanité de la destruction 1 Ce fut au Sinaï, à Seigneur, que tu achevas ton œuvre, que tu complétas la création. י Pour récompense* de leur foi ces jijstes des premiers temps, qui, au milieu du débordement de la corruption, seuls suivirent ses lois, ce fut à leurs descendants, q^e le Seigneur ré-véla d’abord le monde nouveau; ce fût à eux qu’il eonfia la mission de propager, ses doc-trines et d’instruire les nations. Dès ce jour, Dieu nous a comme scellés de son sceau et conr sacrés a son service; titre glorieux qui doit nous élever au-dessus des intérêts du monde, qui doit être l’âme de nos pensées, le mobile de nos actions, la règle de notre conduite. Le caractère le plus significatif de la loi sainte, c'est la clarté naturelle de ses doctrines sur l’unité de Dieu, sur!,origine et la fin des choses; c’est la PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. •91 douceur et la simplicité des devoirs qu’elle im-pose. Elle dégage l’homme et sa foi des mystères stupides de l’idolâtrie, elle prémunit son gsprit contre sa tendance perpétuelle à chercher des intentions mystiques derrière les paroles et les préceptes les plus naturels. J^oin de lui deman־ der le sacrifice de sa raison, elle veut qu’il se serve de ce don de Dieu pour remonter à son auteur et se pénétrer de ses lois. C’est pour cela que Moïse, au moment de mourir, plongeant un regard prophétique dans la suite des siècles, et effrayé, sans doute, des abus que l’esprit de secte devait faire un jour des expressions figurées de la loi, avertit le peuple en ces termes: " Les mystères appar-tiennent à Dieu, mais les choses visibles sont pour nous et nos enfants, pour nous conformer rigoureusement aux préceptes de cette loi" (Moïse 5,28). Voilà donc notre mission bien définie, notre ligne de conduite bien tracée: nous n’avons pas à sonder les mystères qui n’appartiennent qu’à Dieu; nous n’avons pas à tourmenter notre es-prit par de subtiles interprétations. Nous con-former aux préceptes de cette loi, voila notre partage, notre devoir, notre salut. Quel est donc l’esprit de ces préceptes ? 92 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. Écoutons Salemon , méditoüs la conclusion finale du livre de la Sagesse; < Grains Diea, dit-il " observe ses commandements , car c’est la tout\’homme " (Eccl. 12, 13). Voilà ce que pense du but suprême jle l’homme celui qui §vail connu tous les enivre-ments de la fortune et de la royauté , et qui, avec une pénétration surnaturelle, avait fouillé jusque dans leurs derniers replis les problèmes de l’humanité. Quelle leçon dans ees quelques mots״! il faut craindre dieu. Gomment faut-il le craindre? Non de cette crainte servile et hypo-cri te qui craint le châtiment et non le péché, qui arrête la main et non le^œur; mais de cette crainte noble qui évite le péché uniquement parce qu’il déplaît à Dieu, uniquement parce qu’il offense un père infiniment bon. C’est la crainte d’un fils qui ne voudrait én rien déplaire au plus tendre des pères. Oh, si les impressions de cette crainte sont . bien gravées dans mon cœur, combien de péchés elle iqe fera éviter, combien d’occasions et de dangers elle me fera fuir! Quelle vigilance pour le bien, que d’œuvres de salut et de charité ne m’inspirera-t-elle pas; combien de fois n’arrête-ra-t-elle pas mes pas devant te mal, ma langue PRIÈRES DU JOUR DU SÀBBAT. $3 devant la médisance et le mensonge, mon cœur et mes sens devant d’imprudents entraînements! L’homme devrait-il connaître une autre crainte de Dieu, et s’il ne craint pas de déplaire à son Père, devrait-on avoir besoin de lui rap-peler son juge? Ce juge qui, ennemi irrécon•* ciliable du péché, exerce de si rigoureuses repré* sailles contre lui, et qui, après avoir plongé le pécheur dans la tombe, peut encore condamner son âme aux peines de l’éternité! Puisse, au moins, cette crainte, si peu sainte qu'elle soit, arrêter quelquefois le pécheur! Elle sera, peut-être, le commencement de sa con-version et réalisera la parole de Salomon: "La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse" (Prov. 1, 7). OBSERVEZ LES COMMANDEMENTS DE DIEU, dit encore l'Ecclésiaste. Il ne suffit pas pour cela de faire ce qu'il ordonne; mais de vouloir ce qu'il ordonne, comme il l’ordonne, parce qu'il l'or-donne. Est-ce ainsi, hélas! que nous observons tes commandements, ô mon Dieu?Les uns, dénués de tout amour, n'accomplissent tes ordres que pour gagner une récompense: vils mercenaires, ils- n'aspirent qu’au salaire. Les autres, étrangers à l’esprit de ta loi, se croient quittes, quand 94 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. ils en ont sèchement observé la lettre; ils prient, jnais des lèvres seulement; ils donnent, mais sans charité; ils espèrent, mais sans#foi; ils te craignent, mais ils ne t’aiment point. Trop souvent nous osons critiquer le sens de tes ordres, interroger le motif de tes commande-ments. Nous suivons telle prescription, parce qu’elle convient à nos habitudes; nous rejetons telle autre, parce qu’elle gène notre vanité mon-daine, parce qu’elle froisse nos préjugés, notre sensualité, parce qu’elle offusque!,œil borné de notre raison; comme s’il nous convenait de de-mander compte au Seigneur de ses ordres. Oh! ce n’est pas ainsi que l’homme pieux se conduit devant son Dieu! Il se conforme do-cilementà sa volonté; il trouve dans son obéis-sarice une règle pour sa conduite, un asile pour ses malheurs, une consolation pour ses peines; si, après de longs jours de prospérité, le mal-heur vient le surprendre, il acceptera l’épreuve avec soumission comme il avait reçu le bienfait sans orgueil; et, comme Job, il dira: " Le Sei-gneugr l’avait donné, le Seigneur l’a repris; que béni soit le nom du Seigneur! (Job i, 22.) Pour être fidèle à l’esprit de la loi, ne for-mons donc désormais qu’un seul et unique désir: le désir sincère d’être à Dieu, de le PRIÈRES DU JOUR DU 8ABBAT. 08 servir, de le craindre et d’obéir à 868 com* mandements, puisque c’est là tout l’homme. O heureux, ô mon Dieu, mille fois heureux, le cœur qui ne désire que toi, qui ne cherche que toi, qui ne s’attache qu’à toi, qui sait borner ses désirs à ses devoirs, abandonner son sort à ta volonté souveraine! Il jouira du calme de la paix, la sérénité sera son partage, la tranquillité régnera dans son sein! C’est de toi seul, ô mon Dieu, que je puis espérer cettfe sainte disposi-tion! Ne rejette pas ma prière, car je rougis et je regrette de m’être attaché à tant de vanités périssables! Revenu de mes égarements, je re-connais qu’il n’y a de véritable bonheur que dans la crainte de ton nom et dans l’observation de tes commandements! Amen. XII. PENDANT QU’ON FAIT LA PRIÈRE POUR LE CHEF DE L’ÉTAT. 1CTI0U 91 MACIS NUI I0TU ÉIAÏCIUTWN IX FliRCI. "J’éléve mes yeux vers là montagne d’où me viendra le secours" (Ps. 121, 1). Seigneur, après de longs malheurs et de cruelles épreuves, tu t’ês enfin souvenu de ton peuple et lu as fait luire le jour de sa délivrance. 96 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. Une nation généreuse a été l'instrument de tes desseins providentiels; elle a bris^ nos chaînes, nous a ouvert ses bras et nous a réunis à ses autres enfants. Israël a enfin retrouvé une pa-trie! Grâces te soient rendues mille fois, Sei-gneur, pour ce mémorable bienfait; qu'un jour ne se passe pas sans que ma reconnaissance et celle de mes frères s’élèvent vers ton trône! Que ta bénédiction se répande sur nos géné-reux concitoyens; que notre amour les récom-pense , et que nos services et notre dévouement acquittent envers la patrie notre dette filiale. Daigne, ô Roi des rois, verser les trésors de tes faveurs sur le chef qui nous gouverne, et pro-longer ses jours pour le bonheur de tes enfants. Toi qui tiens dans ta main les puissants de la terre, daigne, Seigneur, amollir leur cœur, dans les pays où nos frères gémissent encore dans l'opprobre et dans l'oppression; afin que s’ap-proche le jour où ils pourront avec nous élever leur voix vers toi pour célébrer leur délivrance. Amen. XIII. RENTRÉE DE LA THORA. Après la lecture de la Thora, on dit le psaume 14S (p. 27). Vofficiant reprend le livre saint, et, retournant vers le sanctuaire, il dit: PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 97 יהללו Louez le nom de l’Éternel; car son nom seul doit être adoré! U assemblée répond: הודו Sa majesté éclate sur la terre et dans le ciel; il élève la force de son peuple, la gloire de ses fidèles, des fils d’Israël, ses proches. HaUéluia! (Ps. 148,13-44.) Pendant la marche vers le sanctuaire, on dit les samedis le psaume 29 (p. 58). Les jours de fêtes on dit le psaume 24 (2e par-tie, psaume du 1er jour). En remettant le livre saint dans Varche, on dit: שובה יי Demeure, 6 Éternel, au milieu des myriades d’Israël. Entre, ô Seigneur! dans ton séjour, toi et l’arche majestueuse; que tes prêtres se revêtent de vertu, que tes fidèles entonnent des chants d’allégresse (Ps. 132, 8-9). < Je vous ai donné une doctrine parfaite; ne désertez pas ma loi (Prov. 4,2). Elle est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent. Heureux l’homme qui se repose à son ombre! Ses voies sont agréables, ses sentiers paisibles" (Prov. 3, .(ל* O Seigneur! daigne nous accueillir; nous re-venons à toi. Renouvelle pour nous les jours heureux d’autrefois! (Jérémie 5, 21.) 6 98 PRIÈRES BU JOUR DU SABBAT" XIV. MOUSSAPH, DEUXIÈME OFFICE DU MATIN POUR SABBAT. (Splâ) SCHEMONÉ-ESRÉH DE MOUSSAPH. On dit les trois premiers paragraphes du schb-moné-ksréh quotidien (p. 37), puis: תכנת שבת Tu as fondé le sabbat, tu en as agréé la célé-bration et réglé les rits. Ceux qui se délectent en ce jour, jouiront d’une gloire sans fin; ceux qui te sanctifieront, auront la vie éternelle; ceux qui respectent ta loi, se grandiront. Que ceux qui se félicitent de ton règne, obser-vent le sabbat el fassent leur délice du septième jour. Tous ils jouiront de tes bienfaits, car tu as aimé le septième jour, tu l'as sanctifié, tu l'as nommé le plus beau des jours, car tu Tas consacré au souvenir de la création. On termine par la prière: Seigneur, Dieu de nos pères (p 64), et les trois derniers paragraphes du schkmonb-ksréh quotidien (p. 42 n° 16). XV. KEDOUSCHA POUR SABBAT ET FÊTES. (Sanctification,) (011 se lève.) Quand l'officiant, en disant le schemonè-e"*־ PRIÈRES D Seigneur, reconnaissent et proclament que c’est de toi qu'émane ce jour solennel, et qu’en ce jour ils sanctifient ton nom. On termine par la prière: Seigneur־, Dieu de no* PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 103 pères (p. 64), et le" trois derniers paragraphes du• schemoné-esréh ordinaire (p. 42 n° 46). XIX. psaume 104.ברכי נבשי (Se dit en hiver.) C’est avec un sent profond que le rituel a .consacré au jour commémoratif de la création ee psaume qui en trace un׳ tableau sublime. Bénis!,Éternel, ô mon âme! Mon Bi'eu, qae tu es grand! Ta es revêtu de magnificence et de majesté , Ta t’enveloppes de lumière comme d’un manteaa, Tu étends les cieux comme un rideau, Tu élèves une demeure avec la voûte des eaux: Les nuages sont ton char triomphal, Tu marches sur les ailes du vent. Les tempêtes sont tes messagers, Les flammes et les éclairs , tes ministres. Tu as fixé la terre sur ses bases, Ses fondements sont à jamais inébranlables. Tu as couvertTahîme d’un rideau, Fixé, les eaux sur les montagnes. A ta voix elles ont fui; Au bruit de ton tonnerre, elles se sont écoulées. Elles ont franchi les montagnes, Se sont précipitées dans les vallées 7 104 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. Pour s'arrêter à la place que ta leur avais assignée. Tu leur as marqué une limite Qu’elles ne doivent plus franchir; Elles ne reviendront plus couvrir la terre. Par ton ordre les sources jaillissent, Se forment en rivières Et coulent à travers les montagnes. Elles abreuvent les animaux sauvages Et étanchent la soif de l’onagre. Au bord des sources, à l’ombre du feuillage y Les oiseaux du ciel font retentir leurs voix. Tes nuages abreuvent les montagnes, Les fruits de ta main rassasient la terre. Tu fais germer l'herbe pour les troupeaux, Et les plantes par le travail de l’homme; La terre lui fournit sa nourriture, Et le vin qui réjouit' le eœur de l'homme, Et l'huile dont il se parfume, Et le pain qui le soutient. Pleins de vigueur *sont les arbres de l'Éternel, Les cèdres du Liban qu'il a plantés lui-même. Là, les oiseaux suspendent leurs nids; Sur leurs cimes la cigogne fixe sa demeure. Les pics èscarpés sont le refuge des gazelles, Et les rochers abritent les animaux timides* Tu as créé la lune pour régler le temps, Le soleil connaît les limites de sa carrière.. . PRIÈRES DU JOUR DU SABRAT. 105 Tu amènes les ténèbres, et la nuit descend; Les animaux des forêts s’agitent, Les lions rugissent après leur proie, Et demandent leur nourriture au Seigneur. Le soleil reparait: ils retournent à leurs tanières. L’homme sort alors, H reprend son travail jusqu’au soir. 0 Seigneur, que tes œuvres sont immenses! Avec quelle sagesse tu les as ordonnées, Et que la terre est riche de tes bienfaits! Voici la mer si grande et si vaste; Là s’agitent des êtres sans nombre, Des animaux petits et grands; Là volent les vaisseaux, Là se jouent les monstres que tu as créés. Tous espèrent en toi, Tous attendent de toi leur nourriture; Tu la leur donnes, ils la recueillent; Tu ouvres la main, ils se rassasient; Tu détournes la face, ils tremblent; Tu leur ôtes le souffle, ils périssent Et rentrent dans la poussière; Tu envoies ton souffle, ils sont créés; Et ainsi tu renouvelles sans cesse la face de la terre. La gloire de Dieu est éternelle. Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres. H regarde la terre, et eUe tremble; 106 PRIÈRES DU JOUR OU SABRAT. 11 touche les montagnes, ettts s'évapore•*. Toute ma vie je chaalerai la gloire de l*Ëler9et; Tant que j'existerai, je readrai grâce à me" Dieu. O qu’il daigne agréer mes chants; Lui, le Seigneur, sera toujours an joie. Que les péchés disparaissent de la terre, Et il n'y aura plus 4e péchants. Loue ?Étemel, ôwoaime. HaiWma! XX. LES maximes des pères. nntim w TtinÉ us pkus (k mici). (Se dit en été.) I. Ne soyez point comme des esclaves qui ser-vent leur maître dans l’espoir d’une récompense. Soyez, au contraire, comme des serviteurs qui rendent hommage à leur maître sans en rien at-tendre pour prix de leur fidélité. Alors la crainte de Dieu sera réelle en vous. (Antigone de Sa'kha;) II. Que votre maison soit ouverte à tous" mais con-sidérez particulièrement les indigents comme les membres de votre famille* (Josué de Jérwalem.) III. Si je n’ai pas sourde mon sataft, fui *tac w • PRIÈRES 06 JÔ&R BU SABBAT" 407 *"ra saîa? Et pour ne prendre soin que de moj seul, q$i suis-je donc? Et si je ne mets tout de .suite la maia à l’œuyre, quand le ferai-je? (Hillel.) IV. Quel est le chemin que doit choisir Fhomme? Celui qui!’honore à ses propres yeux et qui le rend respectable aux yeux des autres! (Rabbi.) ' V. Prenez soin de remplir un commandement י même peu important en apparence, Avec autant de zèle que vous mettriez à vous acquitter d’un ordre sévère, car vous ignorez la valeur atta-chée à l’accomplissement des devoirs. (Rabbi.) VI. Mettez en balance les difficultés que vous pow-vez éprouver à faire une bonne action avec lè bonheur que donne la conscience d’un devoir accompli; mettez aussi en balance le plaisir éphémère que peut offrir le péché avec les mat-heurs qu’il entraîne inévitablement — et jugez! (Le même.) VII. Ayez présentes à votre mémoire trois choses, et vous ne pécherez jamais: Pea&ez qà’au-de&sus de vous est un œil qui 108 PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. observe, une oreille qui écoute et un livre où sont inscrites toutes vos actions. (Le même,) VIII. Le sot ne craint pas le péché. L’ignorant ne peut être véritablement pieux. (Hillel.) IX. N’oubliez point de dire le schéma , ni de faire votre prière. Mais que votre prière jie soit pas l’effet d’une habitude routinière; qu’elle soit de votre part un acte de soumission et d’humilité devant votre Créateur. (Rabbi Siméon.) X. Que devant ton esprit soient constamment pré-sentes ces trois pensées, et tu ne tomberas pas dans le péché: Pense à ton origine, réfléchis à ta fin et rappelle-toi quel est le juge à qui tu auras à rendre compte de tes actions. — D’où viens-tu? D’une vile matière. Où v3s-tu? A la tombe. Et quel est le juge à qui tu dois compte de ta vie? Le Roi des rois, le Saint, béni soit-il. (Akabia ben Mahalalel.) XI. Celui qui préfère les bonnes actions aux belles intentions, est sage. Celui qui se jette dans les théories et néglige les bonnes œuvres, perd son temps. {Rabbi H aminé ben Dosea.) PRIÈRES DU JOUR DU SABBAT. 109 XII. Recherchez les bonnes actions, même si elles sont peu importantes, et fuyez le vice même le plus léger; car une bonne action conduit à une autre, et un vice précède un autre. [Ben Assaï.) XIII. Tu ne saurais être trop humble, car ta desti-née, ô mortel, c’est d’être la proie des vers. (Rabbi Levitas de Jabné.) XIV. Mieux vaut une heure consacrée à la pénitence et aux bonnes œuvres dans cette vie, que la vie future sans béatitude. Mais une heure de béati-tude de la vie future surpasse toutes *les jouis-sances de la vie actuelle. (Rabbi Jacob.) XV. Ne te réjouis pas du malheur de ton ennemi, et s’il tombe, que ton cœur n’en tressaille pas de joie: Dieu pourrait s’en offenser et détourner le mal de la tête de ton ennemi sur la tienne. (Samuel le jeune.) PRIÈRE FINALE DU SABBAT. XIX. a Je bénirai le Seigneur à toute heure " (P8. 34, 2). Esprit de piété et de ferveur, inspire-moi, 7 110 PRIÈRES DU JOUR DU SABLAT. détache mon àme de toute pensée terrestre, élève encore une fois mon cœur vers l’auteur de la création, et que je termine dans un pieux recueillement ce saint jour de repos. O mon Dieu, ai-je rempli, selon ta divine volonté, ce jour si promptement écoulé? l’ai-je sanctifié selon ta loi? la prière et la mé-ditation ont-elles purifié mon âme? mon cœur est-il devenu meilleur? Pardonne, Seigneur, si je n'ai pas accompli parfaitement les devoirs sacrés que ce jour m’impose; songe, ô mon Père, à la faiblesse de ta créature. Je ne suis que cendre et poussière; et sans la divine assis-tance, mon âme célesle ne peut se purifier de son contact avec la terre. Assiste-moi, Seigneur, et fortifie mon âme contre les obsessions du corps; soutiens-la dans sa lutte contre les sé-ductions du monde, contre les entraînements terrestres et les suggestions de!’égoïsme, et permets que chaque jour de sabbat, en me rapprochant de toi, me conduise de degré en degré vers le séjour de la perfection su-prême. Qu’il te plaise aussi , que la semaine qui va s’ouvrir soit pour nous tous une ère de piété, de paix et de prospérité. Amen. 444 ACTIONS DE GRACES. ACTIONS DE GRACES. AVANT LE REPAS. Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui fais produire à la terre les aliments nécessaires à notre existence. APRÈS LE REPAS. "Taouvres ta main et tu rassa- sies avec bonté loas les êtres vi- vants" (Ps. 145, 16)• Loué soit le Seigneur, loué soit son nom! Sois béni, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nourris tous les êtres par ta bonté et ta miséricorde. C’est toi qui donner les aliments à toutes tes créatures; c’est à ta grâce infinie que je dois d’être rassasié aujourd’hui, et ton amour ne me laissera jamais manquer de nour-riture, car tu n’abandonnes point ceux qui es-pèrent en toi. Je te rends grâce, ô mon Père , je te supplie de nous accorder le pain de chaque jour. Fais, Seigneur, que notre nourriture soit le fruit de notre travail, que nous puissions la partager avec nos frères malheureux, et ne nous soumets pas à la nécessité de recourir aux dons des hommes ou à leurs aumônes; mais que tout nous pro-vienne de ta main sacrée, de cette main pater- ilî ACTIONS DE GRACES. nelle toujours ouverte pour répandre l’abondance sur tes enfants. Sois loué, Éternel, qui donnes la nourriture à tout ce qui existe. LORSQU’ON FAIT LA PRIÈRE EN COMMUN, ON AJOUTE: Père miséricordieux! règne sur nous à.jamais, et que ton nom soit exalté sur la terre comme dans les cieux. Père miséricordieux! fais-nous jouir d’une existence honorable, et que le contentement, la joie et la tempérance président à nos repas. Père miséricordieux! répands ta bénédiction sur cette maison. (4 la table paternelle): .Père miséricordieux! bénis mon père , ma mère, et toute leur famille. (A une table étrangère): bénis le maître et la maîtresse de cette maison, eux et leurs enfants. (A sa propre table): bénis ma femme, mes enfants, nous tous, et tout ce qui nous appar-tient. Ainsi que tu as béni nos pères Abraham, Isaac et Jacob, accorde-nous, Seigneur, ta céleste pro-tection, et puissions-nous toujours trouver grâce et faveur devant toi, notre Père, et aux yeux des hommes! Amen. PRIÈRES AYANT DE SE COUCHER. Ü3 PRIÈRES AYANT DE SE COUCHER. I. ברוך אתה Sois béni, Éternel mon Dieu, Roi de l’univers, qui verses le sommeil sur mes yeux, l’assoupissement sur mes paupières. Que ce soit un effet de ta sainte volonté que je me couche en paix, que je me relève en paix; que mon sommeil ne soit pas troublé par des rêves sinistres, par des visions impures, et que je m’endorme dans l’innocence. Rends la lumière à mes yeux, afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort; car c’est toi qui rends la lumière aux yeux. Sois loué, Éternel, qui éclaires le monde de ta gloire. שמע ישראל יי אלהינו יי אחד Écoute, Israël,!’Éternel notre Dieu, l’Éternel est UN1. Béni soit à jamais le nom de son règne glo-rieux. Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton àme et de toutes tes facultés. Que les lois que je te prescris aujourd’hui res~ 1 On donne ici pour la troisième fois le schéma textuellement. C’est la plus haute confession reli-gieuse de l’Israélite et sa dernière prière au mo-ment d’expirer. On le récite trois fois par jour. 114 PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. lent gravées dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu les méditeras dans ta mai-son et quand tu seras en voyage; à ton coucher et à ton réveil. Tu les attacheras comme un signe sur la main, comme un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta mai-son et sur les portes. 11. a Je me livre au sommeil et je m'endors. Je me réveillerai, car!,Éternel me soutient " (Ps. 3,6). Comment te remercier, mon Dieu et mon Seigneur, pour toutes les grâces que ta bonté m’a dispensées en ce jour? Comment rendre les sentiments de reconnaissance que te doit tout mortel pour tous les bienfaits que ta main pa-ternelle répand si gratuitement sur tes enfants? Mon cœur déborde et les paroles me manquent. Toi, Seigneur, tu es mon Père céleste , et moi, ton humble créature; toi, tu es le Dieu de grâce, tu me combles de bonté chaque jour, à chaque heure, à chaque instant, et moi, je me sens in-digne de tes bienfaits et même de ta miséri-corde. Aujourd'hui encore tu m’as soutenu, tu m’as vêtu, tu m’as donné mon abri et ma nourriture. PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. 115 Que de malheurs pouvaient m’atteindre, que de peiùes crnelles pouvaient me frapper! Tu m'as épargné les épreuves, l’égide de ton salut a cou-vert ma faiblesse. Et si maintenant je m’interroge à mon tour, si je sonde mon cœur et mes actions, si je me demande comment j’ai employé cette journée ? Ai-je été aujourd’hui meilleur pour les hommes, plus craintif envers toi, mon Dieu, plus fidèle à tes préceptes, moins indigne de ta bonté? Ai-je fait vers le but de ma destinée, vers la per-fection que commande notre religion autant de pas que j'en ai faits vers la tombe ? Ai-je en ce jour fait plus de bien et moins de mal que les jours précédents? N’ai-je pas commis aujourd’hui les fautes dont je me suis repenti hier? Seigneur, je reconnais trop bien combien cette journée a été insuffisante, sinon stérile, pour mon salut. Daigne réparer, mon Dieu; par ta bonté ce qui a été négligé par ma légèreté, et répands ton amour et tes bienfaits sur tous les hommes. Pardonne-moi toutes les fautes que j’ai commises aujourd’hui, pomme je pardonne à tous ceux qui m'ont offensé, et que mes péchés ne pèsent pas sur ma tôte durant cette nuit. Père céjeste, donne la force à ma volonté, et que ce jour ne finisse pas sans m'avoir rendu 116 PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. meilleur et plus digne de toi. Puissent, avant mon sommeil, mes faiblesses et mes fautes pé-nétrer mon cœur de honte, afin que je m’en-dorme dans le repentir; et si ce jour, Seigneur, doit être le dernier de mes jours, si cette prière est ma dernière prière, que ta miséricorde me vienne en aide, que ta grâce supplée à mes mé-rites, et que ton indulgence atténue mes péchés et rachète mon âme. Seigneur, que ta bonté soit mon espoir cette nuit et toujours. Amen. III. cLe jour l’annonce au jour, la nuit le révélé à la nuit"(Ps. 19,1-2). Encore une journée de passée; journée de bonheur pour l’un, de deuil et de malheur pour l’autre. Ici s’élève vers toi la voix de la recon-naissance, là les soupirs de la tristesse ou les suppliques de l’anxiété. Car tout vient de tai " Seigneur: à celui-ci la récompense, à celui-là l’épreuve, à un autre l’expiation. Voilà pourquoi aucune journée ne passe qui, bien employée, ne puisse tourner à notre enseignement et à notre salut. Aucune journée ne passe toiit à fait stérile en bien, sinon en bonheur; car tes ri-gueurs mêmes, ô Seigneur, sont souvent des bienfaits. PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. 117 . 0 notre Père;que ta bonté est immense, que tes bienfaits sont nombreux! La nuit comme le jour tu nous combles de tes faveurs, et ta divine protection veille sans cesse sur nous. Je te rends grâces, Seigneur, du fond de mon àme, pour tous les biens dont tu m’as fait jouir aujourd’hui. Tu m’as nourri et préservé pendant le jour et tu me protégeras pendant la nuit; car tu es mon Dieu et mon Père. Accorde-moi, Seigneur, un paisible sommeil et éloigne de moi tout ce qui pourrait troubler mon repos. Que mes yeux ne se ferment point pour toujours, mais qu’ils revoient la lumière et que je puisse te rendre grâces à mon réveil, et glorifier ton saint nom par mes pensées, par mes paroles et mes actions. Étends, mon Dieu, ta main protectrice (sur ma famille, sur mon père, ma mère, mon fils, ma fille, etc.) sur tous tes enfants, bénis leur sommeil, et protège leur re-pos. Donne-nous à tous la force du corps et la paix de l’âme, une heureuse santé, une conscience tranquille et une vie toujours conforme à ta sainte volonté. C’est à toi, Seigneur, que je recommande mon^ âme et mon corps, quand je m’endors et quand je m'éveille; tu es avec moi, Éternel, et je ne 7. 118 PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. crains rien; car le protecteur d’Israël veille sur moi, il est mon bouclier et mon salut. Amen. IV. "Seigneur, mon Dieu; rends la lumière à mes yeux, que je ne m’en-dorme pas du sommeil de la mort" (Ps. 15,4). Mon Dieu! dispensateur de tout bien! un jour encore vient de s’écouler, et chaque heure qui s'enfuit me rapproche du terme que tu m’as fixé et où je devrai te rendre compte de ma vie. Cette pensée trouble mon cœur, et je ne saurais ״ goûter le repos, si je n’avais foi en ta miséri-corde infinie. Ne ferme pas mes yeux pour toujours à la lumière. Gardién d’Israël, veille sur moi; préserve mes nuits de toute angoisse . et mes jours de tout péché. Dieu tout-puissant, protecteur d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, pro-tége mon sommeil, accorde-moi la grâce de ne plus pécher, et de rester à jamais fidèle à ta sainte loi. Amen. EXAMEN DE CONSCIENCE A FAIRE TOUS LES SOIRS ^ AVANT DE SE COUCHER. Examinons-nous sur le mal que nous avons commis envers Dieu, envers le prochain, envers nous-même, non par une formule vague, mais en repassant dans notre esprit les oc- PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. 119 copations de la journée, les lieux où nous avons été, les personnes que nous avons fréquentées, les paroles que nous avons dites ou écoutées. Me voici, ô mon Dieu, tout couvert de coùfu-sion, et pénétré de tristesse à la vue de mes fautes; je viens les abhorrer en ta présence; je viens t’exprimer toute ma douleur d’avoir offensé un père si bon, si bienfaisant, si digne de toutes mes adorations. O Père de toute lumière, dissipe les ténèbres qui me cachent les vices de mon cœur; déchire le voile dont l’illusion et l’amour-propre enve-loppent mes fautes et mes péchés. Je viens son-, der ma conscience avec sévérité, et découvrir sans ménagement les plaies de mon âme. Et d’abord, ô mon Père, n’est-ce pâs envers toi que j’ai été le plus coupable? N’ai-je pas omis ou négligé les devoirs de la piété? Suis-je veau te chercher assidûment dans ton temple? Et quand j’ai rempli ce devoir, ai-je édifié mes frères par l’exemple de mon recueil-lement? Ne les ai-je pas, au contraire, scan-dalisés par mon• irrévérence et mes distrac-lions? N’ai-je pas murmuré contre tes décrets? N’ai-je pas. manqué de confiance et de résignatioa dans les épreuves que tu m’as envoyées? 120 PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER. N’ai-je pas manqué à ton amour, en manquant à celui que je dois à mon prochain? Ai-je cordialement aidé mon frère dans sa misère? L’ai-je assisté dans la mesure de mes moyens et de ses besoins? L’ai-je fait sans re-gret et sans humiliation pour lui ? N״ai-je pas, à l’égard de mon prochain, pro-noncé des jugements téméraires et mal fondés־? N’ai-je pas été injustement soupçonneux? N’ai-je pas nui à sa réputation par des médisances, par de faux rapports? Ne!,ai-je pas froissé, ou humilié par des actes de mépris , par des paroles railleuses ? N’ai-je pas défendu mes intérêts avec trop d’a-charnement? n’ai-je pas nui à ceux de mon frère? N’ai-je pas nourri dans mon cœur, ou exprimé par ma langue, des sentiments de haine, d’en-vie, de jalousie ou de vengeance ? Ne me suis-je pas laissé aller à des emporte-ments condamnables ? N’ai-je pas manqué de respect, d’obéissance, de reconnaissance ou de fidélité envers ceux auxquels je devais ces sentiments? Ne s’est-il point élevé en moi des pensées et des désirs sensuels? Les ai-je observés et ré-primés à leur naissance, et préservé mon âme et mon corps de toute impureté ? PRIÈRES AVANT DE SE COUCHER.!21 N’ai •je point* cédé aigourd’hui à quelque mou-vement de vanité ou d’orgueil? Le respect humain la crainte de l’opinion ne m’ont-ils point arrêté dans l’accomplissement de tes commandements, dans la pratique de ton culte ? N’ai-je point souillé mes lèvres de quelque mensonge ou de quelque parole déloyale? N’ai-je point été négligent ou paresseux à remplir les devoirs de mon état? Enfin, suis-je disposé à réparer autant qu’il dépend de moi, par mes paroles et par mes ac-tions, tout le mal que j’ai eu le malheur de com-mettre? Que je réponde ou non avec franchise et vérité à ces questions importantes, tu n’en connais pas moins, Seigneur, tous les replis de mop cœur. C’est pourquoi je veux avouer toutes mes of-fenses, afin que cet aveu me conduise par l’hu-milité et la douleur au repentir et à la contri-lion. Seigneur) je voudrais ne pas t’avoir offensé; mais puisque j’ai eu ce malheur, je vais prouver mes regrets et mon repentir en changeant mon cœur et ma conduite. Je veux dès atijourd’hui rompre avec le péché, fuir les occasions qui m’y 122 AU RENOUVELLEMENT DU MOIS. entraînent ordinairement,,me mettre surtout en garde contre les fautes dans lesquelles je retombe le plus souvent. 4 Mon Dieu, ne permets pas que quelqu’un souffre du mal que j’ai commis; que le poids de mes erreurs ne retombe sur personne. Daigne m’accorder ma grâce, je la sollicite et je l’espère, car mon repentir est sincère et la miséricorde est infinie. Amen. AU RENOUVELLEMEMT DU MOIS. ראש חדש SUR LA BRIÈVETÉ DE LA VIE. "Enseigne-nous à compter nos jours, afin que la sagesse pénétre dans nos cœurs" (Ps. 90, 12). Seigneur Zébaoth, lorsque tu formas les deux grands luminaires, flambeaux du jour et de la nuit, ta souveraine sagesse voulut qu’ils fussent des signes visibles de la division des temps, pour nous apprendre à connaître rinstabilité de notre vie. Le lever et le coucher du soleil nous montrent la prompte succession des jours; le retour ré-gulier de la lune nous indique la révolution rapide des mois et des années. Ainsi s’envolent les ins-tants de notre existence fugitive, et nous arrivons bien vite au terme que ta Providence a fixé. Ce PRIÈRE DU MOIS D’ÉLUL. 123 n’est que dans la conscience d’avoir été utiles, d’avoir noblement employé les heures de notre vie, que nous pouvons nous réjouir d’avoir vécu, et jeter un regard tranquille au delà du tombeau. Que voudrions-nous avoir fait à l’heure de la la mort? Faisons ce que nous voudrions avoir fait alors. Il n’y a point de temps à perdre; chaque moment peut-être le dernier de notre vie. Plus nous avons vécu, plus nous sommes près du tombeau. C’est pourquoi, Seigneur tout-puissant, Dieu d’Israël, je te supplie de m’accorder ta grâce et ta bénédiction dans ce nouveau mois qui com-mence; que par ta divine protection, il s’écoule pour moi et pour tous tes enfants dans la paix de l’àme, dans la pratique de ta loi, dans la piété et la charité; qu’aucune action, aucune pensée coupable ne trouble mon esprit ni mon cœur, et que le travail de mes mains suffise à la nourrie ture de mon corps. Que ton amour, ô notre Père, veille sans cesse sur nous. Amen. PRIÈRE DU MOIS D’ÉLUL. ־® אל(יל!H "Quand le Schofar retentit dans la cité, le peiïple ne doit-il pas tressaillir?" (Amos 3, 6). Saint d’Israël! sois nous propice et miséricorT 124 PRIÈRE DU MOIS D’ÉLUL. dieux. Le Schofar retentit1 et nous annonce qu'une année encore est près de sa fin, qu’une autre va commencer et que le grand jour du juge־ ment approche; jour solennel et redoutable, où nos pensées et nos actions seront jugées par ton infaillible justice, et nos destinées fixées pour Tannée qui s’ouvre devant nous. Chaque jour qui s’écoule nous rapproche du trône de ta justice suprême. Hélas! quand je sonde ma vie, combien peu j’y trouve d’actions qui puissent m’être comptées! Mes yeux se baissent avec cônfusion, car rien ne parle en ma faveur; le cortège de mes fautes et de mes faiblesses se montre seul devant mon âme; il m’accuse devant moi-même de n’avoir pas résisté aux mauvais penchants de mon cœur, d’avoir sacrifié mes devoirs à mon égoïsme, à mon orgueil, d’avoir été dur et malveillant, faux et hypocrite, méchant et haineux. Malheur à moi, pauvre pécheur, si ton amour me délaisse, si ton indignation fait taire ta misé-ricorde, et me ferme sans retour la voie du bien, que j’ai quittée dans la vanité de mon es־ prit. 1 Dés le mois d’Élul, qui est le dernier de l'an-née, on sonne le Schofar après la prière pour nous avertir que le jour du jugement approche. PRIÈRE BU MOIS D’ÉLUL. 125 Malheur à moi, si tu me juges dans ta justice; le châtiment dû à mes fautes m’anéantirait. Mais un rayon d’espérance pénètre dans mon cœur. N’es-tu pas l’amour éternel י la source intaris-sable de la miséricorde et du pardon! J’espère donc encore, mon Dieu, en ta clémence; ta bonté pardonne à ceux dont l’âme n’est point endurcie dans le mal, et ton secours est toujours près des affligés, même de ceux qui sont pauvres en bonnes œuvres , dès qu’ils élèvent vers toi, mon Père, un regard humble et suppliant. * Malgré mes péchés, j’ose concevoir l’espérance que tu ne m’abandonneras pas, car je me repens amèrement; tu me ramèneras de la voie de l’erreur, car j’ai éprouvé ton inépuisable clé-mence, qui prend pitié de notre faiblesse; tu ne veux pas nous perdre, mais nous corriger, et tu ne permettras pas que nous périssions dans l’erreur. C’est pourquoi le son du Schofar retentit en Israël, pour nous rappeler le grand jour du juge-ment, et nous annoncer ta justice; il nous ex־ horte au repentir et à la pénitence, et nous avertit de nous préparer au jour suprême de la Récon-ciüation. J’entends cette voix, mon Père, je me pros-terne en pleurs pour te faire l’aveu de mes fautes, 426 POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE, et solliciter le pardon que tu offres au pécheur. Je suis bien coupable, Seigneur, mais je pleure sur mes péchés, j’implore ta clémence, ô exauce-moi. Tu connais notre faiblesse et notre fragilité, c’est pourquoi ta main paternelle est toujours étendue pour accueillir la prière de tes enfants repentants, < et ceux qui sèment dans les larmes, récolteront dans la joie. " Cet espoir fait ma force et ma consolation. Que la fortune m’abandonne, que les hommes, que le monde entier me délaissent, toi, mon Père, tu me recevras avec miséricorde, car le son du Schofar qui m’annonce ta justice} pro-clame aussi ta clémence. > יום א דסליחות PRIÈRE POUR LE PREMIER DES JOURS DE PÉNITENCE AVANT LE NOUVEL AN. "J’invoque le nom del’Éler-nel, ô Seigneur, sauve mon âme" (Ps. 116, 4). Seigneur, le jour du jugement approche, bien-tôt tu vas sonder et évoquer les actions humaines. Aujourd’hui commencent les jours de recueille־ ment et de pénitence qui précèdent le saint jour du Souvenir. Mon cœur est effrayé à la pensée POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. 127 de ta justice et de mes péchés; je tremble en songeant à ma vie si chargée de fautes. Au moment où le repentir suscite en moi des vœux d’amendement, la foi se réveille plus vive dans mon àme; la foi, hélas! que tant de pas-sions terrestres ont si souvent obscurcie en moi, et qui seule aujourd’hui peut me fortifier et me rassurer. La foi seule, ô mon Dieu, peut me donner le courage de paraître devant toi. Gomment ose-rais-je lutter contre le péché " si elle ne me disait de compter sur ton assistance et ta miséricorde? Gomment pourrais-je espérer ma grâce, si je n’étais rassuré par la parole de tes prophètes? Mais la foi me commande un désir ardent, une espérance sainte d’obtenir un pardon complet; non-seulement, ô mon Dieu, la rémission de la peine, l’exemption du châtiment terrestre, mais le retour de tes bonnes grâces, la disparition de la colère; car ce n’est pas la punition que je re-doute le plus, Seigneur, mais ton mécontente-ment. Gette espérance de pardon n’est permise qu’à Thomme qui éprouve une horreur profonde pour ses vices, qui les regarde comme le plus grand des malheurs, et dont l’âme est mécontente d’elle-même au souvenir de ses offenses. Ces senti- . 128 PENSÉES POUR LE DERNIER JOUR DE L*ÀN. ments, j’en fais le vœu, seront désormais les miens. Aide-moi, Seigneur, à marcher dans cette nouvelle voie, soutiens-moi dans ces pieux projets, et qu’après la rémission de mes fautes, je reste pur désormais de nouvelles iniquités et délivré à jamais du malheur de t’offenser. Seigneur, dès la naissance du jour nous avons quitté le repos pour accourir dans ta maison; puissions-nous chaque jour secouer ainsi toute mollesse dangereuse, pour courir avec ardeur vers l’accomplissement des œuvres vertueuses, qui sont notre mission sur cette terre. Que ma prière te soit agréable, que les voeux de mon cœur montent vers toi, ô Éternel, mon espoir et mon sauveur. Amen. PENSÉES POUR LE DERNIER JOUR DE L’ANNÉE. " Espérez toujours dans le Sei* gneur, épanchez vos cœurs devant lui; Dieu seul notre refuge" (Ps 62,9;. Dieu puissant! c’est avec une sainte terreur que ton serviteur (servante) s’approche aujour-d’hui de toi, pour rendre grâce et hommage à ton nom divin. Une année encore vient de disparaître dans le PENSÉES POUR LE DERNIER JOUR DE L’AN. 429 torrent rapide du temps} qui nous entraine et nous pousse promptement vers le terme de notre carrière terrestre. "Ainsi s’ajoutent les jours aux purs, et nos années pleines de chagrins et d’illusions s’éva-nouissent comme un songe, et nous disparais-sons." Comme un voyageur prudent, qui interrompt sa marche pour s’assurer s’il est sur la bonne voie, et mesure l’espace qu’il a parcouru, et le chemin à parcourir encore, l’homme, dans son pénible pèlerinage sur la terre, s’arrête à la limite de l’année, et jette un regard attristé sur celles qui se sont écoulées. Il cherche dans le passé les leçons de l’avenir, et s’avance avec anxiété vers le but de sa destinée. La joie et la douleur sont passagères! Le plaisir nous a souri quelquefois et captivé notre cœur. Nous oubliant nous-mêmes pour ne songer qu’à lui, nous avons cru qu’il ne se flétrirait jamais, qu’il conserverait toujours les attraits qui nous enchaînaient; mais le plaisir a perdu ses charmes; il s’est évanoui, et n’a laissé d’autre trace de son passage que cette triste vérité: Aucune joie n’est durable ici-bas. • Bien des douleurs, aussi, ont affligé nos âmes, abattu notre courage et accablé notre esprit; nofc 130 PENSÉES POUR LE DERNIER JOUR DE L’AN. forces semblaient succomber sous le poids de notre infortune; mais la douleur aussi a passé, et le temps a guéri les plaies de notre cœur. Ainsi tout passe avec nos jours, l’espérance seule reste à celui qui a foi dans le Seigneur. Saint et doux sentiment que Dieu a placé dans notre âme, l’espérance est l’étoile lumineuse qui éclaire la marche terrestre de l’homme juste. Les méchants seuls n’espèrent point; leurs regards ne plongent que dans des ténèbres éternelles. Quelque impénétrable que soit le voile qui cache à nos yeux les secrets de l’avenir, celui qui espère dans le Seigneur, marche sans crainte au devant de l’éternité. Le laboureur ne confie-t-il pas la semence au sein obscur de la terre, avec l’espoir de la voir germer et fructifier? N’at-tend-il pas que la bénédiction du ciel récom-pense ses travaux et le fasse jouir du fruit de ses sueurs? Ainsi doit espérer celui qui sème le bien au nom de!’Éternel. Ni les tempêtes de l’adver-sité, ni le souvenir des jours heureux n’altère-ront son courage. Enfants d’un Dieu juste et bon, confiez-vous avec espoir à sa Providence. Élevez vers lui vos regards suppliants, votre affliction se dissipera, et vos pleurs deviendront des larmes de joie. ,Obéir à notre Père céleste et espérer en lui seul, .PENSÉES POUR LE DERNIER JOUR DE L’àN. 431 telle est la voie agréable au Seigneur, salutaire à l’homme. O Père de miséricorde, fais que je marche dans cette voie durant mon court séjour sur cette terre; dirige-moi avec amour comme un bon père guide son enfant, afin que je puisse sans confusion élever mes regards vers toi. Apprends-moi à pratiquer la justice et la bonté י immortels ornements de notre sainte religion; afin qu’au jour où dans ton amour tu m’appelleras à toi, je puisse ceindre mon front d’une couronne d’in-nocence et de pureté. Puissé-je pendant l’année qui s’ouvre devant moi régénérer mon âme, la dépouiller de ses faiblesses, la préserver du vice, la purifier de ses souillures! Mon Dieu, prosterné devant toi, je fais le vœu le plus sincère de te vouer toutes mes actions, de surveiller tous mes penchants, d’épurer mes sentiments; d’être humble pour moi, bon et bienveillant pour les autres, d’avoir sans cesse tes préceptes devant mes yeux et de ne vivre qu’en toi. Puissé-je mériter que ta main paternelle me protège durant cette année, qu’elle me préserve de malheurs et de calamités! Mon Dieu, je te voue mon cœur et mon âme; 6 daigne me fortifier dans mes bonnes résolutions et me rendre digne de ton amour. Amen. )y Google PRIÈRES DU NOUVEL AN✓ 133 PRIÈRES DU NOUVEL AN. veille du nouvel an. (ערב ראש השנה! 1. PRÉPARATION AU NOUVEL AN. "Recherchez le Seigneur, quand il est temps encore; invoquez-le, puisqu'il est prés de vous מ (Isaïe 55, 6). S’il est vrai, Seigneur, que l'homme ne doit pas laisser passer un soleil, sans te rendre compte de sa Journée, sans se repentir de ses fautes; s'il est vrai que ta main paternelle s’ouvre à toute heure avec bonheur, pour recueillir le pécheur égaré qui revient vers toi, il n'est aussi que trop vrai, ô mon Dieu, qu’entraîné par les soins ter-restres, absorbé par lespassionsdu jour, l’homme accumule fautes sur fautes, et laisse passer les nuits sur sa conscience chargée d’iniquités. Ou bien si, moins insouciant des destinées de son àme, il a la vertueuse habitude de s’épancher journellement devant toi et de solliciter ta clé-mence, n'arrive-t-il pas trop souvent qu’il se familiarise avec ses péchés à force de les compter, et avec ten pardon, à force de l’implorer et de l’obtenir? O Père des hommes, ta sollicitude paternelle 6 434 PRIÈRES DU NOUVEL AN. qui connaît nos besoins avant même que nous les ressentions, a prévu ces écueils de notre faiblesse et nous a prémunis contre eux. C’est pourquoi, Seigneur, tu as institué une fête su-blime, gloire éternelle de ta religion. Tu as choisi un jour, sacré entre tous, tu Tas revêtu d’une solennelle majesté. Tu as dit aux peuples, tu as dit* à Israël: "Voici le jour des souvenirs; vous tous qui êtes chargés d’iniquités, vous tous qui, emportés toute l’année par votre légèreté, par vos passions, avez négligé le soin de votre âme et oublié le Seigneur, rentrez en vous-mêmes, sondez vos consciences, purifiez vos cœurs, re-pentez-vous de vos fautes; un seul jour de re-pentir sincère, un seul jour d’humilité vraie , peut effacer bien des fautes. Si vos péchés sont rouges comme le sang, je les blanchirai comme la neige. " En ce jour, ô Juge suprême, tu es assis sur \e trône de miséricorde, le livre des souvenirs est ouvert devant toi, la trompette du jugement convoque tous les mortels, Israël tout entier vient se prosterner dans la poussière devant ton saint nom. Que ce jour, ô mon Diea, est redou-table et solennel! Quel est le mortel assez insou-ciant de l’éternité pour sé soustraire à ton appel, pour se dérober à la voix de sa conscience, pour PRIÈRES DU NOUVEL AN. 135 ne pas mettre à profit ce jour que ta miséricorde lui donne ? Ce n’est pas tout, Ô Père souverainement bon! ta longanimité a voulu lasser notre légèreté. Ceux qui doivent aujourd’hui succomber sous le poids de leurs péchés, ceux qui doivent être rayés du livre de la grâce, tu ne les condamnes pas sans retour, tu les convoques une dernière fois pour la plus redoutable de tes solennités. Que d’ici au jour de Kipour ils rentrent en.eux-mêmes, que les dix jours de pénitence amollissent et ouvrent leur cœur, et tu les sauveras! Qu״un seul mérite, une seule bonne action plaide pour eux, qu’un vrai repentir, une prière fervente, un acte de charité annonce leur retour, et tu feras grâce, ô Père de miséricorde, et tu oublieras leurs fautes. Que ce jour des souvenirs, ô Seigneur, ne soit point pour moi une solennité vaine; mais que le repentir et la honte du péché pénètrent mon cœur jusque dans ses derniers replis; que ma résolution de devenir meilleur ne soit pas une intention stérile, un vœu passager que le moindre événement dissipe, mais une volonté ferme pour le bien, et persistante à-travers les épreuves et les tentations. Seigneur, j’ai péché envers toi, j’ai méconnu 136 PRIÈRES DU NOUVEL AN. tes bienfaits, fai chancelé dans ma foi, j’ai né-gligé ton culte et transgressé ta morale. J’ai péché contre moi-même, j’ai souillé mon âme et compromis mon salut éternel. J’ai péché contre les hommes , mes semblables. Je ne leur ai pas fait le bien que j’aurais pu leur faire, je ne les ai pas aimés comme j’aurais dû aimer mes frères. Hélas! j’ai fait pire, je les ai enviés, je les ai peut-être haïs. Le repentir même le plus profond saurait-il racheter un tel péché? Non, je dois avant tout invoquer le pardon de ceux que j’ai offensés; je dois, je veux débar-rasser mon âme de tout levain d’envie, me ré-jouir du bien de mes frères, et y contribuer par mon aide et mes conseils. Je dois faire plus, ô mon Père, je dois à mon tour pardonner à mes ennemis. Gomment in-voquerai-je ta clémence si je ne sais oublier moi-même les injures que j’ai reçues. Il est une vertu plus sublime encore, plus sainte dans Israël; je sens, ô Seigneur, que je dois faire un effort surhumain pour y atteindre: je dois aimer mes ennemis, car sont-ils autre chose que des frères égarés, que je dois plaindre plutôt que haïr? Pour obtenir ce triomphe sur moi-même, il me suffira de songer à ma mort et à la leur. Ceux PRIÈRES DU NOUVEL AN. 137 qui doivent demain dormir ensemble dans la poussière, peuvent-ils se haïr aujourd’hui? Ceux qui doivent bientôt se présenter ensemble comme des ombres tremblantes devant ton sanctuaire, peuvent-ils s’envier quelque chose ici-bas? O mon Juge souverain, que je me sens effrayé au moment d’inaugurer une année nouvelle! que de maux, que de malheurs peuvent me frapper si ta main s’appesantit sur moi, si ta pitié ne tempère ta justice! Le cœur me manque quand je songe sur combien d’objets chéris mes fautes peuvent être punies si tu ne me pardonnes. O Père de miséricorde, saint d’Israël, aie pitié de moi, sois clément encore une fois; pardonne-moi, pardonne à tous les miens, à tous les hommes tes enfants. Exauce la prière de ceux qui t’implorent, et s’il en est d'assez malheureux pour ne pas invoquer ton nom, ô Seigneur, que ta miséricorde leur vienne en aide! RITUEL. OFFICE DU SOIR DU NOUVEL AN. On dit Voffice ordinaire de la nuit ן p. 54 (si c'est un vendredi, on commence par les psaumes consacrés} p. 54, suivis du choral de lbcha dodi), et on termine par le schbmoné־eshéh suivant: 138 PRIÈRES DU NOUVEL AN. U. ' SCHEMONÉ-ESRÉH DU SOIR ET DU MATIN DU NOUVEL AN. (Oa se lève et on prie à ▼où basse.) שמונה עשרה Seigneur, ouvre mes lèvres, que ma bouche ré-pète tes louanges. 1. Sois loué, Éternel notre Dieu et Dieu de nos pères, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Dieu grand, puissant et majestueux, qui règnes ~ dans les cieux. Source de grâces, maître de tout ce qui existe, tu nous tiens compte de la piété de nos aieux et tu susciteras à leur posté-rite un rédempteur qui viendra en ton nom, au nom de ton amour. O Roi qui désires notre vie, que ton souvenir nous donne la vie, inscris-nous dans le livre de vie, en faveur de ton nom, ô Dieu vivant; car, Seigneur, c’est de toi que vient notre secours et notre salut. — Sois loué, Éternel, protecteur d’Abraham. 2. Seigneur éternellement fort, ta suprême puissance ressuscite ceux qui sont couchés dans la tombe; ta grâce nourrit les vivants; ta misé-ricorde ranime les morts. Tu soutiens ceux qui chancellent, tu guéris les malades, tu délivres les captifs, et tes promesses s'accompliront fidè- PRIÈRES DU NOUVEL AN. 139 lement envers ceux qui dorment dans la pous-sière. Qui est, comme toi, maître de toutes les puissances! Qui t’est comparable, arbitre de la mort et de la vie, dispensateur du salut! Qui est comme toi י ô Père de miséricorde, tu te souviens de tes créatures pour leur accorder la vie et le pardon. Oui, ta promesse s’accomplira: tu feras re-vivre ceux qui ne sont plus. — Sois loué, Éter-nel, qui ressuscites les morts. 3. Tu es saint, ton nom est saint, et chaque jour tes saints te sanctifient. huèii roui u tten ukitiiml "1 mu. 4. ובכן* תן פחדך Seigneur notre Dieu, que toute la création se prosterne devant toi, que la crainte de ton nom pénètre dans tous les cœurs, et que toute chair te révère et t’adore; que tous tes enfants ne forment plus qu’un faisceau, pour l’accomplissement de ta sainte volonté; car c’est à toi seul, Seigneur, qu’appartient la domina-tion; la gloire et la puissance sont dans tes mains; que ton nom soit proclamé par tout ce que tir as créé. roui la &L011E m la religioi n u vhüi lu musu. s• ובכן תן כבוד Relève, ô Seigneur, la splendeur de ton peuple, la gloire de tes adora-teurs, l’espérance de ceux qui te recherchent, le 140 PRIÈRES DU NOUVEL AN. courage de ceux qui espèrent en toi. Rends la joie à ton pays, l’allégresse à ta cité; fais briller la gloire de ton serviteur David; rallume le flam-beau du fils de Jessé, ton oint, bientôt et de nos jours. POU* L’ilÉATnSSKMEIT DU PÉCHÉ. 6.ובכן.צדיקים A cette vue les justes se réjouiront, ceux qui ont le cœur droit seront dans l’allégresse, et les saints entonneront un chant de triomphe. Le vice sera réduit au silence, la méchanceté se dissipera comme la fumée, car tu éloigneras de la terre le génie du mal. POUR U 6L0IRE DK DUC. ותמלוך •ל Seul, ô Seigneur, tu domineras sur toutes tes œuvres, sur la montagne de Sion, le siège de ta magnificence, et dans Jérusalem, ta ville sainte. Car & le règne du Seigneur est éternel; ton Dieu, Sion, régnera à jamais. Halléluia! " — Toi seul tu es saint, ô Seigneur, ton nom est redoutable et il n’y a pas d’autre Dieu que toi, ainsi qu’il est écrit: " Le Dieu Zébaoth est grand dans le jugement, et le Dieu saint est sanctifié par sa justice. " — Sois loué, Éternel, Roi très-saint. mmmkm esters dieu wut la usaoi Qirii ious a confiée. 8• אתה בחרתנו Seigneur, tu nous as élus entre tous les peuples, tu nous as aimés et choi- PRIÈRES DU NOUVEL AN. 14! sis, tu nous as élevés parmi les nation". Tes commandements ont fait de nous un peuple ' saint. Tu nous as appelés à ton culte, ô notre Roi, et tu nous as donné ton nom majestueux et saint. Et dans ton amour pour nous, ô Éter-nel, tu nous as donné le sabbat pour le repos, et le jour du Souvenir pour une sainte con-vocation (le Kipour pour la rémission et le par-don de nos péchés), en mémoire de notre pre-mière délivrance. AFPEL AU 80UTI5II "1 MED. 9• אלהינו Seigneur, Dieu de nos pères, que notre souvenir et le souvenir de nos ancêtres, le souvenir du Messie, fils de ton serviteur Da-vid, le souvenir de Jérusalem, ta ville sainte, et celui du peuple d'Israël, s'élève et parvienne jusqu’à ton trône; daigne l’accueillir avec bien-veillance pour notre salut et notre bonheur. Ac-corde-nous en ce jour ton amour, ta grâce, ta miséricorde, tS vie et la paix. En ce jour, Éter-* nel notre Dieu, pense à nous pour notre bon-heur; rappelle-nous à ta mémoire pour nous bé-nir; prête-nous ton secours et t3 miséricorde pour nous conduire à la béatitude. Nos yeux s’élèvent vers toi, car tu es le Dieu de bonté et le Roi de miséricorde. 142 PRIÈRES DU NOUVEL AN. Le jour de Kipour on reprend ici le schemoké-esréh de cette solennité. MCI L'iBORITION UNITERSELU! BU SEIGNEUR. 10.0 אלהינו notre Dieu, et Dieu de nos pères! que ton règne glorieux s’étende sur tout l'univers, que ta majesté brille aux yeux de tous les habitants de la terre, et que la splendeur de ton triomphe apparaisse à toutes les nations. Que chaque être te reconnaisse pour son souverain, que chaque créature comprenne que tu es son Créateur, et que tout ce qui a une âme répète:!,Éternel, le Dieu d’Israël, est Roi et son règne est universel. PRIÈRE POUR MM1NDER QUE UEO ÉPURE NOS CŒURS. 11. קדשינו Sanctifie-nous par tes comman-dements, daigne nous initier à ta loi, répands sur nous tes bienfaits et réjouis-nous de ton secours. Épure nos cœurs, pour que nous puissions te servir avec un zèle sincère, car tu es le Dieu de vérité, ta parole est vraie et à jamais immortelle. — Sois loué, Éternel, Roi de toute la terre, qui sanctifies (le sabbat) Israël et le jour du Souve-nir. 12. Mon Dieu, daigne recevoir en grâce ton peuple et agréer ses prières; rends à notre cuite sa sainteté et son éclat primitifs; accueille avec PRIÈRES DU NOUVEL AN. 143 bienveillance nos offrandes et nos prières, et puissent nos yeux être témoins de ta miséri-corde sur Sion. — Sois loué, Éternel, qui ré-pandras ta gloire sur Sion. Quand Vofficiant, en répétant le schemoné-esréh, est arrivé à la fin de ce verset, on répète avec lui à voix basse et la tête inclinée: modim. ®מודי) Nous reconnaissons devant toi que tu es le Seigneur notre Dieu et le Dieu de nos pères, que tu es l’auteur de notre existence et la source de notre salut. Nous te rendons grâces dans tous les siècles, pour notre vie que tu tiens dans tes mains, pour notre âme que nous recommandons à ta divine bonté, pour les prodiges et les mer-veilles qui nous environnent, et pour les bien-faits dont tu nous combles chaque jour. O Dieu d’amour, tes faveurs ne cessent point, et nous espérons sans cesse en toi. C’est pour tous ces bienfaits que nous louons et exaltons à jamais ton saint nom. — Inscris, pour une vie heu-reuse, tous les enfants de ton alliance. 13. Tous les êtres vivants te rendront grâce et célébreront ton nom et ta vérité, ô Seigneur, notre secours et notre soutien. — Sois loué, Éternel, dont le nom est bonté et amour. 144 PRIÈRES DU NOUVEL AN. 14. Seigneur, fais régner la paix dans Israël; car (u es le souverain arbitre de la paix. Qu'il te plaise de donner à ton peuple en tout temps et en tous lieux une paix inaltérable. —O puissions-nous, avec la maison d’Israël, être mentionnés et inscrits dans le livre de vie éternelle, de bé-nédiction, de paix et de félicité, et puissions-nous jouir du calme de la vie bienheureuse. — Sois loué, Éternel, qui donnes la paix. Amen. SENTIMENTS D’iIUMILITÉ. אלהי נצור Mon Dieu, préserve ma langue de la médi-sance, et mes lèvres de la fausseté, et qjue mon âme reste calme et humble comme la poussière devant ceux qui m’offensent. Ouvre mon cœur à ta loi, qu’il s’attache avec ardeur à l’accomplis-sement de ta sainte volonté. Dissipe les inau־ vaises pensées de tous ceux qui méditent le mal. Exauce-moi, mon Père, en faveur de ton saint amour et de ta justice, et que ta droite soit mon secours. O toi, qui fais régner la paix dans les cieux, daigne la répandre sur ton peuple et sur toute la terre. Amen. Le soir on finit par albnou (p. 44). • PRIÈRES DU NOUVEL AN• 145 III. VOEUX SALUTAIRES POUR L’ANNÉE. "Si vous avez fait un vœu à Dieu , ne différez point de vous en acquitter" (Ecclés. 5,3). Mon Dieu, je t’adore, mais augmente encore mon amour; ma confiance est en toi, mais daigne la soutenir; j’espère sans cesse en toi, mais fortifie mon espoir; je me repens de mes péchés, daigne redoubler mon repentir. Seigneur, je veux désormais désirer ce que tu désires, parce que tu le désires, comme tu le désires et autant que lu le désires. Seigneur, daigne, pendant cette année, me guider par ta sagesse, me modérer par ta jus-tice, me consolêr par ta bienveillance et me dé-fendre par la puissance. , ' ־ Je t’invoque, mon Dieu, que par toi ma raison soit éclairée, ma volonté enflammée, mon cœur purifié et mon âme sanctifiée. Seigneur, que par ton secours je puisse ex-pier mes fautes passées, résister aux tentations futures, réprimer mes passions et pratiquer la vertu. 9 146 PRIÈRES DU NOUVEL AN• Viens à mon aide pour que je domine la sen-sualité par la pénitence, l’avarice par la charité, la colère par l'aménité, et l’indifférence par la piété. Daigne remplir mon cœur de reconnaissance pour tes bienfaits, d’horreur pour mes vices, d’affection pour mes semblables, et de dédain pour le monde. Mon Dieu, daigne m'accorder la prudence dans mes actes, le courage dans les épreuves, la patience dans l’infortune, et l’humilité dans le bonheur. Fais-moi souvenir, Éternel, d’être obéissant à mes supérieurs, bienveillant envers mes mfé-rieurs, dévoué à mes amis, indulgent envers mes ennemis. O mon Dieu, puissé-je ne jamais oublier d’être attentif à mes prières, tempérant dans mes re-pas, exact dans les devoirs de mon état, et per-sévérant dans mes bonnes résolutions. Seigneur, inspire-moi la force de surmonter ma nature, d’observer ta loi et d’être digne de la béatitude éternelle. Que je puisse toujours avoir une conscience tranquille, un extérieur modeste, des pensées pures et une conduite sans reproches. O Dieu, dévoile-moi la petitesse de ce monde, PRIÈRES DU NOUVEL AN. 447 l'immensité du ciel, la brièveté de la vie et la grandeur de l'éternité! Viens à mon secours, durant cette année, pour que yaccomplis** cas vœux f que je craigne ton jugement, que /évite l'enfer et que je mé-rite le paradis. En sortant du temple le premier soir, on s'a-dresse réciproquement ce vœu: לשכה טובה תכתב PUISSIEZ-VOUS ÊTRE INSCRIT POUR UNE BONNE ANNÉE. Pour la prière avant le repas du soir, kidousch, voir p. 70. OFFICE DU MATIN DU NOUVEL AN. Cet office est divisé en deux parties: le premier avant la lecture de la Thora ou schachrith , Vautre après cette lecture ou moussaph. PREMIER OFFICE DU MATIN. On dit les prières et cantiques du matin, puis Hischmàth et les hymnes comme pour les sabbats jusqu'après le schéma, puis fcscHBMOifti-BBftÿtf de la veille (p. 138); l'officiant te répète à haute voix avec les addition" de la fête; pendant ce temps on dit les prières suivantes qui correspond dent A ces divert momentr de l'office. 148 PRIÈRES DU NOUVEL AN. IV. On ouvre Varche sainte: PRIÈRE AU MOMENT OU L’OFFICIANT RECOMMENCE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. "Seigneur, ma destinée est dans tes mains " (Ps. 31,16). Juge invisible dé l’univers, la foi remplit au-jourd’hai nos cœurs d’un saint Recueillement. C’est le jour où le Maître éternel du monde évo-que devant lui les pensées et les actions des hommes pour les juger dans son équitable et infaillible justice. Ainsi nous l’enseigne la sainte loi que tu nous as donnée dans ton amour. Je m’unis de cœur et d’intention aux prières que ton ministre va t’offrir; je joins mes ado-rations à celles de l’assemblée de tes fidèles. Mon Dieu, nous t’appelons à notre aide, comme le fit autrefois le prophète Isaïe: "Seigneur, re-garde vers nous du haut du ciel, de ta demeure divine jette les yeux sur nous" (Isaïe 63, 15). Le jour du Souvenir est arrivé, et nous pa^ raissons devant ton tribunal redoutable; pros-ternés à tes pieds, nous succombons sous le far• deau de nos péchés, car le jour du Souvenir nous rappelle les innombrables fautes que nous avons commises envers toi, ô notre Père! PRIÈRES DU NOUVEL AN• 149 Qae de fois, dans le cours de l’année qui vient de finir, n’avons-nous pas négligé ta loi pour courir après les intérêts ou les plaisirs terrestres, sans songer à notre âme, cette fille du ciel! Ne t’avions-nous pas oublié toi-même, Père céleste, pour nous livrer avec une coupable ardeur aux vanités de cette vie! Et ne péririons-nous pas dans ce torrent des ambitions et des sensualités mondaines, si le sentiment de la piété venait à s’éteindre eù nous! Mais, dans ton ineffable bonté, tu as institué le jour du Souvenir, pour rappeler à lui-même le pécheur égaré et le ramener dans la voie du sa-lut. Malgré l’énormité de nos turpitudes et de nos péchés, tu te souviens de nous, et tu nous convies à une sainte réconciliation. C’est nous qui t’avons offensé, et tu viens au devant de nous pour nous racheter et nous purifier. O mon Dieu, que tes lois sont pleines de dou-ceur et d’amour, elles enlèvent mon âme aux funestes tendances du monde pour lui assurer un héritage impérissable dans l’éternité. Qu’est-ce que la science de l’bomme, qu’est-ce que sa sagesse et son intelligence, si ta crainte n’est sur lui, s’il ne se soumet pas avec amour à tes divins commandements! Oui, mon Père, ce jour du *Souvenir nie ramène avec plus d’ardeur au sen*־ IM PRIÈRES DU NOUVBL AN, timeat 4e la foi et.de l’obéissance, et mon cœur, déchiré du regret de mes fautes, s’élance vers toi pour t’adorer avec vénération et peur implo-rer ta clémence. Car toi seul, Créateur tout-, puissant, tu es te maître de ma destinée, et je ne puis ries, je ne sais rien sans toi. Soutiens, Seigneur, et rends inébranlable non attachement à tes saints oommandemeats; ear l’espérance en toi, mon Dieu, est préférable à tous les trésors du monde" Inculque à moi* cœur la soumission à ta loi; que mon Âne ne doute et ne cfaaneette plus dans le chemin de la foi. Péaètre-moi de tes préceptes et de ta vé-rité; que ce jour suprême du Souvenir ne s’efface fias de ma mémoire, et me rappelle chaque jour ta justice, ta miséricorde et ton amour. Amen. V. mU LECUANENÀCH. אתיתי לחננן HTOBUTÉ DU PÉCHEUR DEVINT PIEU. Seigneur, semblable au pauvre qui mendie à la porte, je viens vers toi, le coeur contrit,!,âme oppressée, suppliant et implorant ton par* don. O Éternel, fiais prévaloir ta clémence et ne juge pas avee sévérité! Ouvre mes lèvres, Sei-gneur, car ma bouche ne trouve pas de mots * "1a langue cherche en vain des paroles qui cou- PRIÈRES DU NOUVEL AN. !5! viennent à ma situation. Toi seul, ô mon Dieu, tu connais mes besoins! Je t’invoque du fond de mon cœur, c’est sous l’abri de tes ailes protec-trices que je cherche un asile! La crainte et la terreur s’emparent de moi, au moment où, humble et repentant, je m’approche de toi. Je t’adore, ô mon Maître, je me prépare à implorer ta grâce! Mais, hélas! je suis faible et indigne, trop dépourvu de force et trop incapable d’ex-primer mes pensées! C’est pourquoi je tremble, mon âme est remplie d’angoisses, mon cœur est abattu et découragé. Comment oserai ־je me présenter devant ton trône, moi, sans mérite, dépourvu de bonnes œuvres! Comment puis-je trouver grâce à tes yeux! Entouré par la-cora-5• munauté de tes fidèles, c’est avec eux que je m’approche de ton sanctuaire, afin que tu re־ lèves notre cœur, et que tu prêtes une oreille favorable à nos prières. Mais que suis־je moi-même? Et qu'e6t ma propre vie? Je ne suis, en ta présence, qu’un ver qui rampe, qu’un vil insecte privé d’intelli-gence, dépourvu de pensées. Cependant, fort de cette parole du livre de la Sagesse: " Un langage humble apaise la colère, " je m’approche de toi, ô Tout-Puissant, et je ne désespère pas de ton appui! Puisse ta parole éclairer les ténèbres de 152 PRIÈRES DU NOUVEL AN. mon âme et proclamer mon pardon! Accorde-moi la fermeté et la force, ô toi, ma Providence, mon Dieu et mon salut. Vois, ton peuple est là qui prie, qui sollicite ta clémence; oh! prends pitié . 98, office du "übbat* PRIÈRES DU NOUVEL AN. 157 IX. abinou malkenou. אבינו מלכני Cette prière, qui est la dernière 1111111 u mut >6 ca". אלהינו O notre Dieu et Diea de nos an-cêtres, que notre repos te soit agréable. * Sanctifie-nous par tes commandements, et 178 PRIÈRES DU NOUVEL AN. donne-nous part à ta loi; comble-nous1 de tes bienfaits, réjouis-nous de ton secours. Fais, 6 Éternel* notre Dieu, que nous jouis-sions 4e ton saint jour de sabbat avec amour et soumission, et qu’Israël, qui sanctifie ton nom, goûte le repos en ce jour. Purifie notre cœur,, afin que nous puissions te servir avec zèle et sincérité, car tu es le Dieu de vérité, ta parole est vraie et à jamais inébranlable. — Sois loué, Éternel, Roi de toute la terre, qui sanctifies (le sabbat) Israël et le jour du Souvenir. • miunminasmmnim. 1D1T אתה Tu te rappelles les événements du monde et le sort de toutes les créatures, de-puis les temps les plus reculés. Tous les mystères te sont connus, tu vois à travers les ténèbres des temps primitifs; car . devant ton trône majes-tueux rien ne reste caché, devant ton regard rien ne passe inaperçu. Aucune œuvre, aucune pensée même ne se dérobe à ton souvenir. Tout l'avenir est là manifeste et clair devant toi, ô Éternel notre Dieu, car tu prévois la destinée des hommes jusqu’à la fin des siècles. Tu as fixé le jour du Souvenir pour appeler devant ta justice tout ce qui est animé d’un es-prit, tout ce qui est doué d’une âme, pour juger tous les actes de tes créatures. DèsTori- PRIÈRES DU NOUVEL AN. i 79 gine du monde, tu as conçu cette loi; dès ' les premiers temps, tu Tas promulguée; ce jour du Souvenir marque le commencement de tes œu-vres, car il est l’anniversaire du premier jour de la création. C’est une loi pour Israël, un jour de justice pour le Dieu de Jacob. "au BÉCttl BU SORT 91 TOUS US HUNJS. ■ועל המדינות En ce jour tu fixes la des-ünée des nations: l’une aura la guerre, l'autre vivra en paix; ici régnera la famine, ailleurs l’abondance. Les créatures aussi seront jugées, celle-ci vouée à la mort, celle-là appelée à vivre. Qui pourra, ô Seigneur, se soustraire à ton juge-ment, lorsque se déploiera devant toi le souvenir de toute créature, l’homme et toutes ses pensées, ses œuvres et ses intentions. Heureux alors celui qui ne t'a pas oublié, heureux celui qui s’est attaché à toi! Car ceux qui te recherchent, n’ont rien à redouter; ceux qui espèrent en toi, ne se-ront jamais humiliés; car tu te souviens de toutes les bonnes actions et tu juges toutes les œuvres. t tau S’EST TOUJOURS SOUTEKU ET SE 80UYHNDRA DE 8ES FIDÈLES. (Extraits des prophètes.) וגם C’est ainsi que tu t’es souvenu de Noé, et que tu l’as traité avec amour et miséricorde quand tu fis le déluge. Alors son souvenir, ô Éternel notre Dieu, s’est élevé vers toi; car, pour 180 PRIÈRES DU NOUVEL AN. l'amour de ee juste, tu voulais multiplier ses en-fants comme la poussière de la terre, ses des־ cendants comme les sables de la mer, ainsi qu'il est dit dans ta loi: "Et!,Éternel se souvint de Noé et de toutes les créatures qui étaient avec lui dans l’arche; il. fit souffler les vents sur la terre, et les eaux se retirèrent." Et il est écrit aussi: " Et l’Éternel entendit leurs gémissements (de ses fidèles), et il se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. " Ailleurs tu dis par la bouche de ton prophète: "Et je me sou־ viendrai de mon alliance avec Jacob, ainsi que de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, et je me rappellerai le pays, pour avoir égard à ses souffrances. " Et dans tes saintes paroles il est dit: " Le souvenir de ses merveilles est impérissable; plein de grâce et de miséricorde est PÉternel. " — " Il pourvoit à l’entretien de ses fidèles et se souvient à jamais de son alliance. > — "Il se souvient de son alliance, et dans sa grâce immense il révoque ses décrets.נ Et dans les prophètes il est écrit: "Va, crie ces paroles aux habitants de Jérusalem, et dis leur: Voici les paroles de!’Éternel: "Je me souviens du dévouement de ta jeunesse, de l’amour et de la confiance que tu m’as témoignés en me suivant dans le désert, dans un pays in- Digitizë< Google PRIÈRES DU NOUVEL AN. 181 culte. Je me rappelle aussi mon alliance conclue ave&toi dans ta jeunesse et qui doit durer éternel-lement. " Enfin tu dis ces paroles: < Ephraïm est mon enfant chéri, mon fils bien aimé. Quand j’en parle (tout mon amour se réveille en sa faveur), je me souviens de lui, et ému de pitié pour lui, je le comblerai de grâce et de miséricorde. " Ainsi dit!’Éternel. ' aml 1 u nsiaicoRBE m sud xi fivegr "es mm n nos ancêtres. אלהינו Seigneur, Dieu de nos pères, fais descendre sur nous un souvenir de ta bonté, en-voie-nous, du haut des cieux, ton secours et ta miséricorde. O Éternel, souviens-toi en notre fa-veur de l'alliance et des promesses que tuas jurées sur le mont Moria à Abraham notre père. Vois le saint patriarche liant son fils Isaac sur l’autel, et comprimant sa tendresse pour exécuter d’un cœur soumis ta volonté sainte. Daigne, à ton tour, arrêter par ta miséricorde ta colère suspen-due sur notre tête. Écoute ta bonté et détourne ton courroux de ton peuple, de ta ville sainte et de ton héritage. O Éternel, écoute les promesses que tu nous a faites par Moïse ton serviteur: c je me souvien-drai en leur faveur de l’alliance que j’ai conclue avec leurs aïeux, lorsqu’en présence de toutes le6 nations de la terre je les ai délivrés de l’É- 11 18$ PRIÈRES DU NOUVEL AN. gypte pour être leur Dieu, moi l'Éternel. • Car depuis l'origine des choses rien n’est resté oublié devant toi, rien ne passe inaperçu devant l'éclat de ton trône. O rappelle-toi dans ta miséricorde le sacrifice d'Isaac; tiens-en compte à sa posté-rité; sois loué, Éternel, qui te souviens de l'ai-liance. APPEL Al S01ITRÜ1R .DK LA PROCLAMATION DE LA LOI SUR LE SIHAI. . אתה עלית Ta gloire apparut dans une nuée majestueuse quand tu* le révélas à ton peuple saint. Tu le manifestas au milieu d’une éblouissante lumière lorsque du haut des cieux tu lui fis entendre ta voix. L'univers trembla, les créatures reculèrent d'effroi lorsque tu parus sur le mont Sinaï pour enseigner ta loi à ton peuple. Les éclats de la foudre et les sons du Schofar annoncèrent ta présence; ta voix formidable et tes saintes paroles furent entendues à travers les flammes, ainsi qu'il est écrit dans ta loi:!Et le matin du troisième jour la foudre reten-lit, les éclairs brillèrent, une nuée épaisse s’é-tendit sur la montagne״ les sons du Schofar éclatèrent avec force, et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi de frayeur. Alors les sons du Schofar allèrent en augmentant, Moïse par-lait, et!'Éternel lui répondait d'une voix forte. Tout le peuple vit la foudre * les flammes; il en- PRIÈRES DU NOUVEL AN. 183 tendit les sons du Schofar; il vit la fumée qui cou-vrait la montagne; et il fut saisi de terreur et se tint à distance. 1 — 11 est dit aussi dans tes Saintes-Écritures: "L’Éternel se manifesta au son de la trompette retentissante, Dieu ap-parut au son du Schofar.נ — < Que les trompettes et le son du Schofar retentissent en l’honneur du Roi éternel.נ — < Sonnez du Schofar à la néoménie, à la solennité de notre féte. C’est une loi en Israël, une ordonnance du Dieu de Jacob. " "Halléluia. Louez l’Éternel dans son sanc-tuaire" (Ps. 150). AI1HWCI DU M1SSIK PAR LES PR0PH1T1S. Et tes serviteurs les prophètes ont écrit: "Tous les peuples de la terre, et tous ceux qui rési-dent dans le pays, verront l’étendard flotter sur les plus hautes montagnes, et ils entendront le son du Schofar. Et en ce jour retentira le grand Schofar, et ceux qui errent dans le pays d'Assour, et ceux qui sont dispersés dans le pays d’Égypte, viendront adorer l’Éternel sur la mon-tagne sainte, à Jérusalem." — " L’Éternel paraîtra au-dessus d’eux, les rayons de sa gloire frappe-ront comme la foudre; Dieu notre Seigneur se manifestera au milieu des tempêtes et on 184 PRIÈRES DU NOUVEL AN. entendra le son du Schofar. Que l'Éternel, Ze*־ baoth, les protège alors. " — Oh! protège ton peuple Israël, et favorise-le de la paix. FOUI DEMANDER QUE TOUS LES PEUPLES 80IEXT RÉUNIS DANS L'ADORATION VU SEUL DIEU. אלהינו o Éternel, notre Dieu, fais retentir la grande trompette du salut, déploie l'étendard de l’affranchissement; réunis en un seul peuple tous ceux qui sont dispersés jusqu’aux confins de la terre. Réunis-nous autour de toi et ramène ton culte triomphant à Sion , ta ville chérie, et à Jérusalem, ta maison sainte, et nous t’offrirons les oblations ordonnées par la loi que ton servi-teur Moïse nous a transmise en ces termes: c Et au jour de vos joies, de vos fêtes et de vos néoménies, vous sonnerez de la trompette à l’occasion de vos oblations et de vos sacrifices pacifiques, et ce sera pour vous un souvenir de-vant votre Dieu. Je suis!’Éternel votre Dieu. — Car tu entends le son du Schofar, tu écoutes les sons qui retentissent (en ton honneur), et nul ne peut t'être comparé.נ — Sois loué, Éternel, qui écoutes avec miséricorde la Terouah retentis-santé de ton peuple. On termine par les trois derniers paragraphes du scbbmoné-bsrér de la veille (p. 142, n°42). PRIÈRES DU NOUVEL AN. 183 Vofficiant répète le scbemoné-esréh avec les additions de la fête, et on dit pendant ce temps les prières suivantes qui correspondent aux dt-vers moments de cet office. XVII. אף ארח משפטיך PRIÈRE POUR L’ANÉANTISSEMENT DU PÉCHÉ. Nous espérons en toi, Seigneur, lors même que tu as prononcé notre arrêt.,Tu es la conso-lation de notre cœur; c’est vers toi que nous ac-courons à l’heure de l’affliction, c’est toi que nous invoquons dans notre détresse. Nous nous sommes prosternés hier devant toi avec une âme sincère, avant que le Schofar eût retenti. Car, dès l’origine du monde, tu as insti-tué la pénitence pour le pécheur; avant d’an-noncer ta justice, tu avais déjà songé au moyen d’absoudre le pécheur. Seigneur, tu sais nos désirs et nos passions, ton œil est ouvert sur toutes nos œuvres, tu scrutes les replis les plus cachés de notre cœur. Oh! ne sévis pas contre les faiblesses de notre na-ture; et si ce n’est assez de nos misères pour expier nos fautes, souviens-toi de la piété de nos aïeux; tiens-nous compte, Seigneur, de la vertu de nos pères. 186 PRIÈRES DU NOUVEL AN. Quand nous plions sous le poids de nos pé-chés, songe à Joseph que tu as délivré des mi-sères de la captivité; et lorsque nous sommes près de succomber à l’entraînement des pas-sions, fais que nous nous rappelions la chasteté de son âme, et protége-nous contre la séduc-tion. O mon Dieu, fais luire bientôt le jour suprême où tu anéantiras le péché et l’impiété, où tu étendras de nouveau ta grâce sur Israël, sur ce peuple repoussé par ta colère. Hâte, Seigneur, l’avénement de-ce jour de régénération que nous appelons depuis si longtemps; qu’elle arrive, celte heure fixée par ta miséricorde, la journée prédestinée à la disparition de toute iniquité. Que le mal s’évanouisse enfin, comme si la flamme dévorante l’avait consumé. Que Ta Tuse et la fausseté soient extirpées de tous tes cœurs, et qu’il ne reste plus sur la terre que le souve-nir et l’exemple de nos pères Abraham, Isaac et Israël. XVIII. THEPHEN BEMACHÔN. *pDÏM ]8 ת APPEL A LA MISÉRICORDE DIVINE. Lorsque, sur le siège de la justice, tu te pré-pares à châtier le monde, grand Dieu, daigne PRIÈRES DU NOUVEL AN. i 87 prêter l’oreille au son du Schofar qui retentit vers toi. Autrefois tu as promis de ne plus anéantir l’univers par une catastrophe. Oh, sou-viens-toi, Seigneur, de cette promesse; lorsque tu juges le monde, répands sur lui ta bonté et ta vérité. Tes enfants sont prêts, en ce jour, à combattre le génie du mal, à vaincre les mau-vaises passions qui s’opposent à l’efficacité de leurs pénitences. Daigne, du haut du ciel, tour-ner sur nous tes regards et changer le siège de la justice en trône de miséricorde. Souviens-toi de ce fils unique (Isaac) résigné au sacrifice, et que sa vertu vienne plaider en faveur de ses en-fants, en ce jour du jugement. Souviens-toi de cette parole d’Abraham: " Que dans notre fra-gilité nous ne pourrions subsister sous une loi trop sévère. " Et si nous, faibles mortels que nous sommes, nous avons transgressé ton alliance, toi, ô mon Dieu, sois clément. Éloigne de nous les châtiments prononcés par ta loi et souviens-toi de la triple alliance conclue avec les pa-triarches. XIX. MELECH EL ION. מלך עליון LES ATTRIBUTS DE DIEU. L'officiant: Roi tout-puissant. Maître de toute chose; il 188 PRIÈRES DU NOUVEL AN. parle et accomplit, il soutient et protège; il fait régner les rois. L'assemblée: 11 régnera à jamais! L'officiant: Roi tout-puissant; fort entre tous, Créateur de tous, il connait tout, sa parole est sainte. L'assemblée: 11 régnera à jamais! Pendant tout le chant l'assemblée répond à chaque verset: Il régnera à jamais: léahdé ad 1MLOCH. Pendant qu'on chante melech elion. PRIÈRE POUR LA CONVERSION DES PÉCHEURS. Ta gloire remplit les cieux et la terre; que ton saint nom y soit sanctifié par tous. Dieu saint, qui as créé l’homme à ton image et qui as établi ce jour pour son salut, achève sur lui ton œuvre de miséricorde. Ob, daigne écouter ma prière: tu es la vérité, hors de toi il n’y a qu’erreur et mensonge; fais donc, Seigneur, que les hommes ne suivent plus d’autre règle que celle de ta loi. Fais que cette loi brille d’un éclat de plus en plus vif aux regards de ceux qui sont dans les ténèbres et dans la nuit du péché. Aie pitié de ceux qui ont fermé les yeux à ta lumière, afin PRIÈRES DU NOUVEL AN. 189 que tous, aidés de ta grâce, entrent dans le sein de ta religion, augmentent le nombre de tes adorateurs et proclament avec! nous: il rè-GNERA A JAMAIS. L'officiant (à haute voix): ובכן Que nos paroles de sanctification s’élèvent vers toi, ô notre Dieu, ô notre Roi. XX. UNESANNÉ TOKEPH. ונתנה תוקף LE JOUR DU JUGEMENT. Ntihl n RABBI A INOX, 1ARTTR. Juge suprême, devant qui rien n’est caclié, nous sommes pénétrés de la sainteté de ce jour solennel: ta justice est là pour nous juger, et tu sièges sur le trône de gloire et de vérité. Oui, la vérité t’environne , elle est l’auréole céleste de ta Majesté; car tu es à la fois le té-moin., l’accusateur et le juge dé nos actions. Au-jourd’hui toute notre vie est là, ouverte àr tes regards; nos œuvres et nos pensées sont pesées et comptées, comme si ta main puissante les avait inscrites dans le livre des souvenirs, comme si chaque mortel y avait tracé lui-même l’aveu de ses méfaits. Rien ne reste oublié devant toi: tu te souviens de ce qui, depuis longtemps, est effacé de notre mémoire, et chacune de nos fautes 490 PRIÈRES DU NOUVEL AN. vient se dévoiler et s’accuser elle-même devant ta justice. La grande trompette du jugement retentit, les voûtes du ciel frémissent, les anges eux-mêmes, saisis d’effroi, accourent et s’écrient: c Levez-vous, c’est le jour du jugement, c*est le jour où les chœurs célestes seront jugés! > Car devant ta pureté suprême, les fils mêmes du Ciel ne paraissent point innocents. Et toutes les créatures passent sous tes regards comme les troupeaux sous la houlette du berger; tu comptes, tu pèses l’âme de chaque être vivant, et tu fixes le terme et le destin de tout mortel. C’est au jour du Souvenir que tu décides, et au jour des Expiations (Kipour) que tu arrêtes irrévocablement quels sont ceux qui seront en-levés au monde et ceux qui seront créés; ceux qui atteindront le terme de la vie et ceux qui tomberont avant le temps; qui périra par l’eau ou par le feu, par le fer ou par la famine, par la tempête ou par la maladie; qui jouira d’une vie paisible ou qui aura des jours agités; pour qui la joie ou la douleur, la richesse ou la misère; la grandeur ou l’abaissement. Seigneur, la terreur s’empare de mon àme quand je songe que ce jour décidera de ma des-tinée et de celle de tous les miens; quand je songe PRIÈRES DU NOUYEL AN. 191 combien d’iniquités crient contre moi. Hélas! le nombre de mes fautes est si grand que je n’ose élever mes^J&prds vers toi; je devrais me con-damner car l’énormité des péchés qui se dres"^5^v^at moi m’accable. O^Roi suprê3e?#t0i que ni l’immensité des espaces, nf celle dis temffc ne peuvent conte-nir, pardonne à la créature périssable! Que ses méfaits ne montent pas jusqu’à toi; car tu l’as dit par la bouche de tes saints: tu ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il revienne vers toi par LA PÉNITENCE , LA PRIÈRE ET LA CHARITÉ et tu effaceras l’arrêt fatal. Seigneur, je ne me rassure que par mon espoir en ta miséricorde, que par ma foi dans ton iné-puisable patience qui attend la conversion du pécheur jusqu’à sa dernière heure. Créateur de l’homme, tu connais sa fragilité, tu sais qu’il n’est que de chair et de sang, que de terre et de poussière, et qu’il retournera à la poussière. Oui י semblable à l’herbe desséchée, à la fleur flétrie, à l’ombre fugitive, il s’évanouit comme un songe, mais toi , roi de l’univerrs , tu es TOUT-PUISSANT ET ÉTERNEL! TA VIE EST SANS FIN ET TA GLOIRE SANS BORNES. On dit ici la kedouscha; voir Office du sab-bat (p. 98). PRIÈRES DU NOUVEL AN. 192 XXI. HAOCHÉS BEI AD M1DAS MISCgÇAT. ביד מדת משפט jjjikïi Hymne au Juge suprême, ^rèÿe^r^du monde, qui délivre de la mort, s(£de l’abîme, est long à s’irriter et^promp^ à^pardmnner. dant ce chant choral on dit la prière suivante: SENTIMENTS DE REPENTIR. Seigneur, toi qui vois avec tant de joie les pé-cheurs revenir à toi, et qui n’hésites jamais à pardonner à un cœur repentant, voici à tes pieds un misérable pécheur qui implore ta clémence el demande la rémission de ses fautes. Hélas! mon âme est souillée de péchés sans nombre el j’ai recours à toi, Seigneur. O source de pardon! aie pitié de moi, je te supplie, au nom de la miséricorde, car mes fautes sont grandes. Daigne les effacer, et qu’il n’en reste pas de trace. Tu as dit par ton prophète qu'à l'heure même où le pécheur gémira sur son crime, lu lui pardonneras, el que la noirceur de ses pé-chés deviendra blanche comme la neige. Par-donne-moi maintenant mes fautes, purifie moi de mes souillures, et que mon âme devienne blanche comme la neige. Prononce sur moi cette parole consolante; "Je vous absous de tout péché, PRIÈRES DU NOUVEL AN. 193 vous serez pur devant le Seigneur," et cette pa-rôle portera dans mon cœur le calme et la joie. O mon Père, je me remets en tes mains, sauve-moi. XXII. עבודה AVANT LA PROSTERNATION. Être ineffable, source de tous les êtres, Dieu éternel et tout-puissant, toi dont mes lèvres profanes et souillées n’osent exprimer le nom mystérieux, que le grand-prêtre seul prononçait dans le saint des saints, agrée l’offrande qu’Is-* raël prosterné devant toi te présente en cet ins-tant solennel. Nous ne t’offrons plus, comme au temps de nos pontifes, un culte resplendissant d’une pompe royale; mais tout ton peuple, sur toute la surface du globe, est prosterné en ce mo-ment; des millions de voix s’élèvent vers toi en une même prière. Nous voici tous à tes pieds, Dieu d’Israël, notre Père, et nous t’offrons en sacrifice nos cœurs et notre vie. Prosternés dans la poussière, nous sommes tous prêts à mourir pour la gloire de ton nom et pour l’ex-piation de nos péchés. Accepte, Seigneur, nos larmes et notre re־* 494 PRIÈRES DU NOUVEL AN. pentir, mais ne détourne point tes regards de tes enfanis; efiace à jamais le souvenir de nos iniquités, et n’anéantis pas le peuple que tu as choisi pour porter la parole de ta sainte loi au milieu des nations. XXIII. עליכי PROSTERNATION. C'est à nous de louer le Maître de toutes choses, d’exalter l’auteur de l’univers, et de lui rendre grâce de ce qu’il nous a distingués des peuples idolâtres, des familles infidèles de la ' terre, de ce qu’il n’a pas fait notre partage comme le leur, et notre sort semblable à celui de toutes ces nations. (On s'agenouille et on 89 prosterne.) C’est uniquement devant le Roi des rois (béni soit-il) que nous fléchissons le genou et que nous nous prosternons; c’est à lui que nous rendons hommage; c’est lui qui a étendu les cieux et fixé la terre sur ses fondements. Le trône de sa gloire est au haut des cieux. Lui seul est notre Dieu , et nul autre. Oui, il est notre Roi et aucun autre que lui. Car il est écrit dans sa loi: (Tu SAU-"יAS EN CE JOUR, ET TON COEUR APPRENDRA QUE PRIÈRES DU NOUVEL AN. 495 L'ÉTERNEL SEUL EST D1EU ET QUE DANS LES HAUTEURS DES CIEUX ET SUR LA TERRE ICI-BAS IL N״Y EN A POINT D’AUTRE. U officiant et le chœur 8e prosternent à leur tour en répétant la même prière. XXIV. APRÈS LA PROSTERNATION. L'assemblée et l'officiant à haute voix: הואאלהינואיןעוד LUI SEUL EST NOTRE Dieu , il n’y en a pas d’autre!! PRIÈRE. C’est par une grâce spéciale, ô mon Dieu! que tu m’as fait naître dans la foi israélite; jus• qu’à présent, je n’ai copnu ni la dignité de mon état, ni la sainteté de mes obligations; je n’ai presque eu d’israélite que le nom; il est bien temps que je pense à en prendre aussi la con-duite et les sentiments: c’est désormais le grand et l’unique dessein que je forme, bien résolu à y travailler jusqu’à la fin de ma vie. Je sais à quoi je m’engage: à mépriser les vanités mondaines, à ne craindre que le péché, à n’estimer que mon devoir, à n’aimer que la vertu, à ne désirer que le ciel, à ne penser qu’à l’éternité; c’est-à-dire 196 PRIÈRES DU NOUVEL AN. à vivre en juste, et à mourir dans la foi pour ressusciter un jour et monter vers toi. Telles sont, ô mon Dieu, mes obligations; je m’y engage dès ce moment de nouveau, et toute ma vie je vais m’appliquer à les remplir fidèle-ment, généreusement et constamment. Que je serais heureux si je ne m’en étais jamais écarté! Chaque fois que le Schofar retentit pendant le Moussaph , on dit la prière suivante: XXV. HAIOM HARATH OLAM. היום הרת עולם C’est’aujourd’hui l’anniversaire de la nais-sance du monde. Aujourd’hui le Seigneur appelle devant sa justice tous les habitants de la terre, soit comme ses enfants, soit comme ses servi-teurs. Si tu nous considères comme tes enfants, ô Dieu très-saint, prends pitié de nous comme un père de ses enfants; si c’est comme des ser-viteurs, nos yeux suppliants sont fixés sur toi pour attendre ta grâce et un jugement favorable. XXVI. PRIÈRE FINALE. On ouvre l'arche sainte: haiom. היום Vofficiant: E)n ce jour, daigne nous fortifier. PRIÈRES DU NOUVEL AN. 197 L'assemblée: Amen. Vofficiant: En ce jour, daigne nous bénir. L'assemblée: Amen. U officiant: En ce jour, daigne élever notre àme. L'assemblée: Amen. L'officiant: En ce jour, assure notre félicité. L'assemblée: Amen. L'officiant: En ce jour, prépare-nous une an-née heureuse. L'assemblée: Amen. L'officiant: En ce jour, écoute nos supplica־ tions. L'assemblée: Amen. L'officiant: En ce jour, accueille nos prières avec bonté et bienveillance. L'assemblée: Amen. On dit: Il n'est pas de Dieu comme notre Dieu (p. 100) et alenou (p. 44). 4 mincha (office du soir), on dit le Ps. 145, p. 27; le schemonb-esréh de la veille et alenou , P. 44. )y Google POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. 199 MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE DE PÉNITENCE. 1er JOUR. — EXAMEN GÉNÉRAL. "Tu condui* l’bomaie jusqu’à la contrition, et tu dis: Amendez-vous, enfants deia terre " (Ps. 90, 3). Dieu de miséricorde, ta clémence veut lasser notre endurcissement. Tu n’as pas voulu, dès le jour du Souvenir, prononcer l’arrêt mérité par nos péchés; tu attends jusqu’au kipour pour fixer notre sort, et tu as institué cette semaine de pénitence pour nous faire écouter encore une fois la voix de la conscience. J’entends cette voix qui m’exhorte aux saintes méditations, qui me porte à examiper ma vie el mes actions, à me repentir, à me promettre à moi-même de deve-nir meilleur et à me conformer désormais à ta sainte volonté. "Aucun homme, disent les saintes Écritures, n’est assez juste sur la terre pour ne faire que le bien et ne jamais pécher נ (Écclés. 7,21). Aussi quel mortel peut se dire: j’ai le cœur pur, je suis exempt de mal. Une telle présomption témoigne-rait d’un manque de véritable piélé; elle serait le signe de l’orgueil et le germe du péché. Cepen- 900 POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. dant,avec de la complaisance pour moi-même, je pourrais peut-être me croire dans la voie du sa-lut. Je Remplis, jusqu’à un certain point, les commandements du Seigneur, et j’évite ce qu'il m'a défendu. Mais ma conscience me dit: Tu n’as rien fait encore, dès que tu penses avoir rempli ton devoir en obéissant simplement aux près-criptions de la loi. La pureté de l’intention et l’amour ineffable du Seigneur ennoblissent seuls nos actions. Pénétré de ce sentiment salutaire, l’homme véritablement pieux croit n’avoir ja-mais fait assez pour son Dieu. U se rappelle l’avertissement de!’Écriture: " Ne soyez point sages à vos propres yeux" (Prov. 3, 7), et i! ne se confie qu’en la bonté du Père céleste, qui pardonne l’imperfection de nos œuvres en faveur de la pureté de nos intentions. Tu crois, ô pécheur, avoir rempli les corn-mandements du Seigneur. Mais comment l’as-tu fait? Était-ce avec dévouement et abnégation? sans l’espoir d’une récompense, sans la crainte du châtiment? Et ne ressembles-tu pas à ces vils serviteurs, avides mercenaires, qui ne servent leur maître qu’en vue du salaire? Tu as fait l’aumône, tu as secouru les mal-heureux. Mais l’as-tu fait sans répugnance et POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. 201 sans dédain ? As-tu donné avec amour et afla-blllté? As־׳tu remercié le Seigneur d’avoir pu offrir ces sacrifices sur l’autel de la charité? As-tu loué et glorifié dans ton cœur celui qui t’a donné les moyens de secourir et de consoler ton frère? T’es-tu souvenu que tu es venu pauvre sur la terre, et que pauvre tu t’en retourneras pour rendre compte au Seigneur des biens qu’il t’a confiés pour quelques jours seulement? Ta pitié n’a-t-elle pas été orgueilleuse? Ta faible aumône n’est-elle pas devenue amère pour le mal־ heureux? Tes paroles dures et humiliantes ne l’ont-elles pas fait rougir? Que de fois, cédant à l’importunité, n’as-tu pas donné sciemment à des mains indignes, au lieu de soutenir des institutions bienfaisantes? Ou bien, en donnant quelque aumône à ces œuvres pieuses, ne t’es-tu pas cru quitte envers Dieu, en laissant à d'au-très le soin de les diriger, de les surveiller, pendant que tu restais dans un repos égoïste? Ne t’est-il pas arrivé de donner pour t’enor-gueiUir de tes bienfaits et de ta piété, pour re-cueillir des louanges et t’assurer la reconnais-sance de tes frères? Une telle vanité souillerait ton sacrifice. L’homme pieux ne fait le bien qu’en secret, afin que celui qui reçoit ne puisse rendre grâce 202 POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. qu’à Dieu, et ignore de quelle main la Provi-dence s’est servie pour le secourir. Le bienfaiteur discret se réjouit au fond de son âme en voyant que son aumône a soulagé ceux qui en étaient dignes; et loin de prétendre à la reconnaissance, il remercie lui-même le Seigneur qui lui a accordé la grâce de pouvoir faire le bien. Cependant le Seigneur acquitte la dette du pauvre et répand sa bénédiction sur la tête de l’homme bienfaisant, qui a honoré le saint nom du Père miséricordieux par des,œuvres de mi-séricorde et de charité. Tu as été repentant; tes lèvres l’ont dit; tu as pris de bonnes résolutions; tu voulais éviter le mal et ne plus faire que la volonté de Dieu. Mais ton repentir a-t-il été sincère? Ton cœur s’est-il avoué toutes ses faiblesses? N’était-ce point la crainte, la terreur passagère d’un danger me-naçant qui t’a inspiré ce repentir d’un instant? Ta conduite ne prouve-t-elle pas que lu as menti à Dieu, qui te rejettera parce qu’il connaît les replis impurs de ton cœur faible et inconstant. Il ne croira plus à tes paroles, parce que Ion âme elle-même ignore ce que ta bouche promet. En promettant de devenir meilleur, lu es de- POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE. 203 venu plus maüvais; car ton cœur te disait que tu n’es pas pur. Tu le sentais toi-même et tu n’as pas obéi à ta conscience, tu as repoussé ses conseils et tu as endurci ton cœur. Il se peut que tu paraisses meilleur; mais est-il possible que ton cœur te dise que tu t’es réellement cor-rigé? Oh, ne sois pas déchu au point de te croire sans souillure en face de Dieu. Peut-être même avais-tu entrepris sincère-ment l’œuvre de ton amendement; mais, do-miné par les passions mondaines, retenu peut-être par le respect humain, tu t’es bientôt re-lâché, puis tu l’as abandonnée sans plus songer au salut de ton âme. Et cependant la victoire ne t’eût point échappé, tu aurais triomphé du pé-ché, si tu avais continué la lutte, et rétrempé ton âme dans la prière et dans la confiance en Dieu; car le Tout-Puissant n’a-t-il pas dit: "Le péché t’attend pour te séduire , mais tu domineras sur lui נ (Genèse 4,7). Aussi l’homme pieux, plein de confiance en cette parole divine, lutte avec courage et demeure inébranlable. Absorbé par l’intérêt du jour, aiguillonné par l’ambition, retenu par l’indifférence, combien de fois n’as-tu pas oublié d’adresser ta prière au Père céleste et de le rechercher dans son 204 POUR LE PREMIER JOUR DE PÉNITENCE, saint temple; et si tu as fait ta prière > journel-lement, matin et soir, comment as-tu prié? Ton cœur s’unissait-il alors à tes lèvres? Ta prière était-elle l’expansion de ton âme, et non Tac-complissement routinier d’un devoir importun? Ton être s’est-il élevé vers son Créateur? S’estr il confondu avec Dieu, et détaché entièrement de la poussière et des vanités de la terre? Étais-tu enfin pénétré de la douce conviction d’avoir parlé à Dieu, qui t’a écouté avec •bienveillance? En vérité, tant que cette sublime conviction n’est pas en toi, tu n’as pas prié; car le Sei-gneur est auprès de ceux qui l’invoquent, et cette présence de Dieu se manifeste par des im-pressions célestes, par une joie ineffable; elle nous élève à tout ce qui est noble et bon. As-tu éprouvé ces aspirations divines? Tu t’es conformé aux prescriptions de notre culte sacré; mais ton cœur était-il véritable-ment israélite? Te trouvais-tu heureux de pou-voir, à la face de tous, remplir les devoirs de ta sainte religion? Vois, tu ne saurais tromper le Seigneur, et le masque tombe lorsque tu te pré-sentes devant lui pour demander le pardon de tes péchés. Cependant Dieu te pardonnera; il te recevra avec bonté, il agréera ta prière, si tu le supplies avec ferveur et repentir. POUR LE DEUXIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 205 Que peut-il y avoir de plus saint, de plus cher pour toi que le Dieu de tes pères? Le bonheur de la vie éternelle n’est־il pas une précieuse com-pensation des frivoles et rapides jouissances de ce monde? " Tournez-vous vers moi, dit le Sei• gneur, et je me tournerai vers vous > (Zacharie *,3). Oui, tu te tournes avec bienveillance vers les cœurs repentants, ô Dieu miséricordieux. Et moi aussi je veux me tourner vers loi, Dieu de grâce et d'amour. Ne me repousse pas, ô mon Père, purifie mon âme par un repentir sincère et véritable, afin qu’au saint jour de la Réconci-liation je sois digne de paraître à tes yeux. Amen. IIe JOUR. — LA VOIX DE LA CONSCIENCE. " Israël, retourne ?ers le Sei• gneur, car lu es tombé par ton iniquité " (Hosée. 14, 2). Seigneur tout-puissant, ouvre mon cœur au repentir et à la pénitence; écarte les ténèbres qui environnent mon esprit; réveille ma con-science; qu’elle puise de nouvelles forces dans la méditation de ta sainte loi, cette source de vie el de félicité. La conscience seule est un guide infaillible, un juge incorruptible et équitable de nos actions. J’entends sa voix qui me crie: "Voici 12 306 POUR LE DEUXIÈME JOUR DE PÉNITENCE. tes œuvres!" et comme David je puis me dire: c mon péché se dresse incessamment contre moi" (Ps. 50). . . C’est en vain que l’homme orgueilleux et in-sensé s’efforce d’étouffer le sentiment religieux sous les dehors de l’indifférence. Il voudrait tenir la foi pour une superstition née de l’ignorauce, la loi et les préceptes divins pour une chaîne insupportable. C’est en vain qu’il cherche à se persuader que la richesse ou la prudence , la ruse ou l’égoîsme peuvent lé conduire au bon-heur. C’est en vain qu’il veut renier Dieu et la foi, en paroles ou en actions. Une voix intérieure le trouble et lui crie sans cesse: " Sois sincère, rentre en toi-même, fils de la poussière, car tu n’es pas heureux; implore la clémence du Père céleste que tu as offensé; n’aie point honte d’é-lever vers sa miséricorde tes mains suppliantes; ne laisse point passer le grand jour de la Récon-ciliation. Regarde autour de toi: la fortune, la jeunesse, les vanités sociales, tout disparaît, tout périt sous tes yeux. La force, la prudence et la sagesse ne peuvent rien contre la volonté immuable du Dieu vivant. Lui seul est fort: son souffle a créé l’univers et peut l’anéantir; lui seul est sage: il est la source de toute science, do. toute vérité; lui seul est juste: son regard POUR LE DEUXIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 207 pénètre dans les replis de nos cœurs, et éprouve nos entrailles. Humilie-toi, pauvre fils de la terre; car c’est devant ce Juge suprême que tu vas rendre compte de tes pensées et de tes ac-tions. " Heureux celui qui entend et écoute cette voix infaillible de la conscience! Heureux celui qui tremble devant toi, Seigneur! Il n’aura point à craindre les habitants de la terre. Une paix pro-fonde régnera dans son âme; il marchera pai-siblement à travers cette vie d’épreuves, et s’a-vancera avec espoir vers les portes mystérieuses et redoutables de l’éternité.. O mon Dieu, daigne par ta grâce m’accorder cette paix sereine du cœur! Que la conscience, gardienne vigilante de mon innocence et de mon repos, fasse sans cesse retentir sa voix dans mon âme; car c’est ta voix, Seigneur, qui parle en moi; comment pourrais-je la méconnaître ?Mais si j’ai le malheur de retomber dans le péché, ah! Seigneur, loin de calmer mes remords, aug-mente, redouble encore les agitations, les alarmes de ma conscience, afin que je n’aie pas le mal-־ heur bien plus grand encore de vivre dans une paix trompeuse qui pourrait me perdre. Tant que tu me troubleras, tant que tu me menaceras, tes’ menaces seront la voix de ta miséricorde. 208 POUR LE TROISIÈME JOUR DE PÉNITENCE. Mais malheur à moi du moment où tu me lais* seras tranquille dans le désordre, ce serait le signe que tu m’as abandonné. Parle donc, di-rai-je comme le prophète Samuel, parle, ô mon Dieu, ton serviteur écoutera ta voix. Qu’elle me soutienne et me défende contre l’impiété; qu’elle m’éloigne du sentier funeste de l’erreur et de l’égoïsme; qu’elle m’éclaire et me guide dans la voie du bien. Exauce-moi, Seigneur, car je me repens; agrée le sacrifice de mes larmes et de mes supplications, car mon cœur est accablé par le souvenir de mes fautes et as-pire à les fuir et à les réparer. Amen. IIIe JOUR. — SUR LE DÉFAUT DOMINANT. " Jusqu’à quand les insensés désireront-ils ce qui leur est pernicieux " (Prov. 1 , 22). Dieu nous a donné des sentiments pour former nos vertus et notre bonheur, et ces sentiments nous les tournons en passions. Parmi ces passions diverses, il y en a ordinairement une qui nous domine plus que les autres, qui, plus vive, plus violente, plus impétueuse, nous agite, nous remue et devient comme l’âme et le mobile de tout ce que nous sentons et de tout ce que nous faisons. Cette passion forme notre caractère, nos pen- POUR LE TROISIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 209 chants et, bien souvent, nos fautes et nos crimes, si Dieu ne vient à notre secours dans les efforts que nous faisons pour la dominer. Chacun est diversement dominé par des défauts et des pas-sions, mais chaque homme est dominé, ou au moins menacé, par quelque défaut plus dominant, plus impérieux. י Les uns sont transportés par la colère , par les fréquentes et violentes impulsions qui éclatent en toutes circonstances. Au moindre sujet, à la moindre parole, ils se laissent aller aux plus tristes emportements. Défaut dominant. Ici c’est l’ambition: On ne pense qu’à s’avancer, à s’élever, à dominer sur les autres: projets de grandeur, de fortune, insupportable enflure de cœur et d’esprit, complaisances rampantes pour les défauts des grands, orgueil insultant à l’égard des petits. Défaut dominant. Ailleurs, c’est un incurable penchant à mé-dire, à critiquer, à blâmer, à condamner tout le monde sans faire grâce à personne. Langue de serpent qui répand le fiel et déchire sans pitié la réputation du prochain. Le vrai, le faux, les bruits et les échos, les amis, les ennemis, rien ne sera ménagé, tout sera présenté sous les couleurs malignes de la médisance, souillé peut-être par le poison de la calomnie. 210 POUR LE TROISIÈME JOUR DE PÉNITENCE. Combien (!,autres défauts dominants, combien d’autres passions despotiques subjuguent l’esprit et le cœur de l’homme. Ici, c’est une paresse in-curable qui fait négliger tous les devoirs d’un, étal, loutes les exigences d’une profession , qui fait oublier tous les attributs du père de fa-mille, qui laisse les enfants sans éducation et souvent sans pain, des affaires en désordre, une maison sans règle. Ailleurs, c’est un vil intérêt qui dégrade l’àine, un fond d’amour-propre etd’égolsme qui cherche en tout la satisfaction personnelle. Ou encore, l’indigne lâcheté du respect humain qui rend un homme esclave des préjugés, des idées et des vanités des autres hommes, et le fait rougir d’avouer sa foi et de pratiquer son culte. Hélas! quel triste et funeste assemblage de vices, de passions qui se disputent la domina-lion de l’homme, pour tyranniser et pervertir son cœur, et que l’Écriture dit avec raison que < la folie de l’homme le conduit à l’abime " (Prov. 19, 3). Voilà pourquoi il est si essentiel, pour chacun en particulier, de savoir quel est le dé-faut qui tend le plus à le dominer. Voulez-vous, donc, le découvrir, le déinas-quer, le combattre et le vaincre, vous p’avez pas de trop de toule votre vigilance! POUR LE TROISIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 211 Voici, à quelle marque vous reconnaîtrez cet ennemi de votre repos et de votre salut. 11 est la cause la plus ordinaire de vos autres fautes et de vos autres péchés. C’est lui qui trouble le plus la paix de votre âme, qui vous cause le plus de combats et le plus de défaites. C’est lui, enfin, qui entre dans tous vos projets, dans toutes vos vues, dans toutes vos mauvaises actions, qui vous poursuit avec le plus d’acharnement, et qui cependant vous est plus cher que tous vos autres défauts. Reconnaissez à ces traits votre défaut dominant. Mais il ne suffit pas de le con-naître, i! faut s’armer contre lui. Ne différez donc pas de le combattre, de peur qu’il 11e prenne de nouvelles forces pour vous dominer. Profitez de ces jours consacrés plus particulièrement à la pénitence pour invoquer le secours du Seigneur contre l’ennemi de votre salut. Préserve-moi, ô mon Dieu, de mon principal défaut, comme de tous les autres, ne me laisse point sans secours en présence des passions de mon cœur, j’en vois tous les dangers et tous les excès, j’en crains lés suites et les malheurs. Je t’invoque avec le psalmiste: " Ne me livre point aux désirs de mon péché" (Ps. 139). Je vais donc rentrer en moi-même, sonder . les dispositions de mon cœu1> faire une revue 212 POUR LE QUATRIÈME JOUR DE PÉNITENCE, salutaire de ma conscience, afin de réparer les désordres que mes défauts y ont produits. Prends-moi, ô mon Dieu, et conduis-moi par la main dans la nouvelle rôute que je veux entre-prendre et suivre jusqu’à la mort. Le temps ne sera pas trop long pour gémir sur mes infidélités, pour fermer les plaies faites à mon âme pendant mes déplorables illusions. IVe JOUR. — LE PÉCHÉ DU MAUVAIS EXEMPLE. "N’empêchez point de bien faire celui qui le veut, faites bien vous-même si vous le pouvez" (Prov. 3, 27). Comme homme et comme israélite, mon pre-mier devoir est de sanctifier le nom de mon Dieu, en proclamant tout haut ma foi, en pratiquant sans gêne son culte, en donnant à tous ceux qui me Regardent l’exemple de mon obéissance à ses lois. Mes pieux ancêtres n’ont eu que trop d’oc-casions de sanctifier le nom du Seigneur en mou-rant pour lui, en mourant journellement sous le poids du mépris, des tourments et de l’humi-liation. Grâce à la bonté divine, grâce aussi, sans doute, au mérite de ces martyrs, nous vivons aujourd’hui en des temps plus heureux, à l’abri de ces cruelles épreuves. Et cependant, POUR LE QUATRIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 213 nous aussi, nous pouvons sanctifier le Seigneur, si par la pureté de notre vie comme hemiqes, si par notre fidélité comme israélites, nous lui rendons un hommage public. Mais, hélas! notre religion est bien moins menacée par ses ennemis extérieurs que par le grand nombre des israélites qui vivent dans la plus froide indifférence à son égard, et qui par leur influence et leur exemple ont propagé autour d’eux un esprit de tiédeur et d’apathie qui des-sèche les plus nobles inspirations et rend stériles les plus louables tendances, <0 Israël, disait le prophète accablé de dou-leur, qui me donnera assez de larmes pour pleurer jour et nuit les mort$ d’entre les enfants de mon peuple" (Jérémie 9, 1). Pervertir les âmes par le mauvais exemple n’est-ce pas pire que de tuer les hommes? Hélas! combien le scandale des mauvais exemples n’a-t-il pas fait de ravages parmi nous, et combien surtout n’est- il pas à regretter que ces mauvais exemples, descendus des riches et des heureux, soient venus dessécher comme un souffle pernicieux tant de cœurs que vivifiait la foi, et troubler des âmes que la paix religieuse habitait. Combien de mauvais exemples dans le monde, 214 POUR LE QUATRIÈME JOUR DE PÉNITENCE, ô mon Dieu, et de combien de manière ne les donne-t^on pas! On les donne dans ces discours libres et irrévérencieux qui profanent sans dé-guisement ce qu’il y a de plus sacré, qui tournent en dérision tous les sentiments de la foi, toutes les pratiques du culte. On les donne dans les maximes railleuses qu’on débite et qu’on répand à flots, et qui découragent 4es âmes pieuses et pervertissent les esprits douteux. On les donne dans!,indifférence affectée pour tous les préceptes de la religion, pour tous les usages du culte, par la désobéissance systéma-tique aux commandements de Dieu. Que de fois nous nous laissons aller à des rail-leries indignes et peu décentes sur certaines pratiques de dévotion de la religion! Que de fois, dans nos entretiens, nous plaisantons et nous tournons en dérision les personnes remplies de piété! Que de fois, par nos manières trop libres, trop peu respectueuses, ne montrons-nous pas en toute occasion notre défaut de respect envers Dieu! Dans les rares moments où nous nous mon-trons dans le temple du Seigneur, donnons-nous l’exemple du recueillement et de la convenance, et ne nous livrons-nous pas plus souvent à des distraction^irré vérencieuses ? POUR LE QUATRIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 215 Ah î combien d’âmes n’avons-nous pas enga-gées au mal ou arrêtées dans la pratique du bien! Combien surtout ceux qui doivent suivre Tau-torité de nos exemples, nos enfants, notre fâ-mille, nos serviteurs, ont pu être séduits, per-vertis, détournés de la voie de Diou par ceux qui étaient leurs guides naturels! Quelle res-ponsabililé, ô Seigneur, devant eux et devant toi? Devant toi surtout, ô mon Dieu! Tu as institué nqtre sainte religion pour établir ton règne sur la terre, pour y faire adorer ton nom, pour inspirer aux hommes ta crainte et ton amour, pour faire respecter la vertu et décon-sidérer le vice. C’était là le but de tes saints commandements. Le mauvais exemple altère chaque jour ton ouvrage, en entrave les progrès, en appuyant, en autorisant le péché, en intimidant la vertu et la religion. Nous avilissons son autorité, nous décrions ses pratiques, nous rendons stérile son intervention, nous portons le trouble dans l’es-prit des croyants. Voilà le déplorable fruit de notre mauvais exemple, voilà l’œuvre de ceux qui le donnent! A la vue de pareils malheurs, je sens, ô mon Dieu, combien est coupable, ou plutôt combien est criminel le mauvais exemple! Quelle gravité 216 POUR LE QUATRIÈME JOUR DE PÉNITENCE. ne doit-il pas présenter k tes yeux! Et voilà , cependant, le crime que j’ai si souvent commis moi-même. Comment pourrai-je expier ma faute ei satisfaire à ta sainteté outragée? J’essaierai, du moins, de réparer en partie le malheur que j’ai pu causer; je m’astreindrai à une vie édifiante, exemplaire, pour effacer les impressions funestes que mon exemple a pu faire sur les autres. Je les exhorterai au bien, à la pratique de la piété. Je veux ramener vers toi les âmes que j’ai dé-tournées de ton service. Je ne craindrai pas de condamner devant les autres ma vie passée et de proclamer à la face de tous mon attachement à la foi israélite, mon respect pour ses com-mandements. Je ne m’occuperai point du sacrifice de mon amour-propre, des propos des hommes, des con-tradictions qu’on m’opposera. Qu’ai-je à craindre? Tes jugements, ô mon Dieu. C’est à eux seuls que je yeux me conformer. Aie pitié de mon âme, ô Seigneur, le péché l’afflige et l’alarme. Mais ta miséricorde qui m’inspire ces bons sentiments me fait espérer ton pardon et ton appui dans les efforts que je ferai pour arriver à une vie plus exemplaire. POUR LE CINQUIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 247 Y" JOUR. — DES DEYOIRS JOURNALIERS. "Recherchez les bonnes actions même si elles paraissent peu impor-tantes, et fuyez te vice même le plus léger" (Pirké-Aboth). Une erreur fréquente chez quelques âmes dis-posées à la vertu, c’est de croire que, pour con-tenter Dieu et mériter le ciel, il faut des œuvres immenses, des actions héroïques, un dévouement surhumain. Elles aspirent avec ardeur à des oc• casions rares pour accomplir quelque acte de foi sublime, quelque œuvre surnaturelle, et laissent souvent passer les occasions journalières de remplir les devoirs ordinaires de la vie. D’autres, plus blâmables encore, s’imaginent qu’il suffît d’avoir accompli certains comman-dements de la loi, d’avoir fait avec régularité la prière quotidienne, d’avoir exercé quelque œuvre de charité pour être dans la bonne voie et se trouver quittes envers Dieu. Pendant ce temps, on néglige mille devoirs journaliers, auxquels sont attachés de grands mérites, on commet une multitude d’infractions qui éloignent du ciel. Que d’occasions de mérite ne nous offres-tu pas, ô mon Dieu, dans le cours d’une journée! Il n’est point une seule où il n’y ait quelque de- 13 218 POUR LE CINQUIÈME JOUR DE PÉNITENCÉ. voir à remplir, quelque victoire à remporter sur soi, quelque pas à faire vers le ciel. Si nous savions en profiter, que de perfections ne pour-rions-nous pas acquérir! Dans tous les états, il y a chaque jour des de-voirs à accomplir, devoirs souvent pénibles, re-pugnants, onéreux. Il faut soumettre sa volonté à celles des autres, contrarier ses penchants, ses idées, faire souvent ce qu’on ne voudrait pas, s’abstenir de ce qu’on voudrait. Mon Dieu, si tout cela était supporté avec courage et rési-gnation, si l’on t’offrait en sacrifice tout ce qui gêne, tout ce qui tourmente, tout ce qui ac-cable, combien de mérite on pourrait s’amasser pour l’éternité. Pendant cette vie terrestre, que de douleurs à essuyer, que de fardeaux à porter; dou-leurs souvent si vives et si cuisantes; fardeaux souvent si lourds et si accablants, qu’ils ré-pandent une amertume continuelle dans l’âme, et jettent le deuil et la tristesse sur l’existence tout entière! Si l’on savait les supporter avec résignation, les subir sans impatience ni murmure, en faire la confidence à toi seul, ô mon Dieu, que de sacrifices méritoires s’élèveraient chaque jour jus-qu’à toi! POUR LR CINQUIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 219 Dans les circonstances ordinaires de la vie, il faut vivre avec des caractères souvent bien diffi-ciles, qui exercent notre patience, nous rendent la vie bien pénible! Combien n’en coûte-t-il pas pour conserver avec tous la paix et la charité! Que de violences à se faire! Que d’injustices à essuyer! Que de patience à dépenser, à chaque jour, à chaque heure! Mais aussi, que de devoirs à remplir! que de mérites à acquérir! quel bien' à faire à son âme! Et pour n’examiner que nous-mêmes, com-bien de fois ne devrons-nous pas nous armer contre nos propres défauts, contre notre vanité, notre sensibilité; renoncer à nos désirs, sur-monter nos répugnances, vaincre notre humeur, réprimer nos saillies , nous soumettre à une dé-cision injuste; en un mot nous dominer, nous retenir, nous contraindre? On a des douleurs corporelles, de cruelles in-ftrmités, pourquoi en tourmenter les autres? Pourquoi fatiguer de nos plaintes ceux qui nous entourent? Ne devrions-nous pas les supporter avec patience, les offrir à Dieu en expiatiçn de nos péchés? N’attendre que de lui la guérison ou le soulagement? Toute la journée, nous avons mainte occasion de remplir un devoir, de faire une chose agréable 220 POUR LE CINQUIÈME JOUR DE PÉNITENCE, à Dieu, el nous la laissons échapper et nous attendons toujours les grandes occasions. Ici, c’est un ami à défendre, une parole bienveillante à placer, un malheureux à encourager, une famille à pacifier. Ailleurs, c’est un malade à visiter, un affligé à consoler, un innocent à disculper. D’autres fois, encore, c’est la foi qu’il faut dé-fendre, la religion qu’il faut honorer par la parole et par l’exemple, et pour tout cela on a le plus souvent ni un zèle surnaturel à déployer, ni des sacrifices extraordinaires à faire; c’est la vie de tous les jours qu’iï s’agit d’accomplir avec con-science. Faibles sacrifices, dira-t-on. Hélas! Seigneur, que pouvons nous faire de grand pour toi! En fait de petites choses, il est plus aisé de les mé-priser que de les pratiquer. Où aboutissent le plus souvent ces hommes qui ont toujours sur les lèvres les grandes maximes, qui ne préconisent que les grandes œuvres? Que deviennent-ils dans les petits devoirs journaliers? Combien, "n effet, qui pourraient bien une seule fois faire un grand sacrifice d’un moment, et qui ne seraient pas capables d’une continuité de petits sacrifices journaliers! C’est peu de se contraindre un jour, un mois, mais lous les jours, mais toute la vie? Quelle persévérance et quel courage! C’est pour POUR LE CINQUIÈME JOUR DE PÉNITENCE. 221 cela que l’Écriture dit: viteur; sur les babitades qu’on a et sar les occasions de faillir ans-qadles on a été exposé; sor les péchés qa’on a commis soi-mâme et sar ceax qa’on a fait commettre aux autres} soit envers Diea, soit envers le prochain, soi( envers soi-mâme, et généralement sur tout ce qai a pu donner liea k quelque péché ou de parole, ou d’action, ou d’omission. C’est fartoat le moment de songer aax torts qa’on a faits à son pro-chain par ses propos et ses œuvres, et de chercher k les réparer, •oit en faisant amende honorable, si on a nui a sa réputation, soit en reeli-tuant un bien qu’on détient illégitimement, soit enfin en se réconciliant avec ceux avec lesquels on vit en état de rupture. Car nos sage■ disent (mscHlUH, joua): •Le kifoor n’efface les péchés quelorsque l’homme s’est préalablement réconcilié avec son prochain. " En faisant 1a revue de sa conscience, il faut compter beaucoup plus sar la lumière de Dieu que sur sa propre mémoire, songer bien pins à se repentir de ses fautes qu’à les énamérer, se rappeler non-seniement tes mauvaises actions, mais encore ses mauvais lentiments, et de-mander instamment a Diea la grâce d’ane vraie contrition. II. PRIÈRE APRÈS L’EXAMEN DE CONSCIENCE. Mon Dieu, je reconnais ce que je mérite par tant d’offenses, m#is j’ose espérer encore, é Seigneur, car je sais quelle est la grandeur de ta miséricorde pour ceux qui se repentent de leurs égarements, et qui retournent à toi de tout FÊTE DE KJPOUR. 233 leur cœur. Tu as fermé les yeux sur mes égare-ments et tu m’as attendu à pénitence avec une patience infinie. Dieu saint, Dieu juste, je ne puis que me jeter entre les bras de ta miséri-corde, implorer tà bonté infinie, te conjurer d’avoir pitié de mon âme; jette un regard de pitié sur un pauvre pécheur qui revient à toi, qui n’espère qu’en toi, et n’ose se rassurer que par ta sainte promesse: " Pécheur, reviens à moi, je veux te sauver " (Isaîe 44, 22). OFFICE DE LA NUIT. III. PRIÈRE EN ENTRANT DANS LE TEMPLE. "Lavez-vous, purifiez-vous; ôtez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions; cessez de faire le mal" (Is. i, 16). Dieu miséricordieux! C’est avec une sainte terreur que je m’approche de ton sanctuaire. Le même sentiment agite tous ceux qui sont ras־ semblés dans ton temple pour implorer ta clé-mence. Un silence religieux règne dans Israël; la prière seule interrompt ce silence; des sou-pirs s’échappent de tous les cœurs, des larmes brillent dans tous les yeux; tout annonce la pré- 234 FÊTE DE KIPOUR. sence de Dieu. Il est arrivé^enfin, le grand jour du jugement, et voici l’heure supréiûe de la pé-nitence et de la réconciliation! Seigneur, que ton esprit descende dans mon âme et la pénètre de la sainteté de ce jour, que ta foi divine m’émeuve et me transporte. Prête moi, 6 mon Dieu, des paroles dignes d’arriver jusqu’à toi; que la prière qui sort de mes lèvres puisse exprimer tout ce que mon cœur éprouve dans ce moment solennel, où ma vie entière va se dévoiler devant mon juge, où, prosterné dans ma misère, je vais attendre ton arrêt inévitable. O fils de la poussière, te voilà courbé par le péché devant le juge du monde; quelles œuvres peux-tu présenter pour ta défense? Aujourd’hui ta conscieice, dépouillée d’indulgence et d’illu-sions, te montre, dans leur effrayante nudité, tes fautes, tes offenses, tes actions condam? nables, toutes tes infractions à la loi du Seigneur. O mon souverain Roi, lorsqu’en ce jour re-doulable le juste lui-même n’ose qu’en trem-blant découvrir sa conduite devant toi; lorsque l’homme vertueux voit surgir tant de péchés à ses yeux épouvantés, comment puis-je me pré-senter à mon tour devant fa justice, moi, mal-heureux pécheur, que ma propre conscience con-damne! Seigneur, jé n'ai, hélas! aucun mérite FÊTE DE KIPOUR. 235 à invoquer, aucune bonne action à t’offrir en expiation; j'implore ton pardon comme une au-mène de ta clémence. C'est pourquoi, moi aussi, je frappe avec espérance à la porte de ton sanc-tuaire, pour te supplier de laisser entrer ma prière, de laisser pénétrer la voix de ma dé-tresse, ô Saint d’Israël. Dès ma jeunesse, 6 mon Dieu, je suis tombé de faute en faute, et cependant mon cœur n’ai-mait pas le péché. Mais que de fois la tentation m’a aveuglé, séduit et entraîné. Que de fois j’ai fait les vœux les plus solennels de suivre tes voies, d’obéir à tes préceptes, d’éviter le mal, d’en comprimer même la pensée , et toujours je retombe dans mes fautes antérieures, parce que ma volonté faiblit et me rend coupable. Seigneur, préserve-moi des illusions et des faiblesses de mon cœur et du piège des mau-vaises passions; guide mon œil, éclaire mon àme, afin que je discerne l'apparence d'avec la vérité. O toi qui scrutes les cœurs, découvre-moi les replis du mien, pour que l'esprit tenta-teur ne triomphe plus en moi. Seigneur, c'est avec un repentir profond, une ferme résolution de diriger ma vie selon tes pré-ceptes que je veux inaugurer la sainte solennité de la réconciliation. Que toutes mes œuvres aient 236 FÊTE DE KIPOUR, désormais pour fin la gloire du ciel et l'amour des hommes. Éternel, pardonne à ceux qui m'ont offensé, car moi-même je bannis de mon cœur tout ressentiment, afin que ma prière, pure de toute passion terrestre, trouve le chemin du séjour éternel et obtienne mon pardon. Amen. Ici le ministre-officiant répète trois fois la prière de kol-nidr*. IV. MÉDITATION PENDANT LE KOL-N1DRÉ. כל נדרי "Ce sont vos iniquités qui ont fait une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui lui ont fait cacher son visage pour * ne pas vous écouter" (Isaïe 59, 3). Seigneur, la voix de la conscience, ce juge incorruptible, s’est réveillée dans tous les cœurs à cette heure suprême! Les passions mondaines dont la voix a si souvent couvert celle du juge éternel, se taisent en ce montent; le remords seul se fait entendre. Combien d'entre nous dont la parole indifférente et railleuse, dont la vie légère et dissipée a dédaigné la voie du salut, sentent à l’émotion de leur âme que l’heure de la religion est arrivée, et que la foi paternelle, un moment assoupie, tient par des racines vives FÊTE DE KIPOUR, 237 dans leur cœur! Sois loué, Seigneur, de cette première grâce! Que puis-je dire en ta présence, ô Saint dis-raël! J'ai péché, je le reconnais devant toi, ô mon Juge; comment cacherais-je aux yeux de mon Créateur ce que je ne puis me cacher à moi-même! J’ai péché, Seigneur, j’ai renié tes commande-ments, j’ai oublié volontairement ou par légèreté les devoirs de ta sainte religion, je les ai tournés en dérision, j’ai violé les lois étemelles de ta morale; ma foi a été faible et chancelante, mes actions entachées, souillées d’égoïsme et de mau-vaises passions. J’ai pratiqué la haine et l’envie, négligé l’amour et la charité, nourri l’orgueil et la vanité! J’ai dédaigné, délaissé le frère mal-heureux ou pauvre pour flatter les puissants et les heureux. J’ai vécu et agi pour les intérêts terrestres; fai oublié le ciel. Le souvenir de mes offenses se place entre ma prière et ta grâce, la honte de mes actions m’écrase; puis-je lever le front vers ton trône? puis-je me prosterner assez bas dans la poussière ? Qui me sauvera, Seigneur, si ta clémence ne me sauve? Puis-je compter en ce jour sur quelques faibles mérites? ne sont-ils pas ensevelis $ous le fardeau de mes mauvaises actions? Que puis-je alléguer, Sei- FÊTE DE KIPOUR. 238 gneur, si ce n’est ta miséricorde infinie, ton amour promis même au péchear. O mon Père, efface et anéantis mes fautes et mes offenses selon ta divine promesse, ainsi qu’il est écrit: "En ce jour vous serez réconciliés avec moi, purifiés de tous vos péchés et vous paraîtrez purs devant le Seigneur. " Mon Dieu, tu vois au fond de mon cœur, tu découvres mes pensées les plus secrètes, et tu sais que c’est avec un repentir sincère que je me prosterne devant toi. Tu n’es pas comme les hommes, inflexible dans ta justice, mais un Père plein de bonté et d’amour pour ses enfants, et tu pardonnes à ceux qui reviennent à toi avec re-pentir. Honte et confusion sur moi quand je songe à mes pieux ancêtres! Avec quelle foi profonde leur cœur obéissait à ta loi; avec quelle sublime confiance ils confessaient ton nom à travers les misères de la vie, à travers les malheurs des persécutions et les flammes des bûchers. Et moi, leur enfant ingrat, j’ai oublié au sein de la paix et de la prospérité cette foi divine pour laquelle ils ont versé leur sang! Oh, que du moins le mérite des pères puisse être compté aux enfants, et la foi" de tes fidèles profiter à leur postérité. FÊTE DE K1P0UR. 239 Dieu de miséricorde, je pardonne à tous ceux qui m’ont nui ou qui m’ont offensé, et je te prie, ô mon Père, de leur pardonner aussi; c’est la faiblesse de leur cœur qui les a entraînés dans la voie de l’erreur et du péché. Puissent-ils me pardonner à leur tour. Éternel tout-puissant, ne compte pas avec nous; car quel mortel est juste devant toi? Par-donne, ô notre Père, à nous tous qui venons implorer ta pitié et ta grâce. Jette sur nous un regard bienveillant, et ne permets pas que nous nous éloignions de ton saint temple, sans être réconciliés avec toi. Fais descendre dans nos cœurs la consolation et l’espérance, et que notre âme purifiée par ton pardon ne soit plus désor-mais souillée par le péché. Amen. Après le kol nidré on dit VOffice ordinaire delà nuit (p. 51) puis le schemoné-esréh sui-vont: V. SCHEMONÉ-ESRÉH DU SOIR ET DU MATIN DE KIPOUR. On dit celui de la veille du nouvel an (p. 138 jusqu'au haut de la p. 142) puis on reprend ici: 0 אלהינו notre Dieu et Dieu de nos pères, remets-nous nos péchés en ce jour (de sabbat 240 FÊTE DE KIPOUR. et) de Kipour, pardonne-nous notre perversité, écarte-la de ton regard, ainsi qu’il est écrit: " Moi, oui moi, je pardonnerai vos iniqaités pour l’amour de moi et je ne me souviendrai plus de vos fautes. " Tu dis aussi: " J’ai dissipé vos pé-chés comme les nuages et vos transgressions comme la fumée; revenez à moi, je veux vous sauver. " < C’est aujourd’hui, dit encore le pro-phète, le jour de l’expiation où vous serez puri-fiés de vos fautes, afin de paraître purs devant l’Éternel. " Sanctifie-nous par tes commande-ments, donne-nous part à ta loi, favorise-nous de ta bienveillance et réjouis-nous de ton se-cours. Purifie notre coeur, pour que nous le ser-vions avec fidélité, car tu pardonnes à Israël et tu absous les tribus de Jeschouroune de généra-tion en génération. Sois loué, ô notre Roi, le seul qui absous et pardonnes nos iniquités et les iniquités de ton peuple, la maison d’Israël, et qui chaque année effaces nos péchés. O Roi de toute la terre, tu sanctifies Israël (le sabbat) et le jour de Kipour. On dit ici les trois derniers paragraphes du scbbmoné-bsréh du nouvel an (p. 142, n° ]2), puis on dit A voix basse les deux confessions pla- ✓ FÊTE DB K1P0ÜB. 241 eit* plu* loin (p. 248 et 252) lé où "11*1 doivent être ripitie" avec l'officiant, et on termine la scBRHOztÉ-BgRKH par la priir" suivante: אלהי עד שלא נוצרתי Seigneur, avant ma création, je n’étais rien, et maintenant que je suis créé, je suis comme si je ne l’avais pas été. Vivant je ne suis que poussière , que serai-je donc après ma mort! Il n’y a devant toi, ô Sei-gneur, qu’un être rempli de honte et d’ignomi-nie. Fais, ô Éternel mon Dieu et Dieu de nos pères, que je ne retombe plus dans le péché', et que mes fautes passées soient effacées par ta miséricorde infinie, plutôt que par des peines et des maladies cruelles. l/officiant répète le schbmoné-eshéh et on dit les prières suivantes. VI. SOIR DE KIPOUR. IALEH. יעלה CHAÏT. Puissent ce soir nos supplications monter vers toi, notre prière s’élever le matin devant ton trône, et notre chant te plaire jusqu’au soir. Puisse notre voix monter ce soir vers toi, 14 242 FÊTE DE Ki*OU*. nos sentiments de charité s’élever le matin de-vanl ton trône, et notre salut rester en ton sou-venir jusqu’au soir. Puissent nos pleurs le soir monter vers toi, le pardon se placer le matin devant ton trône, et nos voix suppliantes trouver grâce devant toi jusqu’au soir. Puisse notre fervente prière monter ce 90ir vers toi, parvenir le matin jusqu’à ton trône, puisse le Seigneur se montrer à nous jusqu’au soir. VU. יי אלהי צבאות SUPPLICATION. Éternel, Dieu Zébaoth, toi qui trônes au milieu des Chérubins, tu as dit: < Revenez à moi, en-fants rebelles, adressez-moi des paroles affec-tueuses, aimez-moi et vous serez heureux." Et les promesses, Seigneur, sont infaillibles, de toute éternité. Ah! souviens-toi de nous, donne-nous le vrai bonheur de la vie; sois-nous favorable, car ta miséricorde est infinie. Tu es bon pour le mé-chant comme pour le juste; ta droite est constam-ment étendue pour recevoir ceux qui reviennent dans ton sein; tu ne veux poiijt la mort du pécheur. FÊTE DE KIPOUR. 243 Seigneur, nous t’implorons matin et soir. O Roi des anges, purifie-nous de nos péchés et de nos fautes; pardonne à nos iniquités, bêlas! trop nombreuses; exauce-nous en faveur de nos pieux ancêtres; ne ferme pas devant nous les portes de la pénitence; que nos supplications trouvent auprès de toi un accès bienveillant. O toi, dont la voix lance des éclairs, rap-proche-nous de toi; accueille nos vœux sincères, les sacrifices et holocaustes de notre cœur. Nous tous, jeunes et vieux, nous revenons à toi, pleins de confiance en ta miséricorde. On dit ici kl mblbch ioschbb QtST* מלך אל) , p. 273 5 après, on dira le psaume suivant: VIII. PSAUME 32, DE DAVID. אשרי האדם Soulagement du pécheur qui a reconnu se• fautes défaut' Dieu et obtenu son pardon. Heureux celui dont l’iniquité est pardonnée, Et dont le péché est remis! Heureux l’homme à qui le Seigneur N’impute point de fautes. Et dont le cœur est sincère! 244 FÊTE DE KIPOUR. Tant que je dissimulais mes péchés, Mes membres se consumaientdans mes angoisses. Jour et nuit ta main s'appesantissait sur moi; Ma vie se consumait, Gomme sous les feux brûlants de l’été. Mais j’ai reconnûmes fautes; Je n’ai plus caché mes iniquités; (Je mesuis dit): "Je confesserai mes péchés à Dieu, " Et tu m’as pardonné, Seigneur. Que tout homme pieux t’implore en temps utile, Alors les fleuves pourront déborder, Ils ne pourront pas l’atteindre. C’est toi, Seigneur, qui es mon refuge; Tu me protèges contre toute calamité, Et je chante ma délivrance. Viens, je veux l’instruire (dit le Seigneur), Te montrer la voie que tu dois suivre, Et te guider de mon regard. Ne sois pas comme le coursier indompté, Auquel il faut un frein rigoureux; Salutaire ornement qui l’empêche de nuire. Beaucoup de douleurs attendent l’impie; Mais celui qui a foi dan$ le Seigneur, Sera environné de ses grâces. Justes, réjouissez-vous dans l’Éternel; Triomphez et chantez ses louanges, Vous tous qui avez un cœur droit! • 345 FÊTE DU KIPOUR. IX. PRIÈRES AVANT LA PREMIÈRE CONFESSION. WÜR II1AHMR A DISC LA GRACE OE FAIRE VUE C0KFES8IQR 8IHCÈRE. "Voici ce que dit le Sei-gneur: quand on est tombé ne se reléve-t-on pas? et quand on s’est détourné du droit chemin n’y revient-on plus?" (Jérémie 8, 4.) Mon Dieu, qui seul pénètres le fond des cœurs, je m’adresse à toi au moment de te découvrir le fond et la corruption du mien; fais que par la lumière de ton esprit je sonde tous les secrets de mon âme, et que j’en découvre toutes les plaies; que je ne connaisse pas seulement Tes-pèce et le nombre de mes égarements, mais que j’en comprenne encore la grandeur et l’énormité. Fais-moi discerner la cupidité et!,amour-propre, qui se sont glissés même dans les bonnes actions que j’ai pu faire; que ta vérité luise en mon âme pour lui faire apercevoir des péchés qu’elle ne regarde pas comme tels, parce qu’elle n’est pas assez instruite dans ta loi. Que ta divine lumière, en me découvrant tous mes désordres, m’en dé-voile en même temps la bassesse et la gravité, afin que j’en aie horreur et dégoût, que je les craigne plus que tous les maux de la vie, et 246 FÊTE DE KIPOUR. qu’avec le secours de ta grâce je prenne la ferme résolution de les détruire en moi, à tout jamais. Amen. X. - RACHEM ALENOU. רחם עלינו LE PÉCHEUR RASSURÉ PAR LES PROMESSES DE DIEU. Seigneur mon Dieu , j’ai besoin, pour me ras-surer contre les suites de mes déplorables of-fenses, de me rappeler les touchantes paroles par lesquelles les Saintes Écritures nous promettent ta miséricorde. Malgré l’énormité de mes fautes tu ne me laisseras pas périr, car tu as dit par ton prophète: < L’Éternel est un Dieu de miséri-corde, il ne veut ni t’anéantir, ni te détruire; il n’oublie point l’alliance qu’il a contractée avec tes ancêtres" (Deuter. 4, 31). Car tu ne de-mandes, ô Dieu de bonté, qu’à effacer la noir-ceur de nos péchés, ainsi que tu nous l’an-nonces: c Venez, ô venez devant mon juge-ment, dit l’Éternel, si vos péchés sont comme la pourpre, ils deviendront comme la neige; s’ils sont rouges comme le sang, je les blanchirai comme la laine " (Isaïe i , 18). Daignes donc, 6 Seigneur, verser sur nous 247 FÊTE DE KIPOUR. les eaux de purification, et purifie-nous, selon' ta divine promesse: "Je répandrai sur vous des eaux de purification, et vous serez purs; de toutes vos iniquités, et de toutes vos souillures vous serez purifiés " (Ezécbiel 36, 21). Hélas! Seigneur, nous n’invoquons pas nos mérites, mais ta miséricorde, proclamée par ces paroles: "Moi, oui moi, j’effacerai tes péchés à cause de moi, et je ne me souviendrai plus de tes égare-ments " (Isaïe 43,25). Toi seul, ô mon Dieu, peux anéantir les traces de mes fautes selon ta sainte promesse: < J’ai dissipé tes péchés comme la va-peur, tes iniquités comme des nuages; ô reviens à moi, je veux te sauver" (Isaie 44 , 22). Dieu puissant, pureté suprême, achève de purifier nos cœurs pour que nous puissions affronter ton tribunal. Réalise sur nous cette parole de par-don: "En ce jour vous serez purifiés de vos péchés, afin de vous présenter purs devant lç Seigneur" (Levit. 16, 30). O mon souverain Juge, c’est abrité derrière ces touchantes exhortations, par lesquelles tu encourages le pécheur repentant, que j’ose me présenter devant toi; ô daigne te souvenir de ces douces promesses de ta loi; agrée les paroles de notre bouche et les sentiments de notre cœur, et ne sévis point contre nous; sois notre pro- 248 FÊTE DE KIPOUR. lecteur, notre sauveur, car toi seul tu es l'Éternel, toi seul tu peux nous pardonner. . XI. POUR DEMANDER A DJEU UNE CONVERSION SINCÈRE. 0 אלהינו Seigneur, Dieu de nos pères , ne nous abandonne pas, ne nous repousse pas; ne nous livre pas à la confusion, ne romps pas ton alliance avec nous; daigne, au contraire, nous initier de plus en plus à ta sainte loi; apprends-nous tes commandements, montre-nous tes voies, incline notre cœur vers la crainte de ton nom, attendris-le pour qu’il aspire à ton amour; ramène-le par une conversion sincère pour qu’il trouve le calme et la paix. O Seigneur, nous invoquons ton nom majestueux; pardonne-nous en sa faveur, selon la parole de ton saint: " Seigneur, accorde-nous le pardon à cause de ton nom, car sa grandeur est infinie " (Ps. 25,14). XII. Kl ANOU AMECHA ^כי א Éternel Dieu de nos pères, pardonne-nous, ab-sous-nous ן remets-nous nos péchés. Vofficiant: Car nous sommes ton peuple et tu es notre Dieu. FÊTE DE KIPOUR. 249 L'assemblée: Nous sommes tes enfants et ta es notre père. L'off.: Nous sommes tes serviteurs et tu es notre Maître. L'ass.: Nous sommes ton héritage et tu es notre domaine. L'off.: Nous espérons en toi et tu es notre Espérance. L'ass.: Nous sommes ton œuvre et tu es notre Créateur. L'off.: Nous sommes tes enfants et ta es notre Bienfaiteur. L'ass.: Nous sommes ton peuple "t tu es notre Roi. L'off.: Nous sommes tes protégés et tu es notre Protecteur. L'ass.: Nous sommes tes enfants bénis et tu es notre Bénédiction. L'off.: Nous sommes coupables et tu es plein de grâce et de clémence. L'ass.: Nous sommes opiniâtres dans nos fautes et tu es lent à t’irriter. L'off.: Nous sommes couverts de péchés et tu es rempli de miséricorde. L'ass.: Nos jours passent comme une ombre et tes années n’ont pas de fin. FÊTE DE Kl POUR. m xm. PREMIÈRE CONFESSION. (En cb"ar.) 0 אלהיט notre Dieu et Dieu de nos pères, que notre prière parvienne jusqu'à toi. Ne dé-tourne pas tes regards de nos supplications. Nous ne sommes ni assez audacieux, ni assez endurcis dans le mal, pour oser dire devant toi: " O notre Dieu et Dieu de nos pères, nous sommes justes, nous n’avons pas péché;" mais nous l’avouons, au contraire, nous avons péché. Ici la confession se répète verset par verset après le ministre-officiant. Nous avons'commis bien des fautes. — Nous avons été rebelles à ta volonté. — Nous avons abusé de la confiance. — Nous avons calomnié. — Nous avons excité au mal. — Nous avons agi avec méchanceté. — Nous avons été or-gueilleux. — Nous avons été violents. — Nous avons dit des mensonges. — Nous avons donné de mauvais conseils. — Nous ,avons trompé. — Nous avons raillé les choses vénérables. — Nous t’avons désobéi. — Nous avons méprisé (ta loi). — Nous nous sommes révoltés contre elle.Nous avons agi avec perversion. —Nous avons commis des injustices. — Nous avons offensé (notre prochain). — Nous avons endurci 254 FÊTE DE KIPOUR. notre cœur. — Nous ayons pratiqué l’impiété. — Nous ayons connu la corruption. ־— Nous avons commis des actions honteuses. — Nous avons suivi de mauvais chemins. — Nous nous sommes égarés. 1310 Hélas! pour notre malheur, nous avons délaissé tes lois si belles; et toi, si juste dans tout ce qui nous arrive, tu as toujours agi avec fidélité et nous t'avons méconnu! XIV. הרשינו NOUS avons pratiqué le mal, com-mis des péchés sans nombre; c’est pourquoi ton appui nous a manqué. O inspire notre cœur, pour qu’il quitte la voie du mal; viens, viens à notre secours, ainsi que tu l’as dit par ton pro-phète: " Que le méchant quitte sa voie, que l’homme injuste abandonne ses machinations pour retourner vers l’Éternel, et il aura pitié de lui; qu’il revienne vers notre Dieu, car il est plein de miséricorde" (Isaïe 55, 7). Seigneur, mon Dieu, tu connais les péchés volontaires et involontaires, tu sais tout ce qui est prémédité ou commis par ignorance, tu sais ce qui est caché et ce qui est manifesté. Car, que sommes-nous? qu’est notre vie, devant toi? Digitize / Google FÊTE DE KIPOUR. m * qu’est-ce que la justice de l'homme, que sont ses œuvres? que peut sa force? que peutr-il pour son salut? Que pouvons-nous alléguer devant toi, notre Dieu? A tes yeux, qu’est la puissance de l’homme, la réputation du héros, la science du sage? Leurs œuvres sont de la vanité, leur existence une ombre, et la différence corporelle entre l’homme et la brute est nulle. 0 מה נאמר toi qui règnes dans les cieux, que te dirons ־nous? qu'allèguerons-nous en notre faveur? Ne connais־tu pas les pensées les plus secrètes et les plus patentes. Tu connais tous les mystères du monde et les plus intimes pensées des hommes. Tu perces les profondeurs de nos entrailles et tu scrutes les cœurs. Rien n’est caché pour toi et aucun mystère n’est im-pénétrable à tes yeux. XV. PRIÈRE AVANT LA DEUXIÈME CONFESSION. SENTIMENTS DE CONTRITION. "Ceux qui sont dissimulés et doubles de cœur attireront sur eux la colère de Dieu " (Job. 36,13). Gombien ce que je connais de mes fautes, ô mon Dieu! est petit en comparaison de celles qui me 253 FÊTE DE KIPOUR. sont inconnues; et encore, que de différence entre la manière dont je les connais et celle dont tu les apprécies!Je te demande très-humblement pardon de tant d’infidélités; je reconnais que, sans ton *assistance, je serais tombé dans des fautes encore plus criminelles, et je te supplie de m’accorder de nouveau ton puissant secours pour améliorer ma conduite. Jette, 6 Père céleste, jette les yeux sur ton serviteur repentant (ta servante repentante) et oublie mes fautes. Ne permets pas que je me sépare jamais de mes promesses. Puisse cette confession que je vais faire, ô mon Dieu, t’être agréable et être utile au salut de mon âme. Daigne faire, ô Sei-gneur, qu’elle soit accompagnée d’une si pro-fonde humilité et de sentiments de contrition si complets, qu’elle puisse effacer les défauts qui ont pu se glisser dans ma confession précé-dente! Je la considère comme la dernière de ma vie, et peut-être le sera-t-elle. Fais, dans ta miséricorde, que j’y porte les mêmes dispositions de riepentir, de confiance et d’amour, que je dé-sirerais avoir au moment de la mort. Ainsi soit-il. 16 )y Google FÊTE DE KIPOUR. 254 XVI. DEUXIÈME CONFESSION. AL CHET. על חטא Cette confession générale se répète verset par verset après le ministre officiant. Qu’il te plaise, ô Éternel notre Dieu et Dieu de nos pères, de nous absoudre de nos trans-gressions, d’excuser nos fautes et de nous par-donner nos péchés. Pardonne le péché que nous avons commis volontairement ou involontairement: Par dureté de cœur; Par ignorance; Par la méchanceté de toos paroles; En Secret ou publiquement; Par l’impureté; Par de grossiers propos; Par des ruses préméditées; Par la méchanceté et la tromperie; Par hypocrisie; Par la luxure; Par malignité ou par imprudence; Par offense envers nos parents on nos maîtres; Par la violence de nos passions; Par la profanation de ton nom; Par des paroles vaniteuses; FÊTE DE KIPOUR. 255 Par un langage impur; Par de mauvaises passions; Par préméditation ou par ignorance. ועל כלם O Dieu miséricordieux, remets-nous tous ces péchés, pardonne-nous et récon-cilie-toi avec nous. Pardonne le péché que nous avons commis: Par des dons corrupteurs; Par le mensonge et la fraude; Par la médisance; Par la raillerie; Par notre commerce et par nos affaires; Par notre intempérance; Par l’usurê et l’exaction; Par l’impudence; Par des regards indiscrets; Par des propos inconsidérés; Par notre regard dédaigneux; Par notre extérieur orgueilleux. ועל כלם O Seigneur miséricordieux, re-mets-nous tous ces péchés, pardonne-nous et réconcilie-toi avec nous. Pardonne le péché que nous avons commis: En secouant le joug de la loi; Par la témérité de nos jugements; Par notre malveillance envers notre prochain,; 256 FÊTE DE KIPOUR. ' Par notre esprit d’envie; Par notre légèreté; Par notre opiniâtreté; Par amour du mal; Par nos calomnies; . Par le parjure; Par l’esprit haineux; Par abus de confiance; Par les désirs de notre cœur. ועל כלם O Dieu miséricordieux, remets-nous tous ces péchés, pardonne-nous et ré-concilie-toi avec nous. ועל חטאים Pardonne-nous les péchés pour lesquels nous eussions dû offrir des sacrifices expiatoires; Ceux pour lesquels nous devrions des sacri-fices en rapport avec notre condition. Ceux pour lesquels nous eussions mérité les peines de la rebellion; Ceux pour lesquels nous eussions dû faire une pénitence douloureuse; Ceux pour lesquels nous eussions été con-damnés à des peines corporelles; Ceux que nous eussions dû expier par une mort prématurée; Ceux pour lesquels nous eussions dû subir l'excommunication. FÊTE DE KIPOUR. 257 כלם o Dieu miséricordieux, remets-nous tous ces péchés, pardonne-nous et récon-cilie-toi avec nous. Pardonne-nous les péchés que nous eussions dû expier par différents supplices: Soit pour avoir transgressé tes défenses ou désobéi à tes commandements; soit par nos actes, soit par notre abstinence; soit enfin pour les péchés qui nous sont connus ou qui nous sont inconnus. Tous ceux qui nous sont connus, nous les avons déjà confessés devant toi. Ceux que nous ignorons, tu les connais, toi 6 Éternel, ainsi qu’il est écrit: " Les mystères appartiennent à TÉternel notre Dieu; mais ce qui est manifeste pour nous et nos enfants, c’est que nous devons obéir à toutes les dispositions de la loi נ (Deut. 28). Car tu pardonhes à Israël et tu absous les tribus de Jeschouroun de génération en généra-tion, toi notre Souverain, le seul qui pardonne et qui absout. XVII. PRIÈRE APRÈS LA DEUXIÈME CONFESSION, SENTIMENTS DE REPENTIR. "Dieu a amolli mon cœur" (Job. 23, 16). Gomment, à la vue de tant de, méfaits, mon cœur ne se brise-t-il pas de douleur! Comment 258 FÊTE DE KIPOUR. mes yeux ne fondent-ils pas en larmes! 0 mon Dieu! j’ai horreur de tous mes péchés; j’en suis profondément affligé. Ah! s’il dépendait de moi de ne les jamais avoir commis! Mais, avec le se-cours de ta grâce, j’espère bien ne plus les corn-mettre. Oui! j’y suis entièrement résolu; je veux fuir les occasions du péché; je veux en éviter jus-qu’à l’ombre; et si ma faiblesse m’y fait retom-ber, au moins, mon Dieu, fais que ce ne soit jamais dans des péchés graves; que je ne tombe pas même dans les plus petits avec une pleine connaissance et une pleine volonté; et enfin que je me relève et que je veille soigneusement sur moi pour les éviter. XVIII. PRIÈRE POUR FORMER DE BONNES RÉSOLUTIONS. " Ma langue ne sera plus occupée qu’à proclamer ta justice" (Ps. 741). Je veux suivre ta loi, Seigneur, j’en prends la ferme résolution. Je commence, dès ce moment, une vie nouvelle. Dieu très-haut, dont la droite a opéré ce changement en moi, fais-moi exécuter les bonnes résolutions que tu m’as inspirées. Qui pourra me séparer, me détacher de toi? FÊTE DE KIPOUR. .259 Qui éteindra en moi l’amour que je viens de te promettre? Qui, je veux être à toi, ô mon Dieu; je n’oublierai point ta sainte loi, et je m’appli-querai à apprendre tes commandements; je les méditerai et je les garderai de tout mon cœur; je détesterai le péché, je le fuirai comme on fuit le serpent, j’éviterai toutes les occasions de faire le mal, je m’abstiendrai même de son apparence; je ne vivrai que pour toi, et pressé par les sentiments d’une vive reconnaissance et par les mouvements de ton amour, je m’abstiendrai de tout ce qui te déplait, je rechercherai, j’embras-serai ce qui sera conforme à ta volonté et ce qui pourra me rendre agréable à tes yeux. O mon Dieu, aide-moi, souliens-moi dans ces pieuses résolutions, conduis mes pas dans la voie de tes commandements, et ne permets pas qu’aucune iniquité, qu’aucun péché domine en moi. Je me suis égaré lorsque j’ai voulu me conduire moi־méme, je m'égarerai encore et je me perdrai si tu m’abandonnes. Je ne puis rien sans toi, je mets toute ma confiance en toi; em-pêche que je ne retourné à mes anciens péchés, de peur que ma rechute ne me soit plus funeste que le premier mal; empêche que je ne reçoive ta grâce en vain; et, achevant ton ouvrage, donne-moi tous les jours de ma vie cette crainte pure 260 FÊTE DE KIPOUR. dont parle le psalmiste (Ps. 19, 10), et qui, opérant une pénitence solide, conduit au salut éternel. Ainsi soit-il. On dit la prière finale alenou (p. 44). PREMIER OFFICE DU MATIN DE KIPOUR. שחיית On dit les prières et cantiques du matin, puis niscHMATH comme pour les sabbats jusqu'après le schéma , puis le schemoné-esréh de la veille (p. 239). Vofficiant le répète à haute voix, avec les additions de la fête; on dit alors les prières qui suivent et qui correspondent à ces divers mo-ments de l'office. XIX. emecha nasathi. אימיך נשאתי Le ministre-officiant, au moment de répéter le schemoné-esréh, demande ici à Dieu de l'assister de sa force au moment où il vient l'implorer pour toute l'assemblée , de lui inspirer une prière fervente, capable d'appeler sur elle la clémence et le par dont Pendant 9e chant on dira la prière qui suit: Seigneur, je joins mes adorations à celles de ton ministre, je viens t’invoquer dans ta maison, et ma voix s’élèvera vers toi depuis l’aurore jus- FÊTE DE KIPOUR. 261 qu’à ce que la nuit ait clos cette redoutable jour-née. Que mes gémissements et mes larmes me fassent trouver grâce devant toi, Seigneur; car comment me justifier? Je vois mes péchés et mes misères, et je n’ai d’espoir qu’en ton inépuisable bonté. J’ai été coupable en pensées, en paroles et en actions; j’ai dédaigné tes conseils et les pré-ceptes de ta loi sacrée; je me suis détourné de toi, et, dans mon aveugle présomption, fai agi comme si le jour du jugement et de tes inévi-tables arrêts ne devait jamais m’atteindre. J'ai suivi les mauvais penchants de mon cœur, et préféré le néant des jouissances de la terre à la félicité éternelle que tu réserves à tes élus. J’ai refoulé et étouffé la voix de ma conscience, le mat a grandi en moi, mes péchés se sont accu-mulés, et le voici arrivé, ce grand jour de ta justice et peut-être de ma condamnation. Tu l’âs dit par ton prophète: tu ne veux pas que l’homme coupable périsse, mais qu’il se re-pente et revienne à toi. Ài-je le droit de me rattacher à cet espoir? Confus, humilié, écrasé par mes fautes, je reviens à toi, mon Dieu, j’aspire à la contrition et suis pénétré de re-pentir. Hélas! oui, j’ai péché, mon Père, j’ai mérité Digitize׳ Google 262 FÊTE DE KIPOUR. d’être puni pour racheter mes souillures; délivre-moi du fardeau de mes iniquités, de mes re־ mords, et ramène-moi dans la voie du bien. Je me prosterne devant toi dans la poussière, et j’implore ta grâce et ta pitié. Ne m’abandonne pas, mon Père, renouvelle en moi le sens du vrai et du juste. Bannis de mon cœur tout mau-vais désir, toute passion immorale; que mon âme reste pure désormais comme l’essence im-mortelle dont elle est issue. Fais-moi recon-naître combien sont vaines les grandeurs et les misères de ce monde, afin que je ne recherche que les trésors impérissables de ton amour. Pardonne-moi, mon Père, épargne-moi, Saint d’Israël, et assiste-moi de ton indulgence divine. Fais que mon âme, attentive désormais à ta cé-leste voix, me rappelle sans cesse mon Juge sou-verain et les bonnes résolutions que j’ai prises aujourd’hui en sa présence. Laisse pénétrer ma prière jusqu’à ton sanctuaire, inscris-moi dans le livre de vie et de pardon, et que ce jour de réconciliation me devienne, à moi, aux miens et à tous les hommes un jour de joie et dç béné-diction. Amen. FÊTE DE KIPOUR. 263 XX. HYMNE DE GLORIFICATION. ATA-HOU. אתה הוא L'officiant (en chœur). Tu es notre Dieu, L'assemblée. Au piel et sur la terre. Voff. Fort et puissant, L'ass. Avec tes légions célestes. Tu parles et ton ordre s’accomplit, Tu commandes èt l’univers paraît. Voff. Ta gloire est sans bornes; L'ass. Ta vie est sans fin. • - Ton regard est la pureté; Ton trône est mystère. L'off. Ta couronne est le salut, L'ass. Ton vêtement Ja bonté. Ton manteau la force, Ta ceinture la justice. L'off. L’équité te guide, L'ass. La vérité te conduit. -Ton œuvre est vraie, Elle est juste et parfaite. L'off. Tu es bienveillant pour tes fidèles; L'ass. Ta gloire est éternelle. Tu habites les cieux, Tu suspends la terre sur le néant. L'off. et l'ass. Tu es vivant et éternel, redoutable et saint. Google FÊTE DE KIPOUR. 264 XXI. UBCHEN ACH CHANNUN. ובכן אך חנון Dans cette prière, on s'adresse à Dieu pour la rémission des péchés. Lui seul, en ce jour, est l’objet de toutes les pen-sées des fidèles. Ils l’invoquent du fond de leur cœur pour lui demander pardon des fautes qu’ils ont commises, pour obtenir de lui la force d’kméliorer leur conduite, et pour dé-tourner la colère céleste que leurs péchés ont pu exciter. (A chaque ▼erset que récite l’officiant, les fidèles répondent par ces mots: " ke ata. rachijm lechol poal י " tu es misé- R IGOR DIEUX POUR TOUTES LES CRÉATURES. Pendant cette prière, on fera la méditation suivante: XXII. CONDITION ESSENTIELLE POUR OBTENIR M1SÉRI-CORDE. "Si l’impie abandonne son impiété, et (ait ce qui estj uste et vrai, s'il recon-n ait ses péchés et les rejette tous, il vi-vra et ne mou rra pas" ( Ezéch. 18,27-28) La miséricorde de Dieu ne demande qu’à se répandre et à sauver le pécheur: c’est une vérité aussi consolante qu’elle est certaine. Elle est rappelée à chaque page de l’écriture. Le Sei-gneur, par la bouche de ses prophètes, nous fait les invitations les plus pressantes, les plus FÊTE DE KIPOUR. 265 tendres même, pour que nous revenions à lui. Mais il est également certain que cette miséri-corde ne peut s’accorder avec le péché; el la condition essentielle et indispensable qu’elle exige pour sauver le pécheur, c’est qu’il efface dans son cœur l’amour du péché, pour y im-planter une aversion irréconciliable contre lui. Tant que le péché vivra dans son âme, il sera un obstacle aux effusions de la miséricorde, et obligerait, par sa présence, la divine clémence à se retirer entièrement. Il y a donc une vraie et solide espérance toujours jointe à une vraie pénitence: cette espérance, il est permis de la former, si on déteste le péché par-dessus tout, si on est prêt à tout pour le réparer et à y re-noncer pout toujours. Oh! que le pécheur doit être heureux de cette condition! Son espérance ne peut le tromper; quelque grands et quelque nombreux que soient ses crimes, c’est à lui que s’adressent les promesses du pardon si souvent répétées dans l’Écriture; c’est pour lui que sont toutes les richesses de la bonté de Dieu. "Le Seigneur ton Dieu est un Dieu de miséricorde , il ne veut ni t’humilier, ni te détruire, il n’a pas oublié ton alliance qu’il a jurée à tes ancêtres " (Deut. 4, 3i). )fais il y a aussi une fausse espérance: c’est 266 FÊTE DE KIPOUR. celle de trouver miséricorde, en conservant dans son cœur l'amour du péché. Espérance malheu- reuse, qui aveugle, qui endort dans le péché, et qui par là conduit plus sûrement aux peines éternelles. Un pécheur qui se propose de se convertir un jour, mais qui ne veut pas encore renoncer à ses péchés, ne peut donc avoir aucune espérance dans la miséricorde de Dieu. Un pécheur qui fait toutes les pénitences extérieures prescrites, mais qui n’a pas de son péché un remords bien sincère et bien sérieux; et qui s’y laisse־ rait aller de nouvèau à chaque occasion, ce pé-cheur ne saurait obtenir miséricorde, car il ne remplit pas la condition essentielle que Dieu demande, puisque le péché vit secrètement dans son cœur. Le Seigneur assure avec solennité qu’il ne veut pas la mort du pécheur: mais, songeons-y bien, il ne lui accorde sa vie qu’en exigeant que sa conversion précède. tVa leur dire, dit le Sei-gneur au prophète, que je ne veux pas la mort de l’impie, mais qu’il revienne de sa voie et qu’il vive" (Ezéchiel). Ailleurs le Seigneur dit encore au pécheur: (J’ai dissipé ton péché comme la fumée, tes fautes comme un nuage; reviens à moi et je te sauverai" (Isaïe 44,* 22). 267 FÊTE DE KIPOUR. Pourquoi donc les pécheurs se flattent-ils qu’ils obtiendront un jour le pardon sans le re-pentir? Je comprends, mon Dieu, que cette fausse espérance soit une abomination devant toi, et un nouveau crime dont nous nous rendons cou• pables, et qu’elle ne sert qu’à rendre notre perte plus certaine. J’ai peut-être été du nombre de ces aveugles; mais, par ta grâce, j’ai aujourd’hui d’autres senti-ments. Je veux sortir de mes péchés, sans re-tarder davantage, je veux revenir à toi; je veux prendre, dès ce moment, tous les moyens né־ cessaires pour mériter ta miséricorde. Je te sup-plie donc , ô Seigneur, de m’inspirer une cou-trition fervente et véritable qui puisse me ré-concilier avec toi. C’est pour moi la grâce des grâces; mais puis-je trop attendre de ta bonté, de ton inépuisable miséricorde? XXIII. - ובכן כי אתה אל אמונה Ubechen ki ata el emuna. Tu es un Dieu de vérité. Dans cette prière on exalte la grandenr, la Yérité et la sain־ teté de Diea, qui a daigné étendre sa miséricorde sar les hommes, lear donaer sa loi, distinguer les jusles et pardon- 268 FÊTE DE KIPOUR. ner aux pécheurs repentants. (Cette prière est chantée, A ehaque ▼erset que récite l'officiant, les fidèles répondent suc-CMsnrement par les mots: omrim kadosch, il est saint" OMRIM BARÜCB , Qu’il״ SOIT BENI.) Pendant ce chant, on fera la méditation sui-vante: XXIV. MÉDITATION SUR L’ÉTERNITÉ. "Car je sais que mon ré-dempteur est vivant et qu’à la fin il me ressuscitera de la térre " (Job. 19, 25). O mon àme! rentrons profondément en noos-mêmes, et formons-nous une juste idée des ob-jets présents et des objets à venir. Que sont les choses qui m’environnent sur la terre; les choses temporelles? Que sont les choses qui m’attendent dans une autre vie? Dans une autre vie, tout; dans celle-ci, rien. Les biens et les maux d’une autre vie sont infinis: les biens et les maux de celle-ci sont périssables. Quelle comparaison peut-on faire de tout ce qui est dans •Tordre de la nature avec l’éternité? Tous les biens de cette vie réunis ensemble, l’empire de tout l’univers, toutes les richesses, tous les délices de la terre ne sont, comparés avec le bonheur dés cieux, qu’un grain de sable mis dans la balance avec une montagne; ou qu’une 269 FÊTE DE KIPOUR. goutte d'eau ■comparée à l’étendue immense de? mers. Il en est de même de tops les maux que l’on peut souffrir sur la terre} si on les met en parallèle avec les maux qui attendent les pécheurs dans une autre vie. " Une heure de béatitude de la vie future surpasse toute la puissance de la vie actuelle" (Pirké Aboth). Mais qu’est-ce que le temps en comparaison de l’éternité? Prenons tout le temps qui s’est écoulé depuis la création du monde jusqu’à pré-sent, et ajoutons encore celui que le monde durera jusqu'au jugement général: qu’est-cc que la durée entière du monde, devant l'éternité ? Est-ce un jour, un quart d'heure? Oh non, ce n'est véritablement rien. Quand le monde aura fini, les justes n'auront rien perdu de leur bon-״ heur, ni les impies rien diminué de leur mal-heur. Quand la durée entière du monde'aura recommencé mille et mille fois, il n'y aura pas un instant de retranché de l'éternité: le bonheur des justes durera encore une éternité tout en-tière, et les supplices épouvantables des impies dureront encore toute une éternité. Mais si toute la durée du monde n'est rien devant l'éternité, que sont donc quelques années que j'ai peutrétre à passer ici-bas? O mon âme! réponds mainte• nant: les biens et les maux de cette vie méritent- £70 FÊTE DE KIPOUR. i|s ce nom? Si l'on disait à un homme: Vous aurez pendant un quart d’heure tout ce que vous pouvez désirer; vous regorgerez de richesses, vous serez comblé d’honneurs, mais après ce quart d’heure vous passerez votre vie dans la misère et dans les souffrances, compterait-il pour quelque chose ce bonheur? Si on lui disait: Vous serez pendant un quart d’heure pauvre, abandonné, méprisé, mais ensuite vous serez toute votre vie dans la prospérité et dans l’abon-dance, regarderait-il comme un malheur cette infortune jd’un instant? 0 mon Dieu! quand j’au-rais à passer sur la terre autant de jours qu’il y en a eus dans le monde, et qu’il y en aura encore, ce ne serait pas même un clin d’œil devant l’éternité qui m’attend. Puis-je donc dire qu’il y a des biens et des maux sur la • terre? Non, il n’y en a pas. Les biens de ce monde ne sont rien; les maux de cette vie ne sont rien; il n’y a que ce qui est éternel qui mérite le nom de bien ou de mal. XXV. LEEL ORECH DINE. לאל ^ורך דין . L'officiant {à haute voix). Oui, tu es le Juge véridique! — Au Dieu tout-puissant qui institue le jugement, FÊTE DE KIPpüR. 271 Vassemblée. Et qui scrute les cœurs. L'off. A celui qui découvre tous les mystères, L'ass. Et qui parle avec droiture. L’off. A celui qui pénètre nos pensées, L'ass. Et qui se montre plein de bonté. L'off. A celui qui se souvient de son alliance, L'ass. Et qui a pitié de ses créatures. L'off. A celui qui absout ses vrais adorateurs, L'ass. Et qui connaît toutes les pensées. L'off. A celui qui contient son courroux, L'ass. Et qui se revêt de justice. L'off. A celui qui pardonne les péchés, L'ass. Et qu’il faut louer en tremblant. L'off. A celui qui pardonne à ses bien-aimés, L'ass. Et qui répond à ceux qui l’invoquent. • L'off. A celui qui est miséricordieux, ' L'ass. Et qui connaît tous les secrets. L'off. A celui qui protège ses serviteurs, L'ass. Et qui a pitié de son peuple. L'off. A celui qui épargne ses fidèles L'ass. Et qui est le soutien de ses élus. XXVI. UBCHEN ULECHA THÀÀLEH KEDOUSCHA. לבכן L'officiant• C’est toi que nous voulons sancli-fier, ô notre Dieu miséricordieux, qui pardonner aux pécheurs. FÊTE DE KIPOUR. 272 HYMNE. MI JETHANÉ THOKEPH. 1 יתנהÏS Qui pourrait dignement exalter ta gloire et ta dignité? Qui pourrait chanter ta magnificence et ta sainteté, célébrer ta puissance suprême et tes œuvres prodigieuses? Qu’y a-t-il de comparable à l’immensité de ta puissance, à la gloire de ton nom ? Quelles louanges s’élèveraient à la hauteur de ta majesté éternelle, et de ta sublime création ? quel es-prit serait assez vaste pour comprendre ta sainte loi, et la grandeur de ton règne ? Qui pourrait énumérer tes divins attributs, ô Dieu! ô splendeur éternelle à nulle autre com-parable? Quel mortel pourrait pénétrer le mystère de tes desseins, mesurer l’étendue de ta miséri-corde, assigner les bornes de ta bonté? Car ton nom est égal à ta gloire, ta gloire égale à ta puissance, et ta pensée se révèle par tes œuvres sublimes. On dit ici LA KEDOUSCHA (SANCTIFICATION) , voir Voffice du sabbat (p. 98). 273 FÊTE DE KIPOUR. XXVII. EL MELECH JOSCHEB. אל מלך יושב Cette prière, qui renferme celle par laquelle Moite obtint, dans le désert, le pardon du peuple, se dit toutes les fois que l'officiant commence à haute voix: el melech joschbb. INVOCATION. 0 Roi tout-puissant! ton trône est la miséri-corde, tes œuvres sont des bienfaits, tes paroles sont le pardon, ta voix est la clémence; tout ce qui respire, tout ce qui vit compte sur ta bonté; quel est l'être auquel tu ne rendes le bien pour le mal? Seigneur, souviens־toi aujourd’hui de l’invoca-tion de Moïse, lorsque ta gloire daigna descendre sur lui, après qu’Israël t’eut offensé. Moi aussi, je m’écrie avec le saint prophète: Seigneur! Seigneur! Roi de grâce et de pitié, lent à punir, prompt à pardonner, fidèle à tes promesses, tu comptes les mérites des aïeux jusqu’à la millième génération, pour supporter les offenses et remettre les fautes. O pardonne-nous, mon Père, épargne tes coupables enfants. FÊfTB DE KIPOUR. 274 XXYIII. SCBOPHET KOL HAARETZ. שופט כל חאיץ On ouvre Varche sainte .* Vofficiant. Juge de la terre, toi dontla justice est le fondement de!,univers, nous te supplions de répandre la vie et la grâce sur ton peuple malheureux, et d’agréer notre prière du matin comme un holocauste perpétuel. L'assemblée répète le verset. L'officiant. O toi, qu'environne l'auréole de la vertu, toi seul tu domines au-dessus de tout. O Seigneur, si nous n’avons point de mérites, sou-viens-toi des patriarches qui dorment à Hébron, et que ce souvenir s'élève à jamais devant toi, Éternel, comme Fholocauste perpétuel du matin. Source éternelle de grâce, toi qui diriges Thomme dans la voie d'une bonne vie, conduis ton peuple vers la grâce; qu'il vive par ta bien-veillance; inscris sur son front le signe de la vie éternelle. Sois favorable, Seigneur, à Sion la sainte cité! donne la force et la gloire à ceux qui te s3ncti-fient, et fais briller bientôt la lumière du Mes-sie, comme la flamme perpétuelle de l'holocauste du matin. L'as$emblée répète le premier verset. FÊTE DE K.1PÔUR. 275 confession. Pour la série des Confessions voir Offite de la veille (p. 248 à 257). XXIX. MÉDITATION APRÈS LA DEUXIÈME CONFESSION, fcouni ion! goinhhgi. "J’ai entendu une voix qui Tenait du Seigneur...." ^Jérémie 49, 14). Le tableau de la confession, si étendu qu’il soit, ne peut représenter que les péchés les plus sail-lants de l’homme, mais chacun a ses défauts et ses péchés particuliers et personnels. Si vous ne vous reconnaissez pas les vices indiqués dans la confession écrite, ne vous dites pas: Je n’ai commis aucun de ees abominables péchés, donc je suis innocent. Écoutez une autre voix qui s’élève en vous, écoutez la voix de votre cons-cience, et bientôt vous serez moins tranquille; rappelez-vous vos actions, sondez vos penchants, souvenez-vous dans quel esprit vous avez agi le plus souvent, et, si vous êtes sincères, vous ne vous -trouverez plus innocent. Dieu veut avant tout la pureté de i’âme, la piété de l’intention. Lui seul sait combien vos actions, en apparence charitables et vertueuses, avalent un but per- 276 FÊTE DE KIPOUR. sonnel de vanité ou d'intérêt; lui seul aussi sait combien de mérites inconnus se cachent chez des personnes que le monde censure et con-damne avec sévérité. C’est pour cela que lis-raélite ne reconnatt d'autre confesseur que Dieu, parce que Dieu seul peut distinguer le fait de l'intention, " lui qui a formé les cœurs et qui sonde les entrailles >. Lui seul aussi a le droit du pardon et de la miséricorde; ce droit n’ap-partient à aucun homme, car tous sont nos compagnons de faiblesse et de misère. D'ailleurs le Seigneur Ta dit: "C'est moi, c’est moi qui efface vos péchés, je les efface en mon nom " (Isaïe 43, 25). Ne vous tranquillissez donc pas, parce que vous n’avez pas commis quelque crime positif, quelque péché scandaleux; assez de vices en-core peuvent souiller votre âme et la rendre impure devant le Dieu trois fois saint. Vous n’avez pas été homicide selon la lettre, mais vous avez pu pratiquer, accepter ou accrér diter la calomnie ou la médisance et vous avez commis un homicide moral sur votre prochain. Vous n’avez pas pris le bien d’autrui, non. Mais vous avez grossi peut-être votre fortune aux dépens de la bonne foi d’un autre, par la ruse ou le mensonge; rogné ou retenu le prix légitime FÊTE DE KIPOUR. 27? d’un trayait, ou perdu le temps qui appartenait à votre emploi ou à votre maître. Vous vous croyez sans péché, parce que vous ne faites pas de mal. (Je ne m’occupe de personne, je ne dis de mal de personne, " ainsi raisonne Tégoïste. Vous croyez-vous seulement au monde pour vous-même, et parce que vous n’avez pas été au-devant du mal, vous croyez-vous quitte envers Dieu lorsque vous ne faites aucune des œuvres qu’il commande et que vous laissez aux autres le soin de travailler au bien de la religion, au bien de la communauté, à celui du prochain; lorsque vous laissez aux autres le soin d’ins-truire, de vêtir et de nourrir le pauvre? Nous nous confessons bien de notre orgueil, mais nous ignorons peut-être sous combien de formes il se glisse dans notre âme et dans nos ac-tions. L’un n’est affable qu’avec les riches et les puissants, et méprise l’humble et le pauvre tout en lui donnant quelque aumône; il fait du bien à l’indigent, mais le navre d’humiliation; un autre ne recherche dans sa famille que ceux qui, par leur position, peuvent satisfaire son amour-propre et sa vanité; il fuit et délaisse le parent dont l’humble condition le fait rougir. Celui-ci ne fait le bien qu’en public, celui-là ne donne qu’à Fimportunité et ne se soucie !6 278 FÊTE DE KIPOUR. pas de savoir si son aumône tombe en bonnes mains. Mais c’est envers Dieu surtout que nous com- . mettons les plus graves offenses et que nous em> ployons les excuses les plus subtiles. Vous vous croyez un israélite fort pieux , parce que vous pratiquez exactement les commandements de la vie matérielle; vous vous croyez quitte envers Dieu et vous foulez aux pieds la morale et l’es-prit de sa loi. Vous pratiquez telle et telle ob-servànce, mais vous pratiquez en même temps la dureté et l’égoïsme qu’il a si sévèrement pros-crits; vous négligez l’amour et la charité qu’il a si impérieusement recommandés. Un autre se retranche derrière sa qualité d’honnête homme pour se dispenser de toute pratique religieuse; comme si c’était un mérite de n’être pas déloyal, comme si ce mérite dis-pensait de la soumission aux devoirs de la reli-gion, et pouvait nous exempter des sentiments d’abnégation et de dévouement qu’elle inspire, et du bon exemple qu’elle nous commande de donner aux autres. Celui-ci se croit encore israélite parce qu'il n’a pas d’autre culte public, mais il rougit de son nom et déguise tant qu’il peut sa religion, comme si, mère de toutes les autres, elle n’a- FÊTE DE KIPOUR. 279 vait pas proclamé la morale la plus pure, la cha-rité universelle; le respect humain, le respect des vanités du monde, voilà son Dieu et sa re-ligion. Nous croyons tous avoir la foi, nous la con-fessons hautement aujourd’hui. Mais que le jour de l’épreuve arrive, que le malheur frappe à notre porte, que le deuil visite notre maison, où est notre résignation, où est notre confiance inébranlable dans le salut qui vient d’en haut? Ne nous livrons-nous pas alors à une désolation, à une défaillance qui prouvent que la foi n’a pas de racines dans notre cœur ? Hélas, mon Dieu, plus je continuerais ce triste examen de mon cœur et plus j’acquerrais la conviction de ses faiblesses; le flambeau de ma conscience n’éclaire que les plus tristes infirmi-tés; il dissipe mes illusions et fait évanouir ma sécurité. O Seigneur, puisqu’il n’est point sur la terre de juste qui fasse toujours le bien et ne pèche jamais, combien je dois trembler moi-même devant le cortège des iniquités qui char-gent ma vie. Mon Dieu, ne viens pas en juge-ment avec moi, car je ne puis me sauver que par ta miséricorde et mon repentir. On dit: HAIOM tbamzbnqu, vçir Office du 280 FÊTE DE KIPOUR. nouvel an (p. 496), ensuite abInou malken ou , Office du nouvel an (p. 157). Sortie du Livre de la loi: voir Office du sabbat (p. 485). Lecture de la loi: on lit le chapitre (Levit. 46] comprenant les commandements relatifs au céri-monial que devait observer le grand-prêtre le jour de Kipour י quand il priait Dieu pour le salut d'Israël. Après la lecture de la loi: XXX. HAPHTARAH DU MATIN. — ISAÏE EXPLIQUE AU PEUPLE LA VÉRITABLE PÉNITENCE. (Isaïe, ch. 57 et 58.) Frayez, frayez le chemin} aplanissez la route, enlevez les obstacles de la voie de mon peuple. Car voici ce que dit le Très-Haut, qui habite éternellement dans les cieux; saint est son nom: "J’habite dans les hauteurs du ciel, ma demeure est la sainteté; mais je suis avec les affligés, avec les humbles d’esprit, je ranime le courage de ceux qui sont abaissés, je vivifie le coeur de ceux qui sont dans la contrition. Je ne châtie pas sans cesse; mon courroux n’est point éternel, quand les cœurs sont con- . FÊTE DE KIPOUR. 281 trits, quand les âmes que j’ai créées gémissent devant moi. J’ai été irrité par les péchés de mon peuple; je Fai frappé; dans ma colère j’ai détourné ma face, parce qu’il suivait les grossiers penchants de son cœur. Mais voici qu’il revient vers moi avec repen-tir, et je le guérirai; je le guiderai et le récom-penserai en répandant la consolation sur lui et sur ceux qui partagent son affliction. Ainsi le veut le Créateur qui a donné la pa-rôle aux lèvres. Que tout homme répète: Paix, paix à celui qui est éloigné, comme à celui qui est proche; alors je le guérirai, dit le Seigneur. Mais les méchants sont semblables à ta mer en fureur que rien ne peui apaiser, et dont les vagues toujoufs agitées ne cessent de vomir la fange et le limon. Pour les méchants il n’est point de paix; ainsi parle mon Dieu. Proclamez-le à grands cris, que votre voix re-tentisse comme le son de la trompette; rappe-lez sans cesse à mon peuple ses iniquités; re-dites ses péchés à la maison de Jacob. Mais, ne me recherchent-ils pas chaque jour? Ne s’efforcent-ils pas de reconnaître mes voies? Comme un peuple qui pratique la vertu, et qui n’a jamais abandonné les lois de son Dieu,•ne 16. 282 FÊTE DE KIPOUR. me demandent-ils pas des préceptes de justice? N’aspirent-ils pas à se rapprocher de moi ? Pourquoi jeûnons-nous, disent-ils, et tu ne le Y0is pas? Nous mortifions notre corps, et tu n’en veux rien savoir? C’est qu’au jour de votre jeûne vous poursui-vez le lucre, et pressurez l’artisan maiheu-reux. Vous jeûnez, et la discorde et la haine sont parmi vous, et vous vous livrez aux excès d’une coupable violence. Oh! no jeùqez pas ainsi, n’élevez pas votre voix vers le ciel! Courber la tête comme un roseau, se couvrir d’un cilice et de cendres, voilà ce que tu ap~ pelles un jeûne, un jour agréable au Seigneur? Est-ce là un jeûne auquel je prenne plaisir, le jour où l’homme se mortifie ? Le jeûne que je préfère, le voici: Détachez-vous des liens du vice; brisez le joug de l’im-piété; partagez votre pain avec celui qui a faim; donnez l’hospitalité aux malheureux et aux per-sécutés; couvrez la nudité du pauvre; ne soyez point insensible aux souffrances de votre sem-blable; rompez les chaînes de l'esclavage; af-franchissez les opprimés. Alors, ô mon peuple, ton étoile brillera comme l’aurore et ta prospérité croîtra rapidement; ta # FÊTE DE KIPOUR. 283 vertu marchera devant toi, et la gloire du Sei-gpeur te suivra. Invoque-le alors, et le Seigneur te répondra; supplie, et il dira: Me voici; dès que tu auras banni de ton sein la violence, la menace et les paroles de l’impiété. Si l’indigent trouve compassion dans ton âme י si tu rassasies l’être qui souffre de privation, alors une lumière éclairera tes ténèbres, et la nuit profonde deviendra pour toi comme les rayons du midi. Le Seigneur te guidera toujours; même dans les sables arides il restaurera ton âme el forti-liera ton corps. Tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source abondante dont les eaux ne tarissent jamais. Par toi, les antiques débris renaîtront de leurs ruines, tu relèveras leurs fondements pour les générations futures; on te nommera le répara-teur, le restaurateur des demeures abandonnées. Si au jour du sabbat tu interrompe ta marche, si en mon saint jour tu ne poursuis point tes occupations, et que tu fasses tes délices de ce sabbat sanctifié et consacré à la gloire du Sei-gneur; si tu!’honores en renonçant à tes voies, à tes désirs et à tes discours profanes, alors tu trouveras ta béatitude dans le Seigneur; je t’é- 284 FÊTE DE KIPOUR. lèverai au-dessus des hauteurs 'de la terre, et je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père; car telle est la parole de l’Éterriel! XXXI. RÉFLEXIONS SUR LE CHAPITRE PRÉCÉDENT. "Qui s’élèvera sur la!non-tagne du Seigneur; qui se main-tiendra dans son sanctuaire? Ce sera celui dont les mains sont pures et le cœur sincère " (Ps. 24, 3, 4). Instruit par la parole de ton prophète, je veux, ô mon Dieu, pénétrer mon âme des conditions de ton pardon, et frayer à mon cœur la voie vers ton sanctuaire. Oui, le saint orateur a dit vrai: la véritable pénitence n’est ni dans les paroles fugitives, ni dans de stériles intentions; elle est avant tout dans les œuvres de l’homme; celles-ci seules peuvent le sauver au jour du jugement. Gardons-nous, faibles mortels, de juger les voies de Dieu d’après nos passions humaines. Lorsque le Seigneur nous châtie pour nos foutes, ce n’est point un effet de sa colère; lorsqu’il pardonn’e à nos péchés, ce n’est point qu’il se laisse surprendre par nos larmes ou attendrir m FÊTE DE KIPOUR. par nos supplications; et si nous appliquons à l’Étre suprême les noms de nos propres passions, c’est uniquement pour aiderla faiblesse de notre intelligence à comprendre les décrets divins. Rappelons-nous done que Dieu est juste dans toutes ses voies, qu’il est juste avant tout et en tout. S’il nous punit de nos fautes, c’est que celui qui a fait le mal doit souffrir le mal; s’il pardonne au pécheur repentànt, c’est que le re-pentir est un acheminement vers une conduite meilleure. ♦ Gesse donc, ô homme aveugle, d’espérer ton salut uniquement du jeûne et des privatious, cesse d’espérer le pardon si ton repentir reste sans effet, si tes œuvres ne sont pas agréables au Seigneur. Permets, ô mon Dieu, que je me pénètre aujourd’hui de ce qui peut être conforme à ta volonté. Celui-là seul est agréable au Seigneur, qui met en lui sa confiance et son espoir; qui regarde le bonheur comme une aumône de la grâce divine, et le malheur comme une expiation ou une épreuve; qui se courbe avec résignation sous la main de Dieu qui le châtie, et bénit le bras qui le frappe. Celui-là est agréable au Seigneur, qui nourrit FÊTE DE KîPOim. 286 sa foi avec amour, qui s’y dévoue avec fermeté, en bravant les persécutions des hommes et les railleries des impies. Celui-là est digne de pardon, qui, revenu de ses erreurs, exécute avec confiance les commandements du Seigneur, et le cherche assidûment dans son temple; qui s’y présente avec recueillement, prie avec ferveur, et ne s’occupe de son prochain que pour l’édifier de ses exemples; qui ne recherche point dans la maison de Dieu la pompe e" la richesse, mais qui se rappelle que le culte de l’israélite est grand par la prière, et que le Seigneur descend dans la cabane du mendiant qui l’invoque avec un cœur pénétré. Celui-là sera pardonné, qui pratique avec conscience tous les devoirs de son état; qui est pacifique dans ses voies, bienveillant dans ses jugements, inoffensif dans ses relations, fidèle à l’amitié, loyal dans ses actions* ennemi du mensonge et de la fausseté. Celui-là agit selon le Seigneur, qui regarde la bonté comme une vertu active, et non comme l’abstinence du mal; qui secourt le pauvre comme un frère, en compatissant à ses peines, en relevant son courage; qui fait hommage à Dieu de toutes ses bonnes actions, et qui, en FÊTE DE KIPOUR. 287 י présence de la tentation, élève ses regards vers le ciel, et s'arrête. Celui-là aussi agit selon le Seigneur, qui oublie les injures, qui rejette loin de lui tout mouvement de haine, de vanité et d’orgueil, toute souillure corporelle, toute pensée impure. Cehii-là seul fait pénitence , qui s’efforce avant tout de réparer le mal fait à son prochain, et d’obtenir le pardon de ceux qu’il a offensés. Voilà ceux dont le repentir sera accepté; voilà, selon le roi prophète, ceux qui s’élève-. ront vers la montagne du Seigneur, et se main-tiendront dans son sanctuaire. Que je voudrais, ô mon Dieu, me conformer à la voix de ton prophète, à cette voix qui est aussi celle de la conscience humaine; que je voudrais régler ma vie sur les pj^ceptes dont je viens de me pénétrer! Mais, hélas! je crains de faillir encore.. Je sens aussi que je n’ai le droit d’alléguer ma faiblesse et d’invoquer ton assis-r tance, qu’après avoir fait tous mes efforts pour ne pas succomber. Je veux donc me surveiller sévèrement, chercher à dominer mon cœur et mon esprit, afin que toi, ô mon Seigneur* tu viennes à mon secours, et que l’amélioration de ma conduite future me soit comptée dès au-jourd’hui devant ton jugement. . FÊTE DE KIPOUR. 288 XXXII. הזכרת נשמות PRIÈRE COMMÉMORATIVE POUR LES MORTS. " C'est le Seigneur qui fait mourir et qui ranime; il pré• cipite dan• le sépulcre et res-suscite!" (Sam. i , I. c. g, 5). Prosterné humblement devant toi, souverain Créateur, je viens te prier pour mes frères qui m’ont précédé dans la tombe, et qui sont encore sous le poids des péchés qu'ils n’ont pas ex* piés pendant leur vie terrestre. O Dieu de toute consolation! Auteur du salut des âmes! aie pitié de celles qui souffrent encore. Regarde avec compassion la grandeur de leurs angoisses: elles sont plus dévorées par le désir de s’unir à toi, que par les tourments de l’expiation. Je reconnais avec elles l’équité de tes jugements, et j'adore la justice qui les éprouve; mais, puis-que tu veux bien écouter nos prières en faveur de nos frères, exauce celle que je t’adresse pour ees âmes souffrantes. Souviens-toi que tu es leur Père, et que tous les hommes sont tes enfants chéris; oublie les fautes que la fragilité de notre nature leur a fait commettre pendant leur pas* sage sur la terre: retire leurs âmes de ces lieux dfépreuves et de ténèbres, pour les mettre dans 289 FÊTE DE KiPOUR. 16 séjour céleste de lumière el de repos; adou-cis la rigueur de leurs peines, abrège pour elles le temps de l’expiation. Accorde-leur ce sou-verain bien après lequel elles soupirent; dé-voile à leurs yeux ta majesté adorable et reçois-les dans ton sein paternel, où elles te béniront et t’aimeront pendant toute l'éternité. O Seigneur, toi qui tiens entre tes mains les âmes des vivants et des morts, je t’invoque en particulier pour les êtres chéris qui m’ont pré-cédé auprès de toi (1indiquer le nom des per-sonnes pour lesquelles on prie); je te supplie, ô mon Dieu, sois indulgent pour ces âmes bien aimées, accueille-les avec ta bonté paternelle, ne sois pas pour elles un juge rigoureux. Souviens-toi,־ ô Père des hommes, que le corps est un obstacle aux nobles efforts de l’âme, et que" selon tes Saintes-Écritures, il n’est point d'homme assez juste pour ne faire que le bien et jamais le mal. Que les souffrances de leur vie terrestre, que la lutte et les angoisses de leur mort rachètent leurs fautes et leurs péchés. Re-çoisleursâmes avec indulgence et amour; qu’elles reposent dans tes saintes habitations avec celles de noâ saints patriarches, Abraham, Isaac et Ja-cob, et de nos pieuses mères, Sara, Rebecca, Racbel et Léa, qui fondèrent la maison d'Israël. ז! FÊTE DE KIPOUR. 290 Souviens-toi, Seigneur, da bien qu’ils ont fait dans leur passage ici-bas! que mes faibles œuvres, si elles peuvent compter à tes yeux , profitent à leur salut. Puissent-ils, en s’éveillant à la vie éternelle, jouir à jamais de la contem-plation glorieuse de ta divine et sainte majesté. Et vous, âmes bienheureuses (de...... etc.), jetez du haut du ciel un regard sur celui qui invoque votre souvenir et qui vit encore dans cette vallée de peines et d'épreuves; implorez pour moi le Seigneur, suppliez-le de me par-donner mes péchés, de me réserver dans le ciel une place auprès de vous י afin que nous l’ado-rions ensemble dans la félicité éternelle. Cette espérance me rendra un jour la mort plus douce. Amen. XXXIII. QUAND ON FAIT LA PRIÈRE POUR LES MARTYRS. " J'attends de!non Dieu larécora-pense de mes peines" (Isaïe 49, 41. Accorde-moi, Seigneur, la grâce de participer à celte foi vive qui animait les élu$ et les mar-tyrs, et qui leur faisait mépriser ce qui est passa-ger, pour ne regarder que ce qui est éternel. Le renversement de leur fortune, les douleurs, les calomnies, les persécutions, ne pouvaient altérer la paix dont ils jouissaient. Les souffrances les m FÊTE DE KIPOUR. trouvaient préparés, parce qu'elles leur raar-quaient le chemin de la bien-heureuse éternité; chaque occasion de souffrir leur paraissait un ordre du ciel, parce qu’il9 savaient qu’une tribu-lation d'un moment peut mériter une gloire sans fin. Jamais leur résignation et leur douceur n’é-taient altérées par les mauvais traitements, par les persécutions les plus violentes et les plus in-justes, parce qu’ils n’arrêtaient pas leurs yeux sur les créatures, mais que, les élevant jusqu’à toi, ils voyaient dans leurs persécuteurs les ins-truments dont ta main paternelle voulait se ser-vir pour les purifier et pour enrichir leur cou-ronne. La foi leur faisait comprendre que ce sont ceux qui font du mai qui sont véritablement à plaindre, et non ceux qui le souffrent; et c’est jfcur cela qu’ils plaignaient les hommes injustes qui les faisaient souffrir, et qu’ils priaient sou-vent peur eux. Ah! iis te bénissent maintenant, Seigneur, de lçs avoir fait passer par cette voie pénible des tribulations! Leurs peines ont fini et leur bonheur durera éternellement. Épargne-nous, mon Dieu , en faveur des mé-rites de nos pères. O notre souverain Roi, sou-viens-toi des sacrifices qu’ils ont faits à la gloire de ton nom. Toi qui fais grâce à des miUiers de générations en mémoire de ceux qui ont 6b- 292 FÊTE DE KIPOUR; servé ta loi avec amour, rappelle-toi ceux de dos ancêtres qui se sont dévoués à la mort pour rester fidèles à tes saints commandements. Ac־* corde-nous le pardon de nos fautes, Seigneur, pour prix de leur sang et de leurs souffrances. Amen! Sélah! Rentrée de la Thora (voir office du sabbat, p. 98). XXXIV. DEUXIÈME OFFICE. מוסף PRIÈRE AVANT L’OFFICE DE MOUSSAPH. " Seigneur, regarde״noas du haut du ciel" (Isaïe 63, 15). Père des mortels! si tout homme sensible k la reconnaissance te rend grâce des bienfaits sans nombre prodigués par ta main paternelle, le cœur de l’israélite doit déborder en ce jour de sentiments de gratitude pour ta bonté et ton inépuisable miséricorde qui le purifie de toutes ses souiHures et le lave de ses fautes et de ses péchés, en faveur d’un repentir sincère, afin qu’il reparaisse pur et innocent devant toieomme au jour de sa naissance. Si la présence de la mort est un moyen efficace pour nous porter à la pénitence, elle 8’offire a"-jourd’hui à nos regards, quand nous songeons 203 FÊTE DE KIPOUR. que 16 juge qui nous interroge am'ourd’hm est celui qui nous jugera sous peu, quand la tombe aura dévoré nos débris terrestres. C’est pour-quoi, dans ce jour suprême, nous devons ou-blier entièrement notre corps, ne lui donner aucune nourriture, nous détacher ainsi de tout ce qui est de ce monde, pour nous livrer à la con-templation et à la prière, el nous humilier devant l’éternel juge. Ici, dans ton temple, nous sommes tous égaux devant toi, Seigneur, nous sommes tous tes enfants, égaux, hélas! par nos péchés. Unissons notre pénitence et nos prières, éle-vons vers lui nos mains suppliantes et proster-nons-nous dans la poussière; invoquons en-semble sa miséricorde, et que nos âmes unies par le repentir présentent aujourd’hui le doux symbole de leur union dans le ciel. Père miséricordieux! daigne agréer notre repentir et la pénitence que nous nous imposons dans l’humilité de notre cœur. Pardonne-nous le mal que nous avons commis, et préserve-nous à l’avenir du malheur d’y retomber; efface, Seigneur, efface le souvenir de notre impureté, dussions-nous l’expier par l’affliction et la dou-leur" Épargne, Dieu de bonté, nos tendres et innocents enfants; qu’ils ne supportent pas le châtiment mérité par leurs pères; accorde-nous 294 FÊTE DE KIPOUR. le bonheur de les élever dans la pratique de ta loi sacrée et dans l'obéissance à ta sainte vo-lonté. Conserve leur innocence, afin qu'ils n’aient jamais à s'accuser devant toi י et qu'ils soient toqjours dignes de la céleste bénédiction. Amen. XXXV. SCHEMONÉ-ESRÉH DE MOUSSAPH. On dit celui du nouvel an (p. 138 jusqu'àp. 141, #1° 9), puis on continue ci-après: ומפני חטאינו a cause de nos péchés, Seigneur, nous avons été détournés de notre pays, éloignés de notre domaine, et nous ne pouvons plus t'offrir nos hommages dans la mai-son de ton choix, dans le grand et saint temple auquel tu avais attaché ton nom, à cause de l'attentat commis contre ton sanctuaire. rOUKLi VnOKBUUUIK. יהי רצון O Éternel, Dieu de nos ancêtres, Roi de miséricorde, daigne revenir vers nous, aie pjtié de nous et de ton sanctuaire, rétablis et exalte sa gloire. O notre Père, 6 notre Roi, fais bientôt éclater sur nous la gloire de ton em-pire, manifeste ta puissance et règne sur nous aux yeux de tous les vivants; fais cesser notre délaissement et notre isolement parmi les na- / FÊTE DE KIPOUR. 295 lions; relève le culte de Sion au milieu des chants de joie, le sanctuaire de Jérusalem, au milieu de l’allégresse universelle; restaure la splendeur de ton culte, nous le pratiquerons avec amour et selon la sainte volonté, transmise dans ta loi par ton serviteur Moïse: ובעשור Et le dixième jour du septième mois vous aurez une sainte convocation, vous macé-rerez votre corps et vous ne ferez aucun travail. Le sabbat on dit: ישמחו Que ceux Observent le sabbat • et le proclament une félicité, jouissent de son triomphe et sanctifient le septième jour. Tous ils se réjouissent de tes bienfaits, car tu as aimé le septième jour, et tu l’as consacré au souvenir de la création. On termine comme la veille (p. 239). Vofficiant répète le scbemonê-esréh avec les additions de la fête, et on dit alors les prières suivantes qui correspondent aux divers moments de Voffice. FÊTE DE KIPOUR. 296 XXXVI. On ouvre Vareh$ sainte: PRIÈRE QUAND L'OFFICIANT RECOMMENCE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. FOUI llliRIll i )110 U C0RTRIT10I. "Ce que (u aimes , mon Dieu, c'est un cœur contrit" (Ps. 51 , 19). Seigneur, voici à tes pieds uû malheureux pécheur, qui vient, plein de contrition, se pros-terner devant toi, et ose à peine implorer ta • pitié. O mon Dieu, je reconnais en tremblant, que j’aurais mérité les peines les plus rigou-reuses, moi, faible mortel, qui ai osé désobéir à mon Créateur et l'offenser indignement. O Sain-teté infinie! je reconnais que je ne suis devant toi qu'un pécheur coupable, dont la malice et les fautes ont souvent dépassé toute mesure. Mon Dieu, m'abandonneras-tu? Me laisseras-tu périr dans l'état funeste où je suis? Hélas! je n'ai que trop mérité les sévérités de ta justice. Ce qui augmente ma crainte et mes alarmes, c'est l'insensibilité, c'est!’endurcissement de mon cœur. Je connais mes péchés, et je n’en suis point assez touché; mon cœur devrait être brisé de douleur et de regret, et il est froid et FÊTE DE KIPOUR. 297 insensible. Hélas! comment, avec la conscience de rénormité de mes fautes, ne détesterai-je pas le mal enraciné dans mon cœur! Je suis peut-être plus coupable que je 11e le pense; la contrition seule peut me donner quelque espé-’ rance: hélas! et cette contrition, qui est mon unique ressourceי me manque. En ce triste état de mon âme, viens à mon aide, ô mon Dieu, ne me laisse pas entraîner par le torrent du mal. Donne-moi la force de reconnaître et de regretter mes fautes. Tu as promis par ton prophète devenir au secours des cœurs endurcis: t Le Seigneur ton Dieu amollira ton cœur et le cœur de tés enfants, pour que vous aimiez votre Dieu de cœur et d’âifie, et que vous viviez" (Deuter. 30, 6). Oh, réalise sur moi ta promesse. Lumière véritable et in-créée, dissipe les ténèbres épaisses dans les-quelles je suis plongé. O Seigneur, ouvre les yeux à un aveugle, qui désire sortir de son aveuglement. Fais-moi connaître mes péchés, et surtout ceux que la coutume, les fausses maximes du monde, et mes propres passions me déguisent entièrement; fais-m’en sentir toute l’énormité, brise mon cœur du regret de t’avoir offensé; fais que je ne cesse jamais de gémir sur ma vie si peu édifiante , et que je n’aiç 298 FÊTE DE KIPOUR. d’autre désir que de réparer le passé par la pénitence et par l'accomplissement fidèle de tes saints commandements. Fortifie-moi encore, mon Dieu, contre la mauvaise honte: donne-moi la force de t'avouer sincèrement mes pé-chés, de te découvrir toute la malice de mon cœur, sans cacher aucun péché, sans le dégui-ser, sans en diminuer la gravité, par mes ex-pressions ou par mes excuses. Donne-moi une docilité entière pour tout ce que nia conscience m’inspirera, soit pour réparer mes offenses, soit pour me précautionner contre la rechute. J'ai besoin de ton secours, mon Dieu , pour faire une confession salutaire, et je m'écrie comme le psalmiste pénitent: "Tourne-toi vers moi, Seigneur, sauve mon âme aü nom de ta miséri-corde" (Ps. 6,4). XXXVII. SCHOSCHAN £MEK. ]®I® Dans cette prière nous demandons à Dieu de prendre en considération notre repentir et nos supplications, de nous pardonner nos péchés , de ne pas mesurer sa sévérité à l’étendue de nos fautes et d’étre miséricordieux en mémoire des hommes justes qui ont trouvé grâce à ses jeux. Ces sentiments sont également exprimés dans la prière sui-▼ante: FÊTE DE KIPOUR. PRIÈRE. Dans quel état funeste, ô grand Dieu! me vois-je réduit par mes péchés! Hélas! j'ai perdu l’innocence et la pureté de mon âme; j’ai perdu peut-être la qualité d’enfant de Dieu, et le droit que ]״avais à son héritage, et je suis devenu l’es-clave malheureux des plus tristes passions, l’ob-jet de ta colère et peut-être de ta réprobation. Il n’y a plus pour moi de salut que dans ta misé-ricorde; si tu entres en jugement avec moi, l’abîme est ouvert sous mes pieds, et chaque ins-tant du jour et de la nuit peut m’y précipiter. Mais le comble de mon malheur, c’est que je n’y suis pas assez sensible. Je suis peutrêtre sur le point d’être condamné, et je reste tranquille, et je ne fais rien pour éviter un pareil sort. Quel aveuglement! quel funeste endurcissement! Sei-gneur, à peine ai-je la force de crier vers toi, à peine ai-je la force d’appeler sur moi ta misé־ ricorde. O Dieu! laisse-toi toucher par mon état déplorable: que ma faiblesse te parle et t'attendrisse; sauve-moi, mon Dieu, sauve-moi, je t’en conjure, réalise sur ipoi la parole du prophète: " Quand il criera vers moi, je l’ac-cueillerai." Amen. On dk: ATA HOU ״) אתה הוא° (Prov. 14,27). Que j’ai honte, à mon Dieu, d’avoir mené une vie si peu conforme à ta sainte volonté! Mais désormais je ne veux écouter que toi, qui seul as les paroles de la vie éternelle. Grave-les si profondément, dans mon cœur, qu’elles ne s’effacent jamais. Donne-moi la forcé de con-fesser partout ta sainte loi, et d’en pratiquer les maximes jusqu’au dernier soupir. ^ XLII. עבודה AVANT LA PROSTERNATION. . Être ineffable, source de tous les êtres, Dieu éternel et touUrpuissant, toi dont mes lèvres profanes et souillées n’osent exprimer le nom mystérieux, que le grand-prêtre seul prononçait FÊtE DE KIPOUR. 965 dans ie saint des saints, agrée l’offrande qu’ls-raël prosterné devant toi te présente en cet ins-tant solennel. Nous ne t’offrons plus, comme au temps de nos pontifes, un culte resplendissant d’une pompe royale; mais tout ton peuple, sur toute la surface du globe, est prosterné en ce mo-ment; des millions de voix s’élèvent vers toi en une même prière. Nous voici tous à tes pieds-, Dieu d’Israël, notre Père, et nous t’offrons en sacrifice nos cœurs et notre vie. Prosternés dans la poussière, nous sommes tous prêts à mourir pour la gloire de ton nom et pour l’ex-piation de nos péchés. Accepte, Seigneur, nos larmes et notre re-pentir, mais ne détourne point tes regards de tes enfants; efface à jamais le souvenir de nos iniquités, et n’anéantis pas le peuple que tu as choisi pour porter la parole de fa sainte loi au milieu des nations. XLIII. ׳ עלינו PROSTERNATION. C’est à nous de louer le Maître de toutes choses, d’exalter l’auteur de l’univers, et de lui rendre grâce de ce qu’ii nous a distingués des Digitizeq^iy (jOOglC 306 FÊTE DÉ KIPOUR. peuples idolâtres, des familles infidèles de la terre, de ce qu'il n'a pas fait notre partage comme le leur, et notre sort semblable à celui de toutes ces nations. (On s'agenouille et on se prosterne.) C'est uniquement devant 10 Roi des rois (béni soit-il) que nous fléchissons le genou et que nous nous prosternons; c’est à lui que nous rendons hommage; c'est lui qui a étendu les cieux et fixé la terre sur ses fondements. Le trône de sa gloire est au haut des cieux. Lui seul est notre Dieu, et nul autre. Oui, il est notre Roi et aucun autre que lui! Car il est écrit dans sa loi: " Tu sau-RAS EN CE JOUR, ET TON COEUR APPRENDRA QUE L'ÉTERNEL SEUL EST D1EU ET QUE DANS XES HAUTEURS DES CIEUX ET SUR LA TERRE ICI-BAS IL N׳Y EN A POINT D'AUTRE!! U officiant et le chœur se prosternent d leur tour en répétant la même prière. XLIV. APRÈS LA PROSTERNATION. L'assemblée et l'officiant à haute voix: הואאלהינואין עוד Lui seul est notre Dieu, il m’y en a pas d’autre!! 307 FÊTE DE KIPOUR. XLV. DEUXIÈME PROSTEàNÀTION. YEKACH HAJAH OMER. ïlVl “pi Ptlfil 10 CRiro-Pfim EN MmHT •118 LK SUIT 118 SAUTS LE JOUR. M K1P00R: Je t’invoque , ô mon Dieu, j’ai péché devant toi, j’ai été coupable, j’ai commis des offenses, moi, ma famille et tout le peuple d’Israël. J’in-voque ton nom , mon Dieu, pardonne-nous les péchés, les fautes, les offenses dont nous nous sommes rendus coupables devant toi, moi, ma famille et tout le peuple d’Israël. J’ai confiance en ces paroles sorties de ta bouche divine et écrites dans ta loi par Moïse ton serviteur: < En ce jour, je vous pardonnerai et vous serez puri-fiés devant Dieu de tous vos péchés. והנהנים Et lorsque les prêtres et le peuple, placés dans la première enceinte du temple, entendaient le nom majestueux et re־־ doutable sortir avec ferveur et vénération de la bouche du grand-prêtre, ils tombaient à ge-noux, se prosternaient vers la terre, en s’é-criant: béni soit a jamais le nom de son RÈGNE GLORIEUX!! L'assemblée s'agenouille et se prosterne avec ?officiant et le chmur. FÉTB DE KIPOUR. 30" RÉFLEXIONS SUR LE RECUEILLEMENT DANS LE TEMPLE. Qu’il devait être sublime le spectacle de ce peuple, frappé de respect et de vénération, les yeux tournés vers le sanctuaire du Dieu vivant, uni par la pensée et l'émotion à la prière du grand-pontife, implorant la rémission des péchés d’Israël! Roi et peuple sont là, immobiles de crainte et de saisissement: tout à coup, le nom du Très-Saint prononcé par le grand-prêtre retentit! Et tous les genoux fléchissent, toutes les têtes se courbent, tous les cœurs frisson-nent devant le nom de!’Éternel. Devant son nom! car ce temple n’a rien de la pompe des idoles, son principal ornement est le nom ineffable et la table deJ3 loi immortelle. Ah! combien je souffre quand je me reporte, aujourd’hui, par la pensée à ce temps, d’une so-lennité si sublime, si touchante! Oui, replions-nous sur nous-mêmes, ô mon âme, et craignons de jeter un regard sur la réalité. O Dieu, quelle ingratitude, quelles offenses ne reçois-tu, à chaque instant, dans ton sanc-tuaire! Je frémis à la vue de cet oubli de tes commandements, de cette irrévérence conti-nuelie. Ils viennent ici demander pardon de FÊTE DE KIPOUR. 309 leurs fautes et obtenir ta grâce, et iis ajoutent par leur légèreté fautes sur fautes. Ils pré-tendent t’adorer comme leur Dieu, et ils l’of-fensent jusque dans ton sanctuaire. Et cepen-daot, ô israélites, le nom trois fois saint vient comme jadis de retentir parmi nous; les tables de la loi, les voici toujours devant nos yeux! Mais notre adoration, notre attitude, sont-elles aussi les mêmes? O Seigneur, quelle insensibi-lité, quel oubli, quel éloignement de toi et de tes saints commandements! Quelle irrévérence, ou plutôt, quelles profanations et quels scandales, quand on vient dans ta maison! Mais ce qui me brise le cœur, c’est de voir que j’ai commis moi־ même une partie de ces profanations. O mon Dieu! je voudrais réparer de tous mes efforts tant d’indignités, et je me joins ici à tous tes fidèles adorateurs, pour en gémir à tes pieds, et pour l’en faire une amende honorable. Reçois le désir que j’ai de voir ton nom reconnu, adoré, vénéré et servi par tous les hommes. Que mon cœur surtout soit rempli pour toi d’une recon-naissance, d’un amour et d’un respect qu’aucune considération ne pourra plus jamais ébranler. Amen. FÊTE DE KIPOUR. 310 XLVI. EL MELECH JOSCHEB אל מלך יושב U officiant: Tues le Dieu du pardon, ton nom est Roi de miséricorde, et c’est toi qui nous a montré le chemin de la pénitence et de la con-version. Oh, souviens-toi en ce jour des des־־ cendants de ton serviteur, éelon les lois de ton amour et de ta bonté! Tourne-toi vers nous avec miséricorde, toi qui es le Roi de miséricorde. Nous paraissons devant toi en prononçant avec ferveur la sublime prière que toi-même tu ap-pris autrefois au plus humble des mortels (Moïse), ainsi qu’il est dit: " Il passa devant lui et s’é-cria: ". Vassemblée: " Le Seigneur est l’Éternel tout-puissant; il est facile au pardon età la miséricorde, lent à s’irriter, plein de grâces et de fidélité. Il conserve sa bonté jusqu’à la millième génération, il pardonne et remet les fautes, les péchés et toutes les transgressions. Daigne aussi nous par-donner nos fautes et nos péchés, reçois-nous en grâce, é toi qui es toujours plein de bonté et de douceur envers ceux qui t’invoquent.". L'off. Seigneur, dans ta miséricorde infinie pardonne les péchés de ce peuple, ainsi que tu FÊTE DE KIPOUR. 311 lui as si souvent pardonné depuis les temps an-tiques jusqu’à ce jour. L'ass. LE SEIGNEUR DIT: J’AI PARDONNÉ AINSI QUE TU L’AS DEMANDÉ. L'off. O mortel, que peux-tu alléguer pour ta défense devant ton Créateur au jour du juge-ment? Quelle vertu peux-tu invoquer au jour de la rémunération? Ne dois-tu pas trembler à la pensée du redoutable jour de l’avenir! Le Chœur: CHERCHEZ LE SEIGNEUR PENDANT QU’ON PEUT LE TROUVER! L'off. Avant que la créature ne descende dans le silence de la tombe, qu’elle offre au Seigneur le sacrifice de son cœur! Qu’elle s’élance sur les ailes de la prière vers celui qui peut lui faire miséricorde! Le chatur: INVOQUEZ-LE PUISQU’IL EST PRÈS DE VOUS! L'off. Les sacrifices agréables au Seigneur sont un cœur contrit, un esprit repentant. Les autres sacrifices il les dédaigne. Ce qu’il aime, c’est une âme pieuse et douce; ce qu’il demande, c’est le retour du pécheur. Le chœur: QUE L’IMPIE REVIENNE DE SA VOIE! L'off. Qu’il revienne sur le chemin de la droi-ture, qu’il amende sa conduite, que la damna-tion ne devienne pas son partage. Le Seigneur ♦ SIS FÊTE DE KIPOUR. ne demande pas la mort du pécheur, mais qu’il abandonne ses méfaits. Le chœur: et que l’homme coupable re-NONCE A SES MAUVAISES PENSÉES! Voff. Notre Dieu est une puissante forteresse: ceux qu’il protège, y trouveront un asile sûr. Le Seigneur est le guide de ses enfants à travers les erreurs et les dangers de la vie. Implorez son pardon et sa miséricorde, vous tous qui le-nez à votre salut. Le chœur: qu’il revienne vers le seigneur POUR obtenir miséricorde! L'off. Le Seigneur écoule les malheureux, il leur envoie son secours du fond de son sanctuaire. Il se tourne vers le pauvre et écoute sa prière. C’est pourquoi tous les cœurs affligés l’iraplo-cent, c’est pourquoi tous ceux qui sont courbés dans la poussière, se tournent vers lui. • Le chœur: VERS NOTRE DIEU QUI EST PLEIN DE PARDON! L'off. Nous sommes venus vers toi avec des paroles de soumission et de repentir, daigne, ô mon Dieu, agréer ce sacrifice, ainsi que tu l’as dit par la bouche de ton prophète .* Le chœur: ISRAËL, RETOURNE VERS LE SEI— GNEUR TON DIEU! L'off. Israël s’est réuni en ton nom, Jacob re- FÊTE DE KIPOUR. 313 vient vers toi. Accueille avec amour le peuple qui revient, accomplis envers nous la promesse de ta miséricorde. Le chœur: O SEIGNEUR, REVIENS A NOUS! QUAND RENDRAS-TU TA PROTECTION A TES SER-VITEURS! L'off. Seigneur, ne viens pas en jugement avec nous, car quel mortel est juste devant toi ? La loi et ta justice sont les bases de ton trône, l״a-mour et la vérité!,environnent. C*est de toi que dépend notre jugement; ton regard est tourné vers les justes; tu juges la terre avec droiture, et Jes nations avec équité. Que ta miséricorde, ô Seigneur, préside à notre arrêt et nous pour-rons espérer; car c’est toi qui es notre Juge, notre Législateur, notre Roi. L'ass. Le Seigneur est l’Éternel, etc., comme ci-dessus, p. 310. XLVII. וידוי AVANT LA PREMIÈRE CONFESSION DE MQUSSAPU. אלהינו ואלהי אבותינו תבא לפניך Notre Dièu et Dieu de nos pères, permets que notre prière parvienne jusqu’à toi; ne te détourne pas de nos supplications. Nous ne sommes pas assez impudents, pi assez opiniâtres 18 ° FÊTE DE KIPOUR. 344 dans le mal pour oser prétendre devant toi, Seigneur, que nous sommes innocents et que nous n'avons point failli; mais nous venons au contraire confesser nos péchés devant toi. Seigneur! Éternel! bien souvent jusqu’à ce jour j’ai étouffé la voix de ma conscience, bien souvent j’ai atténué, excusé à mes propres yeux mes fautes et mes vices. Aujourd'hui, en pré-sence de celui qui connaît mes pensées les plus secrètes, et qui fut témoin de mes actions les plus cachées, à quoi me serviraient les subter-fuges de mon âme? Comment oserais-je dire que je n’ai point péché ? Il ne me reste, ô mon Dieu, qu'à me jeter à genoux devant toi, à m’accuser sincèrement devant ta justice י et à m’abandonner à ta misé-ricorde. J’ai péché contre toi, mon Dieu, j’ai oublié tes bienfaits, j’ai négligé ton culte et transgressé ta loi. Ma raison orgueilleuse et folle a osé combattre contre ma foi, et te demander compte de tes décrets impénétrables. J’ai profané ton nom par le parjure et le men-songe. J’ai manqué d’amour et de charité envers mon prochain. FÊTE DE KIPOUR. 315 J'ai médit de sa personne, interprété à mal ses actions, scruté avec malveillance sa con-duite, envié son bonheur. J’ai usurpé son bien , je l’ai induit en erreur par la ruse ou la fausseté, au lieu de l’aider de mes conseils et de ma direction. J’ai été dur à mes frères; je ne les ai point assistés, avec amour dans leurs besoins. J’ai négligé le salut de mon âme, je l’ai souil-lée par l’orgueil et l’égoisme; j’ai perdu l’inno-cence de mon coeur, la chasteté de mes pensées, la tempérance de mon corps. O mon Père céleste, je viens de découvrir devant toi les plaies de mon âme; toi seul peux me guérir, toi seul peux me préserver. Que mes aveux et la honte dont ils me couvrent me soient comptés comme un sacrifice expiatoire! que mes larmes et mes regrets, que ma volonté ferme de ne plus faillir, te disposent à #la miséricorde el me réconcilient avec toi, mon Père et mon Rédempteur. CONFESSIONS. Pour la série des prières de la confession, voir office de la veille (p. 246 à 257). FÊTE DE KIPOUR 316 XLYIII. adir venaor. אדיר ינאור Cette prière chante les louanges de Dieu; Il est fort et misé• ricordieux , Juge équitable et Père compatissant. Roi des rois, il protège les malheureux , récompense les justes et pardonne aux pécheurs re|>entanU• (Celte prière est récitée par!*officiant, et à chaque verset les fidèles réponde"!: QUI EST rUISSAKT COMME TOI , MI EL CH AMOCHA•) La prière suivante exprime les mêmes Sentiments: L’AMOUR DE DIEU. Mon Dieu, fais par ta grâce que je t’aime de tout mon cœur, pour ne vouer qu’à toi seul mes adorations; de toute mon âme, pour me pénétrer de ton ineffable grandeur; de toutes mes forces , afin que mon plus grand soin soit de connaître et de faire en tout ta volonté. Fais que je ne désire rien tant que de te plaire, que je ne craigne rien tant que de te déplaire; que ma plus grande tristesse soit de t’avoir déplu, et que je sois disposé à tout perdre et à tout souffrir, plutôt que de faire ce que tu défends, ou de ne pas faire ce que tu commandes. Donne-moi, 6 mon Dieu, un amour efficace qui se montre par les œuvres; un amour humble et réspec-tueux qui me porte à t’adorer sans cesse et à m’humilier devant toi; un amour saint par le-quel je t’aime en tout: dans tes divins com־־ FÉTK DE KIPOUR. 317 iaandemeats, pour les observer exactement; dans tes conseils, pour les suivre; dans tes dons, pour t’en témoigner ma juste reconnaissance, et dans tes châtiments, pour m’y soumettre humble-ment; un amour parfait pour n’aimer que toi eo toutes choses et n’user de tout que pour ta gloire. Détruis en moi l’amour-propre et l’amour des vanités du monde, afin que mon âme, mon coeur et tout mon être ne soient remplis que de ton amour, car toi seul, ô mon Dieu, tu es digne d’être aimé uniquement et sans bornes. On chante haiom, votr Voffice du nouvel an (p. *96). M1NCHA, OFFICE DU SOIR. On sort le livre de la loi (voir pour cette céré-monte, office du sabbat, p. 187). LECTURE DE LA LOI. (Lévitique 46.) XLIX. ■iMTiTioimiin u ucrm h u loi 1 L ornci w sou k urooi LA MORT DU JUSTE ET LA MORT DU PÉCHEUR; " Hélas! que ce sera là un grand jour! " (Jérémie 50, 7). Faut-il vous dire ce que c’est que la mort? C’est une séparation générale de toutes les choses de ce monde. Quand vous serez venus à 318 FÊTE DE KIPOUR. ce moment fatal, il n’y aura plus pour vous ài plaisirs, ni charges, ni richesses, ni grandeurs, ni parents, ni amis. Eussiez-vous à votre dis-position tous les biens du monde, tout cela ne vous appartiendra que jusqu'à ce moment. Un suaire et un cercueil, c'est tout ce que vous emporterez de cette vie. Un jour viendra donc qui sera le dernier de votre vie. Heureux celui qui a toujours dans, l'esprit cette pensée salutaire! Mais combien est différente la mort du pé-cheur de celle du juste! Le juste souffrira aussi, il est vrai. On ne meurt pas sans douleur! Mais le juste s'était accoutumé à souffrir; il s'y était préparé par l'austérité et la pénitence. Le juste souffre} mais il est résigné, iLoffre ses douleurs en expiation des faiblesses de sa vie, et il les adoucit par les espérances radieuses qu'il entre-voit de l'autre côté de la tombe. 11 quitte la vie: mais il sait que c'est une vie triste, vie péris-sable, vie sujette à tant de chagrins et de mi-sères, et surtout à tant de tentations et de dan-gers. Le pécheur, au contraire, peu accoutumé à souffrir ou à chercher son refuge en Dieu, mais attaché à son corps, à ses biens, à ses plaisirs, à ses aises, souffrira sans adoucissement et FÊTE DE KIPOUR. $19 sans espérance. Quel état pour une âme dont la religion ne vient point adoucir les douleurs! Quelle situation pour un mourant, lorsqu’il sait que la mort le placera devant la justice de Dieu, et que pouf lui la fin du temps n’est que le coin-mencement de ses malheurs. Dieu de miséricorde, tu l’avais dit à ce pécheur, tu l’en avais menacé, et tous les jours encore, tu accomplis ce terrible oracle sur les pécheurs mourants: <-Je vous ai appelés, dit l’Écriture, et vons n’avez point voulu m’écouter; j’ai tendu la main, et personne ne m’a regardé. Vous avez méprisé mes conseils, et moi aussi je rirai à votre malheur et je vous insulterai, lorsque ce que vous craignez sera arrivé מ (Paroles de la Sagesse, Proverbes 1, 24, 25, 26). Mais la pensée de l’avenir est bien plus ac-cablante eneorc pour le pécheur. Il craint tout à la fois de croire à l’éternité et de ne pas y croire. S’il n’y croît pas, tout est fini pour lui: il voit le gouffre du néant ouvert pour l’engloutir; s’il y croit, quelles terreurs et quelles angoisses! Durant la vie, il avait éloigné les lumières de la foi, il avait révoqué en doute ses vérités, peut-être même l’avait—il combattue dans ses dogmes. A la mort, elle se réveillera, elle rentrera dans ses droits, et jettera sur l’avenir du pécheur 320 FÊTE DE KIPOUR. effrayé la lumière la plus vive et la plus accablante. Alors les nuages se dissiperont, les doutes ces-seront, les grandes vérités se présenteront dans toute leur force, le pécheur croira; mais, hélas! il ne croira que pour trembler, pour frémir et pour se désespérer. Terrible perspective que celle d’un avenir où l’on ne doit entrer sans au-très préparatifs que ceux d’une vie coupable, n’ayant à présenter que des péchés qu’on a com-rais et des faveurs dont on a abusé! " Dieu le saisira à cause de son orgueil", selon la sombre expression de Job (10, 16), "et ses tourments seront terribles. " Non, mon Dieu, le pécheur mourant ne sau-rait se mettre à couvert de tes jugements. Il tà-chait d’éloigner le souvenir et l’idée de la mort; il se flattait d’une longue existence, il portait bien loin ses regards et ses espérances. Mais, enfin, cet avenir, auquel il ne songeait qu’avec effroi, s'est avancé, il est à la porte, il arrive, il est venu, il va l’envelopper de ses tristes ombres. Ah! quand on voit les choses de près ÿ leur impression est bien différente de celle qu’on en a lorsqu’elles sont encore éloignées! Quels frémissements, quelles alarmes dans le cœur de cet homme mourant! Peut-être reviendra-t-il à Dieu, profitera-t-il .FÊTÉ DE KlPOfJR. 321 de cette inépuisable miséricorde qui attend le pécheur jusqu’au dernier moment. Mais, hélas! quelle résolution peut-il prendre dans l’état de trouble et d’alarme où il se trouve? Les agitations de sa conscience sont si grandes, qu’il ne sait comment s’y prendre, ni par où com-mencer. Accablé de douleur, épuisé de force, il se précipite en désespéré dans cette éternité, sur laquelle son irréligion et son impiété jettent peut-être encore des doutes, Mais ces doutes eux-mêmes, peuvent-ils le consoler, puisqu’ils ne lui annoncent que le néant ? O mort! que ton souvenir est amer pour l’homme qui n’a vécu que pour cette terre, qui a tout sacrifié aux passions du monde! Mais que ta pensée est douce à celui qui vivait dans la crainte de son Dieu et dans Fespérance de l’éternité! 11 ne perd rien, car il est détaché de tout; il meurt sans regret de ce qu’il quitte. U quitte ses biens, la mort l’en dépouille; mais ces biens , il ne les regardait jamais comme de véritables biens; il en aurait fait avec joie le sa-crifice à son Dieu. Il quitte ses parents, ses amis, sa famille, sacrifice pénible, il est vrai, mais auquel il était préparé depuis longtemps; et il sait qu’il ne doit pas les quitter pour toujours , il sait qu’il 3*2 FÊTE DE KIPOUR. # les laisse entre les main& de Dieu, qui les lui rendra un jour! Déjà sa vie n’est plus de ce inonde, déjà ses regards sont tournés vers l'éternité. Il voit en Dieu un Père miséricordieux au lieu d'un Juge sévère. 11 dit comme Job (19, 25): "Je sais que mon Rédempteur est vivant et qu'à la fin il me ressuscitera de la terre.נ II espère, en sortant de ce lieu d'exil, voir Dieu, posséder Dieu, être à jamais réuni à son Dieu. Il voit le ciel s'ouvrir devant lui, les patriarches lui tendre les mains, l’éternité bienheureuse le recevoir dans son sein. Non, non, pour lui la mort n'est pas la fin; c'est le commencement d'une vie immortelle et durable. C'est le port assuré après tant d'orages çt de tempêtes. C'est l'heureuse et céleste patrie, le véritable séjour de la vie. . Oh! que celui qui peut tranquillement attendre une pareille mort, doit se féliciter d'avoir re-noncé aux séductions de ce monde, sacrifié ses plaisirs, mortifié ses passions, et travaillé à la principale œuvre qui dût l'intéresser sur la terre! Qu'il doit tressaillir de joie lorsqu'il éprou-yera là vérité de cette grande prédiction: " La mort de ses justes est précieuse aux yeux du Seigneur! (Ps. 115). Allez donc, âmes justes, entrez daqs le sein FÊTE DE KIPOUR . 32$ d’Abraham, allez demeurer avec les élus de la vie véritable, allez prendre possession de l’hëri-tage céleste qui vous est réservé! Notre Dieu, le Dieu d’Israël ,* le Dieu de miséricorde, viendra vous adoucir ce dernier passage, vous soutenir dans les angoisses des derniers combats et rece-voir votre dernier soupir! Et moi aussi, ô Père céleste, j’ai été créé pour ce bonheur, mais , hélas! ma vie, vide de bonnes œuvres, est-elle une digne préparation à la mort? Mon Dieu, ce n’est qu’en ta bonté infinie que j’espère. Aide-moi à employer le reste dë mes jours à mériter une mort heureuse, et quand ma dernière heure sonnera, aie pitié de mon âme, ne m’abandonne pas dans ces derniers moments; viens à mon secours dans ce terrible combat et ne me livre pas à l’amertume et aux angoisses de la mort des pécheurs. Amen. L. HAPHTARAH. PRIÈRE DE JONAS. CONFIANCE DO JUSTE. Dans ma détresse },invoque!,Éternel, et il m’exauce. Oui, je t’implore, Seigneur, du fond de l’abîme, et tu entends ma voix. Tu me pré-cipites dans la profondeur des mers; les ondes 324 FÊTE DE KIPOUR. !"’environnent, les vagues mugissent au-dessus de ma tète, et je pourrais me dire: Je suis re-jeté de ta présence; cependant, je reverrai (je l’espère) le temple de ta sainteté/ Que les eaux menacent mon existence; que les abîmes profonds se ferment autour de moi, que l’herbe sous-marine m’enveloppe comme un linceul de mort; que je descende jusqu’à la ra-cïne des montagnes, et que la terre pousse au-dessus de moi ses terribles verroux; toi, mon Dieu, tu retireras ma vie du fond du sépulcre. Quand mon âme est près de succomber, je me souviens de toi, ô Seigneur, et ma prière s’élève jusqu’à toi, vers ta demeure sainte. Ceux qui s’attachent à de vaines superstitions, abandonnent bientôt leur piété éphémère; mais c’est à toi, mon Père, Dieu unique, que j’offrirai sans cesse des sacrifices et des actions de grâce; c’est vers toi que monteront mes vœux, car le salut ne vient que de l’Éternel. Rentrée de la Thora, voir pour let prière* qui accompagnent cette cérémonie, office du 9abbat (p. 196). On dit le schbmoifâ-BSRâH de la veille avec la confe99ion (p. 239). L'offtciqpt 19 répète à haute voix; l'assemblée intercale les prières suivantes: FÊTE DE KIPOUR. 325 U. ETBÀN. איתן INVOCATION EN FAVEUR DE LA FOI D’ABRAHAM. Seigneur! Abraham, ce rocher de la foi, fut ion premier adorateur, quand toutes les généra-tions te méconnaissaient encore; il marcha pur devant toi, proclama devant les hommes ton nom redoutable, les ramena du chemin de!,erreur, et mérita d’êlre appelé le père de ton peuple (patriarche). Toujours prêt à exécuter tes ordres, à invoquer ta sainteté, à exercer!,hospitalité en ton nom et à faire connaître à l’étranger que toi seul tu es Dieu, il n’eut foi qu’en toi, n’invoqua que toi, et t’éleva un monument, symbole de sa confiance. Oh! souviens-loi du patriarche, pour nous être propice, pardonne nos fautes en fa-veur de sa foi, ne nous punis pas selon nos péchés; que son souvenir nous protège, car nous n’espérons qu’en toi. Ici on dit successivement la kedouscha (sanc-tipication) , voir office du sabbat, p. 98, ata HOU (p. 263), EL MELECH JOSCHEB (p. 273), puis la prière suivante: 19 326 FÊTE DE KIPOUR. LII. PRIÈRE- Mon Dieu, je sens que tu jettes sur moi un regard de compassion, et que tu commences à amollir la dureté de mon cœur. Hélas! comment ai-je pu t’offenser! Gomment t’ai-je pu irriter, toi, si grand, si saint, si puissant, si redou-table! Comment ai-je pu me résoudre à violer les lois équitables de mon Créateur et de mon Souverain! A oublier mon Père, et un Père qui m’aime si tendrement! A rendre à mon bienfaiteur tant d’ingratitude, pour tant de bienfaits! Puis-je trouver des excuses à une conduite si indigne et si honteuse? Non, Seigneur, je n’ai rien à ré-pondre; mais en baissant la tête, je demeure devant toi, tremblant et confondu; je recénnais toute l’ingratitude de mon cœur. Ah! que ta grandeur infinie et la profusion de tes bontés envers moi me rendent mes péchés odieux et dignes d’horreur! Que la prière par laquelle Moïse obtint jadis le pardon de son peuple, et que nous répétons en ce moment , désarme encore une fois ta justice. O mon Dieu! tu vois le fond de mon âme , j'ai une horreur extrême de tous mes péchés, FÊTE DE KIPOUR. 327 je les repousse de tout mon cœur, plus encore pour l’injure qu’ils te font, que poirç la peine que j’ai méritée en les commettant. Oui, Sei-gneur, il me semble que ma douleur est sincère; mais je voudrais qu’elle fût plus grande encore, et que ce cœur ingrat et oublieux fût brisé par la plus amère pénitence. Affermis, ô mon Dieu! et rends inébranlable la résolution que je prends devant toi, de tout faire, de tout souffrir, de tout sacrifier, plutôt que de retomber dans l’in-fidélité. J’en fuirai avec soin les occasions, et je prendrai les moyens les plus sûrs pour vaincre mes mauvais penchants et mes coupables entrai-nements. Amen! LHI. AVANT LA CONFESSION DE M1NCHA. Mon Dieu, je vais me présenter encore une fois devant toi pour te confesser les péchés que j’ai commis. Fais qu’en énumérant les fautes par lesquelles je t’ai offensé} je sois pénétré de douleur et de confusion de t’avoir déplu, et animé du désir sincère de satisfaire à ta justice. Fais que les sentiments de pénitence s’augmen-tent de plus en plus dans mon cœur, et qu’ils m’engagent à passer le reste de mes jours dans la pratique de la vertu et des œuvres de bien, 328 FÊTE DE KIPOUR. et à souffrir humblement et avec résignation ce qui pourra m’arriver en ce monde de pénible et d’afHigeant. — Je sais, ô mon Dieu, que j’ai mérité les plus grands malheurs: pauvreté, maladie, persécutions. Je suis un pécheur en-durci, mais tu es un Dieu de pardon , la source de toutes les grâces; tu aimes le repentir sin-cère, et tu tends la main à ceux qui s’approchent de toi! Je t’invoque donc avec un cœur contrit, aide-moi, ô mon Dieu! Aide-moi, ô mon libé-rateur! ma force et mon salut! Amen! On dit ki Anou et les deux confessions, office de la veille (p. 248 et suivantes). LÏV. APRÈS LA CONFESSION: PENSÉES SUR LE JUGEMENT. (( Dieu fera rendre compte en son jugement de toutes les fautes, de tout le bien et de tout le mal qu’on aura fait" (Salomon, Eccles. 12, 14'. Oh! que les hommes purs qui ont conservé leur foi dans le Seigneur, qui lui ont sacrifié tous les intérêts de ce monde seront pleins de confiance en présence du Seigneur, quand au jour du jugement il ouvrira leurs tombeaux et leur montrera les portes de l’éternité! ׳י FÊTE DE KIPOUR. 329 Mais, que deviendrai־je au fond de mon abime, moi qui n’ai rien voulu faire pour mon Dieu, qui n’ai voulu me gêner en rien, qui n’ai pas voulu lui sacrifier la moindre parcelle de mes plaisirs ou de mes biens; moi qui ai oublié, renié même les devoirs de la religion, qui ai vécu jusqu’ici dans l’indifférence, dans la sen-sualité, dans le péché? Gomment soutiendrai-je la présence de celui qui voit toutes les puisa־ tions de mon cœur? Que deviendrai-je, quelle sera ma confusion, quand à l’heure suprême sa lumière divine fera paraître au grand jour tant de choses honteuses, devant lesquelles ma cons־ cience rougit en secret? 11 ne sera plus temps alors de déguiser et d’atténuer devant lui les misères de mon âme, que j’ai si fréquemment et si habilement cachées. Lui, le Seigneur, qui pèse les âmes selon leur valeur, et non selon l’opinion des hommes; lui, qui connaît et punit la dureté et la perversion des mauvais riches que le monde a encensés; lui, qui tient compte de leur innocence et de leur pureté à ceux qui ont vécu courbés sous le mé־ pris et la calomnie des hommes; lui, le Juge éternel, plonge dans ce moment son regard scrutateur au fond de mes entrailles! Celui qui me juge aujourd’hui est aussi celui FÊTE DE KIPOUR" v 330 qui m’interrogera aa sortir de la tombe. Alors, comme en ce moment, sur quoi serai-je jugé ? Sur ma fidélité à la loi divine, sur mes actions, sur mes paroles et jusque sur mes pensées; sur le mal que j’ai fait, ou que je n’ai point empêché, sur le bien que j’aurais pu accomplir ou auquel je me suis opposé. Lui, le Seigneur, qui me demandera compte d’une parole méchante ou médisante, comment pourrait-il oublier mes forfaits? Lui, qui me demandera compte d’nn mot humiliant adressé à un pauvre, comment pourrait-il oublier mes actes de dureté, mes calomnies, mes vengeances? Ah! combien peu de mortels seront trouvés justes si le Seigneur est rigoureux! Mais, pensée consolante! mon juge est le Dieu d’Israël, le Père de miséricorde, le maître le plus facile à servir, le juge le plus porté au par-don. S'il inscrit nos fautes dans le livre du sou-venir, il y recueille avec amour nos moindres mérites, nos œuvres les plus chétives, nos intentions même les plus stériles. Lui, qui a béni toute la postérité d*Abraham pour une simple parole de foi du patriarche; lui qui se souvient de la moindre action de miséricorde, du plus léger secours donné à un malheureux, quelle couronne ne réservera-t-il pas k ceux qui FÊTE DE KIPOUR. 331 usent leur vie au service de l’humanité, ou qui souffrent!,humiliation ou le martyre pour con-fesser le Saint d’Israël? Lui, qui tient compte d’une bonne volonté sincère, quoique non suivie d’effet, quelle récompense ne destinera-t-il pas à ceux qui pour lui plaire ont consacré leur existence à la gloire de son nom et au triomphe de la religion! Prions-le de notre mieux, et nos distractions mêmes, si elles sont involontaires, ne l’empêche-ront pas de nous exaucer; si nos actes sont im-parfaits, si notre résignation au malheur suc-combe sous notre faiblesse, si nos luttes pour réprimer nos défauts ne sont pas toujours heu־ reuses, lui, le'juge , aussi bon que juste, nous comptera nos eflorts inconnus au monde, el dont il aura été témoin. Oui, ô mon Juge* tu ne viens chercher le pécheur que pour le sauver; c’est pourquoi je me jette entre les bras de ta miséricorde, 6 Seigneur, sauve-moi, délivre mon âme, ne m’abandonne pas! Je veux consacrer les jours que tu m’accor-deras à t’aimer, à te servir; l’opinion des hommes ne m'arrêtera pas, car je veux sortir victorieux du jugement de ce jour et de celui qui m’attend au delà du tombeau. FÊTE DE KIPOUR. 332 OFFICE FINAL OU NEILAH. נעילה On commence cet office vers le soleil couchant; on dit d’abord le psaume 145 (p. 27, ascbré), la prière: Sois loué, Seigneur! (p. 401), puis le SCHBM01IÉ-ESRÉH qui Suit l LV. SCHEMONÉ-ESRÉH DE NEÏLAH. On dit celui de la veille (p. 239 jusqu'à la fin de la p. 240), puis on reprend ici: IUÜ TBHT 10 UTlffl DO ràCHBÜR. אתר! 3 ותך Tu offres la main aux pécheurs, et ta droite est étendue pour recevoir ceux qui se repentent. Toi-même, Éternel notre Dieu, tu nous as enseigné à confesser nos fautes devant toi et à nous abstenir de l’injustice. Lorsque nous nous présentons devant toi avec un repen-tir sincère, tu l’accueilles comme un sacrifice d’odeur agréable, ainsi que tu nous l’as dit toir même. Hélas! nos holocaustes seraient sans fin et nos sacrifices expiatoires sans nombre, s’il fallait expier par eux nos fautes. Mais tu sais qu’à la fin nous serons la proie des vers et de la corruption, et tu agis avec miséricorde, et tu nous pardonnes souvent. Car, que sommes- FÊTE DE KIPOUR. 333 nous, qu’esfcce que notre vie, notre piété, notre vertu, notre secours, notre puissance et notre force? Que pouvons-nous dire devant toi, ô Éternel notre Dieu et Dieu de nos pères? Devant toi les héros sont tous néant , les hommes il-lustres comme s'ils n'avaient jamais été, les sages dépourvus de connaissances, et les hommes d’esprit privés d'intelligence. En effet, la plu-part de leurs actions sont frivoles et leur vie est fugitive, et même la supériorité corporelle de l’homme sur la brûle est nulle, car tout est va-nilé. LA MISÉRICORDE DIVISE PROCLAMÉE PAR LES PROPHÈTES. אתה הבדלת Cependant, Éternel, dès l'origine du monde tu as distingué l'homme, et tu l'as jugé digne de te servir el de t'adorer. Qui oserait pénétrer les motifs de tes décrets, et si nous sommes vertueux, quel bien te faisons-nous? Ce n'est donc que par amour pour nous que lu nous as accordé ce jour de Kipour, ce jour de pardon des œuvres du mal, et de la ré-mission définitive de nos fautes; ce jour des-tiné à purifier nos mains et à nous ramener à l'obéissance à tes commandements. Et toi, Dieu de miséricorde, aie pitié, de nous, car tu n’as pas de plaisir à notre perte, ainsi que tu nous l'annonces par ton prophète: " Recherchez l’É- FÊTE DE KIPOUR. 334 ternel pendant que vous pouvez le trouver, in-voquez-le tandis qu’il est près de vous " (Isaïe 55, 6). Et plus loin: "Que le pécheur quitte sa mauvaise route, que Timpie renonce à ses mau-vais desseins, qu’il retourne au Seigneur et il aura pitié de lui; qu’il revienne à notre Dieu, car il est plein de miséricorde. " Oui, tu es le Dieu de miséricorde, de bonté et de magnani-mité; tu es plein de grâce et de clémence; tu veux le repentir du coupable et non sa mort, ainsi que tu nous l’annonces: " Dis-leur: aussi vrai que je suis moi le Dieu vivant, votre Sei-gneur, je n’ai point de plaisir à la mort du pé-cheur; iriais plutôt qu’il se repente et qu’il vive. " — " Quittez, quittez donc vos routes criminelles, pourquoi voulez-vous donc périr, maison d’Is-raël?" (Ezéchiel 33, 14). Et ailleurs: "Est-ce que je prends plaisir à la mort du pécheur, moi, le Seigneur votre Dieu! Non! qu’il se repente et qu’il vive" (Ezéchiel 48, 23). Enfin il est dit: "Non, je ne demande pas la mort du coupable, dit le Seigneur votre Dieu, qu’il se repente et qu’il vive" (Ezéchiel 48,32). Oui, tu es plein de miséricorde pour Israël, tu pardonnes à toute époque aux tribus de Jeschouroune, toi, notre Roi, le seul qui pardonne et qui absout. On dit la prière: *Mon Dieu, avant ma créa- Google FÊTE DE KIPOUR. 335 tion, > office de la veille (p. 241), et on termine par celle: "Jfon Dieu, préserve ma langue n (p. 144). L'officiant répète le schemoné-esréh; on dit alors la kedouscha, office du sabbat (p. 98), puis successivement les prières suivantes: LYI. PESACH LANOU SCHAAR. פתח לנו שעי On ouvre l'arche sainte. L'officiant, puis l'assemblée: Ouvre-nous la porte (de la prière' quand se ferme la porte (de la miséricorde)י car le jour va finir. L'officiant ן puis rassemblée: Le jour décline, le soleil baisse et descend, laisse nous entrer par tes portes. L'officiant, puis l'assemblée: Grâce, Éternel, grâce! Oh, sois clément, remets nos fautes, aie pitié de nous; pardonne, remets et efface nos péchés et nos crimes. On dit EL MELECH joscheb (p. 273). LVII. אדון כי תקח מועד APPEL-AUX MÉRITES DES JUSTES. Seigneur, au moment où tu vas prononcer le jugement des mortels, je m’approche encore une FÊTE DE KIPOUR. 336 fois de ton trône pour t’implorer et t’adresser mes adorations. Non, je ne viens point appuyé sur mes œuvres, mais espérant en ta miséri-corde. Exauce-moi, Éternel, eh faveur de ton saint nom. Qui intercédera pour moi! Ils ne sont plus, hélas! ces hommes justes, ces puissants inter-cesseurs, dont la fervente parole était une digue au torrent de l’impiété; leurs supplications, ô Seigneur, montaient jusqu’à ton trône céleste. Tu aimais leurs prières, et leurs larmes fléchis־ saient ton courroux. Hélas! les justes ont disparu de la terre, et moi je suis indigne et misérable! Que te dirai-je, ô mon Dieu! Sans mérite et sans bonnes œuvres, puis-je espérer que tu agréeras les pa-rôles de ma bouche et les sentiments de mon cœur? Je tremble et je crains d’exprimer les vœux de mon âme; mes péchés, ma désobéis-sance impie, m’inspirent un juste effroi! Dieu de miséricorde, daigne étendre sur moi ta pitié; car je confesse mes fautes avec la ferme résolution de les rejeter loin de moi. Exauce la voix de mon repentir qui te crie avec angoisse: J’ai péché, Seigneur, mais je reviens à toi pour accomplir ta volonté. Toi qui lis au fond de mon âme, daigne ou- FÊTE DE KIPOUR. 337 blier mes souillures, et ne voir que mon cœur humble, brisé et contrit. Jette sur moi un re־ gard de compassion et accueille ma prière. LVIII. SUPPLICATIONS. Les supplications qui suivent sont alternatif vement récitées par le ministre officiant et par l'assemblée במוצאי Dès la fin du sabbat (avant le nou-vel an) nous sommes״venus vers loi! Éternel, qui séjournes dans les hauteurs au milieu des louanges, prête une oreille favorable à nos can-tiques et à nos prières. יי יי Seigneur, Seigneur, Dieu de grâce et de pitié, lent dans la colère, prompt pour le pardon, Dieu de vérité ז tu fais sentir ton amour jusqu’à la millième génération; tu supportes nos offenses, tu pardonnes nos fautes, tu efiaces nos péchés et lu nous rends la pureté (Prière de Mojse, Lévit. 44, 18). מלאכי Anges de miséricorde, serviteurs du Très-Haut, oh, portez devant lui notre dé-fense, peut-être épargnera-t-il son peuple si pauvre et si malheureux, peut-être aura-t-il pitié de lui. FÊTE DE KIPOUR. י Israël,!’Éternel le protège, son se- cours est sans fin. Aujourd’hui encore nous l’at-tendons du haut du ciel; car tu es plein de grâce, ô Seigneur, tu es le Roi de miséricorde. רעה Pasteur d’Israël, toi qui conduis le trou-peau de Joseph, daigne nous écouter; accueille-nous, ô Roi, qu’entourent les chérubins; par-4\>nne, ô Dieu éternel, qui relèves Jacob lors- 13311 O Seigneur, exauce-nous; ô Seigneur, réponds-nous; ô Dieu sauveur, viens à notre secours; car toi seul tu geux nous sauver! אד3י Seigneur écoute, Seigneur pardonne, Seigneur regarde-nous, .agis sans retard, fais-le en faveur de ton nom, car tu as donné ton nom à ta ville sainte et à ton peuple. Toi seul, Seigneur, tu es juste, toi seul tu es yéridique; à nous la honte, à nous la cul-pabilité. La prière est sur notre bouche, mais le péché est en nous; de grâce ne nous re- אם Si nos péchés témoignent contre nous, regarde! nous sommes venus vers toi appuyés sur ton nom! Tn t’appelles Père! Aie pitié de nous comme un père; console-nous comme une mère, ne nous frappe pas dans ta colère, tu qu’il est près de succomber. pousse pas. pourrais nous anéantir. FÊTE DE KIPOUR. 339 אלוני O ftoi des rois, regarde du haut du ciel, aie pitié du pauvre pécheur, comme un père a pitié de ses enfants; souviens-toi de l’ai-liance de tes fidèles patriarches et oublie les fautes passées. אנקת Que les gémissements de ceux qui te supplient, montent vers ton trône céleste; rem-plis les vœux du peuple qui adore ton unité, et écoute la prière de ceux qui viennent vers toi. מי אל כמוך<^ est comme toi, mon Dieu! qui pardonnes le péché et effaces le crime des débris de ton peuple! Ta colère ne dure pas longtemps, car tu te complais dans la grâce! כי הנה Comme!,argile entre les mains de l’ouvrier, qui le pétrit à son gré, ainsi, ô Sei-gneur, nous sommes entre tes mains; oh! produis ta grâce, songe à ton alliance, et ne considères pas nos mauvaises pensées. On dit ici les diverses prières de la Confession (p. 245), mat# seulement jusqu'à la page 252. LIX. APRÈS LA CONFESSION DU DERNIER OFFICE: RÉSOLUTION DE PERSÉVÉRER DANS LE BIEN. Dès le matin, ô Seigneur, je suis venu te chercher; je suis venu loin des bruits du monde 340 FÊTE DE KIPOUR. mettre à profit celte sainte journée pour sonder mon cœur et mon âme, ma vie et mes œuvres. Déjà la nuit approche, mon anxiété augmente, puis-je espérer, ô mon Dieu, la rémission de mes péchés? C'est ton aide que j’implore pour exécuter la résolution que j’ai prise d'expier mes fautes par la pénitence, et de consacrer le reste de mes jours à ton service. Donne bitudes, ni par l'intérêt, ni par l'amour des honneurs et des plaisirs, ni par les sollicitations et les exemples des hommes légers ou corrom-pus. Fais-moi goûter la joie d’une bonne cons-cience qui abhorre tout plaisir criminel, toul bien illégitime, toute possession injuste; grave dans mon cœur l'amour de la sainte loi, et que l’espoir présomptueux du pardon ne me devienne pas une excuse pour t'offenser. O Seigneur, comme je ne vis que par ta bonté, je veux aussi en être l'instrument envers les hommes, mes semblables, envers mes frères tes enfants. Je veux, selon les nobles traditions d'Israël, partager mon pain avec ceux qui ont faim , accueillir et vêtir le pauvre, et ne pas me détourner de ses misères. Je veux trouver ma FÊTE DE KIPOUR. 341 consolation à consoler les autres, à réjouir les affligés, à fortifier les faibles. Affermis, Seigneur, ces pieux sentiments que tu m’inspires, fortifie-les par ta puissance. Guide mes pas, sois mon conseillèr et mon protecteur, mon appui et mon défenseur. Si tu me délaisses, ô mon Dieu, je pourrai faillir de nouveau; si tu ne me guides, je m’égarerai; si tu ne me sou-tiens ,je retomberai encore. Fais, ô mon Dieu, que je n’oublie jamais ce que j’ai été, ce que j’ai mérité et ce que je viens de promettre en ce saint jour de Kipour, afin que je m’en sou-vienne jusqu’au dernier soupir de ma vie. Amen. On dit ici abikou malkenou (אבינו מלכנו), voir office du nouvel an (p. 457), ensuite la prière suivante: LX. INTERCESSION POUR LA FAMILLE. a Gomme la tendresse d’un pére pour ses enfants , la miséricorde du Seigneur s’émeut pour ceux qui le révèrent" (Ps. 103,13). Seigneur, avant que tu descendes du trône de ta justice, daigne écouter encore ma prière: Ce n’est pas seulement pour moi que je redoute les suites de mes péchés; mais je crains que tu 3il FÊTE DE KIPOUR. ne me frappes dans les objets chers à mon coeur* Pardonne, ô mon Dieu, aux angoisses où me jelte ce sentiment humain, et permets que j’ap-pelle sur ma famille ta clémence el ton amour. En ce jour qui décide de nos destinées , jelte un regard de miséricorde et de pardon (*ur mon père, ma mère, ma femme, mes enfants , etc.) sur tous les miens; fais descendre sur eux ta bénédiclion divine; accorde-leur la santé du corps et 13 paix de l'âme; détourne d'eux les épreuves trop fortes, les douleurs trop amères, et soutiens en eux la for et l’espérance. Mon Dieu, je recommande à ta protection ces êtres si chers à mon affection, daigne les con-server longtemps encore à mon amour; et quand au jour marqué par toi, la mort nous séparera sur cette terre, fais qu’au delà du tombeau nous nous retrouvions ensemble dans tes demeures éternelles. XLI. PRIÈRE FINALE. "Sauve-moi, mon Dieu" (Ps. 58, i). Le jour est à son déclin, déjà l’ombre de la nuit descend sur la terre! Le jour qui soulage mon cœur du poids de mes péchés, le plus 343 FÊTE DE KIPOUR. beau jour de Tannée va finir. J’ai épanché mon âme devant Dieu, j’ai fait à mon Père l’aveu de mes faiblesses et de mes fautes, j’ai imploré son pardon avec les larmes d’un repentir sincère, et à la paix ineffable qui succède dans mon eœur au trouble et à la crainte, j’ose espérer qu’il m’a pardonné. O suprême félicité! je suis réconcilié avec mon Père céleste; je suis purifié de mes péchés • et je puis élever vers lui mes regards reconnais-sants! O mon âme > remercie l’Éternel pour les mer-veilles de sa bonté à ton égard. Seigneur, il faut être ce que tu es, un Dieu plein de clémence et de mansuétude, pour en user ainsi avec le pé-cheur qui t’a si souvent offensé. Oh! puisse cette sainte journée laisser dans mon âme des impressions salutaires et du־ rables; puissé-je depuis ce jour de réconcilia-tion jusqu’au prochain Kipour, mener une vie sainte, irréprochable et conforme à ta volonté. Daigne m’assister, ô mon Dieu, dans les ef־ forts que je vais faire pour ne plus retomber dans mes fautes passées; je veux combattre sans relâche mes mauvais penchants, consulter en tout ma conscience, et prouver par ma con-duite que j’ai eu le bonheur d’entrer en grâce 344 FÊTE DE KIPOUR. auprès de toi. Puisse le péché rester à jamais éloigné de moi, afin que!1instant de ma mort ne soit point environné de terreur et d’angoisses, et qu’à mon dernier soupir, soutenu par une douce espérance, j’exalte encore ton saint nom par la confession pour laquelle je vis et que je prononcerai au moment de mourir: L*officiant, puis rassemblée: שמע ישראל יי אלהינו יי אחד ÉCOUTE, ISRAËL, L״É-TERNEL, NOTRE DIEU, L’ÉTERNEL EST UN! SCHEMA ISRAËL ADO-NAÏ ELOHENOU ADONAÏ echad! L*officiant, puis Vassemblée, trois fois: ברוך שם כבוד מלכותו לעולם ועד Béni soit a jamais le nom de son règne glorieux!! BARUCH SCHEM KE-BOD MALCHOUTHO LEO-LAM VAED!! Uofficiant, puis rassemblée, sept fois: יי הוא האלהיס ADONAÏ HOU HAELO-I L’ÉTERNEL SEUL EST him!!! I Dieu!!! 345 FÊTE DE SOUKOTH. OFFICES DES TROIS FÊTES. PESSACH (PAQUES\ SCHEBOUOTH (PENTECÔTE) ET SOUKOTH (TENTES). L’office de ces trois fêtes est le même dans les parties principales. Il ne diffère pour chaque fête que par quelques intercallations spéciales. . סכות PRIÈRES pour SOUKOTH (FÊTE des TENTES), QUI PORTE AUSSI LE NOM de ^אסי!"! JH OU FÊTE DE LA RÉCOLTE. INSTRUCTION. Au quinzième jour du septième mois (Tischri), on célèbre la. fête de Soukoth, en reconnaissance des bénédictions de Dieu en faveur des récoltes de l’année et en commémoration des tentes'qu’habi-taient nos ancêtres pendant leur long pèlerinage dans le désert. Ce double caractère de la fête est symbolisé par l’offrande du cédrat et du palmier, comme prémices des fruits de la terre, et par la tente commémorative que l’israélite doit habiter pendant ces jours Selon la prescription de l’Écri־ ture sainte, la fêle doit durer huit jours, mais le premier et le huitième seuls doivent être fériés d’une manière solennelle. L’usage a clouté un jour de plus au premier et au huitième, de 346 FÊTE DE SOUKOTH. sorte que la fête dure fteuf jours, dont le der־ nier s*appelle aussi Simchath-Thora (réjouissance de la loi) f parce qu'en ce jour on termine la lec-ture des cinq livres de Mo'ise. OFFICE DE LA VEILLE POUR LES DEUX PREMIERS JOURS. I. PRIÈRE POUR LA SOIRÉE DE LA FÊTE DE SOUKOTH. PREMIER SOIR. — ACTIONS DE GRACES. "Réjouissez-vous en louant Dieu notre Protecteur" (Pjj. 80, 1). " Mon Dieu, que ta bonté est douce, tu couvres tes enfants de l'ombre de tes ailes, tu les nourris par les bénédictions de ta״maison, tu les désal-tères au souffle de tes vents; car c’est près de toi qu’est la source de la vie, c’est dans ta lu-mière que nous voyons la lumière." Si nous sen-tons chaque jour, ô Seigneur, l’effet de ces paroles consolantes, elles noüs émeuvent plus encore en ce jour de fête, qui nous rappelle non-seule-ment la protection dont tu as entouré nos an-cêtres dès les temps antiques, mais encore toutes les bénédictions que, dans le cours de cette an-née, ta main paternelle a laissé tomber sur nous. Ainsi que nos ancêtres dans le désert, tu nous as protégés durant les sombres tempêtes des FÊTE DE SOUKjOTH. 347 persécutions; de même que tu les as rassasiés d’un pain céleste et sanctifiés par des lois im־: mortelles, de même aussi tu nous ouvres chaque année les trésors de ton amour et de ta bien-veillance. Oh, puissent les preuves de ton iné-puisable bonté et de ta paternelle providence fortifier en nous là foi et la confiance, afin qu’au jour de l’épreuve notre courage ne faillisse pas, que nous ne doutions pas de ta présence et de ton amour. Que celte fête solennelle affermisse notre espoir en toi, car tu l’as instituée pour contribuer à notre bonheur et à notre sainteté. Sois loué, ô Seigneur, qui sanctifies Israël par cette solennité. Amen. H• DEUXIÈME SOIR. " Je suis étranger sur cette terre, ne me laisse jamais ignorer ta loi " (Ps. 119,19). Dieu tout-puissant! Avant de révéler la sainte loi à nos pères, tu les fis séjourner sur une terre étrangère et éprouver l’oppression humiliante de l’esclavage. C’est en passant par l’adversité qu’Israël dut devenir un peuple libre et fort; purifié dans le malheur, il dut se rendre digne de la mission providentielle à laquelle tu Tas des-tiné dès l’origine des temps. 348 FÊTE PE SOUKOTH. Israël ne devait appartenir qu’à toi seul, ne vivre que pour proclamer ton nom parmi les na-tions, ne point s'attacher à la terre et à ses plai-sirs, et ne chercher sa patrie que dans le ciel. De là la loi symbolique qui lui commande de construire une tente en ce jour. Nos pères vivant dans le désert habitaient sous des tentes, et leur aveugle désobéissance les priva longtemps du bonheur de pénétrer dans la terre sainte que Dieu avait promise à nos pieux patriarches. L’histoire sacrée nous conserve ce souvenir pour nous avertir que nous perdons les délices du Paradis, notre véritable patrie, quand nous résistons à la volonté du Seigneur, quand nous nous attachons trop à cette terre où nous sommes étrangers, et d*où le Tout-Puissant nous enlè-vera un jour pour nous ramener dans notre pa-trie céleste. C’est pourquoi Israël doit demeurer sous une tente fragile, afin qu’il se souvienne de son pèle-rinage terrestre et de l’habitation éternelle qui l’attend au ciel; que, fort de cette espérance, il se réjouisse pendant cette fête avèç toute sa fa-mille, en songeant au pays délicieux où il en-trera au jour de!,éternité. On dit l'office ordinaire de la nuit (p. 51) 349 FÊTE DE SOUKOTH. jusqu'au schbmoné-bsbéh , ensuite le schbmo-né-eshéh suivant. — Si c'est un vendredi soir, on commence l'office par le choral de lécha dodi et les psaumes 92 et 93 (p. 25 et 27). III. SCBEMONÉ-ESRÉH DU SOIR ET DU MATIN DES TROIS FÊTES. (Oa se 1ère et oa prie k voix basse.) .שמונה עשרה Seigneur9 ouvre mes lèvres, que ma bouche ri-pète tes louanges. \. Sois loué, Éternel notre Dieu et Dieu de nos pères, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, Dieu grand, puissant et majestueux, qui règnes dans les cieux. Source de grâces, maître de tout ce qui existe, tu nous tiens compte de la piété de nos aïeux et tu susciteras à leur posté-rité un rédempteur qui viendra en ton nom, au nom de ton amour. Car, c'est de toi, d notre Roi, que vient notre secours et notre salut. — Sois loué, Éternel, protecteur d’Abraham. 2. Seigneur éternellement fort, ta s&préme puissance ressuscite ceux qui sont couchés dans la tombe; ta grâce nourrit les vivants; tamisé-ricorde ranime les morts. Tu soutiens ceux qui chancellent> tu guéris les malades, tu délivres ao 350 FÊTE DE SOÜKOTH. les captif", et tes promesses s’accompliront fidè-lement envers ceux qui dorment dans la pous-sière. Qui est, comme toi, maître de toutes les puissances! Qui t’est comparable, arbitre de la mort et de la vie, dispensateur du salut! Oui, ta promesse s’accomplira: tu feras re-vivre ceux qui ne sont plus. — Sois loué, Éter-nel, qui ressuscites les morts. 3. Tu es saint, ton nom est saint, et chaque jour tes saints te sanctifient. — Sois loué י Éter-nel, Dieu très-saint. RlCOmiilSSilCI ENVERS DIEU POUR LA MISSION (UTIL NOUS A CONFIÉE. אתה בחרתנו Seigneur, tu nous as élus entre tous les peuples, tu nous as aimés et choi-sis, tq nous as élevés parmi les nations. Tu nous as sanctifiés par tes commandements; tu nous as appelés à ton culte, ô notre Roi, et tu nous as donné ton nom majestueux et saint. Et dans ton amour pour nous, ô Éternel, tu nous as donné (le sabbat pour le repos) les fêtes pour la joie *les solennités pour l’allégresse: A i'OeUTe, oadit: lartTID’ATZKRfTB, dtofMfejeioetd'al- A Pessich, on dit! A Seliebouoth, on A Sovkott, n dit: U FÊTE DES AlïIES, dit: U FÊTE DES SE- U FÊTE DES TARER- époqie de ■otre 4M- KAIHES, ép"!"" de U RACLES, épefie d" Irrraaee. rirélatioa d" la loi. joie et d'alltgrase. en mémoire de notre délivrance. 351 FÊTE DÇ SOUKOTH. APPEL A LA BOUTÉ M UEO. 5.אלהינו Seigneur, Dieu de nos pères, que notre souvenir et le souvenir de nos ancêtres, le souvenir du Messie, fils de ton serviteur Da-vid, le souvenir de Jérusalem, ta ville sainte, et celui du peuple d’Israël, s’élève et parvienne jusqu’à ton trône; daigne l’accueillir avec bien-veillance pour notre salut et notre bonheur. Ac-corde-nous ton amour, ta grâce, ta miséricorde, la vie et la paix, en ce jour (de Pessach, de Schebouoth, de Soukoth, d’Alzereth), Éternel notre Dieu, pense à nous pour notre bien; rappelle-nous à la mémoire pour nous bénir; prête-nous ton secours et ta miséricorde pour nous conduire à la béatitude. Nos yeux s’élèvent vers toi, car tu es le Dieu de bonté et le Roi de miséricorde. Si la veille de la fête est un samedi, on inter־ cale ceci dans la prière du soir: 6. ותודיענו Éternel, tu nous as révélé ta justice, tu nous as appris à exécuter ta volonté, tu nous as donné des dogmes parfaits, une loi de vérité, des commandements salutaires; tu nous as gratifiés de jours de joie, de solennités saintes; tu nous as légué la sainteté du sabbat et des fêtes solennelles; tu as distingué7 ô 352 FÊTE DE SOUKOTH. Éternel, le sacré du profane, Israël des autres croyances, le septième jour des six jours de travail, la sainteté du sabbat de celle des autres fêtes, et tu as sanctifié le septième jour; ainsi tuas distingué Israël en le sanctifiant par ta sainteté. והשיאנו •ל O Éternel, fais-nous jouir de la douceur de tes fêtes dans la sérénité et la paix, car ta sainte volonté y a attaché ta béné-diction. Sanctifie-nous par tes commandements, daigne nous initier à' ta loi, répands sur nous tes bienfaits et réjouis-nous de ton secours. Épure nos cœurs, pour que nous puissions te servir avec un zèle sincère; Éternel, notre Dieu, fais que nous célébrions avec joie et allégresse tes saints jours de fête, et qu’Israël, glorifiant ton nom, se réjouisse en toi. — Sois loué, Éter-nel, Roi de toute la terre, qui sanctifies (le sab-bat) Israël et les fêtes solennelles. 8. Mon Dieu, daigne recevoir en grâce ton peuple et agréer ses prières; rends à notre culte sa sainteté et son éclat primitifs; accueille avec bienveillance nos offrandes et nos prières, et puissent nos yeux être témoins de ta miséri-corde sur Sion. — Sois loué, Éternel, qui ré-pandras ta gloire sur Sion. Quand Vofficiant, en répétant le schbmoné- 353 FÊTE DE SOUKOTH. esréh , est arrivé à la fin de ce verset, on ré-pète avec lui à voix basse et la tête inclinée: 9. modim. (מודים) Nous reconnaissons devant toi que tu es le Seigneur notre Dieu et le Dieu de nos pères, que lu es Fauteur de notre existence et la source de notre salut. Nous te rendons grâces dans tous les siècles, pour notre vie que tu tiens dans les mains, pour notre âme que nous recommandons à ta divine bonté, pour les prodiges et les mer-veilles qui nous environnent, et pour les bien-faits dont tu nous combles chaque jour. O Dieu d’amour, tes faveurs ne cessent point, et nous espérons sans cesse en loi. C’est pour tous ces bienfaits que nous louons et exaltons à jamais ton saint nom. Tous les êtres vivants te rendront grâce et célébreront ton nom et ta vérité, ô Seigneur, notre secours et notre soutien. — Sois loué, Éternel, dont le nom est bonté et amour. 40. Seigneur, fais régner la paix dans Israël; ear tu es le souverain arbitre de la paix. Qu’il te plaise de donner à ton peuple en tout temps et en tous lieux une paix inaltérable. — Sois loué, Éternel, qui donnes la paix. Amen. 30• FÊTE DE SOUKOTH. 354 IV. אלהינצור . SENTIMENTS D’HUMILITÉ. Mon Dieu, préserve ma langue de la médi-sance, et mes lèvres de la fausseté, et que mon âme reste calme et humble comme la poussière devant ceùx qui m'offensent. Ouvre mon cœur à ta loi, qu’il s’attache avec ardeur à l’accomplis-sement de ta sainte volonté. Dissipé les mau-vaises pensées de tous ceux qui méditent le mal. Exauce-moi, mon Père, en faveur de ton saint amour et de ta justice , et que ta droite soit mon secours. O toi, qui fais régner la paix dans les cieux, daigne la répandre sur ton peuple et sur toute la terre. Amen. V. APRÈS SCHEMONÉ-ESRÉH. ACT10HS H CR1C1S. Dans toutes tes lois, Seigneur, je reconnais ta sagesse et ta bonté. Tu t’abaisses comme un père vers ses enfants; sans cesse et sous toutes les formes tu te révèles à notre intelligence, pour que nous te retrouvions partout, et que notre 1"me s’élève et plane toujours auprès de toi. FÊTE DE SOUKOTH. 355 Heureux l’homme qui s’attache à ton esprit! Il marche sans crainte ni incertitude dans le che-min pénible de la vie; mais l’impie jeté çà et là par la tempête des passions et des désirs insa-tiables, s’avance sans guide et sans lumière et s’égare dans les sentiers ténébreux du péché qui aboutissent à l’abîme. Heureux celui qui pénètre le aens sublime de tes préceptes sacrés! il pratique avec amour tes saints commandements, et trouve la félicité dans l’accomplissemeut de ses devoirs. Père céleste, nous mettons en toi seul toute notre confiance; tu es notre soutien et notre protecteur. Accorde-nous la nourriture de l’es-prit et du corps, de même que tu as nourri nos pères pendant quarante ans dans le désert; tu fis tomber pour eux la manne du ciel, et ils n’eurent qu’à la recueillir pour subsister. Ac-corde-nous aussi par ta grâce d’amasser dans notre pèlerinage une nourriture pour notre àme jusqu’au jour où nous reviendrons vers toi, ô mon Père, dans notre patrie céleste, dans les régions heureuses qu’habitent ceux qui nous ont précédés dans l’éternité. Amen. Prière finale albnou (p. 44). FÊTE DE SOUKOTH. 356 PREMIER OFFICE DU MATIN (SCHACHRITH) POUR LES DEUX PREMIERS JOURS DE SOUKOTH. שחרית On dit les prières et cantiques du matin, puis nischmath et les hymnes comme pour les sab-bats jusqu'après le schéma, puis le scbemoné-esréh de la veille (p. 349). L'officiant répète à haute voix le schbmoné-esréh, où l'on inter-cale les prières suivantes: VI. PRIÈRE AU MOMENT OU L’OFFICIANT RECOMMENCE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. Mon Dieu, tu as béni ton peuple, tu l’as élu au milieu des familles de la terre, tu l’as envi-ronné de lumière et de vérité, afin qu’il devînt une bénédiction pour toutes les générations du inonde, ainsi que tu l’as promis à notre père Abraham. En récompense de sa piété et de sa vertu, tu as accordé ton amour à sa postérité. Les descendants des patriarches sont les enfants de ta prédilection, parce que leurs pères ont les premiers proclamé ton saint nom. Lorsque tous les habitants de la terre élevaient des autels et des temples à de vaines idoles, nos saints pa- FÊTE DE SOUKOTH. 357 triarches invoquaient l’Éternel, et transmettaient à leurs fils le culte du vrai Dieu. Mais les nations idolâtres n'ont fait que passer sur la terre; le temps les a dévorés; et depuis des milliers d’années Israël accomplit la mission divine commencée par ses aïeux. Ta parole éternelle fait sa force et sa vie; c’est par elle et pour elle qu’il subsiste et sub~ sistera jusqu’à l’accomplissement de sa mission. C’est pourquoi, ô notre Père, nous te ren-dons grâces, et élevons vers toi nos regards re-connaissants et nos cœurs pleins de joie et d’a-mour. Agrée, Seigneur, les prières de ton peu-pie, fais-nous jouir en paix du saint repos de ees jours de fêtes que nous célébrons avec allé-gresse en ton honneur. Sois loué, Éternel, qui sanctifies Israël et les jours de fête. Amen. On dit ici la kedouscha (p. 81). VU. MÉDITATION AVANT LA BÉNÉDICTION SUR LE CÉDRAT. îiruuois su" us iitiks ïotifs "1 ci commun. "Lejuste fleurira comme un pal-mier" (Ps. 92 , 13). L’israélite est un enseignement vivant: unique 358 FÊTE DE SOUKOTH. dans L’histoire, il embrasse dans son existence toute L’humanité, il en éclaire la naissance et le développement, et raccompagne à travers les générations sur un chemin marqué de mémo-rables événements, et semé de joies et de dou-leurs. Les vicissitudes mêmes de sa vie annon-cent et sanctionnent sa mission sur la terre, car Dieu a voulu que son existence tout entière fut consacrée à proclamer le Maître suprême de tout ce qui est. Aucune des cérémonies de son culte ne doit être stérile pour son esprit, ni pour son cœur. Dieu nous a prescrit de prendre en ce jour le fruit de l’arbre Hadar (cédrat), une branche de palmier, de myrte, dos rameaux de saule, et de nous réjouir en sa présence. Un doux symbole, .un enseignement touchant est attaché à cette prescription de la volonté divine. En étendant vers le ciel ce bouquet consacré, nous reconnaissons que c’est à Dieu que tout appartient; que sa bénédiction fertilise la terre; et nous lui faisons hommage des dons magni-fiques que sa bonté nous a accordés. La diversité des plantes qui forment le saint faisceau est pour nous le signe de l'égalité de toutes les créatures devant Dieu. Le palmier su-perbe, le myrte odoriférant et le fruit suave du FÊTE DE SOÜKOTH. 359 ׳ cédrat ne sont pas plus à ses yeux que le saule amer qui croît sans parfum au bord de Thumble ruisseau. Le même soleil les réchauffe, et la ro-sée du ciel tombe également sur tous. Ainsi notre Père céleste embrasse dans son amour tout ce qu'il a créé. Devant lui tous les rangs s'effacent; sa bonté s’étend sur nous tous. C’est lui qui, dans sa sagesse impénétrable, fait à toutes les existences la place qui leur convient^ et les enchaîne les unes aux autres pour qu’elles se prêtent un mutuel appui. Oui, semblable au rameau béni, Israël for-mera un faisceau indestructible, dans lequel viendront se confondre le riche et le pauvre, le puissant et le faible, les grands et les petits; et ce lien de fraternité et d’amour embrassera un jour l’humanité tout entière. Ainsi tout dans ta sainte loi, Dieu d’Israël, a un sens, une signification, un but sublime; tes préceptes ne sont point une lettre morte, mais le symbole spirituel des pensées les plus élevées; toutes tes lois sont des enseignements d’amour et de charité. Qu’il est doux, Seigneur, d'ac-complir ta volonté! O mon Père, c’est avec une douce joie què j’exécute en ce jour ce que tu nous as ordonné par la bouche de ton fidèle serviteur Moïse. Que 360 FÊTE DE SOUKOTH. mon obéissance me rende digne de ta bénédic-tion, et qu’elle descende sur moi, sur ma fa-mille, sur Israël et sur tous les hommes. Amen. VIII. PRIÈRE EN PRÉSENTANT LE PALMIER. Sois béni, Seigneur, notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous a sauctifiés par tes commande-ments, et nous as ordonné de nous présenter devant toi avec le rameau du palmier. Loué soit l’Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous a conservés et protégés, et nous a fait atteindre cette époque. IX. הלל HALLEL. HYMNES. Les psaumes composant le Hallel se disent avant la lecture de la Thora, aux fêtes de Pâques, Schebouoth (Pentecôte) el Soukoth. — On les dit aussi pendant les huit jours de ffanouka et aux Néomenies. ברוך S°*s loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par tes comman-dements et nous as ordonné de réciter le hallel. 361 FÊTE DE SOUKOTH. PSAUME 113. Le prophète exhorte les peuples à louer Dieu dans sa gran-dear et sa gloire, et surtout dans son admirable bonté avec laquelle il daigne jeter les yeux sur les hommes et prendre soin des plus petits pour les élever quelquefois aux raogs les plus émiaents. הללויה Halléluia! serviteurs de l’Éternel, Louez le nom de l’Éternel! Que le nom de l'Éternel soit loué En ce jour et dans l'éternité! Que du lever du soleil à son couchaut Retentissent les louanges de l’Éternel! L’Éternel domine sur toutes les nations, Sa gloire est au haut des cieux. Qui est comme l’Éternel, notre Dieu, Dont le trône est au ciel? Gomme l’Éternel dont le regard Embrasse les cieux et la terre? Il relève l’humble de la poussière, Et le malheureux de son lit de misère, Pour l’asseoir auprès des grands, Au milieu des puissants de son peuple. Il bénit le toit de la femme stérile Et lui donne les joies d’une mère. Halléluia. •21 FÊTE DE SOUKOTH. PSAUME 114. 362 Le psalmiste rappelle les merveilles que Dieu à faites pour tirer son peuple de l’esclavage, pour lui donner une pro-Fonde aversion pour les dieux des autres nations , et l'alta-cher plus fortement au service du vrai Dieu par le souve-nir de tant de bienfaits. בצאת ישראל Lorsqu’Israël sortit de l’Égyple Et la maison de Jacob du sein des barbares, Juda devint sa propriété sainte, Israël devint son domaine. La mer le vit et s’enfuit, Le Jourdain remonta vers sa source. Les montagnes bondirent comme des béliers, Les collines comme des agneaux. Qu’as-tu donc, ô mer, pour t’enfuir? Jourdain, pourquoi recules-tu? Montagnes, pourquoi bondir comme des béliers? Et vous collines, comme des agneaux ? C’est devant l’Èternel qui fait trembler la terre, Devant le Dieu de Jacob , Qui change le rocher en fleuve Et le caillou en une source vive. PSAUME 115. Le psalmiste supplie le Seigneur de faire éclater sa puissance devant les nations , afin qu'elles soient frappées de la pré-sence du vrai Dieu et reconnaissent la vanité de leurs idoles• FÊTE DE SOUKOTH. 363 Les six derniers jours de Pâques et à la Néo-mênie on ne dit pas les onze premiers versets. On reprend au verset: L*Étemel s'est souvenu, etc. לא לנו Non pour nous, Seigneur, non pour nous, Mais pour l'honneur de ton nom, Fais éclater ta gloire; Pour l’honneur de ta grâce et de ta vérité. Pourquoi les nations diraient-elles: Où donc est leur Dieu? Notre Dieu? Il est dans le ciel; Ce qu’il veut, il le fait. Leurs idoles sont d’argent et d’or, Œuvres d’une main humaine. Elles ont une bouche et ne parlent point, Des yeux et ne voient point; Elles ont des oreilles et n’entendent point > Un nez et point d’odorat. Elles ont des mains et ne touchent rien, Des pieds et ne peuvent pas marcher; Leur gosier ne peut former un son. Ceux qui les font, sont comme eux; Ceux qui s’y fient, leur ressemblent. Israël, confie-toi en l’Éternel, Il est ton secours et ton bouclier. Maison d’Aaron, confie-toi en l’Éternel, Il est ton secours et ton bouclier. Que cèux qui craignent le Seigneur, 364 FÊTE DE SOUKOTH. Mettent leur confiance en lui: Il est leur secours et leur bouclier. יי זכרנו L’Éternel s’est souvenu, et il bénira; Oui, iljbénira la maison d'Israël, Il bénira la maison d’Aaron, Il bénira ses adorateurs, petits et grands. Que le Seigneur vous favorise, Vous et vos enfants! Soyez bénis par l’Éternel Qui a fait le ciel et la terre! Les cieux sont au Seigneur, Mais la terre, il l’a donnée à l’homme. Les morts ne louent pas l’Éternel, Ni ceux qui descendent dans la tombe. Mais nous, nous louons le Seigneur, Aujourd’hui et dans l’éternité. psaume 146. Le prophète remercie Dieu de l’avoir délivré de ses périls , de lui avoir rendu 1a tranquillité et la paix; il lui promet d’étre fidèle à sa loi et de ne rechercher que ce qui peut plaire au Seigneur. Les six derniers jours de Pâques et à la Néo-tnénie on ne dit pas les onze premiers versets. On reprend au verset: Comment rendrai-je, etc. אהבתי Quelle joie!!’Éternel a écouté ma voix, Entendu mes supplications. FÊTE DE SOUKOTH. 365 Il a prêté l’oreille à mes prières; Je l’invoquerai tous les jours de ma vie. Déjà la mort m’avait étreint, Les angoisses de la tombe m’avaient saisi, Je ne voyais que détresse et affliction; Et j’invoquai!’Éternel, et je dis: Éternel, sauve mon âme! L’Éternel est bon et juste, Notre Dieu est miséricordieux. L’Éternel protège les simples; J’étais malheureux, mais il m’a secouru. O mon âme, reprends ton calme, Car l’Éternel te rend ses faveurs. Tu as préservé mon àme de la mort, O mon Dieu, épargné les larmes à mes yeux, Préservé mes pieds dtf la chute, Et je marche encore devant l’Éternel Sur la terre des vivants. J’avais la foi quand je disais: je souffre! C’est dans mon trouble que j’ai dit: Tout homme n’est que mensonge. אשיב HO Comment rendrai-je à l’Éternel Tous les bienfaits dont il m’a comblé ? Je prendrai la coupe du salut Et j’invoquerai le nom de l’Éternel. J’acquitterai mes vœux au Seigneur, 366 FÊTE DB SOUKOTH. En présence de tout son peuple. La mort de ses bien-aimés est précieuse à!,Éternel! Éternel, je suis ton serviteur, Le fils de ta servante, et tu m’as délivré. Je t’offrirai un sacrifice de grâce, Et j’invoquerai ton nom. J’acquitterai mes vœux à FÉlernel, En présence de tout son peuple, Dans les parvis de la maison de Dieu, Dans ton sein, ô Jérusalem. Halléluia. psaume 417. Le psalmiste invite toutes les aalions à louer l’Éternel pour sa miséricorde. Nations, célébrez l’Éternel; Peuples, louez-le! Car sa bonté nous protège, Et sa fidélité est immuable. Halléluia. psaume 448. * Le psalmiste remercie Dieu de ses miséricordes; il invite ceux qui sont dans la détresse à se confier à Dieu plutôt qu’aux hommes, plutôt qu’aux puissants de la terre , car c’est de Dieu seul que vient le salut. Vofficiant, puis Vassemblée. ךןודו Rendez grâces à l’Éternel, car il est bon, Car sa bonté est éternelle. 367 FÊTE DE SOUKOTH. U officiant. Qu’Israël Le proclame: sa bonté est éternelle. L’assemblée: Rendez ,etc. Vofficiant. Que la maison d’Àaron le proclame: Sa bonté est éternelle. L'assemblée: Rendez, etc. L'officiant. Que ceux qui craignent l’Éternel, le proclament: Sa bonté est éternelle. L'assemblée: Rendez, etc. מן הטצר Dans *"es angoisses, J’ai invoqué l’Éternel; L'Éternel m'a exaucé et m’a délivré. L’Éternel est avec moi, je ne crains rien: Que pourrait me faire un mortel ? L’Éternel est arec moi, il me défend: Qu’ai-je à craindre de mes ennemis? Mieux vaut mettre sa confiance en Dieu Que de compter sur les hommes. Mieux vaut mettre sa confiance en Dieu Que de compter sur les grands. Tous les barbares m’environnent, Par l’Éternel, je les taille en pièces. Qu’ils m’entourent, qu’ils m’enveloppent, 368 FÊTE DE SOUKOTH. Par!’Éternel, je les taille en pièces. Qu’ils m’entourent comme un essaim d’abeilles, Me cernent comme un feu d’épines, Par l’Éternel, je les taille en pièces. Ils ont cherché à me renverser, Mais l’Éternel m’a soutenu. Dieu est ma force et ma gloire, Il a été mon libérateur. Les cris de joie et de délivranee Éclatent dans le camp des justes. La droite de l’Éternel triomphe, La droite de l’Éternel est levée, La droite de l’Éternel est victorieuse. Non, je ne mourrai pas: Je vivrai pour raconter les merveilles de Dieu. Le Seigneur m’a châtié, Mais il ne me livre pas à la mort. Ouvrez־:moi le sanctuaire des justes, Que j’y entre pour remercier!’Éternel. Voici la porte qui conduit à l’Éternel: Les justes y entreront. Je te rends grâces, ô mon Dieu: Tu m’as châtié, mais c’était pour mon salut.41 La pierre que les architectes ont dédaignée Est devenue la pierre angulaire de l’édifice. * C’est Dieu qui l’a voulu ainsi; 1 Tous les versets marqués d’un/ se répètent. FÊTE DE SOUKOTH. 369 C’est une merveille à nos yeux. * C’est l’Éternel qui nous a donné ce jour; Célébrons-le par des chants d’allégresse. * L'officiant, puis l'assemblée. אנא יי Éternel, secours-nous. * Éternel, fais-nous prospérer. * ברוך הבא soit <1u*vient Au nom de l’Éternel; Du temple de l’Éternel nous vous saluons. * L’Éternel est Dieu, il nous éclairé; Amenez la victime, couronnée d’ornements, Attachez-la aux cornes de l’autel. * Tu es mon Dieu, à toi mes louanges; Tu es mon Dieu, à toi la majesté.4 Rendez grâces à l’Éternel, car il est bon, Car sa bonté est éternelle. * יהללוך Que toutes tes créatures te louent, ô Éternel; que tes fidèles serviteurs, unis à toute la maison d’Israël, te rendent grâce et tè bénis-sent; qu’ils te louent, te glorifient et t’adorent, ô notre Roi; car il est doux de te louer, c’est un bonheur de chanter ton nom glorieux, toi qui, de toute éternité, es le Seigneur tout-puis-sant. Éternel, Roi de l’univers, sois loué par pos actions de grâceçt 370 FÊTE DE SOUKOTH. Après hallel on ouvre farche sainte; alors on fait la prière suivante (pour les trois fêtes): IX. יי יי Éternel! Éternel! Dieu tout-puissant, plein de clémence et de patience, ta bonté est sans bornes, ta fidélité sans fin; tu fais sentir ta miséricorde à la millième génération, en par-donnant les offenses et en remettant les péchés!! (Prière de Moïse,) רבונו שלעולם Maître de!,univers, exauce les vœux de mon cœur si c’est pour mon bien; fais-nous la grâce, à moi et à tous les miens de remplir ta volonté d’un cœur docile. Dé-tourne de nous l’esprit du mal; fais-nous notre part dans ta sainte loi, rends-nous dignes de ta présence; fais briller sur nous l’esprit de sagesse et d’intelligence, ainsi qu’il est écrit: "Et l’es-prit de Dieu sera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, de force et de prudence, l’esprit de la science et de la crainte de Dieu נ (Issue 11,2). Qu’il te plaise donc, ô Seigneur, Dieu de nos pères, de nous trouver dignes de faire des œu-vres agréables à tes yeux et de marcher dans le Sentier de la justice; déverse sur nous ta sain-teté, pour que nous méritions une vie heureuse FÊTE DE SOUKOTH. 371 dans ce monde et la félicité éternelle dans l’antre. Préserve-nous de mauvaises actipns et de mau-vaises pensées, car nous mettons notre confiance en toi, et celui qui se confie en Dieu peut comp-ter sur ses grâces. Amen. Lecture de la loi: Lévitique 22, 26 jusqu’à 23, 44. — Haphtarah. Premier jour: Zacharie 14. Deuxième jour: Rois 8, 2 à 24. On sort le livre de la loi. Voir pour les prières de ce moment, office du sabbat (p. 85). X. SUR LA PERSÉVÉRANCE DANS LES BONNES RÉSO-LUTIONS. lÉinilNi APRÈS LA LECTURE DE U LOI LE JOUR M 80ÜI0TI. "Heureux celui qui craint!’Éter-nel et qui marche dans ses ▼oies" (Ps. 128, I). Quelle est grande l’erreur de beaucoup d’is-raélites qui croient avoir satisfait Dieu et as-suré leur salut en confessant leurs péchés et en se livrant à uue ardente *et sincère pénitence pendant les journées saintes. Eussent-ils eu le bonheur de rentrer en grâce auprès de Dieu, ils n’ont rien fait ni pour lui, ni pour eux, s’ils ne persévèrent pas dans les bonnes résolutions et dans les œuvres de piété dont ils ont pris l’ei*- , .__ 372 FÊTE DE SOUKOTH. gagement. Que penseraient-ils d’un de leurs serviteurs qui, chaque jour,, promettrait de se corriger de ses négligences et de ses défauts, et qui, à chaque lendemain, y retomberait de nouveau. Telle est cependant la position de ces israélites, qui, pleins de ferveur au jour su-préme de réconciliation, ne retombent que trop vite dans!,égarement et dans le péché. Voici ce que la religion dit à ces âmes faibles: "Vous étiez dans un état de péché et de répro-bation; éloignés de Dieu, objets de son cour-roux, menacés de ses châtiments, et ne méri-tant que les effets de sa rigoureuse justice. Ce-pendant!,Éternel vous a arrêtés dans votre fuite, vous a rappelés avec bonté et vous a reçus avec une tendresse paternelle dans votre retour! Et pour tant de grâce et de miséricorde, quelle reconnaissance, quel amour, ne devriez-vous pas avoir pour lui ? Quelle fidélité, quelle cons-tance, quel attachement inviolable à son saint sèrvice? Que si, après dé tels bienfaits et une telle miséricorde, vous veniez encore à!׳abandonner, à!,offenser, à vous révolter contre lui, ne de-vriez-vous pas vous regarder eomme indignes de vivre? Et voilà cependant ce que vous faites en quittant encore Dieu, en!,offensant de non* FÊTE DE SOUKOTH. 373 veau appès les promesses d’amélioration que vous avez faites au jour de Kipour. A quoi ue devez-vous pas vous attendre pour l’aveuir? En manquant de persévérance dans vos bonnes résolutions, vous perdez entièrement tous les mérites acquis par le passé, le fruit de toutes vos péniteqces, le mérite de toutes vos prières et l’effet de toutes les miséricordes que Dieu vous avait accordées. Gomme un père cruellement outragé par un fils ingrat, Dieu vous retirera les grâces, les faveurs dont il vous a comblés , et il annulera le pardon qu’il vous avait accordé. Ces considérations ne doivent-elles pas nous engager à une sainte et inviolable persévérance dans le bien ? O mon Dieu, ô mon souverain Bienfaiteur, tu as déployé sur moi toute l’étendue de tes iné-puisables miséricordes, et je ne désire rien tant que de m’attacher pour toujours à toi par ma fidélité et par ma persévérance. Éclaire ma vie, soutiens mes résolutions, aide-moi à remplir mon engagement. Accorde-moi l’esprit de force et de 6agesse promis par ton prophète. G’est un bienfait que je ne puis recevoir que de tes mains. Je veux faire les réflexions les plus sérieuses 3 74 FÊTE DÈ SOUKOTH. pour arriver à la persévérance dans la toi; je considérerai que le Dieu UN que je sers est tou-jours également grand, également bon , égale-ment saint et parfait, également digne de mon coeur et de mes hommages. La croyance que je professe n'est-elle pas toujours la loi sainte, la règle sûre qui doit m’é-clairer et me conduire jusqu’à la fin? Les grandes vérités qui m’ont touché, ont-elles changé ? Les avertissements de la mort qui m'environnent sans cesse, les suites d’un jugement redoutable où je puis être appelé tous les instants, une éter-nité de bonheur ou de malheur, tous ces grands objets ne doivent-ils pas être toujours présents à mes yeux et diriger constamment tous mes pas? Je sais que j’ai tout à craindre de mes fai-blesses, si je ne veille constamment sur mon âme. Je veux donc exercer toute la vigilance pos-sible sur mes actions, sur mes sens, sur mon cœur, sur mes penchants, sur mes passions, sur toutes les démarches de ma vie, sur toutes mes illusions, sur toutes mes tentations. Je sens aussi, ô mon Dieu, que je dois me préserver d’un autre écueil encore: je dois me mettre au-dessus des jugements des hommes, des discours des impies et des opinions du monde. FÊTE DE SOUKOTH. 375 Funeste respect du sarcasme humain, com-bien d’âmès n’as-tu pas perdues. Un mot , une raillerie, une ironie, peut arrêter, peut ébran-1er tous mes projets salutaires. Jusqu’à quand me laisserai-je entraîner par ces lâches considé-rations ? O mon Dieu, c’est auprès de toi, c’est dans tes saintes Écritures, c’est dans ton temple sa־ cré, dans la prière et la méditation, que j’irai puiser les forces nécessaires pour m’élever au-dessus des misères humaines. O mon âme, ne l’éloigne plus de ces sources de salut et de vie. Réfugie-toi dans le sein du Seigneur, retrempe ta force dans la foi et persévère dans la voie du bien et de la vie éternelle. C’est à toi, ô mon Dieu, que j’ai recours pour obtenir la plus grande, la plus précieuse des fa-veurs, celle dont dépend mon salut suprême. Donne-moi une sainte persévérance, afin qu’au prochain Kipour je n’ai plus à gémir sur les pé-cbés que ta miséricorde vient d’effacer, et que, si tu m’appelles à toi avant ce terme, je ne sois pas rejeté par ta justice. On remet la Thora dans l'arche sainte. Voir pour les prières de la rentrée de la Thora p. 96, FÊTE DE SOUKOTUU 376 MOUSSAPH, DEUXIÈME OFFICE DU MATIN. ~"וסף XI. SCHEMONÉ-ESRÉH DE MOUSSAPH POUR LES TROIS FÊTES. On dit celui de la veille (p. 3i9 jusqu'à la fin de la p. 330), puis on continue ci-après: ומפני חטאינו A cause de nos péchés, ô Seigneur, nous avons été détournés de notre pays, éloignés de notre domaine, et nous ne pouvons plus t'offrir nos hommages dans la mai-son de ton choix, dans le grand et saint temple auquel tu avais attaché ton nom, à cause de l’atlenlat commis contre ton sanctuaire. POUR Li YEIUE DU ME8SIK. יהי רצון O Éternel Dieu! Dieu de nos pères, Roi de miséricorde, daigne revenir vers nous, aie pitié de nous et de ton sanctuaire, rétablis et exalte sa gloire. O notre Père, ô notre Roi, fais bientôt éclater sur nous la gloire de ton em" pire, manifeste ta puissance et règne sur nous aux yeux de tous les vivants; fais cesser notre délaissement et notre isolement parmi les na-tions; relève le culte de Sion au milieu de§ FÊTE DE SOUKOTH. 377 chants de joie, le sanctuaire de Jérusalem, au milieu de l’allégresse universelle; restaure la splendeur de ton culte, nous le pratiquerons avec amour et selon ta sainte volonté, transmise dans ta loi par ton serviteur Moïse. Le sabbat on dit: ישמחו Que ceux qui observent le sabbat et le proclament une félicité, jouissent de son triomphe et sanctifient le septième jour. Tous ils se réjouissent de tes bienfaits, car tu as choisi le septième jour et tu l’as consacré au souvenir de la création. אלהינו O notre Dieu et Dieu de nos ancêtres, Roi miséricordieux, aie pitié de nous, fais éclater ta bonté. Reviens-vers nous, dans ta grande mi-sériçorde, en faveur des patriarches qui ont cons-tamment fait ta volonté; réédifie ton culte avec sa splendeur primitive, rétablis ton sanctuaire à nos yeux et réjouis-nous de son élévation, llends le sacerdoce aux prêtres, les chants et les can-tiques aux lévites, Israël à ses devoirs. Alors nous nous élèverons vers toi, et, prosternés devant toi, nous t'adorerons à chacune de nos fêtes so-lennelles, ainsi qu’il est écrit dans ta loi: "Trois fois par an tous les hommes se présenteront de-vant!,Éternel, dans le lieu qu’il aura choisi: à 378 FÊTE DE SOUKOTH. la fête des azymes, à la fête des semaines et à la fête des tabernacles. Mais on ne se présentera pas devant rÉternel les mains vides, que chacun fesse une offrande proportionnée aux biens que l’Éternel aura répandus sur lui.נ On termine par les quatre derniers paragra-phes du schemoné-esréh de la veillé (p. 352, n° 7); l'officiant le répète, on dit alors les prières ♦ qui suivent. XII. PRIÈRE AU MOMENT OU L’OFFICIANT RECOMMENCE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. a Réjouissez-vous en serveut le Seigneur" (Ps. 100, 2). Mon Dieu et Dieu de mes pères, ce jour ré-veille dans mon cœur le souvenir des bienfaits dont tu as comblé ton peuple dès les temps les plus reculés. Affranchis par ta puissance , ins-truils dans ta vérité, nourris par ta bonté, nos ancêtres demeurèrent quarante ans dans le dé-sert stérile; leur nourriture tombait du ciel, et tu faisais jaillir pour eux l’eau du rocher. C’est toi, Seigneur, qui les protégeas dans les nombreux dangers de ce pénible pèlerinage, c’est ta main paternelle qui les guida vers la terre fertile promise à leurs aïeux. FÊTE DE SOUKOTH. 379 Et la grâce, 6 mon Diea, qui n’a jamais failli à leurs enfants, se renouvelle pour nous chaque jour comme la lumière du soleil: chaque jour nous apporte une bénédiction nouvelle, chaque instant de notre vie est un don de ton amour. Seigneur, par ta bénédiction la rosée et la pluie sont descendues sur la terré pour la fécon-der; c’est elle qui a fait croître nos moissons et qui nous donne aujourd’hui l’abondance et la joie. Gloire et louange à toi seul, notre Père; c’est en ton honneur que nous célébrons la féte de Soukoth. Nous paraissons dans ton temple avec le triple rameau et le fruit odoriférant, pour te rendre grâce, Seigneur, de la fécondité de cette terre qui nourrit toutes les créatures, et pour t’offrir les prémices de tes dons. Nous nous réjouissons de les bienfaits, ô notre Père, et, selon tes pré-ceptes divins, nous appelons à partager avec nous le pauvre qui n’a pu semer ni récolter. Ainsi ces jours de féte nous sanctifieront et for-lifteront notre foi en ta Providence éternelle et notre amour pour nos frères. O mon Dieu, toi qui prends plaisir à notre joie et à notre félicité, toi qui nous ordonnes de goûter le repos et de nous réjouir, que ce jour 380 FÊTE DE SOUKOTH. soit entièrement consacré à te servir et à exé-caler ta volonté! que ma joie soit pure et inno־ cente, et qu’aucun coupable excès n’en profane la sainteté! Sanctifie-moi, Seigneur, sanctifie Israël, pour qu’il mette toujours sa gloire dans son attachement à ta loi, et son bonheur dans l’adoration de ton nom glorieux. Sois loué, mon Dieu, qui sanctifies Israël par tes solennités. Amen. Ici on dit la kedodscha (Sanctification)ן p. 98. XIII. MÉDITATION PENDANT LA PROCESSION AVEC LE LOULAB. LIS SYDOLU H SOUIOTH. " Un seul jour de demeure dans tes tabernacles vaut mieuxque mille autres jours" (Ps. 84, 11). Dieu très-saint, ta divine bonté nous a fait voir le retour du printemps, qui, déployant ses charmes et ses merveilles, nous représentait l’image de la résurrection; les rayons de la bril-lante lumière de l’été ont fait germer et croître au centuple la semence confiée à la terre; enfin l’automne, qui en a complété la maturité, a pré-paré aussi la torpeur de la nature, que tu réveil- FÊTE DE SOUKOTH. 38! leras au jour fixé, pour qu'elle s’épanouisse de nouveau. Maître de l’univers, c’est ainsi que chaque jour, chaque saison offre le témoignage de ta grandeur et de ta grâce. Dans le livre de la nature tu nous donnes de précieuses leçons, de touchants symboles: de même que le lever et le déclin du jour, le chan-gement des saisons est la peinture fidèle de la vie humaine. Ainsi que la plante, frêle encore au printemps, l’homme au commencement de la vie est chétif et sans force; il croît et s’affermit, quand les passions sans frein ne viennent pas, comme les mauvaises herbes, le corrompre et l’étouffer dans leurs funestes embrassements. Ses bonnes œuvres, ses nobles actions sont les doux fruits qu’il produit à l’automne de la vie. Puis il s’en-dort dans l’hiver de ses années sous son blanc linceul, comme la nature sous son manteau de neige, pour se réveiller un jour à la voix su-prême du Juge éternel. Quand je médite sur ces merveilles et leur si-gnification, mon esprit succombe sous le sen-timent de l’admiration et de la reconnaissance, je sens couler mes larmes, et je me trouve bien petit en présence de tant de prodiges. 382 FÊTE DE SOUKOTH. Mais l’instabilité de notre nature, et la mort qui nous attend, ne doivent-elles pas nous ef-frayer, remplir notre cœur d’amertume, et em-poisonner les jouissances de la vie? Oui, la pensée de la mort doit remplir de terreur celui qui attache son existence à la terre, comme s’il devait y demeurer éternellement. Mais pour-quoi cette idée aurait-elle pour moi quelque chose de sinistre ? La mort n’est-elle pas la fin de nos tristes épreuves ici-bas? ne doit-elle pas me ramener vers mes pères, vers tous ceux que j’ai aimés sur cette terre, et qui m’attendent dans le ciel auprès du Père de tous les hommes? Cette terre n’est qu’une lente dans le désert; mon corps n’est que l’enveloppe fragile de mon âme immortelle, qui retournera, un jour, pleine de joie et d’allégresse dans sa patrie, où Dieu l’accueillera avec amour, comme un fils qui re-vient au foyer paternel. XIV. PRIÈRE. Dieu, notre Père , tu aimes tous les hommes; ils sont tous tes enfants; mais tu préfères celui qui, sous l’humble chaumière, accomplit ta vo-lonté, à l’ingrat qui t’oublie dans un palais somp-tueux. Oh! s’il était sage, s’il écoutait ta voix , FÉTE DE SOUKOTH. 383 il voudrai! habiter quelques jours sous l’humble tente; il foulerait à "es pieds son orgueil in-sensé, pour ne songer qu’à ta bonté et à son salut! Oui, Seigneur, tes œuvres nous apprennent la sagesse et l'amour. Je les contemplerai sans cesse pour y puiser des leçons salutaires, et j’exalterai mon àme dans ton sein, pour me pré-parer à la vie éternelle. Amen. On termine par la prière: Il n'est pas de Dieu comme notre Dieu (p. 100), et alenou (p. 44). A mincha on dit le psaume 145 (p. 27) et le schemon é־esréh de la veille. Aux demi-fêtes (chol hàmoed), on dit le matin l'office quotidien, suivi de hallel, on lit un cha-pitre de la Thora et on finit par le schemoné-esréh de moussaph des grandes fêtes. OFFICE DÉ HOSCHANA RABBA. (SEPTIÈME JOUR DE SOUKOTH.) On dit l'office quotidien du matin jusqu'après scHBMpnÉ-ESRÉa, ensuite les psaumes de hallel (p. 360), suivis de la lecture de la loi, puis le schemoné-esréh de moussaph des trois fêtes, l'officiant ן en le répétant, entonne le hoschana, et on dit la méditation qui suit: FÊTE DE SOUKOTH. 384 XV. INVOCATION DU SECOURS CÉLESTE. Hoschana! secours-nous pour l’amour de toi, 6 notre Dieu, Hoschana! Soutiens-nous, ô notre Créateur, Hoschana! Assiste-nous, ô notre Rédempteur, Hoschana! Défends-nous ,,ô notre Protecteur, Hoschana! XVI. PENSÉES SUR LA FRAGILITÉ HUMAINE. " Vous mourrez cependant comme des hommes " (Ps. 82, 7). Seigneur, notre existence est aussi fragile que les saules que nous élevons aujourd’hui dans nos mains, et nos heures passent aussi rapidement que ces feuilles , vertes encore et qui dans quel* ques instants seront flétries et foulées aux pieds. Au milieu des fêtes et des jouissances de ce monde, ta loi, mon Dieu, nous rappelle la fra-gilité de la vie, pour que la conscience de notre feiblesse et de notre impuissance nous apprenne Thumilité. De quoi et envers qui pourrions-nous être or-gueilleux quand nous songeons à ce que nous sommes: êtres chétifs, qu’un souffle de ta va- FÊTE DE SOUKOTH. 385 lonté fera rentrer demain dans la poussière d'où tu les as tirés. Mais mon âme, Seigneur, est une essence immortelle, tu l’as créée à ton image; c’est pour elle que je t’implore; c’est pour qu’elle conserve toute sa pureté que je te supplie de préserver ma vie des souillures qui rejailliraient sur elle et lui raviraient l’immortalité. Apprends à mon cœur à être humble et bon, qu’il ne s’enorgueillisse pas dans l’abondance, et qu’il n’oublie jamais que c’est à toi, ô mon Père, qu’il doit sa joie et sa prospérité. Mais s’il te plaisait au contraire de m’éprou-ver par la douleur ou la privation, donne-moi les forces > ô mon Dieu, de supporter les épreu-ves, afin que je sanctifie mes souffrances par ma résignation et mon humilité, et que j’accepte av,ec soumission tes décrets. Retiens-moi sous le joug salutaire de ta loi, et fais par ta grâce que je mérite tes bontés, aujourd’hui et à jamais, par mon obéissance à les saints commandements. Amen. FÊTE DE SOUKOTH. 386 OFFICE DU SOIR. FÊTE FINALE, SCHEMÎNI ÀTZERETH (HUITIÈME JOUR DE SOUKOTH). Même rituel que celui de la veille de soukoth (p. 348); on commence par la prière suivante: XVII. " Seigneur, (u donnes et ils récol-tent, tu ouvres ta main et ils sont rassasiés de biens " (Ps. 104, 28) Dieu de bonté, une nouvelle féte vient terminer nos solennités. Sois loué, Seigneur, qui, pour le bien-être de notre corps et le salut de notre âme, as institué ces jours que nous pouvons passer dans une joie innocente et pure. " Tu te réjouiras à celte fête. " Telles sont les paroles de ta loi. Ainsi ta sainie volonté nous prescrit de goûter dans la paix et Tallégresse ce que ta main paternelle nous a ac-cordé. Tu invites tes enfants à jouir des bien-faits que tu leur prodigues sur la terre; mais tu veux aussi que leur cœur ne soit point captivé par les joies terrestres, de peur qu’ils n'oublient da®s la jouissance l’auteur de tous les biens; tu leur rappelles que tu résides au milieu d'eux, que c’est devant toi que leur joie doit éclater et 387 FÊTE DE SOUKOTH. se manifester par des actions de grâce, par la piété et la charité, ainsi que l’exprime le pieu* psalmiste: " Servez le Seigneur avec allégresse; présen-tez-vous devant lui avec des cantiques de joie. > — " Mais ne venez pas les mains vides devant le Seigneur, > ajoute la Sainte-Écriture. Oui, Seigneur, te servir selon tes préceptes sera ma plus grande joie; ma plus douce jouis-sance sera d’imiter ta bonté. Quand je me re-vêtirai de mes habits de fête, je songerai à la nudité du pauvre , et je le ferai participer à ma joie, en lui donnant des vêtements; si l’abon-dance règne en ce jour à ma table, je serai fidèle ' aux mœurs héréditaires en Israël: je rehausserai le charme de la fête, en tendant d’une main li-bérale la nourriture à l’indigent et à l’étranger, quelle que soit leur croyance; et la veuve et l’orphelin prendront part à ma prospérité. S’il est, au contraire, dans ta volonté que je vive dans l’indigence, je me consolerai avec la part que tu me fais dans ta loi; je songerai aux délices qu’elle me promet dans l’éternité. O notre Père, accorde-moi la grâce et la jouissance de faire le bien dans toutes les con-ditions de mon existence. Assiste-nous, Sei-gneur, nous venons vçrs toi avec des cris d’ailé FÊTE DE SOUKOTH. 388 gresse, agrée les hymnes de joie que noos chao-ions en ton honneur. Halléluia! OFFICE DU MATIN. Même rituel que pour le premier jour. Lecture de la Thora: Deut. 15 et 16. Haphtara: Rois I, 8, 54 à 66. Lors de la lecture de la Thora, on fera la méditation suivante: XVIII. SUR LA FRAGILITÉ DES BIENS TERRESTRES. "J'ai amassé une grande quantité d'or et d’argent, et les richesses des rois el des provinces........et j’ai re• connu qu’il n'y avait que vanité et affliction d*esprit dans toutes ces cho~ ses, et que rien n'est stable sous le soleil " (Ecclés. 3, 8 et lt ). O mon âme! rentre en toi-même, sors du bruit et du tumulte du monde, et écoute ce que tu sens intimement. As-tu été satisfaite quand tu as possédé ces faux biens? Hé-las! ils ont été mêlés de mille amertumes et des chagrins les plus cuisants. Mais du moins, dans les courts intervalles où ces amertumes ne se sont pas rencontrées, consulte-toi, mon cœur; as-tu été content? as-tu été rassasié? Non: ces biens me laissaient vide; et, sans sa- 389 FÊTE DE SOUKOTH. voir pourquoi, je soupirais après un bonheur plus solide et plus grand. Biens imaginaires, biens trompeurs, vous n’êtes donc pas ma fin, puisque vous ne pouvez pas faire mon bonheur! Dussé-je même trouver une joie profonde, une . satisfaction solide dans la possession des biens de la terre, les désirs de mon cœur seront-ils fixés? Ou plutôt, ne sentira-t-il pas une douleur soufde , un trouble secret, de voir que ce pré-,tendu bonheur lui échappe , et que dans quel-ques années, ou peut-être dans quelques jours, la mort va le lui enlever pour jamais? Piens fra-giles, biens passagers, vous n’êtes donc pas ma fiu, puisque, même en vous possédant, mon cœur sent qu’il est fait pour quelque chose de permanent, et aspire à des biens éternels! O mon Dieu, tu as mis dans tout ce qui m’en-vironne sur la terre, des marques sensibles: tu as gravé dans mon propre cœur des traits inef-façables, qui m’annoncent que je ne suis pas fait pour la terre ni pour les faux biens qu’elle me présente. Je te reconnais et je t’adore, ô Sagesse suprême! je te bénis, ô Miséricorde infinie, dans la difficulté que tu as mise à acquérir et à con-server les biens du monde; dans les amertumes dont tu les as mêlés; dans le vide, l’ennui et le dégoût que tu y as attachés; dans la rapidité ". 390 FÊTE DE SOUKOTH. avec laquelle tu as voulu qu’ils passassent. Tu as voulu en dégoûter mon cœur, afin qu’il réservât son amour et ses désirs pour les biens solides et éternels que tu me prépares. Eclaire-moi, 6 Dieu de bonté, par ces amertumes salutaires, afin que mon cœur sente toujours qu’il n’est que dans un exil, et qu’il soupire après sa bienbeu-reuse patrie. Hélas! si rien ne me manquait dans ce monde, si je réussissais dans tous mes des-seins, si j’étais dans l’abondance et dans les plai. sirs, j’oublierais ma fin véritable, et je m’en-dormirais dans ce faux bonheur, jusqu’à ce que la mort me réveillât, et qu’à ce réveil terrible, tous ces fantômes de biens s’évanouissant, il ne me restât que le regret d’avoir perdu une fin éternelle pour laquelle j’étais créé. Après la lecture de la Thora, et à la cérémonie de la rentrée du livre de la loi, on dit le sche-moné-ksréh de moussaph comme au premier jour (p. 376). Quand l'officiant, en répétant le schbmoné* es ré h de moussaph , arrive d la prière: Aiom (0אין) par laquelle on demande une année fer-tile, on dira l'oraison suivante: 391 FÊTE DE SOUKOTH. XIX. ACTIONS DE GRACES POUR LA RÉCOLTE ET PRIÈRE POUR DEMANDER UN BON HIVER. " C’est lui qui rassemble les nuages yers le ciel; c’est lui qui prépare la pluie pour la terre, et couvre les mon tagnes de leur riche verdure" \Ps. 147, 7, 8, 9). Maître tout-puissant, dont la voix commande à la nature, sois loué pour les bienfaits que tu répands sur la terre et sur ceux qui l’habitent. C’est par ta volonté que tout existe, c’est toi qui fais germer et mûrir la nourriture de tout ce qui vit sous le ciel. Sans ta bénédiction, l'homme s’épuiserait en vains efforts, et la terre resterait stérile. Mais tu jettes un regard de bonté sur tes créatures, tu ordonnes aux nuages d’arroser, au soleil d’é-chauffer nos sillons, et le sol fécondé par ton amour donne l’abondance et la joie à tes enfants. Si, pour nous punir, tu suspends ta bénédic-tion durant une seule année, déjà l’homme tremble de terreur et d’angoisse. O notre Père, fais descendre sur la terre la rosée et la pluie, fertilise nos moissons , bénis toutes nos récoltes et préserve de tout accident FÊTE DE SOUKOTH. 392 les plantes et les fruits, dont nous attendons avec espoir la maturité. Bénis les pénibles tra-vaux de tes enfants, afin que cette année, exempte de misères et d’afflictions, soit pour tous beu-reuse et abondante. Père des hommes, toi qui veilles avec un amour si constant sur toutes tes créatures, per-mets qu’à l’entrée d’une saison rigoureuse, je me recommande, moi et les miens, à ta sollici־ tude paternelle. Ce n’est point pour le superflu et les richesses que je t’implore, ô mon Dieu; je ne demande que le pain de chaque jour, les vête-ments nécessaires, et surtout, ô Seigneur, fais que je les reçoive de ta main paternelle et que je les gagne par mon travail quotidien, mainte־ nant et toujours. O mon père, ne permets pas que la misère frappe à ma porte; éloigne de moi et de tous ceux qui me sont chers, la dure né-cessité de tendre la main pour recevoir l’aumône de celle des hommes. O toi qui entretiens tout ce qui existe, tu ne me laisseras pas sans se-cours. Sois béni, ô mon Dieu, qui fournis aux besoins de l’homme. Amen. La kbdouscha et le reste de l'office comme au premier jour, 393 FÊTE DE SOUKOTH. XX. AU JOUR DE LA RÉJOUISSANCE EN L’HONNEUR DE LA LOI (SIMCHATH THORA). Pour l'office du soir le rituel est le même qu'au premier jour; après le schemoné-esréh, on dira la prière suivante: " C’est le Seigneur qui nous a donné ce jour" (Ps. 118, 24). Que le temple et nos demeures retentissent de nos cantiques de joie, que tous les cœurs s’élèvent en actions de grâces vers le Seigneur qui a fait à Israël le don précieux de la sainte loi! Chantons à la mémoire de Moïse, le plus grand des prophètes, célébrons la piété du ser-viteur fidèle de Dieu! Que la dernière généra-tion des hommes proclame, avec notre recon-naissance, le dévouement de l’envoyé du Très-Haut! C’est la fête en l’honneur de la loi que l’Éternel a donnée à Moïse, pour qu’elle fût transmise à Israël! Notre allégresse est pure, car elle vient du ciel; elle vaut mieux que toutes les richesses de la terre. Cette loi, c’est la bannière, la force el la félicité d’Israël, c’est le gage éternel de l’ai-liance du Tout-Puissant avec la postérité d’Abra- 394 FÊTE DE SOUKOTH. ham. Heureux le peuple qui a un pareil héritage et qui sait se rendre digne de le conserver! O notre Père, que ta loi reste à jamais au mi-lieu de nous, qu’elle soit la lumière de notre esprit, les délices de notre âme et la source de notre salut! Achève ton ouvrage, Seigneur, per-mets que nous la proclamions bientôt de l’Orient à!’Occident, afin que ta parole retentisse dans tous les empires et dans tous les cœurs, et qu’elle devienne une bénédiction pour toutes les nations de la terre. Amen. Pour Voffice du matin même rituel qu'au pre-mier jour de Soukoth: XXI. אתה הראתה לדעת ATHA HARETHA LADATH. HYMNE AVANT LA SORTIE DU LIVRE DE LA LOI. l’off. On vous a enseigné pour que vous com־ preniez que Dieu seul est le Seigneur, et qu’il n’y en a pas d’autre. L'ass. Dieu est le Seigneur! Dieu est le Sei-gneur! dans les hauteurs du ciel et en bas sur la terre il n’en est point d’autre! L'off. Rien ne t’égale parmi les divinités des étrangers, rien n’est comparable à tes œuvres, FÉTE DE SOUKOTH. 395 L'ass. Ton règne c'est l'empire des mondes, et ta domination durera jusqu'à l'éternité. L'off. Exaltez le Seigneur notre Dieu, pros-ternez-vous à ses pieds! Il est saint!! L'ass. Il n'y a de saint que le Seigneur. Il n’y a point d'autre Dieu que lui. Il n'y a point de protecteur hors le Seigneur. L'off'. Que le Seigneur notre Dieu soit avec nous comme il était avec nos pères! Oh, ne nous repousse pas et ne nous délaisse pas! L'ass. Viens au secours de ton peuple, bénis ton héritage, nourris et soutiens-le jusqu'à l'é-ternité. L'off. Portiques, élevez vos voûtes, ouvrez-vous, portes de l'éternité, que le Roi de la gloire fasse son entrée! L'ass. Qui est le Roi de la gloire? L'off. Le Seigneur Zébaoth est le Roi de la gloire! On retire de l'arche sainte tous les livres de la loi et on les porte processionnellement autour de la Teba, pendant qu'on chante en chœur les versets suivants La loi de Dieu est parfaite, elle élève l'âme et la nourrit. 3% FÊTE DE SOUKOTH. Le témoignage du Seigneur est fidèle, il donne la sagesse au faible d’esprit. Les commandements de Dieu sont justes, ils réjouissent le cœur. Les préceptes du Seigneur sont purs, ils éclai-rent les yeux. Les jugements de Dieu sont véridiques, ils sont justes sans exception. L'ass. A toi, Seigneur, appartiennent la gran-deur, la puissance, la splendeur, le triomphe et la gloire; à toi, tout ce qui est dans le ciel et sur la terre; à toi, l’empire et la domination sur toute chose. xxn. LECTURE DE LA LOI LE JOUR DE SIMCHATH THORA. On lit successivement le dernier chapitre du Pentateuque contenant la mort de Moïse, et le premier se rapportant à la création. On donne ici le chapitre 19 du Lévitique, avec la pen־ sée qu'on y prenne une idée de la morale de la loi de Moïse. On verra que, si pour le dogme la religion moscftque est la plus naturelle et la plus sublime des religions, elle est également la source première de la morale et le principe de la cha-rité universelle; tout ce qui a été écrit depuis n'en est qu'une imitation. FÊTE DB SOUKOTH. 397 Le Seigneur s’adressa à Moise en ces termes: Parle à toute l'assemblée d’Israël et dis leur: Vous serez saints, car je suis saint, moi, votre Dieu. Révérez votre mère et votre père, observez mes fêtes, car je suis l’Éternet votre Dieu. Ne vous tournez pas vers les idoles, ne vous faites pas des dieux fictifs, car je suis l’Éternel votre Dieu. Et si vous voulez offrir au Seigneur des holo-caustes en actions de grâces, sacrifiez-lui de ma-nière à lui plaire............. . . . Lorsque vous moissonnerez vos terres, ne coupez point les extrémités de votre champ et ne recueillez point soigneusement tous les épis. Ne vendangez point trop exactement votre vigne, ne recueillez point les grappes tombées; mais abandonnez-les à l’indigent et à l’étranger, car je suis l’Éternel votre Dieu. Vous ne déroberez point, vous ne mentirez point, vous n’agirez point frauduleusement les uns envers les autres. Vous ne prêterez point de faux serment par mon nom, et ne profanerez pas le nom de votre Dieu, car je suis le Seigneur. Vous ne commettrez point d’injustice envers votre voisin, vous ne lui déroberez rien. Vous ne 23 398 FÊTE DE SOUKOTH. gardérez pas jusqu’au lendemain le salaire de l’ouvrier. Ne maudissez pas le sourd, ne mettez point d’obstacle sur le chemin de l’aveugle, car crai-gnez votre Dieu. Je suis le Seigneur. Ne commettez pas d’ini<)uité dans vos juge-ments; n’inclinez point vers le faible, ne préfé-rez point le puissant, mais jugez avec impartis-lité votre prochain. Tu ne propageras pas de calomnies au milieu de ton peuple. Tu respecteras le sang de ton prochain, car je suis Je.Seigneur. Ne hais point ton frère dans ton cœur, mais avertis ton prochain, afin de ne point porter de péché à cause de lui. Ne cherche point à te venger, ne porte point de rancune contre les enfants de ton peuple; aime ton prochain comme toi-même, car je suis le Seigneur ................ Observez mes sabbats, et révérez ma sainteté: Je suis l’Éternel. Ne vous détournez pas de. votre Dieu pour aller consulter les devins * et ne recherchez point les augures, afin de ne pas vous souiller à leur contact. Car c’est moi qui suis l’Éternel votre Dieu. Lève-toi devant les cheveux blancs, et res- FÊTE DE SOUKOTH. 399 pecte les vieillards. Grains ton Dieu, je suis l’Éternel. Lorsqu’un étranger habite près de vous dans votre pays, ne le maltraitez point. Qu’il demeure près de vous comme un compatriote; aimez-le comme vous-même, car vous aussi *avez été des étrangers dans la terre d’Égypte. Je suis l’Éter-nel votre Dieu. Ne commettez point d’injustice dans vos ju-gements, ne trompez point dans vos mesures et vos poids. Que de justes balances, de justes poids, de justes boisseaux, de justes vases soient chez vous. Je suis l’Éternel votre Dieu, qui vous ai retirés d’Égypte. Observez toutes mes lois et tous mes com-mandements, et exécutez-les. Je suis l’Éternel. Haphtara: Josué /. Rentrée de la Thora. — schbmoné-bsréh de Moussaph comme aux premiers jours, ainsi que les prières ' finales. FÊTE DE HANOUKA. 400 hanouka. חנוכה FÊTE DES MACHABÉES (LE 25 KISLEW). Cette commémoration a pour objet de célébrer les victoires du peuple saint sous les Machabées et le rétablissement du culte du Seigneur. La fête dure huit jours. Le travail n'est pas interdit. Le soir on allume les lumières consacrées. Le matin on dit l'office quotidien avec ffallel. Dans le sche-moné-bsréh on intercale après le § 16 la prière suivante: AL HAN3ISSIM. ע?י הנסים Nous le rendons grâce, Seigneur, pour tes miracles, pour notre délivrance, pour les corn-bats que tu as soutenus pour nous et nos aïeux, autrefois et de nos jours. Du temps du grand-prêtre Mathathiau et de ses fils, de la famille des Asmonéens, la tyrannie des Grecs s'éleva contre tes adorateurs pour leur faire oublier ta loi et violer tes commandements. Mais toi, ô Seigneur miséricordieux, tu em-brassas leur cause, tu défendis leurs droits, tu vengeas leur sang; tu livras les forts aux faibles, les grandes armées aux petites tribus, les im-purs aux mains des purs, les méchants à celles des justes, les orgueilleux à ceux qui prati- FÊTE DE HANOUKÀ. 401 quaient modestement ta loi. Tü rendis gloire à ton nom sur la terre, et tu rendis à Israël la force et la liberté. Ensuite tes enfants revinrent dans ton temple, purifièrent ton sanctuaire, ral-lumèrent les lampes dans tes parvis sacrés, et instituèrent les huit jours de Hanouka pour louer et glorifier ton nom majestueux. PRIÈRE EN ALLUMANT ÏA LAMPE DE HANOUKA. Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous as sanctifiés par tes commande-ments et nous as ordonné d’allumer la lampe de Hanouka. Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui as fait des miracles en faveur de nos pères autrefois et de nos jours. PRIÈRE POUR LA FÊTE DE HANOUKA. "Le regard du Seigneur veille sur ceux qui!*adorent, sur ceux qui es-pérent en sa bonté" (Ps. 53, 18). Être miséricordieux! tu as toujours été le pro-tecteur, le bouclier d’Israël; tes nombreux mi-racles pour sauver nos pères de l’oppression et de la tyrannie attestent ton amour pour les des-cendants des patriarches. Souvent ils t’offen-sèrent, tu les châtias; mais ton indignation ne FÊTE DE HANOUKA. m durait qu’un moment, et quand dans leur dé-tresse ils revenaient de leurs égarements et ira-ploraient ton assistance,.tu venais à leur secours, et tu les délivrais de leur affliction. C’est ainsi que la tradition révérée que nous ont léguée nos pères, raconte la délivrance de nos ancêtres des mains d’Antiochus. Ce roi de Syrie voulut les forcer à re-noncer à leur Dieu, et à violer la loi que tu nous ordonnes de sanctifier. Irrité de la résis-tance glorieuse de nos ancêtres, ce prince que l’orgueil rendait insensé ne mit plus de frein à sa cruauté. Une foule de nos aïeux moururent en martyrs; l’impie n’épargna ni l’âge ni le sexe; des vieillards, des femmes, des enfants même périrent courageusement pour rester fidèles à la foi d’Israël. Antiochus semblait te défier, ô mon Dieu, jusque dans ton temple qu’il profana d’une main audacieuse et sacrilège. C’est alors, Seigneur, que la confiance en ta divine Providence exalta le courage d’une pe-tile troupe de fidèles, à la tête desquels se plaça l’héroïque famille sacerdotale des Macha-bées. Animés par ton amour, ô Seigneur, soutenus par la foi, ils attaquèrent et défirent l’innom-brable armée des Syriens. Bientôt Israël victo- PRIÈRE POUR LE JEÛNE D'ESTHER. 403 rieux rentra au chant des hymnes dans la rési-dencesacrée, purifia le temple profané, célébra la féte de la consécration par des cantiques, des actions de grâces, et ralluma le candélabre sacré. Le souvenir du triomphe de nos pères. est conservé parmi nous par la solennité de ce jour. Quand nous voyons brûler les lumières con-sacrées, ce pieux souvenir se réveille Chaque année dans notre cœur, et fortifie notre con-fiance et notre espoir dans le Dieu de secours. Assiste, Seigneur, les enfants, ainsi que lu as assisté leurs pères, car tu es toujours le gar-dien d’Israël. Amen. תענית אסתר PRIÈRE POUR LE JEUNE INSTITUÉ A LA MÉMOIRE D’ESTHER. " Le Seigneur donne la grâce et la gloire; il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’inno-cence* (Ps. 84, 13). Dieu de mes pères, toi seul tu es puissant, et la clémence égale ta puissance; toi seul tu es juste, et ta bonté égale ta justice. Dieù saint que j'adore, agrée comme un ho- 404 PRIÈRE POUR LB JEÛNE D’ESTHER. locauste le jeûne que je m’impose aujourd’hui en commémoration da dévouement sublime d’Es-ther, de cette pauvre captive, que tu élevas sur un trône pour le salut de ton peuple. Dans tes décrets impénétrables tu as tiré de l’opprobre et de l’humiliation cette pieuse et modeste fille d’Israël, et le faible roseau a brisé l’oppresseur orgueilleux, qui méditait notre anéantissement. C’est dans sa confiance en toi, Seigneur, qu’elle a puisé la force et le courage, c’est dans ton amour qu’elle a espéré. Animée par la foi, elle a foulé aux pieds les grandeurs de la terre, et s’est dévouée à la mort pour sauver ses frères malheureux. Soumise à ta volonté, elle s’est préparée au sacrifice par le jeûne et la prière: " Et si je dois mourir, dit-elle, je mourrai! " O mon Dieu! qu’ils sont forts ceux qui met-tent en toi leur unique espérance! qu’ils sont sublimes ceux que tu inspires! Anime-moi, Seigneur, de cet esprit de piété et de dévouement; fais qu’à l’exemple d’Esther je sois toujours prêt à donner mon sang et ma vie pour mon Dieu, pour mes frères et pour ma patrie. Que ni les séductions de la fortune, ni l’orgueil d’un vain titre, n’altèrent ma fidélité à la foi de mes pères, et que mon coeur ne cherche FÊTE DE POURIM. 405 qu’en toi seul sa force et son appui; car toi seul, Éternel, tu es notre soutien et notre sauveur. pourim (פורים)• COMMÉMORATION DU TRIOMPHE D’ESTHER SUR HA-MAN ET DE LA DÉLIVRANCE D’ISRAËL. La veille de Pourim est le jour de jeûne d'Es • ther (13e d'Adar). Le soir on dit Voffice ordinaire de la nuit en intercalant après le § 16 du sche-moné-bsréh la prière al hannissim. AL HANNISSIM. על הנסים Nous te rendons grâce, Seigneur, pour tes miracles, pour notre délivrance, pour les com-bats que tu as soutenus pour nous et nos aïeux, autrefois et de nos jours. Au temps de Mardachée et d’Esther 4 Suze, s’éleva en Perse l’impie Haman. Il voulait mas-sacrer, détruire, anéantir tous les israélites, jeunes et vieux, femmes et enfants, en un seul jour, le 13e du mois d’Adar, et livrer leurs biens au pillage. Mais toi, Ô Dieu miséricordieux, tu as anéanti ses projets et détruit ses complots, et pour prîx de ses forfaits il périt ignomi-nieusement lui et ses fils. FÊTE DE POURIM. 406 L'officiant lit la Meghila (le livre d* Es ther), au milieu d'un profond silence. Le matin on dit Voffice quotidien, et après la lecture d'un chapitre de la loi, on lit de nou-veau la Meghila. PRIÈRE. "Espère dans le Seigneur, Israël; ce n'est qu'en lui que (u trouveras amour et assistance" (Ps. 130, 7). Mon Dieu, ma bouche est impuissante pour exprimer ce que mon cœur éprouve de recon-naissance et de joie en ce jour anniversaire d’une grande délivrance. Que de fois elle s’est déjà réalisée cette parole du Prophète: < Si tu n’avais été avec nous, Seigneur, si ton secours nous avait failli, lorsque les hommes s’élevaient contre nous, les méchants nous auraient dévorés dans leur colère; leur haine, semblable aux vagues d’un forreat furieux, nous aurait engloutis" (Ps. 124). Ton peuple a échappé à ses oppresseurs, car son secours est dans le nom du Tout-Puissant, qui a créé le ciel et la terre En tout temps et partout tu nous as protégés, ô notre Père; en tout temps tu as suscité pour notre salut des hommes que tu revêtissais de ta force et de ta di- FÊTE DE POURIM, 107 f gnité. Aussi ce jour nous rappelle non-seulement le triomphe d’Israël sur l’implacable Haman, mais tous les événements où ta Providence divine a sauvé nos ancêtres, et changé leur affliction en allégresse, leurs cris d’angoisse et de douleur en larmes de joie et de reconnaissance. Oui, Sei-giieur, ton peuple est un témoignage vivant de ton éternel amour: ceux qui espèrent en toi, ne tomberont jamais. Des temps plus heureux ont succédé à ces jours de iiaine et de persécution; la voix du Père qui nous a tous créés a pénétré dans l’es-prit de tous ses enfants; les cœurs se sont amollis, et Israël retrouve des frères dans les descendants de ceux qui l’ont opprimé. Que le souvenir des misères que nos pères ont traversées ravive encore dans nos cœurs notre reconnaissancé~pour France, notre généreuse patrie, qui a cicatrisé toutes nos plaies, lavé nos opprobres et restitué à notre religion sa liberté et son éclat: toi seul, Seigneur, tu peux acquitter notre dette! Louanges à toi, notre Dieu, notre Sauveur! que nos actions de grâces s’élèvent vers toi, dont la clémence a fait luire pour nous des jours de paix et de sécurité, et que le souvenir de tant de faveurs dispose nos cœurs à la bienfai- 408 FÊTE DE POURIM. sance, à la charité et à l’amour envers tous les hommes, nos frères! Sois loué, Étemel notre Dieu, pour les mi-racles que tu as faits en faveur de nos pères et pour la protection permanente que tu accordes à leurs enfants. Amen. 409 FÊTE DE PAQUES (PESSAGH). "PAQUES (PESSACH). nC© IHSTICCTI91T. En commémoration de la sortie d’Égypte, on célèbre, le 15 du mois de Nisan, la fête de Pâ-ques (Pessach). Selon la prescription de l'Écriture sainte, cette fête devait durer sept jours, et le premier et le septième seuls devaient avoir un caractère solennel; mais l'usage a fait ajouter au premier jour un second et au septième un huitième. — Reconnaissance envers Dieu, pour la prodigieuse délivrance de nos pères, ainsi que pour les secours qu'en tout temps il a accordés à Israël; confiance dans la permanence de ce se-cours, qui nous préservera dans l'avenir; sancti-fication de notre foi à la vue de la protection du Seigneur ן telles sont les pensées qui doivent pré-sider à cette fête. C'est en souvenir des priva-tions que subirent nos ancêtres, et de leur mira-culeuse délivrance, qu'a été institué l'usage du pain aneyme pendant les Pâques. 410 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). OFFICE DU SOIR. % I. PRIÈRE POUR LES DEUX PREMIÈRES SOIRÉES DE LA FÊTE DE PAQUES. 0 Souvenez-vous des miracles qu'il a opérés; rappelez-vous ses merveilles et les paroles de sa bouche, vous tous, descendants d’Israël son serviteur; vous ses élus, fils de Jacob; il est l’Éternel notre Dieu; ses jugements s’étendent sur toute la terre " (Para-lip. I, 16, 12-14). Dieu de gloire, toi seul tu es grand et juste; c״est de toi seul que vient le secours, et toutes les puissances de l'univers ne peuvent anéantir ce que tu veux conserver, ni perdre celui que tu veux sauver. Tu es le Maître suprême des grands et des petits, des nations el des rois; tous doivent contribuer à l’accomplissement de ta sainte volonté; et tu fais servir les méchants mêmes à la délivrance et au salut de ceux qui mettent leur confiance dans ton amour. C’est ainsi que la cruelle tyrannie des Égyp-tiens fit descendre ta miséricorde •sur les tribus d’Israël, éprouvées par quatre siècles de misères et d'oppression; et quand ta Providence eut marqué l’heure de la délivrance pour nos pères, FÊTÉ DE PAQUES (PESSACH). 411 tous les obstacles tombèrent devant eux; ceux qui les avaient retenus par la violence tremblaient à leur aspect, et les suppliaient d'intercéder pour eux auprès du Seigneur. Les eaux de la mer se séparèrent pour laisser passer à pieds secs la famille de tes adorateurs, devenue un peuple puissant par ton esprit, et Israël sortit de la terre d’esclavage, pour porter au miiiçu des nations la gloire du Très-Haut. O Seigneur! ce jour qui me rappelle tous ces miracles de ta bonté sanctionne ma foi, et rem-plit mon cœur d’amour et de vénération. Au souvenir des malheurs de mes pères, j’ap-précie le bonheur de vivre libre, par ta grâce, mon Dieu, au milieu de mes frères, dans ma généreuse patrie, qui protège également tous ses enfants, et où je puis chanter tes louanges, et t’adresser sans entraves mes pieuses adora־ lions. Des larmes de reconnaissance coulent de mes yeux sur le pain azyme que je mange au־ jourd’hui, et je voudrais pouvoir tarir toutes les douleurs, toutes les souffrances, en répandant ma joie dans le cœur de tous les hommes mes frères. Oui, c’est en ce jour surtout que j’ai la su-blime conviction d’être créé à ton image, mon Dieu; car j’éprouve une félicité à laquelle mon 412 FÊTE DE PAQUES (PESSACH . corps n’a point de part. Toutes les mauvaises pensées d’égoïsme et d’envie, d’orgueil et d’am-bition, sont loin de moi; le dévouement et la piété ont remplacé dans mon àme ces inspira-tions du mal; je ne vois plus dans les hommes que des frères, des enfants du même Dieu, et je m’écrie dans l’expansion de mon cœur: Que l'indigent et l’étranger viennent célébrer avec moi la fêle de Pâques, que mes frères qui sont dans le besoin viennent rompre avec moi le pain de l’hospitalité! O mon Père, que d’émotions délicieuses je goûte dans la célébration de cette fête, témoi-gnage de ton éternelle sollicitude! C’est de toi, c’est de tes bienfaits qu’émanent les pieux sen׳-timents qui dominent dans mon cœur; c’est ta loi d’amour qui m’inspire la générosité et la bienfaisance. Mon Dieu, source et principe de tout ce qui est grand et beau conserve dan6 mon àme ces douces affections qui me rendent heureux, be-nis-moi et tous mes frères rassemblés aujour-d’hui pour chanter tes louanges" Agrée nos prières et veille sur nous tous comme tu as veillé sur nos pères* Ame". FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 413 RITUEL• Si c'est un vendredi, on commence Voffice par le choral de lécha dodi, suivi des psaumes 92 et 93 (p. 25 et 27). Si c'est un jour ordinaire, on commence de suite par l'office de la nuit (p. 51) jusqu9au schemoné-esréh. On dit alors le schemoné-esréh de la veille de Soukoth (p. 349), et la prière finale alenou (P. 44). SOIRÉE PASCALE, n. PRIÈRE AYANT DE SE METTRE A TABLE. Sois loué, Éternel, Roi de l’univers, qui nous as laissés vivre, qui nous as soutenus et qui nous as permis d’atteindre cette solennité. III. LECTURE1. "Et en ce jour ta diras à ton fils: je fais ceci en mémoire de ce que Dieu a fait pour moi, lorsque je sortis d’Égypte" (Exode 15, 8J. 0 notre Père et notre Seigneur, le souvenir du passé, le souvenir.de tes innombrables bien• 1 Cette lecture pourra être faite à haute voix par le chef de la famille ou uo de ses membres. 414 FÊTÉ DE PAQUES (PESSACH). faits envers nos ancêtres et envers nous-mêmes, se réveille plus particulièrement à cette sainte solennité pour remplir notre cœur d’une im-muable reconnaissance. Oh! fais passer encore une fois devant nos yeux les événements accom-plis depuis des milliers d'années, afin que nous Comprenions que la source de ton amour dé-borde toujours sur tes adorateurs, et que ta sa־ gesse veille sans cesse sur ceux qui paraissent voués sans retour à la destruction. Fais passer encore une fois devant nos yeux les dures épreu-ves que subirent nos pères et les prodiges que tu accomplis pour les sauver, afin que notre reconnaissance vienne s’ajouter à notre foi et que nous soyons convaincus que si de cruelles épreuves ou de sinistres événements venaient de nouveau nous menacer, nous ou nos enfants, ta miséricorde ne nous oublierait pas, et que ton bras puissant ne nous ferait pas défaut. Tu fis tomber le premier rayon de la révéla-tion sur Abraham, notre père, et tu promis à Jacob, notre patriarche, que ses enfants devien-draient la bénédiction de tous les peuples de la terre. Que tes voies sont merveilleuses , ô Sei-gneur, que tes desseins sont profonds, ômonDieu! Tu conduisis Joseph en Ëgypte comme esclave, pour qu’il sauvât de la famine ses frères qui l’a- FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 415 vaient vendu; tu l’arrachas au cœur de son père pour qu’il devînt un jour son soutien et 6a gloire. Pleins de joie, les fils d’Israël partirent pour l’É-gypte, sans se douter qu’ils marchaient au devant de la plus dure servitude. Seigneur, tu voulus dans ta sagesse que les descendants d’Abraham fussent conduits par l’oppression à la liberté, par les ténèbres à la lumière! Tu voulus les iso-1er par le délaissement, les réunir en un seul peuple par la compression, afin d’affermir en eux la foi des patriarches. Et quand les temps fixés par ta sagesse furent venus, tu entendis leurs gémissements, tu résolus leur affranchis-sement et tu leur préparas la magnifique récom-pense qu’ils devaient trouver au pied du Sinaï. Mais auparavant tu voulus qu’une grande action s’accomplît, pour que la gloire de ton nom éclatât enfin aux yeux de tous les peuples de la terre. Tu choisis alors pour ton prophète un de ces enfants que la cruauté de!’Égyptien destinait à périr dans les flots, et tu le prédestinas à accom-plir tes desseins et à proclamer ton nom sur la . terre. ״ Lui, qui seul marchait libre au milieu de ses frères enchaînés, il sentit plus qu’eux-mêmes leurs douleurs, et leurs humiliations; il emporta dans le désert l’indignation qu’il ne pouvait plus 416 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). maîtriser, jusqu'au jour où tu trouvas les temps venus pour en faire l'instrument de ta volonté et pour renverser le cruel tyran qui opprimait tes adorateurs. O Seigneur, qu’est-ce que l’homme devant ta toute-puissance! Tu donnes la victoire au faible et le puissant de la terre s'éeroule dès que tu dé־ tournes ta face de lui. Un faible bâton à la main, le prophète s'avance vers la ville des Pharaons pour lutter avec le roi formidable dont un re-gard fait trembler des millions d’hommes. C’est que ta force soutenait le cœur de Moïse, c’est que ta lumière animait son regard et que ta parole découlait de ses lèvres! C’est pourquoi l’orgueil de Pharaon Rabaissa devant lui. Et voilà qu’aux paroles de salut Israël a tressailli; il secoue de ses épaules le joug de l’humiliation et marche vers la liberté et vers la foi au devant du Sinaî. O Seigneur, qui peut mesurer les trésors de grâces et de bénédictions que tu dispenses aux mortels! Tu venais de rendre la liberté aux es-claves, mais tu voulus que ce fut le moindre de tes bienfaits envers eux. Après les avoir affran-chis par tes miracles, tu les sauvas une seconde fois par ta révélation, tu ouvris leurs yeux à ta lumière, leur oreille à ta vérité, tu les délivras de l'erreur, et tuleuçdonnas au Sinai cet héri- FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 417 tage impérissable qu’ils durent transmettre à leurs derniers descendants. Nous voici devant toi, ô Seigneur, les héri-tiers de cette liberté que tu as donnée à nos pèrefe, les héritiers de cette vérité que tu leur as enseignée par ton prophète. Fais, ô mon Dieu, que cet héritage soit toujours notre bien le plus sacré; que nous conservions ta loi comme notre possession la plus précieuse; que pour ta vérité nous soyons toujours prêts à sacrifier les biens et les honneurs de ce monde, afin de la transmettre à nos enfants aussi pure et aussi intacte que nous l'avons reçue de nos pères. Fais que nous reconnaissions, avec la foi la plus profonde, qu’il n’y a point de liberté sans la lu-mière de ta vérité, et que ceux-là seuls sont esclaves qui marchent dans les ténèbres de l’er-reur et de l’irréligion. Puisse le souvenir de ton secours fortifier notre confiance en toi* mon Seigneur, pour que, dans aucune circonstance de la vie, nous ne désespé-rions de ton assistance; que nous ne tombions jamais dans le découragement, car tu es le Dieu de miséricorde, et ta vérité et ta puissance du־ reront de génération en génération. Amen. 418 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). IV. EN SE METTANT A TABLE. כהא לחמא עניא En découvrant le pain azyme: < Voici le pain de misère qae nos ancêtres mangèrent dans le pays d’Égypte, qae tous ceux qui ont faim viennent manger avec nous, que tous ceux qui sont dans le besoin viennent faire la Pâque avec nous. " Seigneur, c'est avec ces paroles traditionnelles que nous venons, à l’exemple de nos pères, inaugurer la soirée pascale. Touchantes et pieuses paroles, elles retracent à nos yeux le tableau du foyer paternel que la religion, dans cette sainte soirée, illuminait d’une si douce clarté quelles que fussent les sombres tempêtes du de־ hors. Elles nous rappellent la sainte hospitalité héréditaire en Israël; elles révèlent cette foi vigoureuse de nos aïeux, qui, oubliant leurs propres souffrances, se délectaient au souvenir de la délivrance de leurs ancêtres, et attendaient avec une confiance inébranlable que le Seigneur les délivrât à leur tour. O mon Dieu, cette sainte confiance n’a pas été déçue; les temps sont enfin venus pour la glorification de la foi d’Israël I 419 FÊTE DE PÂQUES (PESSACH). C’est ainsi que de nos jours, après un escla-vage plus long et plus terrible encore, ta misé* ricorde s’est enfin réveillée en faveur de ton peuple. Ta parole immuable commence à s’ac-complir; tu as brisé une à une les chaînes d’Israël; ta loi va resplendir plus belle que jamais; et les nations instruites par ces nouveaux signes de ta présence, achèveront de comprendre de quel côté est la vérité éternelle. On dit les deux premiers psaumes de Hallel (Ps. H3 et 114, p. 360), puis la prière suivante: Sois loué, ô notre Dieu, qui as délivré nos ancêtres et nous as affranchis nous-mêmes. Agrée , Seigneur, nos actions de grâces et nos cantiques, comme le sacrifice pascal qu’offraient nos aïeux; que nos hymnes s’élèvent vers toi, ô notre Libérateur, et qu’il te plaise de nous en-vironner à jamais de ta céleste protection. Fais paraître bientôt sur la terre le Rédempteur qui doit accomplir tes promesses, en réunissant toutes les nations en une seule famille. Accorde-nous la joie de voir le triomphe de la vérité et de la foi parmi tous les hommes, et que nous chantions un jour aussi la délivrance de nos âmes. 420 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). Avant U repeu on dit en goûtant le vin con-*ocré: Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’tini-vers, qui as créé le fruit de la vigne. Avant de manger le pain azyme: Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l'uni־ vers, qui nous as sanctifiés par tes commande־ ments et nous as ordonné de manger le pain azyme. Avant de manger les herbes amères: Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni־ vers, qui nous as sanctifiés par tes commande-ments et nous as ordonné de manger les herbes amères. Après le repas on dit la bénédiction ordinaire, puis l'hymne de nischmath et les psaumes \M et 148 de Hallel (p. 366). OFFICE DU MATIN POUR LES DEUX PRE־ MIERS JOURS DE PAQUES. On dit les prières et cantiques du matin} puis nischmath et les hymnes, comme pour l'office du sabbat, jusqu'après le schéma , ensuite le schr-moné־bsréh de la veille de Soukoth (p. 349), que l'officiant répète à haute voix. FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 421 Y. QUAND L’OFFICIANT RECOMMENCE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. " Que les générations futures l’ap-prennent et le racontent à leu n en-fants , afin qu’ils mettent leur con-fiance en Dieu, qu’ils n’oublient point les merveilles du Tout-Puissant, et qu’ils observent ses commandements" (Ps. 78, 6-7). Dieu d’Israël, la solennité de ce jour remplit mon cœur d'une joie bien douce, et mon âme s’élève vers toi, Être ineffable, pour proclamer la grandeur de ton nom; car cette fête qui rer-trace à ma mémoire les prodiges de notre déli-vrance, révèle ta formidable puissance et ton éternel amour. Fidèles au pieux souvenir de tes miracles, nos pères nous ont légué leur foi en ta Providence, et à notre tour nous transmettrons à nos des-cendants cet héritage précieux, dans lequel nous trouvons la force et le salut. Nous leur raconte-rons l’affranchissement miraculeux de nos an-cêtres, que tu retiras de l’esclavage י ainsi que lu l’avais promis à notre saint patriarche Abra-ham. Seigneur, lu as fait éclater ta justice sur ceux 24 422 fête de Vaques (pessach). qui abusaient de leur force, car tu es le Dieu des opprimés. Les gémissements de nos pères sont venus jusqu’à toi, tu as vu leurs misères et leur affliction, et tu leur as suscité un libé-rateur, que tu as revêtu de ta force et inspiré de ton esprit. A la voix de ton serviteur Moïse, ta justice est descendue du ciel sur!’Égyptien orgueilleux, sa puissance s’est évanoqie devant tes prodiges, et Israël* est sorti de sa longue servitude. Créateur et Maître du monde, tu seras tou-jours le Protecteur, le Sauveur d’Israël, et jus-qu’à la fin des siècles ses descendants se glori-lieront de ton secours et t’adresseront l’hymne de leur reconnaissance, comme leurs pères au jour heureux de leur affranchissement. Dans toutes nos générations nous célébrerons cette fête solennelle, majestueux souvenir de ta divine protection. Dociles à tes saints commandements, nous mangerons durant la Pâque le pain sans le-vain et les herbes a'mères, pour nous rappeler les misères de nos aïeux et l’amertume de leur vie, et pour disposer nos cœurs à la compassion envers les malheureux. O mon Dieu, toi qui as délivré nos ancêtres , protége-nous contre un esclavage plus funeste FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 423 encore: assiste-nous de ta grâce, pour que nous brisions le joug des passions malfaisantes, qui nous éloignent de toi. Accorde-nous ton secours, seconde nos efforts pour défendre la liberté de notre âme contre les mauvais penchants, ces chaînes honteuses qui dégradent et pervertissent la noble nature de l’homme. Inspire-nous, Sei-gneiir, des senlimentô de piété, de charité et d’amour, et de même que nous avons fait dispa-raître de nos maisons tout le pain fermenté, fais que nous extirpions de nos cœurs tout le-vain impur, tout sentiment de haine ou de mal-veillance. Que notre confiance en toi, ô notre Père, soit notre soutien et notre guide dans la vie, comme la colonne de feu qui éclaira nos an-cêtres à travers le désert, afin que ta céleste bénédiction descende sur nous et sur nos en-fants jusqu’à la génération la plus reculée. Amen. On dit ici la kedouscha (p. 81); ensuite: VI. SOUMISSION A LA VOLONTÉ DE DIEU. " Le sacrifice que tu aimes c’est un cœur contrit" (Ps. 51, 18;. Père céleste, je viens me prosterner devant ton trône; je viens loin du tumulte des hommes 424 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). et des soins de la vie me rapprocher de ton sanctuaire pour apprendre ce qui est agréable à tes yeux, et ce que tu demandes à tes créatures. Daigne donc, ô mon Dieu, me faire connaître cette volonté suprême, afin que je m’y conforme; donne-moi la force nécessaire, afin que je l’ac-complisse avec la docilité d’un fidèle serviteur, avec l’amour et l’obéissance d’un enfant. Soutiens ma faiblesse pour que, dans toutes les circons-tances de la vie, je me soumette avec résigna* tion à ta volonté, et que, dans tout ce qui pourra m’arriver, je rende hommage et gloire aux ordres de ta Providence. Fais, ô Seigneur, que tous les hommes reconnaissent enfin cette divine volonté et ne forment plus qu’une seule famille, un seul peuple, pour accomplir ta loi. Sois loué, ô Sei-gneur, qui nous sanctifies par tes commande-ments. Quand l'officiant a fini le schemoné-esréh du premier office, on dit les psaumes de Hallel (p. 360), puis la prière, en ouvrant l'arche sainte, (p. 370) de l'office de Soukoth. Sortie du livre de la loi avec les prières qui s'y rattachent} voir office du sabbat (p. 87). Lecture de la Thora: premier jour, Exode 12, 21 jusqu'à la fin. Haphtara: Josuè 5, % jusqu'au chap. 6,1. Deuxième jour: Levit. 22 , 26 jus- FÊTE DE PÂQUES (PESSACH). 425 qu'au chap. 23 en entier. Hapktara: Rois U, 23,1 à 9 et v. 21 jusqu'à fa fin. VII. MÉDITATION LORS DE LA LECTURE DE LA THORA. L'IMMORTALITÉ. "El vous saurez que je suis l'Éternel, lorsque j'aurai ou-vert vos tombeaux el que je vous aurai fait ressusciter de vos sépulcres, ô mon peuple" (Ezechiel, 57, 13). Lorsque, sous le souffle du printemps, la na-ture secoue son linceul de mort, lorsqu’à la fête printanière de Pessach la religion nous convie à la commémoration de l'affranchissement d’Is-rael, mon esprit se reporte avec émotion vers cet autre affranchissement, vers ce jour su-prême, où mon âme, délivrée de l’esclavage du corps, brisera les étreintes de la tombe pour s’élever radieuse vers les régions de l’immor-talité dans le sein des patriarches, dans les de-meures du Très-Haut. Sainte espérance qui vient combler tous nos désirs, et remplir tous nos vœux î Douce et $afc1tairç pensée qui nous élève dans nos senti- 24, 426 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). ments, nous sanctifie dans nos actions, et nous console dans toutes nos peines! "Non, je ne mourrai point; je vivrai pour at-tester les prodiges du Seigneur • (Ps. 118, 17). J’entendrai un jour la voix de l’Éternel qui, au moment suprême, prononcera encore une fois ces paroles: t Que tes morts revivent, que tes cadavres se relèvent! Réveillez-vous et poussez des cris d’allégresse, vous qui dormez dans la poussière; car votre rosée est une rosée vivi-fiante, la terre rejettera vos ombres " (Isaïe, 26,19). Dans la sublimité de ces sentiments, l’homme commence à connaître ses nobles destinées; dès lors il craindra de se déshonorer par Terreur des vices, de se dégrader par l’esclavage des passions, de s’avilir par la contagion des choses humaines. Immortel comme il est, il n’aura rien que de grand dans ses vues , rien que de juste dans ses projets, rien que de réglé dans ses démarches, rien que de saint dans sa conduite et dans ses actions, n aura honte de ne cher-cher son estime et sa valeur que dans des avan-tages purement extérieurs , dans l’amas des ri-chesses, dans l’élévation du rang, dans l’éclat des parures? — Pourquoi tant faire pour le corps: " Il retournera à la poussière d’où il était FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 427 sorti, mais l’esprit retourne vers Dieu qui l’avait donné" (Ecclés., 12, 7). La pensée de l'immortalité nous console dans toutes nos peines, quelque grandes, quelque sensibles qu’elles puissent être. Et, dans le cours de cette vie périssable et mortelle, corn-bien de tristes occasions n’avons *nous pas de nous rappeler cette salutaire pensée! Qu’estr-ce, hélas! que notre vie, qu’une suite d’afflictions et de calamités, comme disait Job? (L’homme a peu de jours à passer sur la terre, et ce peu de jours est rempli de misères " (Job, 14,1). Aussi, quand, au milieu des misères de cette vie, qui n’est qu’une mort continuelle, l’immor-talité vient se présenter à nos yeux et faire bril-1er le céleste flambeau des splendeurs éter" nelles, quoi de plus capable que cette vue d’a-doucir le poids de nos maux, de tempérer l’a-mertume de nos regrets ? Que nous importe, après tout, que durant cette vie nous soyons heureux ou malheureux , riches ou pauvres, grands ou petits, sains ou malades, s’il est vrai de dire que cette vie n’est pour nous qu’un pas-sage, et que l’immortalité nous conduira à une vie éternellement radieuse. Ce sont ici les ténèbres d’une longue nuit; le jour de l'éternité doit lui succéder. Et quand 428 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). l'aurore de ce grand jour viendra enfin à pa-raître, alors tons les nuages seront dissipés, tous les travaux seront couronnés, toutes les larmes seront essuyées. La joie renaîtra dans nos coeurs et y fera régner une paix inaltérable; ainsi que le dit le chantre divin: < Car, Seigneur, tu ne livreras pas mon àme à l’enfer, tu n’aban-donneras pas ton adorateur à la corruption , tu me montreras le chemin de la vie, tu me com-bleras de joie en me montrant ta face, et je trouve-rai d’éterneUes délices à ta droite* (Ps.16, iO'sv.). Heureuse immortalité! là les hommes seront sûrs, les trésors y seront immenses, les délices y seront pures, la félicité éternelle. 11 viendra, ce moment heureux; il se lèvera, oe beau jour! En attendant cet instant désiré, animons-nous, soutenons-nous par la douceur de cette espérance. Environnés des nuages du temps, souvenons-nous que les splendeurs de l’éternité doivent être notre partage. Nous vi-vons sur la terre, n’oublions pas que nous sommes faits pour le ciel; nous gémissons dans le lieu du pèlerinage, la céleste patrie nous at-tend; nous sommes encore sur la mer orageuse du monde , nous entrerons enfin dans un port abrité et paisible. Dans cette vue, détachons-nous de tout, çon- FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 429 solons-nousdetout. S’il nous arrive des épreuves, ne nous en affligeons pas, elles finiront; si nous avons des biens, ne nous y attachons pas, il faudra tout quitter. Et que quittons-nous en quit-tant ce monde? — Toi seul, ô Éternel! tu com-bleras mes espérances; toi seule, ô immortalité glorieuse! attireras mes regards, fixeras mes vœux, contenteras mes désirs. O mon Dieu, je veux m’en rendre digne par mes actions! je veux secouer mes péchés comme une poussière impure, je' veux vivre éternellement avec toi! Oh, quand mon heure sonnera, reçois-moi dans ton sein: " Car je sais que mon Ré־ dempteur est vivant et qu’à la fin il me ressus־ citera de la terre" (Job, 19, 25). Amen. On remet la Thora dans Varche sainte, voir pour les prières qui accompagnent cette cérémo-nie, office du sabbat (p. 96). DEUXIÈME OFFICE DU MATIN POUR LES DEUX PREMIERS JOURS. MOUSSAPH. On dit le schemoné-esréh de Moussaph de Soukoth (p. 376). Quand Vofflciant recommence le schemoné-esréh, on dit la prière suivante: 430 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). VIII. PRIÈRE POUR DEMANDER LA BÉNÉDICTION DE DIEU POUR LES RÉCOLTES. " Tu fais germer l’herbe pour les troupeaux et les planies pour le Ira* vail de l’homme" (Ps 104, U). *Seigneur, tout ce que ta puissance a créé, ta bonté veut le conserver. Le lion trouve sa proie, la fourmi le gram qui la nourrit, le ver de la terre n’est même pas oublié. Mais l’homme doit gagner sa nourriture par son travail et manger son pain à la sueur de son front. Le regard tourné vers toi, il confie la semence à la terre et attend de ta main bénie le fruit de son tra-vail; car c’est de toi que viennent la chaleur et le froid, la pluie et la rosée qui doivent féconder la terre et produire les fleurs et les fruits. Mais dans ta main sont aussi les orages et lès tem-pétes; la grêle qui écrase , le froid qui tue, la chaleur qui consume les moissons florissantes et les espérances des hommes. C’est en vain que l’homme s'évertue au travail si ta main divine n’y ajoute la bénédiction. C’est pourquoi, au début de cette saison, nos yeux sont tournés vers toi, ô Seigneur, et nous t’implorons pour qu’il te plaise de bénir et de féconder cette année. Daigne faire descendre FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 43! sur nos sillons des rosées utiles, des pluies fé-condantes, une chaleur bienfaisante. Préserve nos champs de tous les fléaux malfaisants, afin que la semence י que le laboureur répand avec espoir, lui produise des fruits abondants, et que tous trouvent la nourriture dont ils ont besoin. " Ouvre ta main et rassasie avec bonté tous les êtres vivants" (Ps. 145). Sois loué, ô Seigneur, qui bénis les années. On dit LA KEDOUSCHA, voir Voffice du sabbat (p. 98), on termine par la prière: t11 n'est pas de Dieu comme notre Dieu " (p. 100) et alenou (p. 44). A Mincha on dit le psaume 145 (p. 27) et'le schemoné-esréh de la veille de Soukoth. Aux demi-fêtes même rituel qu'à celles de Soukoth. OFFICE DE LA VEILLE DES DEUX DERNIERS JOURS DE PAQUES. On dit la prière suivante: IX. ACTIONS DE GRACES POUR LES MERVEILLES DE DIEU EN NOTRE FAVEUR ET EN FAVEUR DES AN-CÊTRES. "J’ai sans cesse l’Èternel devant mes yeux. 11 me soutient, je ne puis tomber" (Ps. 16, 8). Sois loué, ô Seigneur, qui nous as conservés 432 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). en vie et nous as permis d’arriver à l’époque de cette belle solennité. Elle rappelle à notre mé-moire les grâces et la puissance que tu as dé-pbyées, il y a des milliers d’années, en faveur de nos ancêtres, pour les conduire de l’escla-vage à la liberté, des ténèbres à la lumière. Mais, en ce jour, ce n’est pas seulement vers un passé lointain que se portent les souvenirs de notre reconnaissance י nous aussi et nos familles nous avons participé à tes bontés, reçu des preuves nombreuses de ta divine protection. Daigne donc, ô Seigneur, agréer nos actions de grâces les plus ferventes, et pour les miracles que tu as faits en faveur de nos ancêtres et pour ceux que tu as faits pour nous et sous nos yeux. Durant des siècles de cruelle oppression, ton amour et ta miséricorde ne nous ont pas dé-laissés. Et quand les hommes triomphaient contre nous en disant: " Il n’est plus de secours pour eux >, c’est alors que ton secours se fit sentir et que ta main protectrice se fit voir pour re-lever nos fronts. C’est pourquoi en ce jour notre cœur se fond en reconnaissance et nos lèvres proclament tes louanges et tes merveilles. Même rituel que celui de la veille des deux premiers jours de Soukoth. FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 433 PREMIER OFFICE DU MATIN POUR LES DEUX DERNIERS JOURS DE PAQUES. Même rituel que pour les deux premiers jours. Vofficiant répète le schemoné-bsréh, on fera alors la méditation suivante: X. MÉDITATION SUR LES SYMBOLES DE LA PAQUE. " Qae tes desseins sont profonds, ô Éternel " (Ps. 92, 5). Notre Père, notre Libérateur, nous célébrons la Pâque pour perpétuer la mémoire des se-cours miraculeux que tu as déployés pour nos ancêtres, et que tu as si souvent renouvelés pour nous; cette fête qui nous rappelle le triomphe de ta justice, est en même temps pour nous le symbole divin des destinées de l’homme sur la terre. Elle nous enseigne à préparer et à diriger notre existence en vue de la félicité d’une vie éternelle. Durant cette fête, notre nourriture doit être pure de tout levain; nous devons le faire dispa-raître même de nos demeures, pour ne pas transgresser le saint précepte des azymes. Mais aux regards du Seigneur il existe un levain plus impur, que nous devons surtout nous efforcer v5 434 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). de détruire: c’est celui de la méchanceté , qui endurcit et corrompt le cœur, et entrave la li-berté de notre âme. Nos fêtes et nos prières sont en abomination à l’Éternel, si nous conser-vons en nous ce levain corrupteur. Dans le dernier jour de cette fêle nous trouvons l’image de l’immorlalité; car à la Pâque suc-cédera bientôt une fêle sublime, celle de la promulgation de la loi sur le mont Sinaî. La pre-mière n’est qu’une préparation à la seconde, comme la délivrance du corps n’est que le pré-lude de l’affranchissement de l’âme, comme notre existence terrestre n’est que l’achemine-ment vers la vie éternelle. L’époque même de cette solennité, en offrant à nos yeux la résurrection de la nature , nous apprend que nous renaîtrons comme elle, et que la mort n’est que la voie mystérieuse qui cou-duit vers une vie sans fin, qui nous attend près de toi, ô mon Père céleste, dans le séjour de la paix et de l’éternelle félicité. Lecture de la Thora. Premier jour: Exode -13, i7 à 15, 27. Haphtara: Samuel II, 22. Deuxième jour: Deuter. 14, 22 d 16,17. Haphtara: haie 10, 32 à 12, 6. FÊTE DE PAQUES (PESSACH). 435 DEUXIÈME OFFICE DU MATIN POUR LES DEUX DERNIERS JOURS. MOUSSAPH. Après la lecture et la rentrée de la Thora, on dit le schemoné-esréh de Moussaph, comme au premier jour de Soukoth (p. 376); au moment où Vofficiant le répète, on dit la prière suivante: XI. Au terme de ces saintes solennités, nous nous approchons encore une fois de ton trône, ô notre Père, pour te remercier des bienfaits que tu nous as départis jusqu’ici, et particu-Hèrement pour les saintes joies et les bénédic-tions qu’en ces jours tu nous as. accordées. Puissent-elles durer les saintes émotions que nous avons éprouvées pendant cette solennité, puissent-elles se traduire en œuvres de bien, afin que notre vie tout entière soit une fête consacrée à ta sainteté. Lorsque le grand temple existait encore à Jé-rusalem, tout Israël paraissait en ce jour devant toi pour te présenter ses offrandes, ainsi qu’il est écrit: " Trois fois par an chaque homme paraîtra devant le Seigneur, son Dieu, dans le lieu qu’if choisira: à la fête des azymes, à la féte des se-maines et à la féte des tentes. Aucun de vous ne paraîtra les mains vides devant le Seigneur, 436 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). chacun apportera l'offrande de sa main selon la bénédiction que Dieu lui aura départie. > Mon Dieu} daigne agréer l'offrande de notre âme et de notre vie, de même que tu as ac-cepté les offrandes de nos pères. Selon la mesure des bénédictions dont tu nous as réjouis, nous voulons réjouir et bénir notre prochain, tendre la main à tous ceux qui sont délaissés ou nécessiteux, afin qu’ils 8e joignent à nous pour bénir ton nom. — Sois béni, ô Seigneur, qui sanctifies Israël par tes solennités. Amen. La kbdouscha et le reste de l'office comme 10s deux premiers jours. FÉTE DE PENTECOTE (sCHEBOUOTH). 437 SCHEBOUOTH. שבועות FÊTE DES SEMAINES OU PENTECOTE. INSTRUCTION. Sept semaines après le premier jour de Pâques, au sixième jour de Sivan, on célèbre la féte de Schebouoth [fête des semaines) en commémoration de la proclamation de la loi sur le mont Sinaï. Cette fête doit être inaugurée avec un profond sen-timent de reconnaissance pour la révélation de cette loi y qui a fait entrer dans le monde la vé-ritable connaissance de Dieu et de la mission de l'homme. Selon la prescription de la Sainte -Écriture, cette fête ne doit durer qu'un jour, mais l'usage y a fait ajouter un second. OFFICE DU SOIR POUR LES DEUX JOURS. I. . PRIÈRE POUR LES DEUX SOIRS DE PENTECOTE. " Reconnaissez donc maintenant que moi seul, seul je suis Dieu, et nui autre avec moi " (Cantique (Ta* dieu de Moïse, Deuter. 52, 09). Notre Père et notre Roi, nous venons vers toi, d'un cœ"r plein de joie, te remercier des grâces et des faveurs que tu as accordées à nos pères et à nous-mêmes. Quand!*obscurité cou- 43& FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). vrait la terre, quand les actions marchaient dans les ténèbres, quand Terreur et la violence en-chaînaient l’humanité, lu choisis nos ancêtres pour leur découvrir ta loi et ta vérité, et pour leur confier la mission de répandre sur la terre la connaissance de ta divine unité et de ta sainte volonté. Tu as fait d’Israël une nation de prêtres, qui doit marcher dans la lumière et la justice, et propager la lumière et la justice parmi les na-tions. O Père suprême, nos aïeux ont rempli fidèlement la mission que tu leur avais confiée. Ils ont gardé, comme la prunelle de leurs yeux, la loi que tu leur avais donnée; conservé le flambeau de ta lumière, lors même qu’ii était devenu pour eux une flamme dévorante. Pure et sans altération, ils ont transmis jusqu’à nous cette loi divine. Assiste-nous, ô Seigneur, pour que nous aussi nous marchions dans cette lumière, dans toute l’activité du bien, de la justice et de la vérité. Que dans la paix et la prospérité nous n’ou-bliions pas que notre mission sacerdotale ne sera terminée que le jour où sera accomplie cette promesse prophétique: " Et le Seigneur sera le Roi de toute la terre; et en ce jour le Seigneur sera UN et son nom sera UN* (Zachar. 14, 9). Amen. FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). £19 RITUEL. Si c'est un vendredi soir, on commence l'office par le choral lécha dodi , suivi des psaumes 92 et 93 (p. 25 et 27). Si c'est un jour ordinaire, on commence de suite par l'office ordinaire de la nuit (p. $i) jusqu'au schemohé-esrbh. On dit alors le scHEMOifé-ESRÉH de la veille de Soukoth (p. 349), puis la prière suivante: II. PRIÈRE. " Ton règne est le régne de Téter-nilé"(Ps. 145, 13). Sois loué, ô Maître de la terre, qui nous as révélé ta sainte loi, qui nous as sanctifiés par tes commandements et nous as ordonné de re-chercher et d’étudier sans cesse ta divine pa-rôle. Fais, ô mon Dieu, que cette loi soit tou-jours chère à nos cœurs, que nous confessions sans cesse ton nom, que nftus Thonorions par la loyauté de notre cœur, et que nous le sanc-tifiions par nos œuvres. Dieu de vérité, c’est de ta lumière divine qu’est issu Tesprit qui m’anime , la parole qui me vivifie; c’est ton amour infini qui se re־ flète dans les bons sentiments de mon cœur, dans les douces et salutaires prescriptions de tes FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). commandements. Que mon esprit ne cesse ja-mais de rechercher et d’étudier ta loi; qu’il se pénètre de plus en plus de ta lumière et de ta vérité. Que mes œuvres ne soient jamais que l’accomplissement de ta volonté; que l’amour et la charité président à mes actions et attestent sans cesse que j’aspire à marcher dans le che-min que tu nous a tracé. C’est ainsi, ô mon Dieu, que je pourrai par-ticiper moi-même à cette grâce suprême que tu as faite à nos ancêtres et à l’humanité tout en-tière en leur révélant ta loi. C’est ainsi que je pourrai fêter dans la joie la commémoration de cette époque, la plus grande date du genre bu-main. Fais, ô mon Dieu, que ce sublime souvenir nous environne sans cesse, et que nous n’ou-bliions jamais les bienfaits de ta révélation , le culte de ta vérité et les obligations qu’elle nous impose. ' ALBNOU (p. 44). PREMIER OFFICE DU MATIN POUR LES DEUX JOURS DE PENTECOTE. On dit les prières et cantiques du matin, puis nischmath et les hymnes comme pour l'office du sabbat (p. 76) jusqu'après le schéma , ensuite le FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 441 schkjkoné-esréh de la veille de Soukoth (p. 349); quand Vofficiant le répète, on dit la prière 8ui-vante: III. PRIÈRE AU MOMENT OU L’OFFICIANT RÉPÈTE LE SCHEMONÉ-ESRÉH. "L’Élernel s’est manifesté du haut du Sinaï,sa gloire rayonnait au-dessus du Seïr sur le mont Pharan } àu milieu des saints; dans sa droite flamboyait le feu de sa loi sacrée " (Deut. 33, 2). C’est avec une profonde émotion que je m’ap-proche aujourd'hui de ton sanctuaire, ô Père céleste, pour te rendre grâce du don précieux que tu nous as fait de ta sainte loi. Elle est pour nous l'arbre de la vie: elle donne l'immortalité à ceux qui l’accomplissent fidèlement. Ce jour mémorable est une date que l’hu-inanité tout entière devrait célébrer; car dès ce moment la.vérité éternelle fut proclamée dans le monde pour le salut des hommes. C’est en ce jour sacré, Seigneur, que tu apparus à Moïse sur le mont Sinaï, et la loi de vérité bril-lait dans tes divines mains. Tu indiquas ainsi le chemin du ciel à ton peuple. A ta voix les cieux et la terre tremblèrent sur leurs fondements, des torrents de feu jaillirent du Horeb, et tout Is- FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). raëi prosterné devant toi fat éclairé de ta lu-mière! Ce ne fat point sous les sombres voûtes d’un temple mystérieux, mais sous le dôme immense du firmament, à la clarté du soleil, aux yeux du peuple tout entier, que tu révélas ta parole sublime; elle retentit, non comme les paroles ambiguës de Terreur et de l’imposture, mais en saintes et divines maximes; afin que tous, les petits et les grands, les jeunes et les vieux, fussent pénétrés desnobles devoirs et des grandes destinées de l’homme; afin que tous entendis-sent proclamer tes préceptes de charité et de sainteté, et que la propagation de tes divins commandements devint la morale et le salut des peuples. Les préceptes de cette loi immortelle, des-cendue du haut du Sinaï, sont aujourd’hui le flambeau des nations, le phare qui les guide, le lien qui les unit. Les peuples reconnaissent avec une pieuse vénération, que c’est le doigt de Dieu qui les a tracés; et si les tables de pierre sur lesquelles les divines paroles étaient gravées, ont disparu, elles sont inscrites aujourd’hui en caractères ineffaçables dans le cœur de l’israé-lite, dans la conscience de tous les hommes ver-tueux. FÉTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 443 Permets, Seigneur, que cette loi transmise par Moïse soit toujours pour nous l'héritage le plus précieux de nos ancêtres. Fais, mon Dieu, que nous nous y attachions avec amour, et que nous l’accomplissions avec fidélité; qu'elle soit notre consolation dans les peines de la vie, qu’elle purifie et sanctifie nos joies et nos plai-sirs sur la terre, et nous ouvre un jour les portes du ciel! Fais, ô notre Père, que la lumière de ta vé-rite brille sans cesse à mes regards, et que ses rayons éclairent enfin toutes les nations, afin que la pratique de les saints préceptes rende tous les hommes dignes de ta bonté. Hâte l’ac-complissement des promesses faites à ton peuple, et que le monde entier, uni dans l'adoration de ton nom, ne forme plus qu’un seul temple pour ton culte. Amen. On dit la kedouschà (p. $4), ensuite les psaumes de Hallel (p. 360), puis la prière, en ouvrant l'arche sainte (p. 370), de Voffice de Sou-koth. — Sortie du livré de la loi avec les prières qui s'y rattachent, voir office du sabbat (p. 87). — Lecture de la Thùra. Premier jour.: Exode 49 et 20. Haphtara: Ezéch. 1. Deuxième jour: Veut, 14, 22 à 16, 17. Haphtara: Habak. 3, 444 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). IV. LE DÉCALÔGUE. MÉDITATION LORS DE LA LECTURE DE LA THORA. Permets, ô Seigneur, que je me place en es• prit au pied du Sinaï, au milieu de mes heu-reux ancêtres, et que j’écoute comme eux ta parole éternelle, qui circula depuis dans le monde, pour le bonheur des nations. " Et VÉternel dit à Moïse: Écris ces paroles par lesquelles j'établis mon alliance avec toi et avec Israël. Et maintenant י si vous obéissez à ma voix, si voué gardez mon alliance , vous me serez un peuple de prédilection, un royaume sa-cerdotal et une nation sainte. " Israël avait conquis le bien le plus précieux, la liberté, sans laquelle l'homme cesse d’être homme; le Tout-Puissant avait étendu sa misé-ricorde sur les enfants des pieux patriarches, les avait délivrés par des prodiges mémorables, pour en faire une nombreuse nation, instrument de ses desseins. Mais si l'oppression et l'escla-vage entravent le développement des facultés morales, arrêtent les progrès de l'intelligence, affaissent et rétrécissent l’âme, la liberté sans la religion, sans la morale divine, serait bien plus dangereuse encore pour un peuple. Sou- FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 445 dainement affranchi de toute retenue, il se dé-truirait lui-même par la violence et les excès. L’histoire nous apprend ce que "ont devenues toutes ces sociétés constituées sur de tels fon-dements; leur nom, souvenir confus d'une tra-dition incertaine, a seul survécu à leur anéan-tissement, comme un enséignement de la Pro-vidence aux générations futures. Il n’en fut point ainsi d’Israël: le Dieu de leurs pères, le Dieu unique et éternel, dans son im-mense amour, voulut bien se révéler à eux et leur annoncer leur mission dans le monde. Moïse leur parla de CELUI QUI EST, du Créateur, du Dieu d’Abraham, et le nom chéri des ancêtres fit renaître* leur cœur à la foi et à l’espérance, et raviva le souvenir d’une croyance que les tortures d’une longue captivité avaient obscur-cie dans leur mémoire. Les prodiges opérés sous leurs yeux pour leur délivrance remplirent leur cœur d’une crainte salutaire, de foi et d’amour pour le Dieu des ancêtres, qui se souvenait de "espromesses et leur envoyait un libérateur. C’est ainsi préparé qu’Israël sortit de l’Égypte, de la maison d’esclavage; appréciant la grandeur du bienfait et la puissance redoutable du bien-faiteur, Conduits par Moïse le messager de Dieu, 446 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH)• les innombrables serviteurs du Seigneur s’avan-cèrent vers le mont Sinaï, prêts à recevoir la loi de vérité, et à se soumettre à la volonté de l’Ètre éternel. Déjà l’Esprit saint les avait pénétrés, et avant qu’ils eussent entendu les paroles divines, ils s’écrièrent d’une voixnnanime: " Nous obéirons; nous observerons la loi de l’Éternel! " Une sainte terreur saisit tout le peuple, lorsqu’il vit l’ap-parition solennelle, et qu’il entendit au milieu des tonnerres el des éclairs la voix de Dieu qui lui dictait la loi impérissable, et confirmait!,al-liance faite avec les patriarches" Israël, à peine arraché à l’esclavage, devint dès ce jour un peuple élu, le prophète des nations,. un peuple sanctifié, dépositaire de la volonté du Dieu éter-nel. Et des milliers d’années se sont écoulées, bien des empires se sont écroulés, des nations puissantes ont disparu de la terre; mais ton peuple, quoique dispersé loin du pays de ses pères, subsiste encore, et porte toujours dans son cœur et dans ses mains l’indestructible mo-nument, la loi immuable du Dieu vivant. Il .n’a-bandonnera pas sa mission prophétique* L’im-piété et les persécutions ont été et seront im-Puissantes contre la volonté du Très-Haut, qui FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH)447 envoya Israël pour porter sa parole au milieu des nations.. Ainsi subsiste éternellement ce que Dieu a institué; ni les siècles ni les tempêtes ne peu־ vent ébranler ce que sa main puissante a fondé. L’existence seule d’Israël suffit, Seigneur, pour témoigner de la puissance et de la profon-deur impénétrable de tes décrets. Aussi la pen-sée d’appartenir à ce peuple de prédilection, que tu aimes et que tu conserves, malgré ses péchés et les épreuves qu’il te plaît de lui iuh-poser, comble mon âme de joie et de bonheur, et je m’écrie dans mon cœur: Que notre par־ tage est bon! Que notre héritage sera précieux! Que nous sommes heureux de répéter soir et matin: < Écoute, Israël, l’Éternel est notre Dieu,!’Éternel est un! " Guide-moi, mon Père, dans les voies qui te sont agréables; fortifie-moi dans la pieuse croyance de mes pères, afin que je!*honore par la pureté de mes sentiments et la noblesse de mes actions, et que je puisse, dans les limites de mon humble existence, contribuer pour ma faible part à l’accomplissement de la mission que tu as imposée à ton peuple. Amen. 448 FÊTE DE PENTECOTE SCHEBOUOTH). LE PREMIER COMMANDEMENT. "J> suis VÉternel, ton Dieu, qui t'ai retiré de VÉgypte, de la maison d*esclavage. 1 Tel est le premier commandement, base de toute la loi. L’Être suprême qui voulut qu’Israel portât dans le monde la lumière et la bénédiction, se manifesta comme le Dieu que leurs ancêtres avaient adoré, et qui venait accomplir la pro-messe faite aux pères, en délivrant les enfants. Je suis },Éternel ton Dieu; je suis cet Être que pressent ton âme, et que tes pères connu-rent; c’est moi qui ai tout créé; je fais naître et mourir; j’élève et j’abaisse, j’enchaîne e( je dé-livre; je suis ton Bienfaiteur en ce monde, ton Sauveur dans l’éternité. Quand nous sommes pénétrés de la grandeur et des bienfaits de l’Être divin, et que nous con-sidérons notre faiblesse et notre insuffisance, nous reconnaissons alors la nécessité, le devoir salutaire de conformer notre vie à des règles et à des principes qui soient agréables au Seigneur, arbitre suprême de nos destinées. Mais l’intelli-gence bornée de l’homme, sa raison inconstante et mobile, suffisent-elles pour tracer et pour suivre les sentiers qui plaisent à!’Éternel? FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 449 Le faible enfant peut-il, sans guide et sans soutien, retrouver le toit paternel ? C’est pour-quoi Dieu, notre Père, a mis le comble à ses faveurs en nous faisant connaître sa volonté. Que cette sainte volonté soit la règle de mon existence, et que les paroles de ta loi divine ne cessent, ô mon Dieu, de retentir dans mon cœur; car ta loi est le chemin de la félicité, elle nous conduit vers le sanctuaire préparé pour notre âme immortelle. Amen. LE DEUXIÈME COMMANDEMENT. " Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face f tu ne te feras aucune idole, ni aucune image de ce qui est en haut dans les cieux, ou sur la terre en bas, ou dans les eaux sous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, et tu ne les serviras point. " Quand nous reconnaissons par le premier com-mandement l'évidente nécessité et l'existence de!’Être suprême, unique, éternel et infiniment bon, nous comprenons sans peine la défense d'adresser nos adorations à tout autre qu'à lui. Mais l'esprit humain est sujet à l'erreur; son imagination pourrait se laisser facilement égarer, et par une de ces aberrations si communes à sa faible raison, adorer la créature visible dont il 450 FÊTE DB PENTECOTE (8CHEBOUOTH). éprouve l’inflüence ou le prestige, ou fléchir le genou devant tout ce qui lui inspire de rémotion ou du respect, et confondre ainsi l’instrument avec le Maître invisible qui le fait mouvoir. C'est pourquoi Dieu, notre Bienfaiteur, le Juge redoutable de l’Égypte idolâtre, nous ins-truit avec amour, et nous avertit de n'adorer que lui; car, excepté le Dieu Un, tout est créa־ ture comme nous. Dieu a placé l’homme au-dessus de tous les êtres créés, en lui donnant une âme immor-telle; et l'homme fait à l'image de Dieu s'abaisse et s'avilit, il offense et trahit son Créateur, quand il se courbe en idolâtre devant une autre créa־ ture. Vous ne ferez aucune image de la divinité; car aucun œil humain ne peut apercevoir l'Étre infini. Faire une image de Dieu, c'est lui don־ ner des bornes, c'est poser des limites à celui que l'univers ne peut contenir; c'est un sacri־ lége épouvantable, dont le Seigneur, dans sa bonté paternelle, a daigné nous préserver par son second commandement. La sainte Écriture nous dit aussi: "Vous ne ferez point d'idoles d'or ni d'argent." Objets des désirs de l'homme, l'or et l'argent ne doivent point séduire son cœur, au point de FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 451 lui faire sacrifier la pureté de Pâme, ou le de-voir de la charité à l’idole de l’avarice et de la cupidité. Oublier Dieu, négliger la pratique de sa loi pour un lucre matériel, dont la conquête ou la possession absorbent toutes nos facultés, c’est adorer les idoles d’or et d’argent, œuvres de la main des hommes. cCeux gui se fient en elles leur ressemblent; ils ont des yeux et ne voient point, des oreilles et n’entendent point" (Ps. 135). Mais Israël n’espère qu'en l’Éternel; c’est en lui, notre Père suprême, que nous mettons notre confiance; c’est dans sa bénédiction que résident la force, la richesse, la gloire et la fé-licité. Serviteurs fidèles de l’Éternel, du Dieu unique, c’est lui seul que nous adorons! Àmen. LE TROISIÈME COMMANDEMENT. " Tu ne proféreras pas en vain le nom de l’É~ ternel ton Dieu; car l'Éternel ne laisse point im puni celui qui profère son nom en vain. נ Que ce nom *sacré, que nous portons comme une lumière céleste parmi les nations, remplisse notre âme de vénération et d’amour; que nos lèvres ne le profèrent jamais qu’avec crainte et respect pour chanter sa gloire el bénir ses bon-tés; que ce nom redoutable soit gravé dans notre 453 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). cœur comme dans un sanctuaire impénétrable; qu’il en éloigne toutes les pensées mauvaises et impures! Celui qui, dans les circonstances les plus in-signifiantes et pour les choses frivoles, prononce le saint nom de Dieu, le profère en vain et com-met un blasphème; car, par la coupable habi-tude de s’en servir comme d’un mot profane, il le dépouille de sa sainteté, il en ternit la ma-jesté divine et émousse les sublimes émotions qui doivent s’emparer de notre cœur, toutes les fois que le nom sacré du Très-Haut se pose sur nos lèvres. Prier sans ferveur, invoquer le saint nom du Seigneur quand notre cœur et notre esprit sont loin de lui, c’est offrir aü Tout-Puissant un sa-crifice offensant, qui nous rend indignes d’étre exaucés. Yile poussière que le Créateur a animée de son souffle divin, et que sa volonté peut rendre au néant, c’est avec humilité, avec terreur que nous devons adresser notre prière au Dieu Très-Haut, qui lit dans les cœurs, au Juge suprême, qui pèse nos pensées les plus secrètes dans la balance de sa justice! Impie et réprouvé est celui qui, dans l’intérêt de son avidité ou de ses affections, de sa haine ou de sa vengeance, atteste le nom de Dieu pour FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 453 nier la vérité ou pour affirmer un mensonge! celui qui> sacrifiant à un bien fragile et éphé-mère le repos et le salut éternels de son âme, invoque le Très-Haut, source de toute vérité, en témoignage de ses protestations sacrilèges! Il atteste un Dieu qu’il ne croit pas; il renonce à son Père, il renie son Bienfaiteur. Il brave le ciel et appelle la malédiction sur lui et sur sa maison. Malheur à l’impie, à l’homme dégénéré qui, se précipitant ainsi dans l’abîme du vice et du péché, ne reconnaît plus rien de sacré; le déses-poir et la damnation se dressent au terme de sa carrière; et, quelle que soit la longanimité du Seigneur, sa justice divine s'appesantira sur le parjure. Nous, fils d’Israël, révérons le saint nom du Très-Haut, honorons-le par des œuvres de vé-rité et de justice; car son nom est L’ÉTERNEL! Amen. LE QUATRIÈME COMMANDEMENT. " Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanc-tifier. Tu travailleras six jours et tu feras ton ouvrage. Mais le septième jour est un jour de re -pos consacré à l'Éternel, ton Dieu. Tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, m״ ta fille, ni 454 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). ton serviteur, ni ta servante, ni même ton bétail ou l'étranger qui se trouve dans tes portes. Car en six jours l'Étemel a fait les cieux, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment, et il sf est reposé le septième jour. C'est pourquoi l'Étemel a béni le septième jour et l'a sanctifié. " Les trois premiers commandements nous près-crivent de témoigner de l’existence, de l’éternité et de l'unité de Dieu par nos pensées, par nos discours et par nos actions; de proclamer qu'il est le Dieu de vérité par notre profonde véné-ration et par le culte le plus respectueux. Mais notre récréation et notre travail doivent être aussi un témoignage de notre soumission à sa volonté. C’est pourquoi le Seigneur rattache un grand souvenir et un noble but à la loi du sab-bat: Il nous rappelle d’abord l’œuvre de la créa-tion, pour laquelle nous l’adorons comme le su-préme auteur qui a pu, par sa seule volonté, tirer l’univers du néant. Mais dans sa bonté paternelle il voulut donner à l’homme l'exemple d’une sage et prudente ré-partition de son activité. Après lui avoir ordonné de travailler pendant six jours, il lui impose le repos sabbatique, pour que l'âme puisse s’éle־ ver périodiquement vers son Créateur, 8e détt- FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 455 cher entièrement de toute pensée terrestre, et rechercher, daus le recueillement et la prière, cette nourriture spirituelle qui lui doane la pu־ reté et la force. Le sabbat a donc pour but non-seulement le repos du corps, mais plus encore l’édification de l’âme par le sentiment de la reconnaissance que nous devons à Dieu. Se condamner en ce jour à une oisiveté stérile, ou s’y livrer à des plaisirs bruyants, ce n’est point observer le sab-bat, car ni l’oisiveté, ni les plaisirs ne peuvent contribuer à notre salut. Ce jour entièrement consacré à Dieu doit être sanctifié par la prière, par la lecture des livres saints et par le souve-nir de ses bienfaits. Que nos actions de grâces en ce jour s'élèvent vers notre Père qui règne dans les cieux el sur la terre; que notre pieuse reconnaissance fortifie le lien d’amour entre notre âme et l’Être éternel qui l’a créée; que tous autour de nous jouissent d’un saint repos! que nos fils et nos filles, nos serviteurs, et même notre bétail, cessent leurs travaux, quand arrive le jour consacré au Sei-gneur; car lui seul est le Maître; devant lui nous sommes tous égaux. Le Seigneur a béni et sanctifié le jour du sab-bat, et le repos de ce jour ne peut nous causer 456 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). ni perte ni dommage. Craindre que le Sabbat ne porte préjudice à nos intérêts, c’est manquer de confiance en la bonté de notre Père. Nous ne pouvons rien nous donner, car tout nous vient de sa main. Lui seul, le Tout-Puissant, dispense les faveurs, et donne à qui il lui plaît, et tous nos efforts sont vains s’il ne bénit notre travail. Que l’observaliondu sabbat soit donc pour nous, ô Seigneur, la joie de l'âme, le témoignage de notre reconnaissance pour l’œuvre de la créa-tion, de notre confiance en ta bonté paternelle, et le gage de notre soumission à ta sainte vo-lonté! Que la sanctification de ce jour nous sanc-tifie devant toi, notre Père, et nous rende tous dignes de ta bénédiction. Amen. LE CINQUIÈME COMMANDEMENT. " Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que VÉternel ton Dieu ta donnée. " Celui que nous aimons par dessus tout, Dieu, notre Père, l’immortel Créateur de notre âme, nous prescrit d’honorer et d’aimer de l’amour le plus tendre nos parents, auxquels nous devons notre existence terrestre. Ainsi Dieu dans sa bonté notas fait un mérite et un devoir des sen- FÉTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 457 liments les plus doux. Il nous a donné dans nos parents la plus sublime image de son amour di-vin, de sa providence et de sa protection. C’est avec une tendresse presque divine, un dévoue-ment sans bornes , que nos parents se consacrent à notre existence, avant que nous sachions a!)-précier leurs bienfaits, avant même que notre langue puisse balbutier les noms sacrés de père et de mère. Leur sollicitude pour notre bien-être, les soucis et les chagrins qu’ils éprouvent, quand un danger nous menace, chassent de leurs pau-pières le sommeil; ils veillent et arrosent de leurs larmes le berceau de notre enfance. Anges gardiens que le Seigneur a placés auprès de nous, ils nous protègent et nous guident dans le sentier de la vie, nous instruisent de leurs conseils et nous nourrissent de leur travail; au* cun effort, aucun sacrifice ne les arrête dans leur pieuse mission! Aucune loi ne peut fixer des limites à notre vénération pour nos parents, parce qu’elle ne saurait jamais être assez étendue; ce sentiment doit dominer notre cœur et nos facultés; il doit se manifester par nos œuvres, comme la base de toutes les vertus; car l’amour pour nos pa-rents et l’obéissance à leur volonté sont le signe de notre amour pour Dieu et pour notre pro- 26 458 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). chain, et de notre soumission aux lois divines et humaines. Mais le plus beau tribut de respect et d’amour que nous puissions payer à nos parents pendant et après leur vie , c’est notre fidélité inébran-lable à conserver l’héritage divin qu’ils nous ont légué, la croyance dont iis ont eux-mêmes hé-rité de leurs pères. La religion des ancêtres est un bien inaliénable; la négliger, la déserter lâchement, abandonner par orgueil ou cupidité ce patrimoine sacré arrosé du sang de nos pères, serait appeler le châtiment et la destruction sur nous, l’affliction et le deuil sur ceux qui nous ont donné le jour, et souiller leur mémoire et leur tombeau; ce serait braver la justice du Tout-Puissant, qui punit les enfants ingrats et re-belles, et dédaigner la parole du Père céleste, qui nous a dit: < Honore ton père et ta mère! " * Tes lois, Seigneur, sont des préceptes d’amour et de bonté, et les devoirs que tu prescris sont bien doux à remplir. Tu nous ordonnes de t’ai-mer de tout notre cœur, de toutes nos facultés, d’aimer *et d’honorer nos parents; et tu nous fais un mérite de suivre'Fimpulsion de notre âme*, et tu nous promets une récompense pour cet amour qui fait notre joie, les délices de notre vie l Que tes grâces et tes faveurs sont FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 459 touchantes, mou Dieu, accorde-moi le bonheur de les mériter, et que ton amour soit ma récoin-pense! Amen. LE SIXIÈME COMMANDEMENT. *Tu ne tueras point. > C’est une des gloires de notre religion d’avoir proclamé l’inviolabilité de l’existencede l’homme. Quand au milieu des ténèbres cPune barbarie sans frein, les nations idolâtres rougissaient même leurs autels du sang humain, une voix céleste disait à Israël du haut dû Sinaï: Respee-tez l’être créé à l’image de Dieu! et la vie de l’homme devint dès ce jour un bien inviolable, un dépôt sacré י dont le Maître éternel du monde peut seul demander compte à sa créature. Éteindre cruellement une existence aussi pré-cieuse est un crime irréparable, un fratricide. Aussi la malédiction de Dieu et des hommes poursuit-elle sans relâche, comme une ombre menaçante, l’horrible meurtrier souillé du sang de son semblable. Le signe réprobateur que Dieu imprima au premier fratricide se repro-duit sur le front hideux de l’assassin; le remords qui torture et dévore son cœur semble lui crier sans cesse: Caïn, qu’as-tu fait de ton frère? Repoussée de la terre et bannie du ciel, son 460 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH ). àme errera dans les ténèbres et la désolation, jusqu’au jour suprême da redoutable jugement. Cette loi •d’amour s’étend sur tout ce qui vit; elle protège même la plante inanimée, et nous défend de rien détruire sans nécessité. Arracher sans besoin la fleur qui réjouit les yeux, couper l'arbre dont les fruits nous nourrissent, c’est l’in-dice d’un cœur peu élevé; tuer un animal dont la vie n’est point nuisible, et dont la mort n’est utile à personne, c’est le péché de l’impie. < Le juste épargne même les animaux נ (Prov. 12,10). Mais il est une autre manière encore de tuer son semblable: calomnier le prochain, ternir perfidement sa réputation, est un crime non moins abominable; c’est souvent plus qu’un meurtre, car l’honneur de l’honnête homme, c’est plus que son existence; le lui ravir, c’est lui enlever plus que la vie. Aussi nos sages doc-teurs réprouvaient-ils au même degré le calom-niateur et l’assassin; et le Seigneur lui-même ne lui pardonne que si la personne calomniée lui accorde un généreux pardon. " Celui qui déshonore son prochain aux yeux du monde, n’a point de part à la vie future" (Talmud). L’horrible suicide est une action non moins criminelle. L’homme qui se détruit lui-même pour soustraire son corps à quelques épreuves FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 461 passagères, ou pour sauver son orgueil de la honte d’un revers, brise l’image vivante du Dieu qui l’a créé; il anéantit en même temps l’âme avec le corps, et, pour échapper aux douteurs de cette vie qui ne dure qu’un instant, il sacrifie toutes les joies de la vie éternelle. L’insensé! il oublie que le Seigneur abaisse et élève, qu’il frappe et guérit; il oublie que c’est dans la con-fiance en Dieu que l’homme doit chercher et qu’il trouve la force de supporter ses maux. Oui, Seigneur, tu es le rocher contre lequel se brisent la haine, la douleur et le désespoir; tu es notre refuge au temps de l’affliction! Que ma confiance en toi préserve mon cœur de toute tentation et de toute pensée criminelle; qu’aujourd’hui et toujours tes saints commande-ments soient le bouclier de mon âme; car c’est dans l’observation de ta divine loi que je trou-verai ma perfection et mon salut. Amen. LE SEPTIÈME COMMANDEMENT. < Tu ne seras point adultère. " < L’adultère est sans cœur; que celui qui veut perdre son âme commette ce péché! "L’opprobre et la douleur l’atteindront, et sa honte ne sera jamais effacée" (Prov. 6, 32-33). La loi de Dieu place l’adultère près de l’assas- 36• 462 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). sin: celui-ci tue le corps, l’autre corrompt et détruit l’âme. L’impureté, comme un^oison perfide, souille et flétrit le cœur; elle ronge et détruit l’inno-cence et la vertu. Que la décence et la chasteté soient notre égide contre toute pensée impure, qu’elles soient, Seigneur, un voile impénétrable pour notre in-nocence, et que notre àme retourne digne de toi, mon Dieu, dans le séjour de la pureté éternelle! Amen. LE HUITIÈME COMMANDEMENT. < Tu ne déroberas point. > Tout ce que l’homme possède, ce qu’il a con-quis par le travail de ses mains, et amassé pé-niblement à la sueur de son front, tout ce que la bénédiction du Seigneur lui a départi des biens de ce monde, doit être sacré pour ses semblables. Le troubler, soit par violence, soit par ruse, dans la jouissance de ce que Dieu lui a donné, c’est se révolter contre la volonté du Père tout-puissant, c’est porter la perturbation dans l’ordre que sa sagesse suprême a établi dans la grande famille de l’humanité. Aussi n’est-ce point la crainte de la justice humaine, mais la crainte d’offenser Dieu, qui doit détourner FÈTF. DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 463 d'une action aussi honteuse; car la loi des hommes, quelque sévère qu’elle fût, seraitim-puissante, si la pensée d’un témoin invisible et tout-puissant ne venait mettre un frein à la dé-loyauté, source de tant de crimes. Celui qui ne respecte pas le bien d’autrui, ce-lui qui l’usurpe par malice, celui qui trompe son prochain et abuse de sa faiblesse ou de son ignorance, est un blasphémateur; il nie la pré-sence et la justice du Dieu vivant, qui lit les plus secrètes pensées du cœur. Seigneur! fais que tous les hommes à l’heure du péché se pénètrent de la pensée que tu es présent à toutes nos actions, et que rien ne peut les soustraire à ton regard. Que cette pensée salutaire et la foi en ta Providence éter-nelle les éloignent de toute iniquité! Amen. LE NEUVIÈME COMMANDEMENT. " Tu ne porteras point contre ton prochain un faux témoignage. " Veux-tu préserver ton cœur et ton âme de tout péché, de toute faute et de tout crime? veux-tu rester fidèle à Bieu? Sois fidèle à la vé-rité, et garde-toi de porter un faux témoignage. On blasphème, on renie Dieu, on perd son âme dès qu’on sé livre au mensonge, à la faus^ 464 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). seté, à la calomnie; on renie Dieu quand on altère ou que l’on cache la vérité que l’on a juré de dire; et Dieu, le témoin éternel, réserve un terrible châtiment à celui qui porte un faux té-moignage. Cet acte criminel et sacrilège réunit à lui seul le vol, le meurtre, le blasphème et l'idolâtrie. E11 effet, le faux témoin dérobe à son prochain ses biens, sa liberté, son honneur ou sa vie; il blasphème, car il prend le nom du Tout-Puis-sant pour affirmer un mensonge; il est idolâtre, puisqu’il rènonce à Dieu et à la vérité pour sa-tisfaire ses propres intérêts, s3 vengeance ou sa cupidité. " Absoudre le méchant et condamner l'homme juste, sont deux choses abominables au Sei-gneur " (Prov. 17,15), et sa malédiction retombe sur le4émoin sacrilège qui trahit la vérité. Sache que le Seigneur siège dans l’assemblée des juges équitables qui rendent la justice en son nom! C’est vers lui que tu lèves ta main pour affirmer la vérité de tes paroles; c’est lui, le Très-Haut, source de toute vérité, que lu prends à témoin de la pureté et de la sincérité de ton cœur. Qu’une sainte terreur s’empare de notre âme, et éloigne de nous l’esprit du mal et du mea- FÊTE DÉ PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 465 sooge; que tous les. biens et les trésors du monde ne soient que poussière à nos yeux de-vant la crainte d’offenser, par un mensonge, le Juge suprême de l’univers! Amen. LE DIXIÈME COMMANDEMENT. ù Dieu ne puisse nous appeler à lui ? Que reste-t-il alors à l’homme de ces richesses, de ces plaisirs, de ces dignités et de ces honneurs qu’il a convoités et possédés? Malheur alors à celui qui n’a vécu que pour jouir! C’est pourquoi, Seigneur, ]’élève vers ton trône mes sentiments de reconnaissance; je te bénis et pour les biens que ta main paternelle m’a dispensés, et pour les grâces que tu ré- FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 467 pands sur tous les hommes , mes frères. Con-tent de mon partage, je regarderai sans envie les biens terrestres dont jouit mon prochain, et te louerai, mon Dieu, si je puis, à mon tour, faire la part d'un frère plus pauvre que moi. PRIÈRE FINALE. Je viens, ô mon Dieu, de me pénétrer de l’esprit de tes commandements, ta sagesse et ton amour se révèlent à chaque mot. Heureux si je marche dans tes voies, ô Sei-gneur, si je ne néglige point la pratique de ta sainte loi! car au jour suprême je n’apporterai devant toi que mes actions, dont le mérite ou Findignité décideront de mon salut éternel. Oui, maintenant je sens, je comprends, je vois que tout ce qui ennoblit l’homme, tout ce qui embellit ses œuvres est tracé dans cette loi immortelle; que tout ce qui fonde la morale des nations découle uniquement de cette source di-vine. Seigneur, achève ton œuvre sur elles; que leur encens ne s’égare plus et monte sans par-tage vers l’auteur unique de la lumière et de la vérité! Amen. Haphthara. Premier jour: Ezech, 1; deuxième jour: Habak. 3. 468 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). On remet la Thora dans Varche sainte; pour les prières qui accompagnent cette cérémonie , vnir (p. 96) office du sabbat. •מיסף DEUXIÈME OFFICE DU MATIN DES DEUX JOURS DE PENTECOTE. MOUSSAPH. On dit le schemoné-eshéh de Moussaph de Soukoth (p. 376). Lorsque l’officiant le recom-mence, on dit la prière suivante: v. "Rendez grâce an Seigneur. Il annonce sa parole à Jacob; il fait connaître sa loi et ses préceptes à Israël מ (Ps. 147 , 19). Inspirées par tes bienfaits,Seigneur, les pieuses paroles du psalmiste s’échappent de mon cœur reconnaissant! C'est en ce jour que tes enfants doivent glorifier deux fois les trésors de ton amour. Ta bénédiction a ranimé la terre, et nous inaugurons aujourd’hui la féte des pré-mices. Nous élevons nos cœurs émus vers l’auteur des splendides merveilles qui nous entourent, vers le Père bienfaisant qui a préparé cette de-meure délicieuse à ses enfants. FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). 469 Mais un souvenir non moins imposant nous appelle au pied de ton sanctuaire, pour célé-brer en même temps la fête de la promulgation de ta loi. Ainsi, mon Dieu, ta bonté veut nous sauver de toutes les manières. Tu nous donnes à la fois la nourriture du corps et celle de l’âme, notre existence sur la terre et notre salut dans le ciel. Que ce souvenir renferme pour nous de joies et de bonheur! La Pâque est la fête de!,affranchis-semënt matériel; mais aujourd’hui nous sancti-fions le jour où le Seigneur nous a délivrés de!a mort, en nous retirant de l’empire des té-nèbres et de Terreur. Quel bien plus précieux pouvait-il donner à nos aïeux? quelle mission plus sainte et plus glorieuse pouvait-il leur confier, que celle de porter parmi les nations la lumière et la vérité? Que serions-nous, que seraient les familles de * la terre, si le Seigneur n’avait fait entendre sa voix du haut du Sinaï? L’idolâtrïe, l’esclavage et l’abus de la force sur la faiblesse souilleraient encore!’humanité, et les peuples ignorants et abrutis ne subsisteraient que par la violence, ou périraient dans les excès de l’impiété. Mais!’Éternel a annoncé sa parole à Moïse, il a fait connaître sa loi et ses préceptes à Israël. 27 470 FÊTE DE PENTECOTE (SCHEBOUOTH). Le Seigneur a choisi les descendants d’Abraham, son bien ־aimé, pour instruire les fils de la terre, et répandre partout la connaissance du Dieu vivant. O notre Père, quelle grande mission tu as donnée à nos ancêtres et à nous! Que le sou־ venir de ce grand jour de la Révélation excite en nous de joie et de reconnaissance! Gomment nous rendre dignes de tant de bienfaits? Que pouvons-nous pour toi, Dieu de bonté, Créa־ leur et Sauveur de tous les hommes? Agrée du moins nos actions de grâces et le vœu de notre obéissance filiale. L’obéissance et l'amour de tes enfants ne te sont־ils pas la plus agréable des offrandes! Oui, mon Dieu, je promets d’obéir à ta loi, de me pénétrer de son esprit, de faire en sorte que mes œuvres sauc-tifient ton saint nom. Toute ma vie je t'offrirai le sacrifice que tu aimes, la prière fervente de mon cœur. Puisse-t-elle s’élever jusqu’à toi, ô le meilleur de tous les maîtres, le plus doux et le plus aimable de tous les pères! Amen. On dit la KEDOUSCHA, voir office du iabbat (p. 98). Puis la prière: ail n*est pas de Dieu comme notre Dieu " (p, 400), et on termine par Alenou (p. 44). PRIÈRE AYANT LE REPAS DU SOIR. 471 A Mincha on dit te psaume 145 (p. 27), et le SCHEMONÉ-ESRÉH de la veille de Soukoth. קידוש KIDOUSCH OU PRIÈRE AYANT LE REPAS DU SOIR POUR LES TROIS FÊTES. Sois loué, Éternel nôtre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous as choisis entre tous les peuples, nous as élevés parmi les nations pour nous sanctifier par tes commandements. Tu nous as donné dans ton amour (les sabbats pour le repos) des fêtes pour la réjouissance, des solennités et des époques pour Tallégresse, ce jour (de sabbat), de fête deitserttfc, ép-fu de HOtre ré-jonissanee. de Seakoth, ép-que de netre ré-jouissance. des A1y"es, épo-1 de8ehebonetb,ép>-fie de notre déü-lqie de la prenlga-Tranee. Ition de la lei. pour une sainte convocation, en mémoire de notre première délivrance. Car c’est nous que tu as choisis et sanctifiés entre tous les peuples; tu nous as donné en patrimoine (avec amour et bienveillance), pour notre joie et notre allégresse (le sabbat et) les fêtes saintes. Sois loué, Éter-nel, qui sanctifies (le sabbat), Israël et les épo-ques (solennelles). Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous as laissés en vie, nous as conser- 472 PRIÈRE AVANT XE REPAS DUSOïR: vés et nous as permis d’atteindre cette époque (de fête). קידוש KIDOUSCH OU PRIÈRE AVANT LE REPAS DU SOIR DU NOUVEL AN. Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous as choisis entre tous les peuples, nous as élevés parmi les nations, pour nous sanctifier par tes commandements. Tu nous as donné, dans ton amour, ce jour (du sabbat et) du Souvenir, jour de Térouah (son du Schofar), pour une sainte convocation en mémoire de notre première délivrance. Car c’est nous que tu as choisis et sanctifiés entre tous les peuples, et ta parole, ô notre Roi, est vraie et subsistera éternellement. Sois loué, Éternel, Roi de toute la terre! qui sanctifies (le sabbat), Israël et le jour du Souvenir. Sois loué, Éternel notre Dieu, Roi de l’uni-vers, qui nous as laissés en vie, et nous as con-servés, et nous as permis d’atteindre celte époque (de féte). DESTRUCTION DU TEMPLE DE JÉRUSALEM. 473 ANNIVERSAIRE DE LA DESTRUCTION DU TEMPLE DE JÉRUSALEM. ־־־ תשעה באב. tischah beab (9® rôles" (Salomon, Prov. 4, iO). Éternel mon Dieu, grâce à ta Providence di-vine, je suis né et j’ai été élevé dans la foi d’Israël, j’ai été instruit dans les préceptes de ta sainte religion, et je m’approche avec joie de ton sanctuaire pour te promettre de tes INITIATION RELIGIEUSE. 479 observer toujours. Quoique jeune et faible en• core, je ne suis point effrayé des nombreux de-voirs qui vont m’être imposés en ce jour solen-nel, car je sais, mon Dieu, que dans ton amour tu diriges et raffermis les pas de tes enfants; jé suis prêt à confesser solennellement l’unité de ton nom et la vérité de ta loi immortelle, que tu as révélée à Moïse. Oui, je promets du fond de mon âme de té rester fidèle, mon Père et mon Dieu, de ne ja-mais violer volontairement les préceptes de ta loi et d’obéir jusqu’à la mort à tes commande-ments. Reçois-moi dans l'alliance de mes pères; af-fermis mon âme dans le bien; soutiens-la dans la pratique de la vertu. Apprends-moi à résister aux exemples de l’impiété, et inspire-moi de ton esprit, pour que ta volonté soit toujours la mienne, et que je mette mon bonheur à te plaire et à t’adorer. Fais fructifier dans mon cœur les leçons et les conseils de mes parents et des hommes pieux; que l’exemple dé leur vie soit sans cesse le guide de mes actions, afin que je me rende digne de tes bénédictions, ô mon Père. Que la promesse que je fais aujourd’hui soit toujour$ présente à ma pensée, qu’elle me rap- 480 INITIATION RELIGIEUSE. pelle à toute heure le devoir que je contracte en présence de tous mes frères, de te consacrer mon corps et mon âme; car c’est à toi, Sei-gneur, que j’appartiens; et si mon enfance a été une préparation pour être admis dans ton al-liance sur cette terre, ma vie entière doit me préparer à l’alliance éternelle dans ie ciel. Sermon. — L'officiant et le chœur chantent l'hymne ygdal. II. PRIÈRE APRÈS L’INITIATION. Let enfante se placent devant le tabernacle et l'un d'eux récite à haute voix, pendant que les autres suivent dans le silence et le recueillement. " Mon fils, n'oublie pas ma loi, et que ton cœur garde mes préceptes " (Salomon, Prov.3,1). Sois loué, ô Saint d’Israël, qui daignes nous recevoir dans l’alliance de nos pères. Nous ve-nons de confesser, et nous confessons haute-ment, ton unité et ton éternité, ta toute-puis-sanee et ta bonté. Nous nous sommes engagés, et nous nous engageons à suivre fidèlement, loyalement et d’un cœur docile les saintes près-criptions de ta loi, et nous nous attachons avec une foi pleine et entière aux espérances qui, dans INITIATION RELIGIEUSE.^ 481 ce monde et dans l’antre, seront le prix de notre obéissance. Notre Père, nous t’en supplions, détourne de nous toute pensée contraire à notre croyance. Toi qui seul lis dans l’avenir, si tu prévois que l’un de nous doive violer son serment et devenir infidèle à la foi de nos pères, rappelle-le dans ton sein avant qu’il ait terni son innocence, avant qu’il l’ait souillée d’un parjure. Qu’il te plaise, ô Éternel, d’acquitter notre dette envers nos parents bien-aimés et nos vénérables maîtres en versant sur eux les tré-sors de tes bénédictions. O Seigneur, daigne guider nos pas dans ce monde, afin que par notre piété, par nos mœurs et par notre loyauté, nous fessions honneur à la religion, et que notre vie tout entière soit un hommage au Dieu d’Israël. Que cette promesse solennelle et cette ardente prière ne s’effacent jamais de notre mémoire, afin qu’à notre der-nière heure nous puissions, dans la pureté de notre àme, nous écrier comme aujourd’hui: ÉCOUTE ISRAËL, L’ÉTERNEL NOTRE DIEU, L’ÉTER- nel est UN! — Béni soit le nom de son règne glorieux! 482 INITIATION RELIGIEUSE. m. PRIÈRE DU PÈRE ET DE LA MÈRE LE JOUR DE L’INITIATION DE LEUR ENFANT. Pendant qu'on récite la prière ci-desnu: " Je l’ai consacré à l’Éternel pour toute 8a vie " (Samuel 1, 28}. Seigneur, tu m’as accordé la grâce d’éiever mon enfant jusqu’à ce jour. A travers la fragi-lité des premières années, à travers les dangers sans nombre qui ont menacé sa frêle existence, ta main tutélaire l’a conduit jusqu’ici; et je viens, ô mon Seigneur, d’un cœur reconnaissant, comme jadis les parents de Samuel, le consacrer à ton service! Tu viens de le recevoir dans l’alliance d’Is-raël; désormais, ô mon Dieu, c’est sur sa propre tête que reposera la responsabilité de sa con-dijite envers toi et envers les hommes. Je m’fefifraie quand je songe aux dangers qui l’attendent sur son chemin, aux séduetions qui viendront au devant de lui, aux erreurs et aux fautes qu’il pourra commettre I Dans cette appréhension, c’est encore auprès de toi, 6 mon Dieu, que je viens calmer mes angoisses et réfugier mes espérances. O daigne étendre ta main protectrice sur mon enfant; INITIATION RELIGIEUSE. 483 veille sur son adolescence comme (u as veillé sur son berceau; s'il vient à chanceler sur sa roule, envoie à son secours Fange gardien qui conduisit le jeune Tobie; aplanis devant lui les difficultés de l’existence, ne le soumets pas à des épreuves trop rudes; faisrlui trouver grâce aux yeux des hommes par des qualités esti-niables. Ne permets pas surtout, ô Seigneur, qu’il oublie les vœux qu’il vient de prononcer, mais qu’il reste fidèle à la foi de son Dieu, et attire sur lui les bénédictions du ciel et l’amour des hommes! Amen. rv. PRIÈRE DES ASSISTANTS A L’INITIATION. Pendant la prière ci-dessus: " Mon fiZs, si les pécheurs vous at-tirent par leurs caresses, ne vous lais-*ez pas aller à eux" (Prov. 1,10). Mon Dieu, tu viens d’admettre dans ton sein les jeunes rejetons de ton peuple. Puisse l’amour de ta loi vivifier toujours leur âme; puisse leur vie tout entière garder l’em-preinte de pureté et d’innocence que la religion vient d’imprimer sur leur front. Puissent-ils par leur piété enrichir l’héritage de les fidèles , 484 INITIATION RELIGIEUSE. et par leurs œuvres honorer noire sainte reli-gion. Seigneur, fais descendre ta bénédiction sur ces enfants, et que le chemin de la vie ne soit semé pour eux que de jours calmes et heureux, sanctifiés par la foi! Amen. V. BÉNÉDICTION DES PARENTS SUR LEURS ENFANTS. — IMPOSITION DES MAINS. Au moment de la bénédiction pastorale pro-noncée du haut du sanctuaire, les portes du tabernacle ouvertes. Que l’ange qui m’a sauvé de tout malheur bé-nisse cet enfant, qu’il rappelle mon nom et ce-lui de mes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, et que la prospérité l’accompagne sur cette terre! Mon Dieu, bénis-le dans ton amour, et fais qu'il devienne comme Ephraïm et Manassé; {si c'est une fille:) comme Rachel et Léa. Amen. 485 OFFICE DU MARIAGE, OFFICE Dü MARIAGE. I. PRIÈRE PARTICULIÈRE DE LA MARIÉE LE MATIN DU JOUR DU MARIAGE. • O toi qui trônes dans le ciel , c’est vers toi que je lève les yeux " (Ps. 123, 1). 0 mon Père céleste, quoique préparée par la méditation à cette journée si décisive pour moi, une profonde tristesse s’empare de mon âme, et au milieu de la gaîté bruyante qui éclate autour de moi, mon cœur est oppressé de dou-leur, car je me demande avec effroi, si ce jour ne sera pas la dernière joie de ma vie ? Je vais bientôt paraître devant toi, mon Dieu, pour jurer fidélité et dévouement à l’époux que tu m’as destipé, et recevoir de lui le même ser-ment; bientôt un lien indissoluble enchaînera mon existence à la sienne, et je marcherai à sès côtés jusqu’à ce que la mort nous sépare pour nous réunir dans l’éternité. Mais quel sera mon partage dans cette voie nouvelle? Ce jour va décider de mon avenir, et je ne puis même prévoir ce qui sera demain; un voile de ténèbres couvre les jours, qui sont 486 OFFICE DU MARIAGE, devant moi. Toi seul, Seigneur, tu vois ce qui est caché et impénétrable à nos regards; toi seul, tu sais la destinée qui m’est réservée. Que ta sainte volonté soit faite, que ma rési-gnation trouve grâce à tes yeux, et fasse agréer l’humble prière que Je t’adresse, mon Dieu, en cette heure solennelle: Daigne, ô mon souverain Roi, faire des-cendre ta bénédiction sur ta servante, en ce jour si décisif pour son bonheur; que l’avenir qui s’ouvre devant elle soit exempt de malheurs et d’épreuves trop cruelles, et qu’il soit rempli de jours calmes et tranquilles. Donne-moi, ô mon Père, des vertus dignes de ta bienveillance, et capables de captiver le cœur de mon époux. Accorde-moi ta divine protection pour que je puisse remplir les nou-veaux devoirs que je m’impose aujourd’hui; for־ tiûe mon âme et mon corps contre l’adversité et les épreuves qui peuvent m’atteindre; éclaire mon intelligence, afin que je puisse assister de mes conseils , et soutenir de mes consolations celui qui va devenir mon ami et mon protec-teur. Veille sur lui et sur moi, et maintiens dans nos cœurs les pieux sentiments de la reli-gion de nos pères, afin que nous marchions toujours unis dans le chemin de la vertu, et OFFICE DU MARIAGE. 487 que l’amour el la paix régnent au milieu de nous avec ta sainte bénédiction! Amen. II. PRIÈRE DE LA MARIÉE DANS LE TEMPLE PENDANT LE CHANT MAH ADIR, AVANT LA CONSÉCRATION. "Que l'Éternel te garde , que l'Éternel le couvre de sa droite" (Pi. 1211*5). Mon Dieu, je viens prononcer le vœu sacré qui m’attache à jamais à mon époux; tu es té-moin du serment que je fais de l'aimer sainte-ment et de lui rester fidèle; et la religion va bénir et consacrer notre union! O mon Père, daigne confirmer cette béné-diction, sans laquelle toutes nos espérances ne seraient que vanité; fais descendre sur notre foyer domestique l’union et la concorde qui sont le véritable bonheur. Donne-nous la patience et la force, le courage et la résignation, qui nous sont nécessaires pour supporter les peines et les chagrins souvent inévitables dans l’état du mariage, et inspire-nous une indulgence mu-tueile pour nos défauts. Que je me souvienne sur-tout que la douceur et la déférence sont les plus aimables qualités de la femme, et que la mo-destie et la piété sont les premiers devoirs de la 488 OFFICE DU MARIAGE; fille d’Israël, ainsi qu’il est écrit: < Fausse est la vanité; vaine est la beauté, la femme qui craint Dieu est seule louable " (Prov. 31, 30). Préserve-nous, Seigneur, de tout ce qui peut troubler notre paix conjugale, et sanctifie l’ai-liance de nos âmes. Fais que je trouve toujours dans mon époux un ami constant, un guide bienveillant, et dans ma nouvelle famille la ten-dresse qui faisait mon bonheur et ma joie dans la maison paternelle. Sois-nous propice, mon Dieu, afin qu’au dé-clin de la vie nous nous rappelions encore avec joie ce jour qui fixe notre destinée, et que nos actions de grâces s’élèvent comme aujourd’hui vers toi, notre Père et notre Bienfaiteur! Amen. III. PRIÈRE DU MARIÉ. " Si rÉternel ne bâtit la maison, c’est en vain que les ouvriers y tra-vaillent" (Prov. 127,1). Mon Dieu, c’est toi qui, dès la création, as dit que l’homme ne devait pas vivre seul (Gen. 2, 18); c’est en t" présence et par ta sainte volonté que je viens, selon la loi de Moïse et le rit d’Israël, de former les saints engagements qui me OFFICE Î)U MARIAGE. 489 lient désormais à mon épouse; daigne être té-moin des promesses que je fais de 1& remplir fidèlement! Je promets d’être pour elle un ami fidèle et dévoué, de l’entourer d'affection et de respect, de la protéger par ma force, de la soutenir par mon travail. Je me souviendrai que la faiblesse et la fragilité étant le partage de son sexe, elle doit trouver en moi un guide indul-gent, un conseiller bienveillant, des exemples vertueux. Mais c’est en vain, Seigneur, que l'homme travaille si ta bénédiction ne vient le seconder, c’est pourquoi j’appelle en ce jour solennel ta bienveillance sur nous. Daigne , ô mon Dieu, inspirer à mon épouse ces vertus dont parle la Sainte-Ecriture et qui rendent la femme forte plus précieuse que tous les trésors du monde (Prov. 31,10); que je trouve en elle cette douceur et cette sérénité qui sont le fruit de la religion et le charme du foyer dômes-tique; daigne me donner le courage et la prudence qui en fondent la prospérité. Fais descendre sur notre nouvelle maison ta bénédiction et ton amour, afin que nous traversions ensemble cette vie dans la paix et la concorde, et qu’au déclin de notre existence nous bénissions encore cette sainte journée. Amen! 490 OFFICE DU MARIAGE. IV. PRIÈRE DES PARENTS DE LA MARIÉE LE JOUR DU MARIAGE DE LEUR FILLE. "U ordonne à ses anges de le protéger en tout lieu מ (Ps. 9J, il). Mon Dieu, quoique j’espère fonder aujourd’hui le bonheur de mon enfant, l’amertume se mêle à la douceur de ma joie; quoique mon cœur déborde de reconnaissance pour les grâces que tu m’as faites, j’éprouve une profonde affliction, quand je songe que ce jour va décider de l’ave-nir de ma fille bien-aimée, et que je suis im-puissant à prévoir le sort qui l’attend. C’est pourquoi je viens, de toute mon âme, implorer en sa faveur ton appui et ta bénédiction. Seigneur, tu sais que j’ai accompli avec amour mes devoirs de père (de mère): j’ai in-culqué dans l’âme de mon enfant les préceptes salutaires de ta loi; je lui ai appris à t’aimer et à t’obéir, à n’attendre son bonheur ou son mal-heur que de ta sainte volonté. Maintenant elle abandonne le toit paternel où ses jours coulaient dans le calme et l’innocence; elle va suivre son époux. La traitera-t-il avec tendresse? lui don-nera-t-il avec douceur les conseils qu’elle trou— vait dans le cœur de ses parents. ? sera-t-il pa- OFFICE DU MARIAGE. 491 tient et indulgent pour les fautes de son inexpé-rience? s’efforcera-t-il de la rendre heureuse? Ces pensées, cette incertitude, tourmentent mon esprit, et c’est devant toi, Seigneur, que j’épanche mon âme, c’est par ma foi en ta bonté céleste que je cherche à alléger l’inquié-tude qui pèse sur mon cœur. Dieu miséricordieux, fortifie les nobles sen-timents, les penchants généreux de mon enfant; que la pratique de la religion et de la vertu lui fosse toujours trouver grâce devant toi, et l’em-bellisse aux yeux de son mari, afin qu’il l’en-toure sans cesse de respect et d’amour, et que la paix et l’union régnent dans leur maison. Puissent la douceur et la piété de l’épouse, le courage et Le dévouement de l’époux, faire descendre sur eux ta bénédiction paternelle, et les rendre dignes de l’estime des hommes. Que la prospérité ne les enorgueillise pas, et que l’adversité les trouve unis et résignés à ta volonté. Exauce-moi, mon Dieu, je t’en supplie, accorde-moi le bonheur de mon onfont; car je n’ai d’espoir qu’en toi, mon Père * mon Sau-veur! Amen. 492 OFFICE DU MARIAGE. V. PRIÈRE DES PARENTS DU MARIÉ. "C’est pourquoi l'homme qait-tera son père et sa mére et s’atta-chera à sa femme " (Gen. 2, 24). Une profonde émotion vient troubler ma joie; l’avenir est si mystérieux pour nous, ô Sei-gneur, que je tremble à l’idée que ce jour va décider du bonheur de mon fils. C’est pourquoi, ô mon Dieu, je viens auprès de toi épancher mes inquiétudes et solliciter tes bénédictions en faveur de ce jeune ménage. Seigneur, tu sais que j’ai accompli avec amour mes devoirs de père (de mère): j’ai in-culqué dans l’âme de mon fils les principes sa-crés de la vertu et de la religion; je lui ai appris à n’attendre son bonheur et son malheur que de!’accomplissement de ses devoirs et de ta sainte volonté. Maintenant il abandonne le toit pater-nel pour fonder lui-même son foyer domestique. Sera-t-il assez fort pour porter ce fardeau, assez prudent pour se diriger, assez heureux pour surmonter les difficultés de la vie? Selon tes saints préceptes, il va quitter sou père et sa mère pour s'attacher à sa femme; sera-t-elle patiente et indulgente pour les fautes OFFICE DU MARIAGE. 493 de son inexpérience; trouvera-t-il auprès d'elle la douceur et le dévouement, de bons conseils et de bons exemples ? Ces pensées, cette incer-titude, tourmenteraient mon esprit, si je n’avais foi dans ta divine bonté, si je n’espérais ta céleste bénédiction, si je ne me rappelais les pa-rôles de la Sainte-Écriture: " Le père et la mère peuvent donner des maisons et des richesses, mais c’est le Seigneur seul qui donne à l’homme une femme prudente" (Prov. 19, Dieu de mes pères, fortifie le courage de mon fils; nourris et éclaire son esprit, soutiens sa faiblesse s’il vient à chanceler; qu’il cherche dans la pratique de la religion et de la vertu les forces nécessaires à l’accomplissement des graves devoirs qu’il vient de s'imposer; " qu’il vive dans la joie avec la femme qu’il épouse dans sa jeunesse " (Prov. 5,18); qu’il trouve en elle des qualités qui embellissent son existence; qu’elle l’entoure sans cesse d’affection et de res-pect, et que la paix et l’amitié régnent à jamais dans leur maison. O Seigneur, accorde-moi le bonheur de mon fils, car son avenir dépend de toi, mon Père et mon Dieu! Amen. 38 OFFICE Dü MARlÂGEi \ït ־ 494 PRIÈRE DÈS ASSISTANTS A UNE BÉNÉDICTION NVPTI£LE. ^ " Que le S"i&ttèuT fà*8e devenir cette femme qi&tjNàfeedâns ta mai-son comme Rachèï^'Léa , qui fondèrent la maison d’Istaël" (Ratb 4.11). Dieu éternel, principe d^ionfc félicité , toK qui as créé l'homme à ton image, et lui as donné une compagne formée de son corps, pour nous apprendre que les deux époux doivent confondre leur existence dans la sainte union du mariage; ô toi , qui unis la femme à l’homme par ta bénédiction, Dieu bon, ta Providence connaît et gouverne toutes choses, et rien ne peut rendre malheureux ceux que tu bénis; c’est pourquoi nous te supplions d’unir les âmes de ces deux époux, d'inspirer à leurs cœurs une sincère et mutuelle affection, aiin qu’ils fondent une maison agréable à tes yeux. Jette un regard bienveillant sur ta servante, qui, près d'être mariée , implore avec instance le secours de ta protection. Que le joug qu'elle se laisse imposer devienne pour elle un joug d'amour et de paix; que chaste et fidèle elle se rende aimable à son mari comme Rachel; qu’elle PRIÈRES DES ENFANTS. 495 soit sage et modeste comme Rebeccâ; qu’elle jouisse d’une longue vie comme Sara; que l’es-prit du mal ne puisse pénétrer dans son cœur, et qu’elle reste fortement attachée à la foi et à la pratique de tes commandements. Que ces jeunes époux mènent ensemble une vie pure et irréprochable; qu’ils voient tous les deux les enfants de leurs enfants jusqu’à la qua-irième génération , et qu’après une heureuse vieillesse ils arrivent au repos des justes. Amen. PRIÈRES DES ENFANTS. I. PRIÈRE DU MATIN D’UN BNFANT. Je te remercie , ô mon Dieu, pour le repos et le sommeil fortifiant que tu m’as donnés cette nuit et pour la clarté du jour que tu fais luire encore une fois pour nous. Je te remercie aussi pour la santé que tu me donnes. Fais, ô mon Dieu, que je sois bon et sage aujourd’hui, et tous les jours, et que j’obéisse à mes chers pa-rents et aux bons maîtres qui se donnent tant de peine pour m’instruire; je mériterai alors ton amour et tes bienfaits. Que ton saint nom soit loué sur la (erre entière! Ameu, 496 PRIÈRES DES ENFANTS. II. PRIÈRE DE TABLE D’üN ENFANT. C’est toi, mon Dieu, qui par ta bonté ras* sasies tons les habitants de la terre; c'est toi dont la main paternelle fournit chaque jour à ma nourriture et à mes besoins. C’est pourquoi je te remercie de tout mon # cœur. Je veux suivre tes saints préceptes tels que mes bons parents et mes respectables maîtres me les enseignent, afin que tu m’aimes bien, ô mon Dieu, quand je serai bon et obéissant. Donne aussi la subsistance à mes chers parents et à tous les hommes. Sois béni^ô Maître de la terre, qui donnes la nourriture à toutes les créatures. Amen. III. PRIÈRE DU SOIR POUR UN ENFANT. Dieu de bonté, la nuit est venue; je me couche et me livre au sommeil sans crainte, car tes bons anges veillent autour de moi, pour qu'il ne puisse m’arriver aucun mal. Mais toi, mon Dieu, tu ne dors jamais, car tu veilles toujours du haut du ciel sur ton peuple et sur • tous les hommes, Veille aussi sur moi, mon Dieu, et protége-moi pendant le sommeil. Pré- PRIÈRES DES ENFANTS. 497 serve et copserve mes chers parents, qui me font tant de bien, et me font connaître ta sainte volonté. Amen! IV. PRIÈRE AVANT L’INSTRUCTION. Seigneur notre Dieu, tu nous as donné l’intel-ligence pour apprendre; tu nous as commandé le travail pour nous rendre utiles à nous-mêmes et aux autres. Nous promettons aujourd’hui d’être attentifs et dociles aux leçons de nos bons maîtres qui nous instruisent en ton nom, afin qu’il te plaise, 6 Seigneur, d’éclairer notre in-telligence et de bénir notre travail. Amen. v. : PRIÈRE APRÈS L’INSTRUCTION. Seigneur, nous te rendons grâces pour toutes les connaissances que' nous avons acquises au-jourd’hui par l’entremise de nos maîtres. Nous te remercions de ce que tu nous as donné des guides charitables qui nous instruisent dans la foi, nous forment aux sciences et nous met-tent en état de subvenir un jour aux besoins de la vie. Fais, 6 Seigneur, qne nous n’oubliions jamais la reconnaissance que nous leur devons, et que leurs sages leçons nous rendent dociles à tes saints commandements. Amen. 28. PRIÈRES DES ENFANTS. 498 VI. PRIÈRE D'UN ENFANT POUR SON PÈRE ET SA MÈRE. Mon Dieu, je te remercie de m'avoir fait coq-naître mes devoirs envers mes père et mère; donne-moi, je te prie, un cœur tendre pour les aimer, respectueux pour les honorer, docile pour leur obéir, juste et reconnaissant pour leur procurer tous les secours possibles, s’ils ont jamais besoin de moi. Rends-leur ce que je ne puis leur Rendre; récompense-les des peines et des soins que je leur ai coûtés. Conserve-les, accorde-leur une vie longue, heureuse et tran-quille, et donne-leur part à la bénédiction des saints patriarches. Amen. VII. PRIÈRE D'UN ENFANT POUR UN MALADE. Père céleste, toi qui écoules avec bonté la prière de tes enfants, sois favorable au pauvre malade (le nommer), aie pitié de ses douleurs et guéris son mal. Àccorde-lui ta grâce, pour l'amour de ton saint nom et pour l'amour de nos saints patriarches ,* Abraham, Isaac et Ja-cob. Amen selah. 499 PRIÈRE, DEUXIÈME PARTIE. PRIÈRES SPÉCIALES ET MÉDITATIONS. PRIÈRE. "Seigneur, ouvre mes lèvres, et que ma bouche proclame tes louangesi" (Ps. 51, 17). Être ineffable! toi dont notre langue profane n'est pas digne de prononcer le saint nom, source éternelle de tout bien, toi de qui tout vient, par qui tout est, et en qui tout doit finir, reçois aujourd'hui l’offrande de mon cœur et accueille avec ton indulgence divine mes humbles adorations! Je ne viens point, ô Seigneur, t’importuner de mes besoins ou solliciter les biens de ce monde. Je suis content de ce que tu m'as donné, car tu sais mieux que moi ce qui peut 500 PRIÈRE. m’être avantageux; j'espère en toi et j’attends humblement les décrets de ta Providence. Non, ce n’est point un sentiment terrestre qui m’amène vers toi; je viens, ô mon guide souverain, me jeter dans le sein de ta miséri-corde; je viens te chercher pour t’adorer, pour aspirer un rayon de ta lumière. Je m’échappe pour quelques instants aux agitations et aux misères de çe monde pour m’élever dans les sphères sereines de la religion. Oh! il faut bien que tu sois L’espérance su-prême, la vérité dernière, puisque toutes les âmes sensibles, tous les cœurs froissés ou déçus, tous les êtres souffrants viennent se replier sous ton aile, se réfugier dans ton sein. Tous se rap-pellent " que tu soutiens ceux qui tombent, que tu redresses ceux qui sont courbés" (Ps. 145, 11)• Mais la créature impure osera-t-elle parler au Saint des saints, l’humble ver osera-t-il s’adresser à!’Éternel et lui dire: Écoute-moi? Oui, Saint d’Israël, j’ose m’approcher de toi, car tu es mon Père; c’est toi-même qui m’eu-courages à la prière; la voix de ton amour qui retentit dans toute la nature m’invite à m’ap־־ procher de toi, comme elle invite tous ceux qui ont le cœur chargé. PRIÈRE. 501 O Père de toute lumière, éclaire mon âme, afin qu’elle comprenne toute ta grandeur; Créateur incréé de ce magnifique univers, écoute ma prière; Maître souverain, je t’aime et je t'adore comme le meilleur des pères. Oui, tes œuvres et mon cœur me disent que tu es aussi bon que tu es puissant. Quel maître est aussi doux que toi! tous nos devoirs envers toi consistent à t’adorer, à te remercier, à faire monter jusqu’à ton trône l’aveu de notre faiblesse, de nos misères, de notre insuffisance; à implorer ton secours et ton indulgence. Et pourtant, malheureux que nous sommes! nous trouvons ce joug trop pesant, nous qui chaque jour nous courbons devant toutes les vanités humaines. Éclaire nos yeux et purifie nos âmes. Ré-veille les cœurs de tes enfants engourdis par l'indifférence; souviens-toi de l’alliance que tu as faite avec ton peuple; souviens-toi de tes paroles, lorsque tu apparus à Salomon et que tu agréas son temple: " Quand ce peuple qui porte mon nom se convertira à moi, me priera, cherchera ma face, renoncera au mal, fera pé-nitence, je l’écouterai du haut du ciel, je lui pardonnerai ses péchés et viendrai à son se-cours. " Oh! puissent tous les hommes te coin- 502 SOUMISSION A LA VOLONTÉ DIVINE, prendre enfin et te connaître; puissent leurs cœurs fraternellement unis se confondre à ta voix! Répands' sur eux ta bénédiction et ton esprit, afin qu’ils s'aiment et se secourent comme des frères, et que leur prière, comme une hymne divine, s'élève vers le ciel pour cé-lébrer ton amour. SOUMISSION A LA VOLONTÉ DIVINE. " Exauce , Seigneur, la voix de mon humble supplication, lorsque je t’adresse ma prière, lorsque j’éléve mes mains vers ton saint temple מ (Ps. 28, 2). O mon Père céleste, je me prosterne à tes pieds avec une vénération filiale, daigne me guider et me corriger selon ton amour paternel; éclaire les ténèbres de mon cœur, afin que cha-cune de mes prières me fasse avancer sur le chemin de là perfection. C’est par toi seul et non par les lueurs de mon orgueil que je veux être guidé; j’obéirai à tes ordres, je rechercherai ce qui te plaît, je fuirai et je repousserai tout ce que tu condamnes; j’aimerai tout ce que tu aimes. Je ferai le bien à cause de toi et pour la gloire SOUMISSION A LÀ VOLONTÉ DIVINÊ. 503 de ton saint nom; je rejetterai tous les motifs humains, toute pensée de vanité ou d’intérét, d’orgueil ou d’égoïsme. Je mettrai mon bonheur et mon plaisir à accomplir envers les hommes ta volonté divine, à répandre sur eux mes bien-faits , à les servir de tous mes moyens. O Seigneur, daigne veiller sur moi, protège ma faiblesse contre toutes les tentations du péché; préserve mon âme des séductions du monde et des impuretés qui en sont la suite; ne m’abandonne pas, car je succombe si ta force ne me soutient. Ne permets pas, Seigneur, que l’opinion des hommes me fasse dévier du chemin de la foi; que les railleries des impies ne m’ôtent point la con-solation qu’elle donne. C’est de toi que viennent la paix et le calme que je goûte dans ma croyance; c’est toi qùe j’adore, c’est en toi que j’espère; c’est en toi que je trouve un bonheur qu’aucun homme ne peut donner. La bonté et la miséricorde sont tes divins at-tributs; Seigneur, je les invoque aujourd’hui, j’en ai besoin; car mes péchés sont nombreux, mes offenses envers toi sont inexcusables; ta clémence seule peut les effacer. Toi seul, ô Seigneur, tu sais les jours que je dois vivre en-core; oh! puissé-je par ta grâce marcher désor- ACTE D’ADORATION. 504 mais à ta lumière, et n'accomplir que des œu-vres qui te soient agréables! Puissé-je par ma conduite et mes paroles, par ma bienfaisance envers mes frères, par l'amitié et la bienveillance que je leur montrerai, méri-ter ta miséricorde et trouver grâce auprès de toi, 6 mon Père et mon Créateur! Amen. ACTE D'ADORATION. "O mon âme, adore le Seigneur" (Ps. 104,1). Grand Dieu qui m'as créé et qui me fais vivre, sois l'objet de mes humbles adorations! Que sont auprès de toi ma vie et mon existence: un souffle qui passe, une ombre qui s'évapore! Et toi, ô mon Dieu, tu es tout pour moi. Tu étais avant que ma poussière fut créée, et tu seras encore quand depuis longtemps mon corps sera dévoré par la terre. Le peu que je suis dans ce monde, c'est à toi que je le dois; tout ce que je serai dans l'éternité, c'est de toi que je dois l'attendre. Médite, ô mon âme, cette pensée sublime, pénètre-toi, ô mon cœur, de cette vérité, source de toutes les autres! Dès mon berceau, ô Père de bonté, tu as ACTE D’ADORATION. 505 veillé sur moi, chaque instant de ma vie a été uo effet de ton amour. A qui suis-je redevable de toutes les heures de contentement, de tous les moments de bonheur, de toutes les douces satisfactions que j’ai goûtés? Qui m’a donné ces sens, instruments admirables pour apprécier tes dons? qui m’a donné cette âme, rayon de ta lu-mière divine, source de ma vie éternelle? qui m’a donné mes tendres parents, mes frères dé-voués? C’est toi, ô mon bon Père; c’est toi aussi qui m’a donné un cœur capable de t’aimer, et une langue pour célébrer ma reconnaissance. Être ineffable, quelle bonté doit être la tienne, et combien tu dois être grand, puisque ta puis-sance égale ta bonté! Quelle est belle la destinée de Fhomme, quelle ne doit pas être sa reconnaissance! Celui qui régit le firmament, celui qui pèse dans ses mains l’univers comme une goutte d’eau, daigne aussi s’occuper d’un vermisseau tel que moi; celui qui a créé le monde, celui à qui tout est soumis sous le soleil, daigne m’aimer et me pro־ téger! Comment, ô Seigneur, ne suivrais-je pas ta loi d’amour, moi qui sens le besoin de t’aimer par reconnaissance, et d’aimer les hommes pour mon propre bonheur! Combien ne serais-je pas coupable de mépriser ou même de ne pas aimer 2" 506 APPEL A LA MISÉRICORDE DIVINE, mon semblable, lorsque toi, ô Seigneur, tu dai-gnes nous aimer tous! Seigneur, je t’implore, sois mon protecteur et mon guide. Quel autre que toi m’aime autant que tu m’aimes ? quel autre peut me conduire au bonheur éternel ? Je ne t’implore pas pour les biens terrestres; je suis content de ce que tu m’as donné, je t’en rends grâces chaque jour. Tu sais mieux que moi ce qui doit me convenir: "tu dispenses en tout temps la subsistance à tous " (Ps. 145,15); mes désirs doivent se borner à mes besoins et à ta volonté. Sais-je d’ailleurs, moi mortel aveugle, ce qui peut m’être avan-tageux ou contraire? J’espère en toi, qu’ai-je besoin de craindre ou de désirer? Seigneur, enseigne-moi mon chemin, afin que je marche à ta lumière et non aux éclairs de mon orgueil et de ma vanité. Je veux suivre tes traces, écouter tes enseignements, exécuter tes volontés en faisant le bien, en pratiquant la vé-rité et la bonté; car je sais qu’aimer et prati-quer le bien, c’est te connaître et t’aimer. APPEL A LA MISÉRICORDE DIVINE. a J’éléve mon âme vers toi, ô Seigneur ׳) מP8. 25, 1). Seigneur, lu ne ressembles point aux hommes qui détournent si facilement le regard de celui APPEL A LA MISÉRICORDE DIVINE. 507 qui les implore. Prends pitié de ta créature qui* se courbe dans la poussière, et qui, malgré la distance qui la sépare de ton éternité, n’a jamais cessé d’espérer en toi. Hélas! Seigneur, malgré mon infime petitesse, je me suis souveut révolté contre ta toute-puis-sance. J’ai payé ton amonr d’ingratitude, j’ai abusé de ta patience, et pourtant tu m’as par-donné! C’est la honte au front, la confusion dans l’àme, que je sens combien j’ai méconnu ta bonté. Oh! puissent les larmes les plus amères creuser mes joues, puisse le repentir le plus poignant me consumer pour effacer mes fautes! Père céleste, puisque ton pardon est inépui-sable, puisqu’il suffit de faire un appel sincère à ta miséricorde pour être écouté, je t’en sup-plie, fais grâce à ma vie passée, sois clément pour mes péchés, et aide moi à renouveler mon existence. Dirige ma volonté vers le chemin de l’humilité et de la vertu; donne à mon esprit la sagesse, afin qu’il comprenne le sens de tes saintes paroles; ne permets pas que ma raison s’égare au delà des bornes que ta volonté lui a prescrites. Seigneur, mon àme s’élance vers le séjour de la lumière, attire-la de plus en plus vers toi, dégage-la des impuretés de la matière, 508 PENSÉES SUR LA CHARITÉ. *afin qu’elle s’élève de degrés eu degrés vers le séjour radieux des esprits! Amen. PENSÉES SUR LA CHARITÉ* " Ne dites point je traiterai cet homme là comme il m'a traité. — Si votre ennemi a faim, donnez-lai à manger; s'il a soif ,offrez-lai de l’eau " (Prov. 24,29 et 25, 2i). Aimer nos semblables comme nos frères, comme nous-mêmes, leur souhaiter et leur faire tout le bien que nous pouvons; les défendre en leur absence, les aider de nos conseils, les sou-tenir dans le malheur, les consoler dans l’affliC' tion; nous réjouir de leur joie, nous affliger de leur peine, tels sont les devoirs que la charité nous impose, et qu’à chaque page, ô Seigneur, ta sainte loi prescrit à l’israélite. Aimer nos semblables, est-ce seulement s’abs-tenir d’en dire du mal ou de leur en faire? Est-ce cette vertu négative que le cœur le plus in-différent et même le plus dur peut éprouver? Oh non 1 telle n’est pas, Seigneur, telle ne sau-rait être ta loi d’amour. La charité, la plus sublime des vertus, est une bonté active qui me pousse à m’occuper du bonheur de mon prochain comme de mon propre PENSÉES SUR LA CHARITÉ. 509 bouhenr; elle veut, en un mot, "que je l’aime comme moi-même" (Lévit. 19, 18), que je m’i-dentifle avec sa position, et que rien d’heureux ou de malheureux ne puisse lui arriver, sans que mon cœur en prenne sa part. Cet amour, je ne le dois pas seulement à mon bienfaiteur, à mon ami, à mon parent, mais à tout homme mon semblable, sans différence de rang ou de religion; je le dois même à mon en-nemi selon la loi du Seigneur (Prov. 25, 21). Oh! combien, Père céleste, doit être cou-pable l’homme qui, loin de pratiquer ce saint * amour, non-seulement reste indifférent à la des-tinée de son frère, mais s'afflige de son bon-heur, et nourrit dans son âme le noir serpent de l’envie; ou celui dont les lèvres pécheresses s’ouvrent pour médire de son prochain, pour nuire à son bonheur ou à sa considération. Seigneur! Seigneur! préserve-moi d’une telle abomination, et si mon cœur l’a commise, sois miséricordieux, car je serais bien coupable. Être charitable pour le prochain, c’est donc éviter avec le plus grand scrupule de le blesser dans ses sentiments , de nuire à sa réputation, de l’humilier dans sa personne. Quelles larmes amères peut répandre un malheureux que mon orgueil ou ma légèreté ont fait rougir de son 510 PENSÉES SUE LA CHARITÉ, humiliation! Que de telles larmes, ô mon Père, ne retombent jamais sur ma tête! Être charitable pour le pauvre, c’est déve-lopper toutes les délicatesses d’un bon coeur. Croirai-je être bienfaisant si je jette une dédai-gneuse obole à l’indigent, en faisant rougir son front, en lui fermant ma porte et mon cœur? Croirai-je être charitable si, dans un moment d’angoisse ou de repentir, je voue quelques de־ niers aux malheureux sans me soucier si mon aumône va fructifier? Seigneur, préserve-moi de cette charité du mauvais riche, qui, ou-bliant "que les richesses de l’homme sont la rançon de son âme> (Prov. 13, 8), croit trom-per le Très-Haut en se trompant lui-même. Permets, ô Père des hommes, que je com-prenne autrement les devoirs de la religion. Que le pauvre soit pour moi un frère malheu-reux et respectable; que je souffre de ses souf-frances, que je le console de ses maux; que je l’aide de mon bien et de ma direction; que je lui apprenne à se suffire à lui-même; que j’épargne à son front l’humiliation, à son àme le désespoir, à son cœur la corruption, et que je consulte plutôt ses besoins urgents que mes besoins éloignés. En agissant ainsi, ô mon Dieu, je n’aurai fait qu’acquitter une dette; car, sekm PRIÈRE. 511 les divins préceptes, le superflu d’un frère est le bien de l’autre, PRIÈRE. Dieu de bonté! fais que je me souvienne tou" jours que la eharité est la loi israélite par ex-cellence, et que j’aie sans cesse dans ma mé-moire les touchants préceptes par lesquels tu nous ordonnes l’amour de tous les malheureux sans distinction de croyance. Que je n’oublie jamais que selon ta divine morale l’étranger est # l’égal de l’israélite devant le Seigneur (Nomb. 15, 15); que notre religion ne fait pas du salut éternel le privilège exclusif de ceux qui la pro-fessent; m$is qu’elle regarde comme destinés au bonheur suprême tous ceux qui croient en Dieu et exercent la vertu י à quelque confession qu’ils appartiennent (Talmud); car < tous les hommes sont frères en Dieu, puisque nous n’avons tous qu’un seul père " (Malach. % 10). Mon Dieu, fais par ta grâce que je par-donne de bon cœur à mes ennemis; que je ne conserve contre eux aucun sentiment de ven-geance, de haine, d’aversion, de rancune; que je ne parle jamais mal d’eux; que je ne prenne jamais plaisir à en entendre mal parler; que je prie pour eux, et que je leur rende volontiers 512 ACTE D’HUMILITÉ. service, si l’occasion s’en présente. Je sais, ô mon Dieu, que cet effort que tu me demandes, est difficile, mais il n’est pas au-dessus de nos forces. Le pieux exemple de Joseph comblant de biens les frères qui l’avaient trahi, les pleurs de David sur la tombe de Saül son ennemi, m’in-diquent comment je dois me conduire à l’égard de ceux qui m’ont fait du mal. Viens donc à mon secours, ô mon Dieu, aide-moi à me réconcilier avec tous les hommes, et à les aimer d’un amour fraternel. Amen. ACTE D’HUMILITÉ. יבין כל העולמים " Ma demeure est dans les hau-teurs du ciel, mais je suis avec les affligés, avec les humbles d’esprit" (Isaïe, 57, 15). Maître de l’univers, en te présentant mes supplications, je ne me fie point en mes propres mérites, mais en ta grande miséricorde. Que suis-je ? qu’est-ce que mon existence, ma piété, ma vertu, ma justice, ma force et ma puis-sauce? Gomment oserais-je élever la voix devant toi, mon Dieu? A tes yeux les plus puissants ne sont rien; les plus illustres, comme s’ils n’avaient point existé; les plus savants et les ACTE d’hümilité. 513 \ plus sages, comme s’ils étaient dépourvus de t science et de sagesse. \ Les œuvres de l’homme sont du néant, sa vie! est passagère, et sa supériorité corporeHe sur t les autres créatures est vaine devant toi car } tout est vanité sur cette terre (Écclés. 3, 19). f De quoi m’enorgueillirai-je donc, moi créa-\ ture chétive et bornée ? Quels sont mes avan-(i tages sur tous mes compagnons terrestres? Est-il une misère ou une erreur que je ne partage pas avec eux? La mort et la pourriture ne nous sont-elles pas communes? Le monarque ne dor-mira-t-il pas dans la poussière comme le men- i dianl? Le pauvre qui tend la main au coin des ׳ rues ne siégera-t-il pas au-dessus de moi dans ז le séjour céleste, si son cœur est plus pur de-vant toi, Seigneur, que le mien ? t Gesse donc, ô mon âme, de t’occuper des p vaines distinctions que la fortune et la pau-f vreté ont établies entre les hommes; ne sois * pas vaine dans le bonheur; ne te laisse point ï abattre dans l’adversité; songe que nous sommes f tous les enfants du même père, et que dans sa i tendresse pour nous il préfère les humbles et les malheureux, SUPPLIQUE DANS UN MALHEUR. 514 SUPPLIQUE DANS UN MALHEUR OU DANS UN CHAGRIN. "C’est du fond de mon angoisse que j'invoque le Seigneur)) (Ps. 130,1). Seigneur, le poids de l’infortune s’accumule sur ma téte; mon cœur plie sous le fardeau de la douleur, mais l’espoir ne m’abandonne pas. Je sais que les malheureux n’implorent pas en vain ton secours, et je viens à toi, ô mon Père, solliciter ta miséricorde; ne me repousse pas, Seigneur, ne détourne pas tes regards , écoute et exauce ma prière. Mais si, dans tes décrets impénétrables, tu en as décidé autrement, si l’épreuve que tu m’as imposée doit durer encore, je ne mur-murerai point; je l’accepte avec amour, et si mon cœur ne peut vaincre ma douleur, il la supportera du moins avec résignation, et en bé-nissant la main qui me frappe. Seigneur, que ta volonté soit faite! Amen. PSAUME DE LA PÉNITENCE. Pour le• heure• d’affliction. Ps. 6. Seigneur, pe m’éprouve point dans ta colère, Ne me châtie pas dans ton indignation. Prends pitié de moi, Seigneur, car je souffre > ACTIONS DE GRACES.. 515, Mes membres tremblent, guéris moi. Mon âme est dans l’anxiété; Seigneur, jusqu’à quand m’abandonneras-tu ? Reviens; calme mon âme , Sauve-moi ,• au nom de ta miséricorde. Car dans la mort qui peut penser à toi? Dans le tombeau qui chantera tes louanges?. Je ne puis plus gémir; Les nuits j’arrose ma couche de mes pleurs; Mon lit est inondé de mes larmes. ]les yeux sont ternis par la douleur; J’ai vieilli par les souffrances. Loin de moi, ouvriers d’iniquités! Le Seigneur a écouté le cri de mes larmes! Le Seigneur exauce mes supplications^ L’Éternel agrée ma prière. Frappés d’impuissance, mes maux se dissipent, Ils ont disparu soudain! Ce psaume se récite tous les jours après l’of-fice du soir, les fêtes exceptées. ACTIONS DE GRACES APRÈS UN ÉVÉNEMENT HEU-REUX. " Quelle joie! l’Éternel a entendu ma voix et mes supplications " (Ps. *18, 1). Merci, ô mon Dieu י tu n’as point rejeté la prière de ton serviteur; tu m’as assisté quand • 516 CANTIQUE DE RECONNAISSANCE, je t’ai invoqué; j’ai 'été sauvé par la divine pro-tection. A ta voix les dangers qui m’environ-naient se sont évanouis. Agrée, Seigneur,!’expression de ma recon-naissance et les vœux que je fais de te consa-crer mon cœur, et d’employer ma vie entière à me rendre digne de tes bienfaits. Éternel mon Dieu, je veux me pénétrer de ton amour; je veux être bon et secourable à tous mes frères, afin que cette existence que tu m’as renouvelée par ta grâce, soit utile à tous les hommes mes semblables. Que ta bonté , mon Dieu, soit toujours pré-sente à ma pensée; que le souvenir de ton secours fortifie ma foi, et soutienne mon cou-rage dans les épreuves auxquelles il te plaira peut-être de me soumettre encoïe. jC’est en toi seul, Seigneur, que je me confie, à toi seul mes actions de grâces, car tu as été et tu seras toujours ma force et mon salut! Amen. CANTIQUE DE RECONNAISSANCE. PS. 30. DE DAVID. Je t’exalterai, Seigneur, car tu m'as relevé; Mes ennemis ne se réjouiront pas à cause de moi. Mon Dieu, je t’ai imploré dans ma détresse, CANTIQUE DE RECONNAISSANCE. 517 Et tu m’as guéri, ô Seigneur. Tu sauvas mon âme près de l’abime; Tu me ranimas sur le bord du tombeau. Fidèles serviteurs du Seigneur, Rendez grâce à son saint nom. Son courroux est passager, Car il désire notre salut. A l’affliction et aux larmes du soir, 11 fait succéder l’allégresse du matin. Un tranquille bonheur m’avait aveuglé, Je croyais que je ne pouvais plus chanceler. Tu avais élevé ma force comme une montagne; Mais tu as caché ta face, et j’ai été consterné. C’est toi, Éternel, que j'invoque; Alors c’est toi seul que j’implore: Que te servira ma perte, Si je descends dans la tombe? La poussière peut-elle te rendre grâce? Raconter3-t־elle ta vérité ? Exauce-moi, ô Seigneur; Sois-moi miséricordieux, sauve-moi! Mais déjà tu changes mon affliction en triomphe; Tu détaches mon cilice et tu m’environnes de joies. C’est pourquoi je chanterai à jamais ta gloire, Et je te rendrai grâce éternellement. 518 RÉSOLUTION D’AMENDEMENT. RÉSOLUTION D’AMENDEMENT. "Seigneur, fais-moi connaître tes voies" (Ps. 27, 11)._ Seigneur, que de fois n’ai-je pas promis de me réformer, que de fois n’ai-je pas violé ma promesse en retombant dans les mêmes fautes, et en m’éloignant de toi! I/amour du monde, l’amour de moi-mêine, la légèreté et la vanité m’ont fait oublier mes résolutions. Fais-moi corn-prendre, ô mon Dieu, qu’il n’y a que ton amour qui puisse me conduire au bonheur éternel. O mon Père, je ne veux .point accumuler de non-velles iniquités, je ne veux point lasser ta pa-Uence, je veux rompre enfin avec le péché et revenir à tes commandements. Mais que sont mes résolutions, si ta force ne vient à mon aide? C’est pourquoi je m’écrie vers toi, Seigneur: fortifie-moi dans l’accomplisse-ment de mes devoirs, augmente mon amour pour le bien, soutiens-moi dans mes combats contre mes faiblesses. O Père divin, toi seul tu es parfait et nul ne peut prétendre à l’être; mais la religion nous enseigne que pratiquer la vertu , c’est se rap-procher de ta perfection., c’est aspirer au ciel. Daigne donc encourager mes efforts et me sou- RÉSOLUTION D’AMENDEMENT. 519 tenir dans la voie du bien où je veux sérieuse-ment entrer. Seigneur, rends-moi l’instrument de ta bonté pour les hommes, car je suis persuadé qu’en faisant du bien à mes frères, je remplis la vo-lonté; que mon oreille s’ouvre avec bienveil* * lance à la prière du pauvre, que celui qui a recours à moi soit reçu avec amour, t car l’homme qui méprise le pauvre fait injure à ce-lui qui l’a créé" (Prov. 17. 5). Je veux désor-mais regarder chaque homme comme un frère, comme un enfant de mon Père céleste. Je veux tendre la main au malheur, protéger les orphe-lins, soutenir les humbles, rassasier et vêtir ceux qui sont en proie à la faim et à la nudité. Que le bien que je ferai à l’avenir soit dégagé de tout sentiment d’égoïsme, de toute pensefe d’intérêt, de tout mouvement de vanité, et même de l’espoir d’une récompense céleste; qu’il soit uniquement voué à la gloire de ton nom et au bien de l’humanité; car " celui qui croit au Seigneur imite sa miséricorde" (Talmud). Mais mes devoirs ne se bornent point aux pauvres; combien d’autres de mes frères peuvent recevoir de moi du bien ou du mal! Je te pro-mets, Seigneur, d’aimer les hommes comme moi-même sans aucune pensée personnelle; je 520 RÉSOLUTION D'AMENDEMENT. promets de pardonner, à cause de toi, à tous ceux qui se sont montrés mes ennemis. Je fais le vœu de ne jamais médire de mon semblable, de ne point interpréter à mal ses œuvrés, d’oublier ses offenses, de le traiter avec justice et bienveillance, de ne jamais l״in-duire en erreur, mais d’agir envers lui avec sincérité et franchise, selon les préceptes de tes Saintes-Écritures; si le bonheur lui sourit, je ne l'envierai point; si le malheur le visite, je lui tendrai la main. Accorde-moi la sagacité nécessaire pour re-connaître l’homme vertueux, pour l’estimer; le vrai pauvre, pour le secourir; s’il est des mor-tels indignes qui abusent de mon amour et de ma bienfaisance, que la déception ne me rende pas injuste, et que je n’aie pas le malheur de méconnaître, à mon tour, l’homme respectable, mais humble , le frère nécessaire , mais timide. Il vaut mieux être trompé par le prochain que d’être injuste envers lui. Trop de prudence à être secourable cache souvent un cœür froid; à toi seul, ô mon Dieu , il appartient de juger les intentions. Seigneur, préserve mon âme de l’orgueil et de la vanité, afin que je me juge sans indul• gence; que je ne dédaigne pas l’homme faible 521 *PRIÈRE. pour m'incliner devant le superbe. Le sage l’a dit: " Il vaut mieux être humilié avec les hum־ bles que de partager avec les superbes 9 (Prov. 16, 19). Apprends-moi l’humilité, afin que la fortune et la gloire mondaine n’éblouissent ja-mais mon cœur, et que je ne me confie qu’à mes œuvres pour avoir quelque prix devant toi. Car c’est de toi seul, ô Seigneur, que j’attends mon bonheur dans cette vie et ma félicité dans l’autre. PRIÈRE. Mon Dieu, je promets du fonds de mon àme de marcher devant tes yeux, de diriger mes re-gards vers toi comme le but suprême, la der-nière fin de mes destinées; de t’obéir, ô mon Maître; de t’adorer, ô mon Père; de placer en toi ma foi et mon espérance; de n’attendre secours et salut que de ta volonté puissante. Que ta vo-lonté domine donc la mienne dans le bonheur et dans le malheur, et que mon cœur docile ac-cepte avec résignation et amour tout ce qu’il te plaira de décider de ta créature. Que ton esprit, ô mon Dieu, m’assiste dans la recherche de la perfection, que ta force me soutienne si je viens à chanceler; car tu es le Dieu des faibles, Seigneur, c’est à toi seul que $22 PERSÉVÉRANCE DAN? LE BIEN. je me confie, c’est à ta seule lumière que je veux marcher. Amen. יהי רצון POUR DEMANDER A DIEU LA PERSÉVÉRANCE DANS LE BIEN. "Si tu fais le bien, tu pourras t’élever " (Genèse 4, 7). Seigneur, tu connais mon cœur avec le bien et le mal qu’il renferme, tu sais que mes in-tentions m’entraînent vers le bien, que mes sentiments me portent vers ce qui est honnête et vertueux; mais dans les hésitations de mon . cœur les mauvaises passions prennent le dessus, et je succomberai souvent si tu ne viens au se-cours de ma volonté. Qu’il te plaise donc , ô mon Dieu et Dieu de mes pères, de m’inspirer de l’attachement pour ta loi. Ne me laisse point induire en erreur, ni en tentation, ni en péché, et préserve-moi de la honte de mal faire. Que les mauvaises pen-sées ne me dominent point; que la perfidie et la méchanceté restent loin de moi et de tous mes frères. Affermis mon cœur dans l’amour du bien et dans la pratique de la vertu. Fais que je sois humble et soumis à ta volonté, et que je POUR DEMANDER UNE GRACE. 523 trouve, ô Seigneur, grâce, miséricorde et fa-veur à tes yeux, et aux yeux de mes semblables. Amen. POUR DEMANDER UNE GRACE POUR SOI OU POUR UN AUTRE. "C’est en toi, Seigneur, que j’ai mis mon espérance" (Ps. 71,1). Père infiniment bon, nous ne vivons que de tes miséricordes; tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, nous ne le tenons que de ta libéralité. Toi seul, Seigneur, tu connais nos besoins; toi seul tu peux nous aider effica-cernent. C’est à toi seul, et non aux hommes, que nous devons nous adresser dans nos peines. C’est pourquoi, plein de confiance dans ta bonté, je viens vers toi, j'implore ton assistance, je te supplie humblement d’accueillir ma de-mande (pour moi ou pour un tel. Énoncer la de~ mandé). Ce n’est pas au nom de mes mérites, ni de ceux d’un mortel, que je t’invoque, c’est au nom de ta miséricorde que je te supplie; accorde-moi ma demande comme une aumône de ta grâce, comme le pain que tu accordes gratuitement à toutes tes créatures , comme un 524 DANS UN TEMPS DE CALAMITÉ PUBLIQUE, témoignage de ton inépuisable bonté. Ainsi soit-il! DANS UN TEMPS DE CALAMITÉ PUBLIQUE. "Seigneur, pourquoi t’éloignes-tu ? Pourquoi te dérobes-tu à dos regards au jour de la calamité? " (Ps. 10,1). C’est vers toi, Seigneur, que mon cœur plein de foi et d’espérance s’élève dans ces jours de souffrances et de calamités; j’invoque ta misé-ricorde pour mes frères et pour moi; ne nous repousse pas ,'mon Dieu, ne nous abandonne pas dans notre détresse. Vois, tes enfants sont dans la désolation, parce que ta main s’est ap-pesantie sur nous à cause de nos péchés; aie pitié de notre repentir. Nous reconnaissons que nous sommes indignes de ta grâce, cependant nous espérons en ton amour. O notre Père, par-donne-nous nos fautes et nos offenses, comme tu pardonnais à nos pères lorsqu’ils t’implo-raient; viens à notre secours, Seigneur, et dé-livre-nous. Malgré mon indignité, mon cœur se rassure, parce que je sais que tu veilles aussi sur moi, et que tu ne rejettes point la prière de ceux qui espèrent en toi. POÜR DEMANDEE LE EETOUE DE LA PIÉTÉ* 525 Sois béni, Seigneur, qui exauces la prière et les supplications. POUE DEMANDEE LE EETOUE DE LA PIÉTÉ. "Seigneur, ramène-nous vers toi et nous reviendrons. Renou-velle pour nous les jours antiques" (Jérémie, Lament. 5, 2i). Seigneur, toi qui, dans ton amour pour les hommes, es descendu sur le Sinal, pour leur révéler par l’entremise de ton peuple la. vérité éternelle, vois ce qu’est devenu ce dépôt sacré entre nos mains! Vois ceux dont les aïeux ont souffert depuis des siècles toutes les angoisses de l’âme, tous les martyres du corps pour res-ter fidèles à ton alliance! Au jour de la pros-périté ils oublient la foi paternelle pour s’enivrer de plaisir; ils méprisent tes commandements pour courir après des biens périssables, pour assouvir les ambitions les plus déréglées. Ce qui fait la vie éternelle, ils le raillent et le mé-prisent. Leur raison égarée ne sort de son in~ différence que pour entrer en compte avec toi, pour t’interroger jusque sur ton trône! Hélas! comme si ce n’était pas assez de tant de maux, la superstition et l’ignorance viennent aussi, ô mon Dieu, entraver les progrès de la $26 POUR DEMANDER LE RETOUR DE LA PIÉTÉ. foi: l’esprit de ténèbres cherche à aveugler le zèle des vrais croyants, et à leur cacher les pa-rôles vivifiantes de ta loi. Le mal est arrivé à son comble; encore on peu et les temples seront déserts, et la foi d’Is-raël sera obscurcie, égarée dans le matéria-lisme, ou envahie par l’idolâlrie; l’impiété et Terreur souilleront ton héritage. Jusqu’à quand, Seigneur, laisseras-tu durer l’épreuve? Toi, qui ne veux pas la mort du pé-cheur, jette un regard de pitié sur ceux qui t’oublient ou qui t’offensent; dessille leurs yeux, montre-leur l’abîme ouvert sous leurs pas. Dieu d’Israël! lève-toi, fais éclater ta puissance sur nous; venge-toi de tes ennemis selon les lois ordinaires de ton amour, en versant sur eux ta miséricorde et ta lumière. Fais pénétrer un rayon de ta grâce dans leurs âmes; inspire-leur les sentiments d’une véritable pénitence, afin qu’ils comprennent les grandeurs de la foi, et qu'ils aspirent en esprit et en vérité aux biens éternels. Souviens-toi, Seigneur, de ton alliance avee les patriarches; inspire et élève le cœur des ni-nistres de ton culte; donne la fermeté à leur âme, l’éloquence à leur langue, afin qu’ils sa-chent ramener vers toi ce peuple égaré. POUR DEMANDEE LA SUBSISTANCE. 527 Éteins parmi les hommes la haine et l’into-lérance, et que le frère ne persécute plus le frère. Ramène-nous vers les jours de piété et d’in-nocence, afin que ton nom unique et éternel soit béni à jamais parmi nous, et que ta loi sacrée devienne la bannière de toutes les na-tions. Amen. PRIÈRE POUR DEMANDER LA SUBSISTANCE. (( Mets ta confiance dans le Sei-gneur, et il te nourrira " (Ps. 55, 23). Mon Dieu, source de bonté et d'amour, ta bienveillance nourrit et entretient tout ce qui se meut sur la terre, aucune de tes créatures n’est exclue de tes bienfaits, chaque existence trouve par ta grâce la nourriture qui lui convient. C’est pour l’homme seul que ta Providence , semble faire un partage inégal de tes faveurs: aux uns tu donnes la richesse et l’abondance, aux autres la pauvreté et la misère; à celui-là un travail facile et productif, à celui-ci un la-beur pénible et ingrat; mais qui oserait douter de ta justice et de ta sagesse, ô notre Père! Ne sommes-nous pas tous tes enfants ? N’est-ce pas à toi seul qu’il appartient de donner selon ta 528 POUR DEMANDER LA SUBSISTANCE. prévoyance divine? Toi seul, Seigneur, tu sais ce qui est utile ou nuisible à chacun, et je m’a-bandonne à ton amour, car tu ouvres ta main et tu nourris avec bonté toutes tes créatures (Ps. 145). Soumis et résigné, je recevrai avec une re-connaissance filiale ce que ta main paternelle daignera m’accorder; je ne désire que ce que de-mandait le sage de la Sainte-Écriture: " Ne me donne ni la pauvreté ni la richesse, donne-moi seulement ce qui est nécessaire pour vivre " (Prov. 30, 8). Mais, si je dois vivre dans la pauvreté, permets, ô mon Père, que le ira-vail de mes mains suffise à mon existence et à celle de ma famille; que je gagne honnêtement mon pain quotidien et ne sois pas soumis à la cruelle épreuve de recourir aux dons des hommes. Bannis de mon cœur tout sentiment d’amertume et d’envie envers ceux qui sont plus riches que moi; que le contentement et la paix de ma conscience soient ma richesse, car " il vaut mieux posséder peu avec justice que de grands biens avec iniquité" (Prov. 16, 8). Que ma confiance en toi soit ma force et ma consolation, et que j’aie le bonheur de pouvoir assister ceux de mes frères qui sont moins heu-reux que moi. MÉDITATION DANS LA PROSPÉRITÉ. 529 Assiste-nous tous, ô noire Père, et rends-nous dignes de ta bénédiction. Amen. MÉDITATION DANS LA PROSPÉRITÉ. "Les richesses ne serviront de rien au jour de l’ex)>iation; mais la charité sauve de la mort" (Prov. 11, 4). Mon Père céleste, ta bonté m-a comblé de fa* veurs; tu m’as accordé l’abondance des biens terrestres et tout ce qui peut embellir mon existence ici-bas. Les soins et les soucis qui tourmentent un si grand nombre de mes frères m’ont épargné. Tandis que beaucoup d’entre eux s’épuisent dans un pénible travail pour ob-tenir le pain d’un jour, j’ai, grâce à ta Provi-dence, plus qu’il ne faut à mes besoins. Cependant, loin de moi la pensée que ta bé-nédiction soit le prix de mon mérite! Je sais que je ne suis ni meilleur, ni plus intelligent, ni plus pieux que ceux qui vivent dans les pri-valions et la pauvreté.; je ne m’enorgueillis pas d’une prospérité dont la cause n’est connue que de toi seul, Dispensateur de tous les biens, et ma reconnaissance est d’autant plus vive , que je me sens moins digne de tes bienfaits. Je ne crois pas, Seigneur, que ce soit pour 530 MÉDITATION DANS LA PROSPÉRITÉ. moi seul que tu m’as donné!*abondance, je n’en suis que le dépositaire; tu m’en demanderas compte un jour, quand je retournerai vers toi, car ces biens ne pourront me servir que par le bon emploi que j’en saurai faire: "L'homme charitable fait du bien à son âme " (Prov. il, 17). Parviendrai-je au bonheur en achetant les plaisirs et les jouissances du monde? Irai-je, oubliant les lois de mon bienfaiteur, dépenser en joies frivoles les trésors qu’il m’a confiés? ou trouverai-je la félicité dans la stérile con-templation de ces biens, que je ne dois possé-der que quelques jours ? "Tel parait riche qui ne l’est pas, > dit l’Écriture à ceux qui agissent ainsi (Prov. 13j 7). Non, Seigneur, ma conscience et ma rein gion me le disent: ce n’est point pour la satis-faction de mon corps que tu m’as enrichi, mais pour me donner les moyens d’ennoblir mon cœur et mon âme par des œuvres de miséri-corde; car tu donnes à chacun de tes enfants ce qui peut lui faciliter la voie du salut. Mais, de même que le pauvre qui n’a point foi en ta bonté, s’imagine que tu l’as oublié, et se perd dans le sentier de l’impiété, ainsi le riche qui ne rapporte pas tout à toi, ô notre Père, MÉDITATION DÀNS LA PROSPÉRITÉ. 531 marche orgueilleusement dans la vanité de son cœur, et s’égare loin du vrai bonheur, loin de la béatitude à laquelle tu convies tous les hommes vertueux; l’un ne comprend pas les délices de la bienfaisance, l’autre ignore le mérite de la résignation. Pourquoi, mon Dieu, serais-je vain de ma fortune ? N’est-ce pas folie d’étre fier d’un avan-tage dont on connaît la fragilité? Pourtant, que d’hommes méprisent les pauvres, et dédaignent ceux dont la fortune est moindre que la leur. Les insensés! on dirait qu’ils n’ont vu naître ni mourir aucun de leurs semblables! ils paraissent ignorer qu’ils sont entrés nus et pauvres dans ce monde, et que pauvres et nus ils en sorti-ront. Ni les richesses, ni les dignités dont ils ont joui sur la terre ne pèseront dans la ba-lance de la justice divine. Les bonnes actions seront les seules offrandes qui pourront un jour te fléchir, ô Juge éternel! Mon Dieu, que la pensée sérieuse de ma fin me préserve de la dureté et de la vanité; que mon cœur soit toujours ouvert à la pitié et à la miséricorde. Que ma foi en ta protection et en ta Providence soit pour mon âme plus précieuse que les richésses dont tu m’as gratifié , et que l’usage que je ferai dè ces biens périssables soit 532 POUR DEMANDER LA PATIENCE. toujours conforme à ta volonté, 6 mon Père et mon Bienfaiteur! POUR DEMANDER LA PATIENCE. "L’hoinme patient vaut mieux que l’homme courageux" (Prov. 16, 32). Mon Dieu, je sais que la religion me fait un devoir de la modération et de la douceur, et qu’elle me commande de supporter avec pa-tience les agitations de la vie, et cependant je sens, ô mon Dieu, que je remplis mal ce de-voir. Les contrariétés m’aigrissent, les contrat dictions m’irritent, je rends souvent, par mon humeur chagrine, la vie difficile à ceux qui m’entourent, et je perds aipsi le droit de t’offrir ma résignation comme un mérite ou une expia-tion de mes nombreuses fautes. Suis-je donc si parfait moi-même; 11’ai-je pas assez de défauts pour comprendre et supporter ceux des autres? Mon Dieu, toi qui fais trouver le calme à tous ceux qui se réfugient dans ton sein, rends la paix et la sérénité à , mon âme. Je t’offrirai en sacrifice toutes mes peines, je supporterai en ton nom les contrariétés et les injustices. Je remplirai mon cœur d’indulgence et d’aménité RÉSIGNATION DANS L’ADVERSITÉ. 533 pour ceux qui vivent autour de moi K je les, en-tourerai de soins et de prévenances. Je ne les irriterai point par un esprit opiniâtre, je les calmerai par ma patience et ma douceur; je sais que tu me tiendras compte de mes efforts, ô mon Dieu; que tu me soutiendras et me feras trouver grâce et amour aux yeux de ceux qui vivent avec moi. RÉSIGNATION DANS L’ADVERSITÉ. "Dans mes angoisses j’ai invo-qué le Seigneur; il m’a répondu et m’a rassuré" (Ps. 123, 5). Mon Dieu! la douleur m’accable; ma vie se couvre de sombres nuages; chaque jour m’ap-porte une nouvelle souffrance; je plie sous mon fardeau, et je crains de succomber. Jusqu’à quand , ô Seigneur, devrai-je souffrir ainsi? Daigne accueillir, ô mon Dieu , avec ton in- dulgence paternelle mes larmes et mes gémis- semenls; ce ne sont point des murmures d’in- soumission, mais les cris de ma faiblesse. Oh non! je ne viens point interroger ta Providence, ni murmurer contre tes desseins. C’est ta créa- ture, ô mon Dieu, qui crie vers toi; c’est ton enfant qui vient rise, ômon Père, ét placé à mes côtés ùn ange protecteur, qui me guide avéc amour et nie ramène vers ceux que je vais quitter. Fortifié par cette espérance, je remets dans tes mains, Seigneur, mon âme et mon corps, et je ne crains plus rien; car tu es le־ protecteur tout-puissant d’Israël, et tu exauces la prière de tous ceux qui eèpèrent en toi. PRIÈRE POUR UNE PERSONNE QUI SE MET EN VOYAGE. "Que le Seigneur te bénisse et te protège " (Nombres 6, 24). Seigneur, protecteur fidèle de tous ceux qui mettetat leur confiance en ta bonté, j’implore ta bénédiction en favèur {de mon père, de mon mari, de mon fils, de mon frère, de mon ami, etc,) , qu’un voyage va séparer dermoi. Protège- 31 . PRIÈRE D’UN PÏRE. le , mon Dieu , sur le chemin qU’ildoii parcou-rir; éloigne de lui les périls, allège seè fatigues, aplanis les obstacles , et accorde à ma fervente prière le succès de ses entreprises. Que ta grâce et ton amour l’accompagnent sans cesse et soient son égide; car sans eux la force et la prudence de l’homme ne sont que vanité. Toi seul, mon Dieu, tu es fort; nul autre que toi ne peut protéger ni défendre. Ma confiance en toi, Seigneur, bannit de mon cœur la crainte et l’inquiétude; Difeu d’Israëlי Bouclier ti’Abra-ham, j’ai invoqué ton saint nom, et j’ai foi dans ton secours. Ainën. PRIÈRE D’UN PÈRE DE FAMILLE. " Mon fils, si ton cœur est sage" mon âme sera daos la joie " (Prov. 23,15). C’est à toi, Seigneur, que je dois mes en-fants, c’est de toi que me vient le sentiment de l’amour paternel, émanation de ton amour di-vin. Mais que peuvent mes soins et ma ten-dresse pour eux sans ta bénédiction! Les ra-meaux que j’ai plantés dans ma maison ne sauraient se développer, si ta rosée céleste ne descendait sur eux. Toi qui donnes la nourriture à tout ce' qui 543 PRIÈRE D’UN PÈRE. vit "dans la nature, à L’oiseau sur la branche, •à la fleur sur le chemin, Seigneur, n’oublie pas mes enfants dans le partage de tes bienfaits. Je ne demande point pour eux les richesses et la surabondance, je ne désire״ pas qu’ils vivent dans le luxe et l’oisiveté; donne-ïeur seulement un corps sain et vigoureux, un cœur droit et un esprit laborieux; donne-leur des désirs modé-rés, afin qu’ils soient satisfaits, du pain quoti-dien et se tiennent éloignés des éblouissantes folies de ce monde. Éclaire mon esprit, Seigneur, afin que je sache les diriger vers le bien , cultiver en eux la bonté, la piété et former leur cœur pour les choses nobles et honnêtes. Accorde-leur, je t’en supplie, des yeux clairvoyants, pour discerner la vérité, et une volonté ferme pour la prati-quer; préserve leur innocence de toute mauvaise passion, et leur esprit des égarements si faciles à la jeunesse. Car < la sagesse vaut mieux que l’or; la prudence est plus précieuse que l'ar-gent" (Prov. 16, 16). Daigne surtout, ô Dieu de mes pères, con-server dans leur âme le feu sacré de la foi, et les rendre dociles aux commandements de notre sainte religion , afin qu’au jour marqué par la destinée, ils arrivent purs devant toi, et que je 544 PRIÈRE D’UNE MÈRE. puisse me réjouir et t’adorer avec eux dans le séjour des bienheureux. Amen. PRIÈRE D’UNE MÈRE DE FAMILLE. Les femmes prudentes fondent U maison" (Prov. 14, 1). Seigneur, en m’accordant les joies de la ma-ternlté, tu m’as imposé les devoirs les plus saints. Guide-moi, mon Dieu, et inspire-moi, pour que je les remplisse selon ta divine vo-lonté. Dévouée au bonheur de mes enfants, je crains que mon amour pour eux ne m’égare loin du but vers lequel je dois les diriger, si ta bonté, mon Dieu, n’éclaire ma tendresse; c’est pour-quoi je te supplie de m’assister et de m'accorder la prudence, la prévoyance et ie courage uéces-saires pour l’accomplissement de la missioa sainte dont tu m’as chargée. Je renonce avec joie à tous les plaisirs mon-dains, pour veiller sans relâche sur le trésor précieux que tu a$ remis dans mes mains; mes enfants ne sont-ils pas le don le plus riche de ta munificence! leurs caresses ne sont-elles pas les plus douces jouissances de mon cœur! Que ta grâce est immense, Séigneur, tu me fois PRIÈRE D’UNE MÈRE. $45 trouver dans Le plus impérieux des devoirs la plus ineffable félicité., Mais si les souffrances et les maladies qui menacent leur enfance remplissent mon âme de crainte et d’angoisses, et chassent souvent le sommeil de mes yeux, je dois songer aussi à les préserver des mauvaises passions, ces ma-ladies pernicieuses du cœur et de l’esprit. C’est pourquoi, mon Dieu, je te supplie de me préserver moi-même de toute faiblesse nui-sible à leur éducàtion; que je ne sois point aveugle ou indulgente pour leurs défauts, afin de pouvoir les diriger avec fermeté et leur incul-quer de bonne heure l’obéissance à ta loi, et la foi en ton éternelle Providence. Fais, que je veille sévèrement sur mes propres actions, afin que mes paroles et mes exemples soient toujours conformes à leurs devoirs et aux miens. Accorde-moi, Seigneur, la grâce de leur ins-pirer des qualités estimables et des sentiments généreux et bienveillants; écarte de leur tête les dangers si nombreux qui les menacent; donne la santé à leurs corps, la lumière à leur intelligence et la pureté à leur âme; soutiens־ les s’ils chancellent dans la voie du bien; ra-mène-les avec bonté s’ils s’en écartent. Gardien d’Israël, veille sur eux, détourne d’eux les ten- 546 prière d’un époux. tâtions et les séductions, afin qu’ils restent à jamais attachés à ta sainte religion, et trouvent grâce à tes yeux et aux yeux dçs hommes, leurs frères. Une prière encore, ô mon Dieu! faible él pécheresse moi-même, je crains que mes fautes ne retombent sur mes enfants. Oh! ne me frappe pas en eux! et si malgré mes efforts je viens à t’offenser, que le châtiment n’atteigne que moi, ainsi que tu l’as annoncé par ton pro-phète. Agrée, Seigneur, et exauce ma fervente sup-plique; accorde à mes prières le bonheur de mes eafants, et qu’à mon heure dernière j’em-porte la certitude d’avoir élevé de pieux israé-litesdes hommes bons et généreux. Que ta lumière, mon Dieu, dirige mon es-prit, et que ton amour fasse descendre ta bé-n^diction sur mes enfants! Amen. PRIÈRE D’UN ÉPOUX. "Une femme intelligente est an présent du Seigneur " (Prov. 19,14). Mon Dieu, dans ta bonté tu m’as donné une femme, compagne inséparable de mon passage sur cette terre, compagne de mes bons et de PRIÈRE D’UN ÉPOUX. 547 mes mauvais jours, de mes joies et de mes peines. Puissé-je ne jamais oublier que si la force et la raison sont l’apanage de mon sexe, le sien est sujet à la faiblesse du corps et à la sensibilité de l’âme; ne permets pas, Seigneur, que je sois injuste envers elle et que j’en exige des qualités qui ne sont point dans sa nature. Que sa faiblesse même soit son âppüi près de moi; car il serait cruel d’abuser de ma force en-vers un être faible et délicat que l’amour et la foi ont confié à ma protection. Donne à mon cœur le calme et la douceur, afin que je traite avec patience et bonté la femme que tu m’as donnée; si elle s’égare, je me sou-viendrai que je ne suis moi-même pas exempt de défauts et que mon affection et mon indul-gence sont les meilleurs moyens de la ramener de ses erreurs. Que toutes mes paroles et toutes mes actions prouvent à ma compagne qu’elle a en m&i son ami le plus fidèle, son protecteur le plus dé-voué; que ma confiance en elle soit sa meil-leure sauve-garde et que mon cœur ne soit ja-mais dévoré du poison de la méfiance ou de la jalousie, ces ennemis du bonheur domestique. Rappelle-moi sans cesse, Seigneur, que, dans, les douleurs êt les afflictions de la vie, la femme 548 PRIÈRE D’UNE ÉPOUSE. a la plus triste pari; d01me4ui la force et le courage de supporter ses maux et à moi le bonheur de les adoucir par mes soins et mon affection. Que nos enfants, gages de notre union, soient non-seulement l’objet de notre joie, mais le lien de notre tendresse et de notre amitié; ' - * Seigneur, donne à mon épouse la bonté et la douceur qu’inspire la religion, afin que dos cœurs unis dans un saint dévouement se sou-tiennent l’un l’autre dans les épreuves de la vie; que nos enfants né voient en nous que de ver-tueux exemples; que le éalme et la paix habitènt sous notre toit, et que notre démettre, agréable au Seigneur, soit une vraie maison d’Israël! Amen. PRIÈRE D’UNE ÉPOUSE. a L'homme quitte son père et a sa mère, et s’attache à sa femme" (Genèse 2, 24). Seigneur, tu m’as donné un époux pour corn־ pagnon de ma vie, pour guider mes pas et pour partager ma destinée. C’est de lui que je liens ma subsistance; rends-moi digne, Seigneur, d’adoucir son travail par l’égalité de mon hu-meur, par la tendresse de mon cœur, et éloigne PRIÈRE D’UNE ÉPOUSE. 549 de moi le malheur de rendre amère la nourri-ture qu’il gagne pour moi et mes enfants. Que je n’oublie jamais que les travaux de l’homme surchargent son âme de soins et de soucis, et que le devoir de la femme, sa mission la plus douce, est de ramener le calme et la sérénité dans *son cœur par sa .déférence à ses volontés et par son caractère doux et indulgent. Que les joies de mon mari soient les miennes; que ma sympathie affectueuse adoucisse ses peines, et que je sois sa compagne fidèle dans le malheur comme dans le bonheur! Guide-moi, Seigneur, comme tu as guidé la femme forte dont parle la Sainte-Écriture; fais-moi connaître èt pratiquer toutes les vertus do-mestiques. Connaissant le prix d’une vie vertueuse et modeste, je me préserverai aisément du désor-dre où se plongent les femmes qui ne trouvent leur bonheur que dans les pafüres et les va-nités mondaines. Accorde-moi, Seigneur, ces ornements de l’âme, ces vertus impérissables du coeur, que l’âge ou la maladie ne pourront pas m’enlever, * afin qu’àprès la perte de la jeunesse et de ses avantages, il me reste encore des attraits qui puissent captiver l’affection de monépoux. Amen. 31. 550 prière d’une épouse malheureuse. PRIÈRE D’UNE ÉPOUSE MALHEUREUSE. " L’Éternel t’exaucera à l’heure de la douleur" fPs. 20, 1); Mon Dieu ,,c’est en toi seul que je mets ma confiance; console-moi dans mon afflictiou, as־ sisle-moi dans ma détresse, ô mon Père; loi seul, tues un protecteur fidèle, secours-moi, car je suis bien malheureuse! Ma joie s’est changée en deuil; le bonheur que j’espérais s’est évanoui comme un songe. Le lien qui devait m’attacher le cœur de mon mari s’est relâché; la discorde a remplacé la douce sympathie qui nous unissait. Je suis courbée sous la douleur, et je succomberais sous le poids de mes cha-grins, si je n’avais foi en ta Providence. . Seigneur, je pleure dans la solitude, et je cherche dans mo" esprit abattu la cause de mou malheur et les moyens de le réparer. Hélas! pourquoi mon mari se conduit-il ainsi? je scrute ma conscience, et je me demande avec effroi, si je n’ai pas mérité celte cruelle destinée. O mon Dieu, éclaire-moi, que je me jogc moi-même avec sévérité: peut-être la conduite de mon mari est-elle le fruit de mes fautes et de ' mes défauts; car tu es juste, Seigneur, et le sort que j’éprouve est sans doute un châtiment Google PRIÈRE D'UNE ÉPOUSE MALHEUREUSE. 551 mérité; mais que ta miséricorde m’assiste, et que ce châtiment soit l’expiation de mes fautes et la fin de mes épreuves. O mon Père, ramène vers moi le cœur de mon mari; adoucis son humeur et fais revivre en lui le souvenir de nos jours heureux; inspire-moi des paroles qui puissent l’émouvoir en ma faveur; apprends-moi à lire dans son âme, à deviner sa pensée, à l’amener à de meilleurs sentiments, à une conduite plus convenable, et à vaincre son endurcissement par mon amour, . sa colère par ma douceur, ses injustices par ma • résignation. Préserve-moi, mon Dieu, de tout sentiment de haine ou d’aigrçur; et si mon mari est inac-cessible à la pitié, s’il reste sourd à la voix du devoir, insensible à mes larmes, fois que mon cœur ne change jamais à son égard; que ma -vie, vouée à l’affliction, s’écoule dans la pra-tique continuelle de la vertu et de la piété, afin que je supporte sans murmurer l’épreuve à la-quelle tu me soumets. Mon Dieu, tu seras mon refuge, tu seras ma consolation dans les peines dont mon existence est traversée; tu me soutiendras dans mes épreuvesי tu me rendras le calme et la paix, car "tu soutiens ceux qui fléchissent et tu re 552 PRIÈRE .D’UNE VEUVE. lèves ceux qui sont tombés" (Ps. 145, 14). Tu me fortifieras par le souvenir de Ceux qui ont signalé leur patience dans les tourments, dans les persécutions et l'opprobre; et tu me conso-leras par l’espoir que mes peines m’ouvriront les portes du ciel, où je jouirai de la félicité éter-nelle auprès de toi, mon Créateur, car, toi seul tu n’abandonnes jamais ceux qui s’attachent à toi. PRIÈRE D’UNE VEUVE. a Le Seigneur relève l’étranger et l’orphelin et soutient la veuve" (Ps. 146,9). Seigneur tout-puissant, tu es juste, tes dé-crets sont justes f et tout ce que tu fais est juste et parfait. Je ne murmure point contre ta volonté, mais je te supplie, mon Dieu, de ne point t’offenser de mes larmes •, et de donner à mon cœur la force et la résignation, car j’ai été frappée cruellement, et mon affliction est pro-fonde. Tu m’as enlevé l’époux que je chérissais, le protecteur de mon existence, le père, le sou-tien de mes enfants; le deuil est dans mon âme, et je pleure sur mon bonheur, si rapidement évanoui, et sur l’avenir de ma pauvre famille. PRIÈRE d’une VEÜVE. 553 Oh! que les joies de cette vie sônt fragiles et périssables; an jour a suffi pour détruire cette félicité terrestre qùi faisait mon orgueil! Oui, Seigneur, tu es juste, car j״ai péché. En mettant uniquement ma confiance et ma joie dans les affections de ce monde, je n’ai point assez songé que tout t’appartient, que nos biens et notre existence sont un dépôt que tu peux nous retirer, et qué nous devons être prêts chaque jour à te 4e restituer. Mais ta miséricorde est aussi grande que ta justice^ et j’ai foi dans ton amour. C’est près de toi que je cherche ma consolation , car toi seul, mon Dieu , tu peux guérir la blessure de mon cœur, toi seul tu:peux rendre le courage et l’es-poir à mon âme accablée. Protecteur de la veuve et des orphelins, toi qui à chaque page de tes Saintes-Écritures leur promets ton appui, j’implore ta bonté en faveur de mes enfants; ne nous abandonne pas dans notre détresse , sois notre soutien et notre re-fuge. Veille sur moi, mon Dieu, et assiste-moi, pour que je puisse suffire à l’entretien et à l’é-ducation de ces pauvres délaissés. Preserve-nous de tomber à la merci des hommes , et fais que tout nous parvienne par ta sainte bénédic-tion. Veille sur mes pauvres enfants qui n’ont 554 PRIÈRE D’UN ORPHELIN. plus d’autre père que toi; réalise sur eux ta promesse: " Le Seigneur est le père des orphé-ljns et le défenseur de la veuve " (Ps. 68, 6). Conduis-les à travers les dangers de cètte vie, vers une existence calme et paisible; élève leur cœur, raffermis leur courage, afin qu’ils ne succombetat pas sous les obstacles ou les sédac-tioné. Maintiens-nous daas les voies qui te sont agréables, jusqu’au jour où tu nous réuniras dans le ciel à celui que nous pleurons. PRIÈRE D’UN ORPHELIN. Car sur la terre, comme dans le ciel, toi seul tu es le Maître ,,toi "eul tu peux guérir et sauver. Sois loué, Seigneur, qui guéris les malades. Amen. EN FAVEUR D’UN MALADE. "Viens au secours de ton ser-viteur; c’est en toi, mon Diea, qu’il se confie מ (Ps. 86, 2). Mon Dieu , c’est du fond de mon âme que j’implore ta miséricorde pour ce frère que ta volonté , bénie soit-ellè, a jeté sur un lit de douleurs. Ses souffrances remplissent mon cœur de tristesse et d’affliction, et j’invoque ton secours en sa faveur. O toi, qui exauces les prières ferventes, sois propice au pauvre malade (le nommer); aie pi-tié de ses angoisses; pour l’amour de ton saint nom, pardonne-lui ses péchés, accorde-lui la grâce de pouvoir les réparer par une vie de charité et de piété, et ne l’appelle point devant ta justice avant qu’il soit réconcilié avec toi. Je t’invoquè , Seigneur, au nom de nos saints POUR LES PARENTS MALADES. $73 patriarches, tes bien-aimés; qae leurs mérites lui soient comptés , et deviennent son salut par ta sainte et divine volonté. Mais, si dans ta justice tu en as ordonné au trement, fais descendre dans son âme, ô Sei-gneur, la patience et la résignation; adoucis l’épreuve que tu lui imposes, et permets qu’elle soit une expiation complète pour le pécheur re-pentant. Amen. POUR LES PARENTS MALADES. a Prête l’oreille , ô Seigneur, exauce-moi, je suis bien affligé, bien malheureux" (Ps. 86 * 1). Mon Dieu, vois ma détresse: le plus grand des malheurs menace de briser mon cœur; je tremble pour la vie de mon bon père (de ma bonne mère); aie pitié, Seigneur, de ses souf-frances et de mes larmes, je n’ai d’espérance qu’en ton secours; toi, qui fais mourir et qui fais revivre, seul tu peux sauver. Éloigne de lui (d’elle) la cruelle maladie, guéris-le (la) et con־ serve• le (la) à mon amour. Tu as gravé dans mon âme les pieux sentiments de la tendresse filiale, ne me prive pas, bon Dieu i du bonheur d’en remplir les devoirs. Gardien d’Israël, ne ferme point l’oreille à ma prière; Dieu de mi- 57i PRIÈRE POUR UN ÉPOUX MALADE. séricorde, ne te détourne pas de mes pleurs, et fais passer cette terrible épreuve! Je t’en sup-plie, au nom de nos saints patriarches Abra-ham, Isaac et Jacob! O mon Dieu, si c’est pour mes péchés que ta veux m'éprouver, pardonne-moi dans ta clé-mence; je te promets, Seigneur, de mériter ce pardon par une reconnaissance filiale, par ma soumission à ta divine volonté et par les œuvres de miséricorde que j’accomplirai; mais ne me frappe pas dans le plus cher objet de mon affec-tion. Sauve-le, ô Père miséricordieux, comme jadis tu as sauvé Ézéchias; car tu es!’Éternel, " tu nous approches de la porte de la mort pour nous rappeler à la lumière. > Que ses maux et mes angoisses nous fassent trouver grâce de-vant loi! Amen. PRIÈRE POUR UN ÉPOUX MALADE. " Seigneur, ne me châtie point dans ta colère " (Ps. 6,1). Mon Dieu, prends pitié de mes larmes et de l’affliction de mon cœur. Triste et désolé, je vois s’évanouir les forces de mon époux (épouse);je l’entends gémir sur •son lit de douleur, et, hé-las! je ne puis alléger ses souffrances. Mais, toi, Seigneur, tu tiens dans ta main la vie et la PRIÈRE POUR UN ÉPOUX MALADE. 575 mort, viens à notre secours, et détourne de nous ce cruel malheur; ne verse pas ton indi-gnation sur ma famille; ne nous punis pas se-Ion nos péchés, et pardonne-nous dans ta mi-séricorde. Je t’implore humblement, ô mon Père, j’élève vers toi mes mains suppliantes; oh! ne m’in-flige pas un châtiment qui briserait mon cœur, et pousserait mon âme dans l’abîme du mal־ heur. Ne m’accable point de ton courroux , Éternel miséricordieux; accorde à ma suppli-cation la vie de mon époux (épouse), du père (de la mère) de mes enfants, qui t’invoquent avec moi par leurs larmes et leurs prières. Rênds-lui la Santé et la force, et permets qu’il (qu’elle) jouisse encore longtemps du bon-heur et de la paix de sa famille. Père des tommes, arbitre suprême de nos destinées , c’est en ta bonté et ton amour que je mets mon espoir; ô toi qui ressuscites les morts״ Dieu d’Israël, exauce ma prière, de même que tu as exaucé nos patriarches, nos prophètes et tous ceux qui* t’ont invoqué avec sincérité; exauce-moi, Seigneur, en faveur des saints élus de notre foi, et éloigne l’affreux mal-heur qui nous mènace. Amen. 576 PRIÈRE D’UNE mère. PRIÈRE D’UNE BIÈRE POUR SON ENFANT MALADE. " Que je ne voie pas mourir mon enfant" (Genèse, 22, 26). Dieu tout-puissant! c’est le cœur brisé que je viens t’offrir mes larmes; ne te détourne pas d’une mère accablée par la douleur, et daigne écouter ma prière. Conserve-moi mon pauvre enfant si malade, l’enfant que j’ai porté dans mon sein, que j’ai enfanté dans la douleur; adoucis ses maux , calme ses souffrances; Dieu de bonté! détourne le danger qui le menace. Toi qui as permis au saint prophète de ressus-citer l’enfant de la pieuse Sunamite, toi seul, Seigneur, tu peux connaître ies*sentiment$ d’une mère; toi seul tu sais quelle douleur dévore mon cœur, lorsque la vie de ma vie , mon en-fant, se débat sur la coiiche de la maladie; oh! verse dans son sein une force vivifiante qui puisse dominer le mal et préserver son exis-tence. Pitié pour lui, ô Dieu dé miséricorde, pitié pour sa mère; je t’en supplie au nom des pieuses mères d’Israël Sara, Rebecca, Rachel et Léa. Peut-être, ù mon Dieu, est-ce à cause de moi qu’il souffre; peut-être est-ce mon impiété qui a attiré le malheur sur sa tête. O Seigneur! PRIÈRE D’UN convalescent. 577 ne me punis pas ainsi; rappelle-toi la promesse faite par le plus saint des prophètes: " Les en-fants ne mourront pas pour les péchés des pa-rents" peut. 24, 46). Suspends ton arrêt; je veux renouveler mar vie pour mériter ton par-don. Fais descendre du haut du ciel l’ange de la guérison, pour qu’il lui apporte la santé et une vie nouvelle. N’es-tu pas l’Éternel qui tue et fait revivre, qui approche les mortels des portes de la mort et les ramène à la lutaière! O ramène à la vie mon enfant, la joie de mon existence; change mon deuil en bonheur, et fais passer cette terrible épreuve! Seignçur, mon seul es־ poir est en toi! Amen. PRIÈRE D’UN CONVALESCENT. " Seigneur, mon Dieu, j'ai crié vers toi et to m’as guéri " ( P8.30, 3). Grâces te soient rendues, Seigneur, pour la vie que tu m'as renouvelée! Je la reçois une seconde fois de ta main miséricordieuse. Je puis revoir et presser sur mon cœur tous ceux que j’aime, et jouir avec eux de tes bienfaits. Merci, ô mon éternel Sauveur! Agrée la prière de mon âme reconnaissante; permets, mon Dieu, que cette nouvelle exis- n 578 PRÉPARATION DANS UNE MALADIE GRAVE. tence, que je dois à ton amour, soit consacrée à la religion et à la vertu. Sur mon lit de douleurs j’ai pu apprécier le peu de valeur des biens terrestres; ils n’ont plus de prix à mes yeux que par l’usage que je puis en faire pour l’étre agréable, en les enn ployant au soulagement de mes semblables. Aussi je fais vœu d’assister de tous mes moyens les pauvres malades, de secourir les malheu־ reux et d’être dévoué à tous mes frères. Je comprends maintenant la vanité des désirs que je formais autrefois, je sens les dangers et la fragilité des jouissances qui nous éloignent de la religion et du salut! Mon plus grand plai-sir sera désormais de t’adorer et de pratiquer notre sainte croyance; mon bonheur consistera à t’appartenir dans ce monde et dans l’éternité. Amen. PRÉPARATION DANS UNE MALADIE GRAVE. Maître de toutes les existences, arbitre de la vie et de la mort! mes forces s’évanouissent, peut-être l’heure suprême s’avance et me rap-proche de l’éternité. Si tu m’appelles, Seigneur, je viens à toi; car mon corps seul reposera dans la terre; mais Digitizéd by Google PRÉPARATION DANS UNE MALADIE GRAVE.!>79 * mon âme se séparera de la poussière pour pa-raître devaùt toL Jette, 6 mon Père, un regard d’indulgence sqr les faiblesses et les défauts dont je n*ai point été exempt. Pardonne-moi les péchés que j'ai commis en-vers toi et envers les hommes, comme je par-donne à ceux qui m'ont offensé, et ne me laisse point quitter cette terre sans que je sois récon-cilié avec toi et avec mes frères. Seigneur, je recommande à ta protection tous ceux qui me sont chers ici-bas; répands sur eux ta bénédiction; et si nous devons être sé-parés, console-les dans l'affliction que notre sé-paration doit leur causer. Fais qu'ils honorent ma mémoire par leurs vertus, et qu'après une longue et heureuse carrière, ils soient éternel-lement réunis avec moi dans ton sein. Ma foi inébranlable chassera de mon esprit les frayeurs et les angoisses de l'heure suprême. Elle adoucira mes derniers instants, et tu rece-vras avec indulgence l'âme de ton 6erviteur, qui te glôriliera jusque dans la mort, en répétant pour la dernière fois: Écoute , Israël, L’Éter- NEL EST NOTRE DlEU, l’ÉTERNEL EST UN! LA DERNIÈRE VOLONTÉ. 580 LA DERNIÈRE VOLONTÉ. ' "Car je sais qa*il recommande . à ses enfants et à sa famille apréi loi d'observer les voies da Sei-gnear, en pratiquant la vertu et • la justice" (Genèse 18,19;. Que ma dernière prière exprime ma dernière volonté; que le dernier acte de ma vie soit un hommage au Père tout-puissant, qui bientôt m’appellera à lui! Mais quelle preuve plus éclatante puis-je donner de mon amour pour lui, qu’en pratiquant avant de mourir une des œuvres de miséricorde commandées par sa loi? N’est-ce point par la bienfaisance et par la prière que mon âme s’élè-vera vers son Créateur! À tbi donc, ô mon Père, ma prière la plus ardente! à toi ma foi la plus vive, la confiance la plus absolue! À mes frères les bienfaits! En donnant à tes enfants, c’est encore à toi que je donne, Bien-faiteur éternel de tout ce qui existe; et si je n’ai point sanctifié ma vie autant que j’aurais dû le faire, j’emporterai du moins dans la tombe la pensée consolante d’avoir consacré mes derniers moments à accomplir une œuvre selon mon LA DERNIÈRE VOLONTÉ. 581 Dieu, en laissant à ceux qui me survivront un souvenir qui fera bénir ma mémoire. Oui, je veux qu'une grande partie des biens que tu m’as donnés, Seigneur, deyienne une source de consolation pour més frères malheu-reux, en servant à fonder ou à soutenir un éta-blissement durable qui assure leur avenir. Je comprends, ô Seigneur, qu’une aumône fugitive est la moins efficace des charités. Dieu d’Israël, permets que mes bienfaits, quoique tardifs, soient un mérite à tes yeux, et qu’ils servent à mon salut; qu’ils allègent le poids de mes péchés, affermissent mon âme à l’heure de la mort , et là soutiennent quand elle paraîtra devant toi; f caries richesses de l’homme sont la rançon de son âme " (Prov. 13,8). Fais, ô mon Dieu, que ceux qui doivent me succéder dans la possession des biens fragiles de ce monde respectent mes derniers vœux; qu’ils les imitent quand leur heure sera près de son-ner , et ne négligent pas. le soin dé leur salut; qu’ils se rappellent les dernières •paroles et les dernières pensées de celui qui, dans quelques jours, dans quelques heures peut-être, aura cessé de vivre parmi eux sur la terre. Qu’ils honorent encore alors mon souvenir en fondant, comme je le fais aujourd’hui, une 58Î SETTOMENT8DE PÉNITENCE. œuvre d’utilité publique. Je sais, ô mon Dieu, que c’est le plus beau monument que nous puissions élever à notre mémoire, la joie la plus pure que nous puissions faire à notre âme dans le ciel, et le plus noble exemple que nous puissions léguer à ceux qui nous suivent sur la terre. Amen Sélah. SENTIMENTS DE PÉNITENCE. Père de miséricorde, daigne jeter sur moi un regard de compassion, et me remettre les peines que j’ai méritées par ma désobéissance; fais-moi sentir de plus en plus l’énormité de mes péchés; pénètffe mon cœur de la crainte de tes jugements, et aide-moi à faiïe ici-bas une péni-tence proportionnée à mes iniquités, afin qu’au sortir de cette vie, acquitté par ta justice, et pur à tes yeux, je sois trouvé digne d’être admis dans tes habitations éternelles. Amen. MÉDITATION POUR LE DIMANCHE. 583 MÉDITATIONS POUR CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE. MÉDITATION POUR LE DIMANCHE. SUR LA FOI. " Écoute donc, ô mon peuple, je l’atteste; d Israël, puisses-tu m'en-tendre: Tu n’auras pas d'autre di-vinité, tu ne te prosterneras pas devant un autre Dieu. Je suis l'É-ternel ton Dieu " (Ps. 81,9-11). Elle est noble et sainte la foi d’Israël! Elle est noble et sainte par la tradition lumineuse qui la transmet jasqu’à nous; par la grande figure des patriarches, ces héros naïfs de la foi et de la vertu; par le divin et sublime génie de Moïse^ le plus grand homme que la terre ait connu; par la phalange sacrée des prophètes dont la voix et les accents reflètent les harmonies célestes! Elle est noble et sainte par la vérité qu'elle révèle à l’homme, par la vertu qu’elle lui enseigne, par l'espérance suprême qu’elle fait briller à ses yeux. Elle se montre surtout noble et sainte pen-dant cette lutte à jamais glorieuse, où, chaque jour, durant des siècles, les faibles rejetons d’Israël bravèrent les angoisses du martyre et 584 MÉDITATION POUR LE DIMANCHE. les tentations du bonheur terrestre pour con-fesser la vérité du Dieu éternel. Sainte et noble croyance! elle s’accorde avec ma raison, ce rayon également divin; elle n’op-prime point mon intelligence, cet autre don de Dieu; tout ce que mon cœur adore, ma raison le comprend! Grâces te soient rendues, ô mon Dieu, de ce que je sens vivre en moi la foi israélite! Quel-que lumineuse qu’elle apparaisse à mon intelti-gence, ce n’est pas à ma faible raison seule que j’en rends hommage. La foi est un présent de ta divine bonté; c’est la confiance instinctive de mon cœur dans ton éternelle présence, c’est l’élan de mon âme qui aspiré à son foyer origi-nel! Mon Dieu, je crois aux doctrines sublimes descendues du Sinaï et proclamées par tes pro-phètes; je crois à l’éternité de ta loi divine, car elle est la suprême vérité; je crois à ta Pro-vidence unique et éternelle qui veille sur moi et sur tous les hommes, tes enfants. J’attends avec confiance le Messie annoncé par tes prophètes pour réunir tous les hommes à ta loi; et quand mon heure suprême aura sonné, je descendrai dans la tombe avec sécurité; car tu jn’en retireras au jour de la résurrection. MÉDITATION POUR LE DIMANCHE. 585 Quelle douce lueur la foi jette sur ma vie en-tière! Appuyé sur elle, je traverse cette terre, guidé par la confiance et l’espérance; mes joies sont plus sereines, mes douleurs moins amères, le malheur même me devient une source de sa-lut et de consolation. Tes moindres préceptes me sont doux à suivre; je les admets avec sou-mission, je les pratique avec amour. Partout, ô mon Père céleste, je me sens suivi de la pro-lection, éclairé de ton regard. Je te contemple dans un rayon de ton 601eil, dans la lueur d’une étoile; je te vois, ô mon Dieu, épier la moindre de mes actions, peser chacune de mes pensées. Je marche dans ta lumière, et mes regards sont constamment levés vers toi. Voilà pourquoi mon cœur est ému de joie aux saintes paroles du psalmiste: " Seigueur, qu’elle est grande la félicité que tu réserves à tes ado-rateurs" (Ps. 31, 19). Oui, je le sens , sans la foi point de paix dans le bonheur, point de con-solation dans le malheur, point d’espérance dans Féternité, point de force dans la vertu. Non, sans la foi divine la vertu humaine n’est rien. Car elle faiblira devapt toutes les grandes pas*־ sions, elle faillira devant tous les grands sacri-fices! Mais le Dieu d’Israël repousse la foi sans les 586 MÉDITATION POUR LE DIMANCHE. œuvres. Si la verlu sans la foi est une semence stérile} la foi sans la vertu est un arbre sans fruit. Pour vivifier notre foi, il ne suffit pas d’être convaincus de la grandeur de nos devoirs envers Dieu et le prochaiu, il faut surtout les pratiquer. 11 ne suffit pas de reconnaître les saints attributs du Seigneur, il faut, comme enseignent nos sages < qu’on soit bienfaisant comme lui, misé-ricordieux comme lui * facile au pardon et plein d’amour comme lui " (Talmud). La foi israélite, source prèmière dé toute mo-raie, de toute charité, n’habite pas avec cenx qui nourrissent l’égoïsme ou la haine, qui prati-quent la calomnie ou la vengeance. La foi israé-lite n’habite pas avec ceux dont les mains sont impures, dont les œuvres sont déloyales, dont la parole est trompeuse; avec ceux qui sacrifient le bien d’autrui à leur cupidité, à leur ambition 011 à leur sensualité. La Sainte-Écriture nous montre clairement quelles sont les conditions du salut: "Qui séjournera, ô Seigneur, sur ta n on-"tagne, qui se reposera sous ta tente? celui qui cmarche dans la droiture, qui pratique la jus-" tice et dit la vérité du fond de son cœur; celui " dont la langue s’abstient de calomnie, qui ne " fait jamais de tort à son prochain , n’humilie "jamais son frère; qui n’estime point ceux qui PRIÈRE. 587 "sont méprisables, qui honore ceux qui crai-" gnent Dieu, qui est fidèle à son serment lors " même qu’il lui est contràire; celui qui prête " son argent sans usure, qui protège loyalement "l’innocence; celui qui fait cela subsistera à ja-" mais " (Ps. 15, 1-5). f Oui, mon Dieu, je réconnais la vérité de ta sainte parole, je sais maintenant ce qui est agréable à tes yeux.et ce qui sanctifie la foi; je sais maintenant qu’il n’y a pas d'œuvres saintes sans la foi, mais je sais aussi qu’elle seule ne nous rend pas justes devant toi; et qu’avec la foi la plus vive, nous ne serions que des pé-cheurs si notre conduite tout entière n’était On hommage à ta sainteté. Je veux, ô mon Dieu, consacrer à cette pensée mon cœur, mes soins, tous les jours de ma vie. PRIÈRE. Fais, ô mon Dieu, que je ne pense, que je n’agisse, que je ne vive que pour sanctifier ma foi et glorifier ton nom par mes sentiments et mes œuvres. Que ma foi, ô mon Père, soit tou-jours active, ma vertu constante, ma confiance prêle à braver la mort plutôt que de renier ma croyance. Seigneur! Seigneur! détourne de moi le soufife 588 PSAUME POUR LE DIMANCHE, pernicieux qui pourrait ternir ma foi; éclaire et fortifie ma raison, afin qu’elle résiste aux sug-gestions désolantes de Fincrédulité. Éclaire tous les hommes, ouvre leurs yeux à la foi; fais-leur compréndre les vérités éternelles annoncées par tes prophètes, afin qu’ils reviennent de leur éga-rement, qu’ils confessent ton nom et proclament avec tout Israël, que l’Éternel notre Dieu est un! Amen. PSAUME 24, DE DAVID. — POUR LE DIMANCHE1. ליי הארץ Dieu ne veut pour ses élus que des hommes purs. C’est au Seigneur qu’appartient la terre Et tout ce qu’elle renferme, L’univers et tout ce qui l’habite. C’est lui qui l’a assis sur les mers, Affermi sur les fleuves. Qui osera gravir la montagne de l’Éternel? Demeurer dans son sanctuaire ? Celui qui a les mains pures, le cœur sincère , Dont l’âme n’aspire pas aux vanités, Qui ne s’est jamais souillé d’un parjure. Celui-là recevra la bénédiction de l’Éternel, 1 Ce psaume se dit aussi lors de la rentrée de U Thora aux jours de féte. MÉDITATION POUR LE LUNDI. 589 La juste récompense de son Dieu. Telle est la génération qui recherche le Seigneur; Telle est lasgénération de Jacob, Qui recherche ta face, ô mon Dieu. Portiques, élevez vos voûtes; Ouvrez-vous, portes de l’éternité! C’est le roi de la gloire qui va entrer! Qui est le roi de la gloire ? C’est PÉternel, le Tout-Puissant, Le Dieu fort dans les combats. Portiques, élevez vos voûtes; Ouvrez-vous, portes de l’éternité! C’est le roi de la gloire qui va entrer! Qui est le roi de la gloire? C’est l’Éternel, le Dieu Zébaoth, C’est lui qui est le roi de la gloire! Selah. MÉDITATION POUR LE LUNDI. SUR L’AMOUR DE DIEU. " TU AIMERAS L’ÉTERNEL TON D1EU DE TOUT TON COEUR, DE TOUTE TON AME ET DE TOUT ton pouvoir" (Deut. 6, 5). O hommes, sortis de la main de Dieu et créés à son image , voilà le grand et inviolable précepte que nous impose l’auteur de notre être pour nous conduire au terme de notre bonheur! Devrait-il y avoir pour 590 MÉDITATION POUR LE LUNDI. ־ nous quelque chose de plus facile, de plus doux que l’accomplissement de ce devoir? Toutes les pensées de notre esprit, toutes tes affections de notre cœur, tous les moments de notre vie ne devraient-ils pas être consacrés à son accom-plissement? Qu’y a-t-il en nous que nous n'ayons reçu de la bonté de Dieu? C'est lui'qui nous a donné l’existence et qui nous la conserve; chacun de nos jours, chacune de nos joies est de sa part un bienfait nouveau. Que de grâces, que de fa-veurs, ne verse-t-il pas chaque jour sur nous! Et notre ingratitude même ne lasse pas ses bien-faits, ne ferme pas sa main paternelle, n’épuise jamais 6a divine miséricorde! O Seigneur, devrait-il être nécessaire de nous prescrire de t’aimer el d’en faire un commande-ment exprès de ta loi? Avec quel bonheur et quelle joie ne devrions-nous pas l’adorer par le sentiment spontané de notre àme! Aimer Dieu de tout notre coeur , c’est lui donner toutes nos affections, nos adorations cons-tantes; c’est l’aimer, non dans le but d’une ré-compense, non dans la crainte d’un châtiment, mais pour lui-même, pour ses divins attributs, pour son adorable bonté. Comment ne pas ai-mer celui qui est si souverainement bon, com-ment ne pas l’aimer de toute la force de notre MEDITATION POUR LE LUNDI. 591 être! "Servezîe Seigneur avec joie! > (Ps. 100,2). Mais, hélas! est-ce ainsi, ô mon Dieu, qjue nous t’aimons? Les uns t’obéissent avec mol-lesse, avec indifférence, ils portent avec tapa־* tience lé joug de ta loi; d’autres te servent avec la crainte superstitieuse de l’ignorance. Est-ce là te servir ? est-ce là t’honorer? D’autres plus coupables se font des idoles qui captivent toutes leurs adorations: l’intérêt avec ses vues sordides, l’ambition avec ses intrigués, la sensualité avec ses amorces, voilà , ô Israël, les dieux qué tu t’es faits trop souvent et que tu invoques comme si tu leur devais le salut. " Aimer Dieu de toute notre ame , c’est rendre sans cesse hommage à sa gloire , à sa puissance; c’est rattacher à lui toutes nos espé-rances dans ce monde périssable, toutes nos aspirations vers le monde à venir; c’e$t recon-naître et proclamer que lui seul est le Créateur de l’univers, la Providence qui le gouverne, le Juge qui punit et qui récompense. Mais, pour aimer Dieu, il faut le connaître: "Connais le Dieu de ton père et sers-le du fond de ton cœur et d’une âme contente " (Chron. I, 28, 9/. Pour le connaître , il faut le chercher dans ses œuvres, l’étudier dans sa parole sainte, le suivre dans ses divines voies. 592 MÉDITATION POUR LE LUNDI. Aimer Dieu de toutes nos facultés , c’est Frimer d’un amour suprême; ne trouver au-cun sacrifice trop lourd, aucune -œuvre trop difficile, lorsqu’il s’agit de son service. Car ai-mer Dieu, c’est surtout le montrer par nos œuvres. " Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu , eu observant, toute ta vie, ses commandements, ses lois, sa justice et ses préceptes " (Deut. H, 1). Voilà le véritable , le solide amour de Dieu. Mais dire qu’on l’aime, désirer de lui plaire et s’en tenir là, sans dévouement et sans sacrifices, c’est une vaine illusion, ce n’est pas l’amour de Dieu. *Car il est juste le Seigneur et il ainje la justice" (Ps. 11,J7). Il aime la charité et l’équité. Aimer beaucoup Dieu, c’est donc faire beaucoup pour lui, c’est le faire volon-tiers. Celui qui fait peu ou le fait à contre-cœur, n'aime Dieu qu’avec tiédeur; celui qui ne cherche pas à lui plaire par ses œuvres, qe l’aime point. O hommes, ô israélites! qui que vous soyez, grands ou petits, riches ou pauvres, heureux ou misérables, aimez donc le Seigneur, le Saint d’Israël , et ne vivez sur la terre .que pour l’ai-mer et pour vous rendre dignes de son amour. A qui prodiguerez-vous vos adorations et vos cœurs? Lui seul vous restera toujours. Que PRIÈRE. 593 vous restera-t-il un jour de vos affections ter־ restres et périssables? Elles auront rempli et ra-nimé vos cœurs, les auront-elles jamais satis-faits? Aimez donc le Seigneur de tout votre cœur, de toute votre âme, aimez-le jusqu’au dernier soupir de votre vie. PRIÈRE. Combien, ô mon Dieu, je me sens éloigné d’un tel amour! Pardonne, à Père céleste, si j’ai si longtemps méconnu tes saintes prescrip-tions. Je veux désormais t’aimer d’un amour nouveau, véritable, efficace. Je veux t’aimer, ô mon Père, non avec des paroles, mais avec mes œuvres; car ton ^mour aussi, ô mon Dieu, se révèle à moi par tes œuvres et tes bienfaits/ PSAUME 20 DÉ DAVID. - ^>OUR LE LUNDI. . יענך יי Le D0a> de l’Éternel est la force et la bannière d’Israél f il le satfVe à l'heure du danger. Le Seigneur fera triompher sa loi et son Messie sur toutes les puissances de la terre, par la seule force de son nom. L’Éternel t’exauce au jour du danger, Le nom du Dieu de Jacob te sauve. Il t’envoie du secours de son sanctuaire, Il te protège depuis Sion, 594 MÉDITATION POUR LE MARDI. Il agrée avec bonté Tes offrandes et tes sacrifices. Il t’accorde ce que ton cœur désire, Ët fait réussir tes desseins. Oh! nous nous glorifierons de ton secours, Le nom de notre Dieu sera notre bannière. Car le Seigneur accomplit nos vœux. Maintenant je vois que l’Éternel soutientson oint; De sa demeure sainte il l’exauce; Il soutient sa droite par sa force. Eux avec leurs chars et leurs coursiers, Nous, au nom de l’Éternel notre Dieu. Eux s’affaissent .et tombent, Nous, nous restons debout. O Éternel, c’est toi qui es notre secours, t) Roi, c’est toi qui nous réponds Quand nous t’appelqps. médiîXtion pour le mardi. sur l’amour du prochain. "Tu aimeras ton prochain éomme toi-méme " (Levit. 19,18). Le Dieu d’Israël nous enseigne par ces trois mots divins toute la charité humaine; ces trois mots en renferment autant dans leur sublime concision que tous les livres et toutes les para- MÉDITATION POUR LE MARDI. 596 boles qui ont été écrites depuis. L’amour du prochain est donc une vertu essentiellement is-raélite; c’est notre sainte loi qui, la première , a proclamé au nom de Dieu le dogme de la fra-ternité. C’est Israël qui a été chargé de la pro-pager et de l’enseigner parmi les nations. Aussi, jamais le peuple de Dieu ne l’a prôfanée en maintenant dans son sein l'esclavage; car à chaque page des Écritures-Saintes Dieu établit, non-seulement les plus douces règles de cha-rite entré israélites, mais l’extension de cette charité, de cet amour fraternel aux étran-gers de toutes les nations: " Que l’étranger soit parmi vous comme s’il était de votre pays, ai-mez-le comme voift-mêmes " (Lévit. 19, 34). Ces saints préceptes, ces nobles exemples se sont perpétués chez nous par une tradition tou-chante, et Israël qui a si souvent faibli dans l’accomplissement des commandements de Dieu, et qui de nos jours malheureusement les néglige si grandement, semble être moins coupable par la charité, et console souvent encore la re-ligion par des œuvres de miséricorde, em-preintes de l’esprit de la loi divine. Et cependant, quand nous songeons combien est grand aux yeux de Dieu ce devoir envers te prochain , et combien d’autres vertus il suppose 596 MÉDITATION POUR LE MARDI. et exige, nous verrons avec douleur ce qui nous reste de défauts et de péchés à éviter et de qualités à acquérir. On aime le prochain, mais souvent par des motifs tout humains, tout égoïstes et sans avoir en vue le précepte de Dieu; on ne considère que son propre intérêt, sa vanité ou d’autres vues terrestres; ou bien les affections se con-centrent sur quelques proches, tout au plus sur quelques amis, ou bien sur ceux qui ont avec nous une certaine conformité d’éducation, de position ou même de préjugés. Notre charité doit s’étendre à tous, sans ac-ception de personne ni de croyance, parce que tous sont compris sous le nolh et la qualité de prochain. Dans les vues du Seigneur, nous de-vons considérer ce monde comme la maison de Dieu, tous les hommes comme ses enfants, comme nos frères״ quels que soient leur rang, leur éducation, leur fortune, et nous attacher principalement comme le Dieu d’Israël aux plus humbles, aux plus nécessiteux. " Ma demeure est dans les hauteurs des cieux, dit le Seigneur, j’habite dans la sainteté, mais je suis avec les affligés, avec les humbles d’esprit; je ranime le courage de ceux qui sont abaissés, je vivifie les cœurs contrits " (ïsaïe 57,15). MÉDITATION *OUR LE MARDI. 597 Hélas! combien cette douce et aimable vertu si précieuse devant Dieu, si recommandée à chaque page de nos divines Écritures, est peu pratiquée paripi les hommes! L'amour du pro-cbain devrait être le lien du monde, le ciment de la concorde, et tous les jours nous nous lais-sons aller aux dissensions, à la discorde, aux emportements, aux rancunes, à l’intolérance: frères contre frères, parents contre parents, familles contre familles, israélites contre is~ raélites. Nous devrions vivre ensemble comme autant d’enfants d’un même père, pour nous aider, nous soutenir, nous aimer, mais nous ne vivons que pour nous inquiéter, nous tour-menter, nous repousser les uns les autres et compromettre finalement notre salut. Pour des raisons futiles ou chimériques, on entretient dans sop cœur, on cultive'avec complaisance l’envie contre celui qui s’élève, l'orgueil contre celui qui est faible, l'intolérance contre celui dont l’opinion diffère de la nôtre. On foule aux pieds ce précepte du Seigneur: "Vous ne haïrez point vore frère dans votre cœur, mais vous le reprendrez franchement! (Lévit. 19, 17). Nous aimons notre prochain , nous le disons du moins, nous le croyons peut-être; mais où 898 MÉDITATION POUR LE MARDI, son( nos œuvres qui le prouvent? l’amour du prochain n’est pas un amour vague, spirituel. Montrons-en les actes, les résultats, les suites. Que servent les intentions sans les faits, les dé־ monstrations d’amitié sans l’amour, les offres de service sans le dévouement? Que servent!’attendrissement, la pitié, quand le pauvre souffre, quand le malade gémit quand l’affligé se consume, quand le faible est abandonné, le malheureux oublié, l’enfance délaissée? On le sait, on l’apprend, on le voit quelquefois et on laisse exister toutes ces misères, et l’on dit qu’on aime son prochain et qu’on a de la cha-ritéL Mais direz-vous: mon cœur n’est jamais resté insensible devant les souffrances; mes actes n’ont pas été empreints de dureté pour le pauvre; ma main ne l’a jamais repoussé; je ne nourris pas d’envie ni de haine contre mon prochain. Mais, est-ce tout que de plaindre le malheur? est-ce tout que de jeter le denier de charité au pauvre? est-ce tout que de ne jamais envier ni haïr le prochain? L’amour du pro* chain doit être une vertu active, il faut gfémir avec ceux qui gémissent, pleurer avec ceux qui sont affligés; il faut non-seulement aider le pauvre de sa bourse, mais de ses conseils " de - PRIÈRE. 599 ses encouragements; il faut'le guider dans son inexpérience, le relever à ses propres yeux par un bon accueil. Il faut que l’aumône que vous faites ne soit pas donnée au premier venu, et comme pour vous dérober la vue de la misère; mais c’est votre devoir d’en régler l’emploi, afin qu’elle tombe entre les mains des plus dignes; il faut, selon votre fortune et selon vos moyens, faire la part des œuvres de bienfai-sance, les soutenir non-seulement de vos dons, mais de votre coopérationde votre zèle. Professons donc une charité active qui se montre par les effets et non par les paroles, par les actions et non par les offres, par les ser-vices et les sacrifices, et non pas seulement par les bonnes intentions! PRltERE. Je veux , ô mon Dieu, rejeter loin de moi l’indifférence et l’égoïsme; je veux vivre pour pratiquer l’amour du prochain , selon les divins commandements; je veux l’aimer comme moi-, ndéme, supporter ses défauts avec douceur, compatir à ses misères corporelles et morales, lui procurer, selon mon pouvoir, toutes les choses dont il a besoin pour le corps et pour # l’âme; car je sais, ô mon Dieu, qu’agir ainsi, 600 PSAUME POUR LE MARDI. c’est rendre le pins glorieux hommage à ta Sain-teté et à ta religion. Amen. PSAUME 82, D’ASSAPH. — POUR LE MARDI. אלהים נצב Le psalmiste annonce que le Seigneur jugera les puissant" et les riches de la terre qui abuseront de leur force pour op-primer les fsibles et les malheureux. Le Seigneur se tient dans rassemblée des grands; Il juge au milieu des puissants de la terre. Jusqu’à quand rendrez-vous des arrêts iniques? Jusqu’à quand favoriserez-vous les méchants? Faites donc justice au pauvre et à l’orphelin; Réhabilitez l’innocent et l’indigent. Délivrez le malheureux et l'opprimé, Délivrez-les des mains des méchants. Ne voulez-vous donc rien savoir et rien apprendre? Toujours marcher dans les ténèbres, Jusqu’à ce que la terre s’ébranle? A la vérité, j’avais dit: Yous êtes des dieux , Vous êtes tous les fils du Très-Haut; Mais vous mourrez comme des hommes; Vous tomberez comme sont toipbés De plus puissants que vous. Lève-toi, Seigneur, juge toi-méme la* terre, Car toutes les nations t’appartiennent! MÉDITATION POUR LE MERCREDI. 661 MÉDITATION POUR LE MERCREDI. DU RESPECT HUMAIN OU DE LA FAUSSE HONTE DANS LA PRATIQUE DE LA RELIGION. " Le Seigneur est avec moi, qu’ai-je à craindre; qae peuvent me faire les hommes?" vPs. 448, 6.) Nous sommes israélites, en cette qualité nous devons rendre témoignage à'notre Dieu, La Sainte-Écriture nous en fait une obligation in־ dispensable. Malheur à nous 7 si nous rougissons jamais de notre foi, si nous renions notre Dieu. Il reniera quiconquel’aura renié; "Ils m’ont re-nié pour ce qui n’est pas Dieu, iis m’ont irrité par leurs idoles, et moi je les renierai pour mon peuple" (Deut. 32, 21). Et d’où viendrait cette indigne faiblesse ? — Nous servons le Maître de l’univers et nous ne nous en ferions pas un titre de gloire! Les hommes s’honorent de servir les princes de la terre, n’est-il pas mille fois plus honorable de servir le Roi des rois? Et nous n’apprécierions pas cette éminente qualité, et, au lieu de nous enorgueillir, nous ne songerions qu’à la dissimu-1er; nous n’oserions pas nous déclarer pour notre Dieu! N’y a-t-il pas dans cette honteuse fai-blesse un outrage à la majesté souveraine! N’est- 34 602 MÉDITATION POUR LE MERCREDI, ce pas un indice d’une bassesse de l'âme qui la fait agir contre le témoignage de sa conscience! Oui, c’est une crainte honteuse qui empêche de pratiquer le bien et qui fait commettre le mal; c’est une dépendance servile qui fait ram-per devant le monde, dans le désir de se concilier son estime ou dans la crainte de s’attirer son dédain. On a peur de $e smgula-riser, on craint les railleries; on a bien une certaine envie d’être israëlite, mais on ne se sent pals la force de se conduire autrement que les autres. Pour satisfaire ses goûts, ses intérêts, ses plaisirs et ses vices, on est bien au-dessus de toutes les censures; on.prélend être à soi-même son unique règle. Et cependant est-il un joug plus ignominieux, plus honteux que d’approuver le bien et de n’oser le faire, de voir ses obli-gâtions et de n’oser les remplir? Y a-t-il quel-que chose de plus servile, de plus humiliant que de se faire l’èsclave de l’opinion jusqu’à n’être plus soi-même; de n’oser paraître ce que l’on est, ou de vouloir paraître ce que l’on n’est pas, et même d’avoir honte du bien que l’on fait? Ne semble-t-il pas que c’est à ces tristes israélites que s’adresse le prophète, lorsqu’avec une mordante ironie il parle de ces idoles "qui MÉDITATION POUR LE MERCREDI. 603 ont une bouche et qui ne parlent pas, qui ont des yeux et ne voient pas, des oreilles qui ne peuvent entendre? " (Ps. 115.) image bien véritable, portrait bien dégradant de ces malheureux retenus par la fausse honte! Ils ont des oreilles et ils ne veulent pas entendre, ils ont nne langue et ils n’osent parler que pour approuver ce qui est contraire à leur opinion; ils ont des yeux et ne voient ni Tindignité de leur conduite, ni la servilité de leurs sentiments. Ah! si Ton avait cette dignité d’âme, cette noblesse de sentiment que donne la religion et qui honore l’homme à ses propres yeux en lui attirant l’estime de tous, tomberait-on dans ces excès de faiblesse et d’avilissement! Eh quoi! Israélites, vous les fils aînés de la religion, les dépositaires préférés de la révéla-tion, placés si haut par la main de Dieu , vous descenderiez de ce rang supérieur, vous profa-neriez cette auguste qualité! Au lieu de vous armer de courage et de vous déclarer haute-ment pôur le Seigneur, vous le trahiriez, vous le désavoueriez, vous renonceriez à son service pour ramper devant les idoles du monde! Hélas! ce n’est pas tout encore. La fausse honte en matière de religion conduit à l’infidélité dans la foi. Par une indigne complaisance, en 604 MÉDITATION POUR LE MERCREDI. aime mieux encourir la disgrâce de Dieu que de s’exposer aux discours des hommes. Et parce que l’impiété s’est multipliée et parce que Çerreur est entourée de splendeur, ״on sacrifie sa rai-sou, on déserte la vérité, et pour comble d’op-probre quelques malheureux se jettent dans l’a-postasie! Aussi la fausse honte en matière dere-ligion est-elle devenue une véritable persécu-tion, plus funeste que ne le fut jamais celle des tyrans des temps passés. Ceux-ci ne s’en pre-naient du moins qu’au corps, ils ne pouvaient faire que des martyrs. Le respect humain gan-grène les âmes et fait des rénégats. Mais ces âmes lâches que le ciel réprouve, quelle idée le monde èn a-t-il? Effet visible de la justice de Dieu qui permet que ces hommes, livrés au respect humain, se dégradent devant ceux-là mêmes dont ils cherchent à attirer l’es-time, et qu’en trafiquant de leur religion, ils manquent leur but dans ce monde en attendant les représailles de 1-autre! Rompons, enfin, avec un pareil esclavage, secouons le joug de l’opinion; celui de Dieu est bien plus doux et plus léger. Conservons notre dignité et la liberté de notre conscience, demeu-rons fermes dans la profession de la foi; n’effaçons pas le signe sacré qui brille sur notre front pour y 605 PRIÈRE. imprimer le sceaü de la servilité; ne souffrons pas que les hommes puissent se prévaloir de notre défaite. Que sont et que peuvent les hommes pour nous? Quand un jour nous serons devant Dieu , les hommes viendront-ils nous protéger contre les rigueurs inexorables de sa justice? Rompons nos chaînés, selon l'exhortation du prophète (Isaie 58,6), et rendons librement té-moignage à la vérité. Nos pères l'ont rendu aux dépens de leur bonheur terrestre , les martyrs l'ont scellé de leur sang; et nous, nous ne sau-rions braver une raillerie, affronter un sarcasme, quand il s'agit de Dieu! PRIÈRE. Mon Dieu, quoique je méprise la fausse honte dans la pratique de la religion, j'ai eu plus d'une fois le malheur de m'y laisser entrai-, ner, et pour ne pas déplaire aux hommes, je t'ai bien souvent déplu. Que de fois n'ai-je pas dissimulé la vérité que j'admettais, fait le mal que je détestais, affecté de paraître ce que je n'étais pas, ou craint de passer pour ce que j'é-tais. J'ai bien osé paraître impie, mais j'ai rougi de paraître israélite. Au lieu de confesser ma religion, je l'ai sacrifiée aux sentiments, aux idées, sQuveqt même aux caprices des préjugés I*. 606 PSAUME POUR LE MERCREDI. mondains. Mais je veux secouer ee joug indigne; je veux hautement, ô mon Dieu, me déclarer pour toi; me faire gloire de ton service, rendre honneur à ta sainte loi, professer ouvertement la foi d’Israël, et la pratiquer aux yeux de tous, c II vaut mieux se confier dans le Seigneur que d" compter sur les hommes" ^Ps. 118, 8). Que les hommes légers me raillent, que les impies me désapprouvent, que m’importe, pourvu que je sois à toi, ô monseigneur! Pourvu qu’au jour de la mort je sois reçu au milieu des patriarches dans tes demeures bienheureuses et éternelles. Amen. PSAUME 51 , DE DAVID. — POUR LE MERCREDI. חנני אלהים Repentir et humiliation du pécheur qui demande que le Sei* gneur lui rende la .pureté. — Quand le pécheur connaîtra 1a clémence de Dieu, il reviendra plus facilement• Diea ne demande point de sacrifices, mais un cœur contrit et re• pentant. Seigneur, aie pitié de moi selon ta miséricorde; Par l’excès de ta bonté, efface mes crimes. Lave-moi de toutes mes fautes, Purifie-moi de mes souillures. Je reconnais que j’ai péché , Et mon iniquité est sans cesse devant moi. PSAUME POUR LE MERCREDI. 607 Si j’avais péché contre toi seul, Si je n’avais eu que toi pour témoin, Tu pourrais m’absoudre par tes paroles, Et faire éclater ton jugement en moi! llélas! j’ai été conçu dans le péché; Et enveloppé d’iniquité dès ma naissance. Mais tu demandes la sincérité Dans les choses les plus cachées, Et la pureté dans le secret. Oh! purifie-moi avec l’hysope, efface mes péchés, Que je redevienne blanc comme la neige. Fais-moi connaître encore les joies de l’innocence, Et mes membres reprendront leur force. Détourne tes yeux de mon iniquité, Et pardonne mes actes pervers. Rends la pureté à mon cœur, ô Seigneur, Et renouvelle en moi l’esprit de droiture. Ne me rejette pas de ta présence; Que ton esprit saint ne m’abandonne pas. Rends-moi la joie, gage de ton secours; Que la puissance de ton esprit me protège. Alors j’apprendrai tes voies au pécheur, Et les impies reviendront à toi. Préserve-moi de sanglants forfaits, Et ma langue publiera tes miséricordes. Seigneur, ouvre mes lèvres, Et ma bouche proclamera ta gloire. 608 MÉDITATION POUR LE JEUDI. Les sacrifices, tu n’en désires pas; Des holocaustes, tu les dédaignes. Les sacrifices que tu aimes, C’est un esprit contrit; Un cœur brisé, Seigneur, tu ne le dédaignes pas. MÉDITATION POUR LE JEUDI. SUR LES DEVOIES DE L'ISRAÉLITE. a O homme, on t'a appris ce qui est bien et ce que le Seigneur te de-mande: de pratiquer la justice, d’ai-mer la miséricorde et de marcher dans l’humilité devant ton Dieu® (Micha 6, 8). Avant de monter sur la montagne où il devait rendre son àme à Dieu, Moïse s’adressant en-core une fois à son peuple, lui dit: " O Israël, ne pensez pas que la'sainte loi que Dieu vous im-pose, soit séparée de vous par des difficultés el au-dessus de vos forces. Non, pour l’observer vous n’avez pas besoin de traverser les déserts, de gravir les montagnes ou de passer les mers. Voyez, elle est là près de vous à votre portée; vous pouvez la pratiquer sans quitter votre pa-trie, sans renoncer à vos biens, sans exposer votre vie. Dieu, qui connaît votre faiblesse, a mesuré ses commandements sur votre fragilité > (Deuter.). MÉDITATION POUR LE JEUDI. 609 C’est ainsi que le prophète nous avertit dès les premiers temps, afin que nous ne nous lais-sions pas arrêter dans le chemin de la religion par la crainte des obstacles. Israélites de toutes les classes, de toutes les. positions, pour être à Dieu, poiir être (es enfants de son alliance, il faut non-seulement vous attacher inébranla-blement aux grandes et lumineuses vérités de la foi, mais exécuter tous les autres comman-déments de Dieu. 11 ne suffît pa$ de croire et de prier; il faut accomplir les préceptes de loyauté, dè justice, de charité, que nous trace le Seigneur pour toutes les circonstances de notre vie; car ces préceptes sont clairement exprimés et rigoureusement commandés à chaque page de nos Saintes-Écritures. Si vous obéissez, vous êtes de bons israélites, si non, toutes vos pratiqués de piété, toute l’ardeur de votre foi > né sauraient vous sauver. Écoutez le sombre, mais infaillible prophète qui a si souvent pré-dit les suites sinistres de la fausse dévotion; écoutez Jérémie: "Voici ce que dit le Seigneur Zébaoth, le Dieu d’Israël: Corrigez votre con-duite, améliorez vos œuVres, et j’habiterai avec vous dans ce lieu. Ne vous fiez pas à ces pa-rôles de mensonge en disant: Voici le temple du Seigneur! Voici le temple du Seigneur! Voici le 610 MÉDITATION POUR LE JEUDI, temple du Seigneur! Mais corrigez votre con-diiite, améliorez vos oeuvres. Que chacun agisse avec droiture envers son prochain; que personne ne fasse violence à l’étranger, à la veuve et à l'orphelin. . . . Alors j’habiterai à jamais avec vous....‘" (Jérémie 7, 3-6,. En quoi consiste donc la piété et que faût-il foire pour être dans les voies de Dieu? Il faut avant tout remplir fidèlement tous tes devoirs de votre état; c’est la Providence divine qui vous l’a assigné; si doftc vous en remplissez fidèlement, scrupuleusement tous les devoirs, vous aeconi-plissez la volonté du Très-Haut, vous lui ren-dez hommage, vous vivez selon la religion. " Crains Dieu, accomplis ses commandements , car c’est là tôiit l’homme" (Eccléss. i2, 16). Attachez-vous donc à remplir les obligations de votre position et de votre état avec zèle et dans la vue de plaire à Dieu. Êtes-voifs pauvre, dénué de tout, exposé aux plus pénibles privations, pensez que Dieu pré־ 1ère le riche au pauvre et qu’à chaque page de nos Saintes-Écritures il renouvelle la promesse de relever ceux qui sont abaissés. Job sur son fumier, dévoré de la lèpre, rend plus de gloire $u Seigneur que tous les grands de la terre. C'est sur ce Jeb affligé, mais ferme dans les ' MÉDITATION PÔÜ1L LE XÉ1JDI. $\ 1 épreuves, sur cette âme humble, mais fidèle, que le Seigneur fixe ses regards satisfaits. Pauvres, n’ayez donc d’ambition que pour le bonheur du ciél, soumettez-vous avec un entier abandon aux vues toujours miséricordieuses du Père cé-leste, qui sait ce qui convient à ses enfants. Le pauvre qui recherche Dieu, y parvient plus aisément que״ lé riche־; car il est difficile d’ac-quérir avec les biens de la terre les bénédic-tions du ciel, et il est dit: " Tel paraît riche qui n’a rien , et tel paraît pauvre qui est fort riche" (Prov. 13, 7). La fortune vous est-elle favorable; êtes-vous dans la richesse ou dans Paisénce, n’abusez pas des avantages de votre position. Malheur à vous si vous n’évitez les écueils du luxe, de la pro-digalité, de l’orgueil; malheur à vous si la sa-tisfaction de ces passions absorbe vos reve-nus. Souvenez-vous que le riche est l’économe du pauvre et que: " Celui qui ferme l’oreille au cri du pauvre, criera lui-même et ne sera point écouté " (Prov. 21, 13). Dieu demanda à nos ancêtres la dixième partie dè leurs biens, et cette loi fut Longtemps en Israël une pieuse tradition; de nos jours malheureusement elle n’est plus en usage que chez quelques hommes d’une piété exceptionnelle. Ayez donc égard à 613 MÉMTÀTïOPï POtTR LE JEÜDI. la grandeur de vos biens et à la grandeur de la misère du pauvre; modérez et réglez vos dé-penses afin de satisfaire à l’obligation que la loi diviiie vous impose: " S’il se trouve dads ton "pays, dans une de tes villes, parmi tes frèfes, " un indigent, n’éndurcis pas ton coeur, ne ferme ״pas ta main devant lui; mais hâte-toi au con-"traire de lui ouvrir ta main; tiele laisse pas < succomber, rends-lui sa part, car il pourrait " t’accuser devant Dieu et tu en porterais le " pécbé; car c’est pour cela (pour la charité) " que le Seigneur ton Dieu t’a béni dans toutes * les œuvres et dans toutes tes entreprises > (Deut. 15, 7, 8, 10'. Artisans réduits à'un travail dur et constant, ne le commencez jamais sans l’offrir à Dieu pour attirer ses bénédictions; accomplissez votre tâche avec exactitude et loyauté. Négociants oc-cupés de votre commerce, que lé travail et la probité en soient la base; préférez l’honneur à la fortune, n’enviez pas les grandes richesses; elles sont sujettes à la corruption. Et vous, pères et mères de famille, vous der vez à vos enfants une éducation israélite et une profession honorable. Malheur à vous, si vous négligez de les leur donner! Vous vous préparez de cruels chagrins dans ce monde et une terrible MÉDITATION POUR LE JEUDI. 613 responsabilité dans l’autre. Voulez-vous être sanctifiés? élevez vos enfants dans la crainte de Dieu, dans la pratique de ses commandements et dans l’amour du travail; laissez-leur de bons exemples, ce serajun précieux héritage qui vaut mieux que des trésors. Femmes israélites, ne vous faites pas de la piété une idée extraordinaire et difficile. Après avoir donné au Seigneur votre culte et vos prières, veillez sur votre maison, ayez l’œil sur votre famille י ne croyez pas ces soins in-' dignes de vous; la femme forte de l’Êcriture en tirait ses plus grands mérites. Soyez surtout pour cèux qui vous entourent un modèle de piété, de douceur, de patience. Époux, respectez le lien sacré qui vous unit; gardez-vous une inviolable fidélité selon la sainte tradition d’Israël. Soyez pleins de dévouement, de condescendance et d’attachement l’un pour l’autre. Enfants, ayez pour vos parents le respect, la soumission et la tendresse que la nature ré-clame et que la Sainte-Écriture commande; ce n’est qu’à ces signes que Dieu vous reconnaîtra pour ses enfants. Filles d’Israël , voulez-vous être saintes? consacrez vos cœurs au service de Dieu; mais 35 614 MÉDITATION POUR LE JEUDI. aussi conservez les convenances de votre sexe et de votre état. Que la pudeur orne votre front, que la discrétion préside à vos paroles, la modestie à vos démarches et la piété à v06 pensées. Maîtres et maîtresses de maison , traitez v06 serviteurs avec justice et bienveillance; dirigez* les par de bons conseils, relevez-les par!,exemple de votre piété. Serviteurs et domestiques, ser-vez vos maîtres avec loyauté et fidélité, et vous acquerrez votre part des bénédictions divines et vous serez israélites, selon la parole de Dieu. Que ce sentiment reste donc à jamais gravé dans nos cœurs: que pour être israélite il ne suffit point de croire les vérités de la religion et d’en pratiquer le culte; mais qu’il faut rem-plir tous les devoirs de notre état, devoirséga-lement saints aux yeux de Dieu, également re-commandés par sa loi. Le plus souvent, selon Moïse, ce sont les devoirs les plus ordinaires, les plus •communs, ceux que nous avons tous les jours sous nos yeux, à notre portée; sou-vent il ne s’agit que de faire ce que nous fai-sons tous les jours, mais de le faire dans des vues plus élevées. Alors nous exercerons notre état avec plus de sainteté, nous remplirons notre emploi avec plus de fidélité, notre négoce RÉSOLUTIONS. 61$ avec plus de probité, notre travail avec plus d’assiduité; nous ferons nos prières avec plus de ferveur, la charité avec plus de cœur, toutes nos actions avec plus d’exactitude et de pureté d’intention. RÉSOLUTIONS. Israélites de tous les rangs, fortifions donc notre croyance par la pureté de nos sentiments; rendons gloire à notre Dieu par la noblesse de nos actions, par la loyauté de notre vie; ren-dons gloire à Dieu par une profession ouverte et déclarée de notre religion. Nous sommes israé-lites, n’oublions pas que nous servons le Roi des rois, déclarons-nous hautement pour lui, afin de contribuer dans la limite de notre faible existence à l’accomplissement de la mission que Dieu a donnée à son peuple, en lui imposant le devoir de faire connaître et aimer sa loi parmi les nations: " Soyez saints, car je suis saint, moi, l’Éternel votre Dieu f " (Lévit. 19, 2.) 616 • PSAUME POUR LE JEUDI. PSAUME 86, PRIÈRE DE DAVID. — POUR LE JEUDI. הטה יי Prière touchante d’une âme accablée d'angoisses et de craintes; appel pressant au secours du Très-Haut, qui seul peut la consoler et la protéger dans ses peines et se! afflictions. Seigneur, prête l’oreille , écoute-moi. Je suis bien humilié, bien malheureux; Veille sur moi, car je suis sincère; Secours pour ton serviteur.! Il se confie en toi! Épargne-moi, Seigneur, je t’invoque tout le jour. Réjouis l’âme de ton serviteur; C’est en toi seul qu’il espère. Car toi, ô mon Dieu, tu es bon et clément, Plein de grâces pour ceux qui t’invoquent. Seigneur, écoute ma prière; Entends ma voix suppliante. Au jour du danger je ?appelle: O daigne m’exaucer et me sauver! Il n’est point de Dieu comme toi; Nul ne peut égaler tes œuvres. Les nations que tu as formées S’inclineront devant toi pour t’adorer; Car toi seul, 6 Dieu, tu es grand , Toi seul tu fais les miracles. Enseigne-moi tes voies: je suivrai ,tes traces, MÉDITATION POUR LA VEILLE DU SABBAT. 617 Et mon cœur se vouera tout entier à ton culte! Oui, mon cœur, Seigneur, n’appartient qu’à toi; Il glorifie éternellement ton nom. Car ta miséricorde a été grande envers moi; Tu as sauvé mon âme des profonds abîmes. Des pervers, mon Dieu, sè sont levés contre moi; Des méchants en veulent à mon âme; Ils ne craignent point ta colère. Mais toi, Seigneur, tü es le Dieu de miséricorde, Plein de longanimité, de pardon et de vérité. Tourne ta face vers moi et exauce-moi; Prête ta force à ton serviteur; Secours le fils de ta servante; Accorde-moi un signe favorable. Que mes ennemis le voient et soient déçus; Car c’est toi qui me protèges et me consoles. MÉDITATION POUR LA VEILLE DU SABBAT. SUR LA PROVIDBNCE. " Les cieux racontent la gloire du Seigneur et le firmament an-nonce l’œuvre de ses mains " (Ps. 19,2). Seigneur, en instituant la solennité sabbatique, commémoration perpétuelle de la création du monde, tu nous a enseigné que c’est à tes œuvres que tu veux être reconnu, que' c’est pour tes 618 MÉDITATION POUR LA VEILLE DU SABBAT, bienfaits que lu veux être adoré. Tu as tracé dès lors les attributs distinctifs de la foi dis-raël. Tel est, en effet, lé signe lumineux de notre religion, le caractère simple mais saillant de notre croyance. Elle ne repose point sur de subtiles interprétations/elle n’a point pour fonde-ment de mystérieuses légendes, qui bouleversent et confondent la raison. La raison! Elle est un rayon de la lumière divine, le caractère originel qui distingue l’âme humaine de la brute. Bien loin de la proscrire, la foi commande à l'israélite de te remercier, ô Seigneur, de ce don, comme du flambeau que tu as donné à l’homme, pour éclai-rer, pour admirer tes œuvres et pour te recon-naître aux signes visibles de ta Providence. C’est pourquoi, dans cette soirée sainte, nous célé-brons tes œuvres prodigieuses par les chants divins qu’elles ont inspirés au psalmiste. Ainsi, ô souverain Créateur, non-seulement tu t’es révélé en plein jour sur le Sinaî ,.en face de tout un peuple, par la proclamation des vé-rites éternelles, par la fondation du monde mo-ral, mais tu te manifestes chaque jour par les marques de ta puissance. Israélite, que j’ouvre'la Bible ou que je pro-mène mes yeux sur la nature, comment la Pro-vidence pourra-t-elle échapper aux lumières de MÉDITATION POUR LA TEILLE DU SABBAT. 619 ma raison? II faudrait, coiftme disait le Seigneur à Job, faire taire auparavant toutes les harmo-nies, tous les concerts du firmament (Job 38). Dans une nuit sereine, je contemple le spec-tacle de la voûte céleste, le nombre immense d’étoiles qui étincellent comme des fleurs de dia-mants semées dans le ciel; qui marchent rangées en bataille sous l’étendard du Seigneur, et dé-crivent avec tant de précision, depuis le com־ mencement du monde, leur orbe séculaire: c’est le mélodieux concert que la. nature chante de-vant le Seigneur! Est-ce le hasard qui a tracé aux corps célestes les immenses orbites qu’ils parcourent avec tant de régularité? O vous, qui déniez à la Providence vos hom-mages et vos adorations, ne vous endurcissez pas dans le doute, ou bien faites taire auparavant ce sublime concert qui règne au ciel et sur la terre! Éteignez les célestes flambeaux que la Pro-vidence a allumés sur nos têtes; dites à l’aurore de ne plus annoncer le jour, aux. saisons de sus-pendre leurs cours, à la mer de rompre les digues que le Seigneur lui a imposées, quand il a dit à l’Océan: (tun’iras pas plus loin!" (Job 38, il.) Ou plutôt, obéissez à votre raison qui vous montre le bras de la Providence! Unissez votre voix à celles de toutes les créatures dans l’inef- 620 MÉDITATION POUR LA VEILLE DU.SABBAT. fable mélodie qu’elles forment pour la gloire de leur auteur! Mais, si dans la direction du monde matériel la main de la Providence est imprimée avec tant d’évidence, pourrait-elle abandonner au hasard le gouvernement bien supérieur des esprits? Le Seigneur aurait-il donné toute son attention à la nature morte, aux corps formés de poussière, aux choses passagères, pour abandonner au hasard la direction des âmes immortelles? Voici ce que nous répond le prophète: " Je sais, ô Seigneur, que la voie de l’homme n’est pa$ en son pouvoir, et qu’il n’est pas dans la puissance dej’homme de conduire ses oeuvres et ses pas" (Jérémie 10, 23). Dieu conduit tout. Mais l’esprit borné de l’homme ne saisit pas toujours les voies provi-dentielles. En voyant, parfois, le pécheur jouir en paix des plus doux fruits de la terre, et le juste tremper son pain dans ses larmes, l’homme irréfléchi ne comprend pas que c’est encore la justice et l’amour que ta Providence met en œu-vre. t Le fou ne sait pas, dit le roi-prophète, l’in-sensé ne comprend pas que si le méchant semble croître comme l’herbe, que si les auteurs du mal fleurissent, c’est pour tomber dans l’éternel abime, tandis que le juste trouvera près de MÉDITATION POUR LA VEILLE DU SABBAT. 621 son Dieu une magnifique récompense " (Ps. 92, 7,8,13). Riches et pauvres ont leur compte inscrit au ciel. Dieu, devant qui est ouvert l’histoire du passé, devant qui est déroulé le livre de!,la-commensurable avenir, et pour qui les siècles sont àjpeine des lreures, connaît seul la source et l'enchaînement des milliers d’événements qui constituent les destinées humaines. Et vous, esprits faibles et présomptueux, vous qui possédez à peine Finstant actuel de la vie, comment pou-vez-vous juger les voies dé la Providence? Com-ment un prisonnier qui ne verrait qu’un coin du ciel pourrait-il juger des beautés et de l’ensemble de l’univers? Dieu conduit tout. Pourquoi donc agissez-vous comme si vous en doutiez? Pourquoi vous fiez-vous uniquement à votre propre force, à votre propre sagesse; et, quand le mal vous atteint ou que vos rêves satisfaits ne'vous lais-sent que déceptions, pourquoi murmurez-vous? Dieu conduit tout. L’orgùeil du riche se courbe soudain sous le faix de la pauvreté; For-gueil des parents s’abîme souvent dans là tombe des enfants; la faveur élève subitement l’homme modeste; un bonheur inespéré vient raviver ce-lui qui pliait naguère sous le poids du malheur. 35• 622 MÉDITATION POUR LA VEILLE DU SABBAT. dieu conduit tout. Ils le savaient bien^ ces justes des temps anciens, nos pieux ancêtres, lorsqu’ils s’abandonnaient avec tant de confiance à la sagesse de la Providence. Dans toutes leurs entreprises, c’est sur ses bénédictions et non sur leurs propres forces’qu’ils comptaient. Ont• ils été trompés dans leur confiance ? Né voyons-nous pas le bras de Dieu qui dirige leur desti-née et celle de leurs enfants? L’histoire des pa-triarches, de Joseph, de David, n’indique-t-elle pas à chaque page l’œil de la Providence ? Et pour n’envisager que nous-mêmes, se passe-t-il un seul jour sans que nous ayons l’occasion de voir le doigt de Dieu empreint sur les destinées des familles? dieu conduit tout. Mûrissez vos projets, agissez avec prudence, invoquez votre sagesse, c’est votre devoir; mais Dieu seul pourra faire réussir vos désirs, car lui seul sait ce'qui est pour votre bien. " Confie tes voies au Seigneur, fie-toi en lui et tu réussiras* (Ps. 37,5). Semez donc courageusement la semence, mais n’atten-dez sa rtiaturité que de celui qui peut seul la fé-conder! Agissez, travaillez, imposez-vous des soins pénibles, c’est la loi de Dieu, mais lui seul peut y joindre la bénédiction. pieu conduit tout avec justige" " Le droit MÉDITATION POUR LA VÊILLE DU SABBAT* 623 et la justice sont les bàses de son trône! (Ps. 89,15). Ames pieuses et croyantes, réjouissez-vous à ces paroles consolatrices, et toi, pécheur triom-phant , songe à l’instant de leur accomplisse-mept; le monde peut ne pas voir de si tôt tes œuvres de méchanceté, de vengeance, de vo-lupté, mais le jour de la divulgation arrivera et celui de la punition ne se fera pas attendre! Humble israélite, justes de toutes les croyances, qui portez avec tant de résignation le poids des iniquités d’autrui, ce n’est pas en vain que votre père plein d'amour vous impose ce fardeau. Il vous aidera à le'porter; il vous éprouve dans la douleur; mais l’heure de la délivrance et de la récompense ne tardera pas à sonner. " Les âmes humbles se réjouiront dans le Seigneur et les pauvres parmi les hommes seront ravis dans le Saint d’Israël נ (Isaïe 29 ,19 . PRIÈRE. O Providence divine, je m’abandonne à toi sans réserve, je me jette avec confiance dans les bras de ta miséricorde; tu es. mon Créateur, mon Dieu et mon Père; tu connais le néant d’où tu m’as tiré ,־ le limon dont tu m’as formé, la fin à laquelle tu me destines, le chemin qui doit 624 CANTIQUE POURLA VEILLE DÛ SABBAT. m’y conduire. ÏHspose donc de moi et agis selon ta volonté divine. Quant à moi, ô Seigneur, je n’ai qu’une seule chose à faire à l’égard , de ta Providence: la re-connaître, l’adorer, m’y soumettre, la sanctifier par ma soumission et tout espérer de sa bonté. Puis-je mettre mon sort en meilleures mains qu’en celles du plus tendre des pères ? PSAUME 121. — CANTIQUE POUR LA VEILLE DU SABBAT. Confiance dans Je secoars de la Providence, Je lève les yeux vers les montagnes: D’où me viendra le secours? Mon secours viendra de l’Éternel Qui a fait le ciel et la terre. I) ne laissera point ton pied faiblir: Ton gardien ne sommeillera pas! Oh! non, il ne sommeille ni ne dort, Le gardien d’Israël. L’Éternel te garde, Là droite de!’Éternel te protège. Le jour, le soleil ne te brûlera point,, La fraîcheur de la lune ne t’atteindra pas la nuit. L'Éternel te préservera de tout mal, U protégera ton âme. MÉDITATIONS DIVERSES. 625 L’Éternel protégera ton départ et ton arrivée, Dès maintenant et à jamais. On dit aussi les psaumes 92 et 93 (p. 25 et 27). MÉDITATIONS DIVERSES POUR LES JOURS DE SABBAT ET FÊTES. I. LA MISSION D’ISRAEL OU RÉSUMÉ DE LA DOCTR1KE ISRAÉLITE. "Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une na-lion sainte " (Exode 19, 6). De même que le Très-Haut a imposé à chaque homme une œuvre à parfaire sur celte terre, une tâche à accomplir, de même, aussi, il a imposé à chaque nation une mission à remplir parmi les peuples, un rôle à jouer dans l’en^ semble systématique préétabli dès la création. Telle nation éclairera le monde dans la philoso־״ phie ou la politique, telle autre enseignera les lettres et la poésie, telle autre l’instruira dans les sciences et les arts. Dans ce partage, Israël a reçu la part la plus noble: c’est à lui qqe Dieu a confié la mission de répandre parmi les peuples les vérités di-vines et de les amener à la connaissance du 626 MÉDITATIONS DIVERSES. vrai Dieu; rien n’est plus évident, plus incon-testable que ce rôle imposé auxdescendants d’Abraham. Tandis que les hommes les plus illustres et les philosophes les plus éminents de l’antiquité païenne s’égarent dans les ténèbres de leurs systèmes, vivent dan^ l’idolâtrie et sacrifient à des milliers de faux dieux, l’historien voit au fond de l’Arabie, aux jours de l’antiquité la plus reculée, une simple famille de bergers recevoir la révélation de la vérité suprême et adorer le Dieu UN. De même qu’un vaste fleuve qui doit rouler ses eaux puissantes à travers les villes et les royaumes, naît souvent par un filet d’eau d’une roche solitaire, ainsi la vérité divine, avant de se répandre dans le monde, a surgi d’abord dans un coin isolé de l’Orient, au milieu de quelques bergers innocents. Certes /cç n’est point la méditation philoso-phi^ue qui a conduit à la lumière ces hommes innocents et primitifs, nés et vivant au milieu de l’idolâtrie; c’èst Dieu lui-même qui a appelé Abraham; il s’est révélé à lui, il a conclu avec lui l’alliance éternelle, .qui devait faire des des-eendants du patriarche hébreux les mission-nairçs du vrai Dieu. Aussitôt lé sceau di?in s’imprime sur leur front; grâce à la lumière MÉDITATIONS DIVERSES. 627 qui les éclaire, ils vont se séparer des peuples idolâtres, se séparer de leurs mœurs et de leurs vices, et tout entiers à Dieu, tout entiers à leur vocation, ils n’auront plus d’autre désir, d’autre direction que la volonté divine. En vertu de cette soumission absolue , Abra-ham consentira à sacrifier à l’alliance divine jusqu’à son fils unique; Isaac ira d’exil en exil pour s’isoler, lui et sa famille, des exemples contagieux de l’idolâtrie et préserver• de toute impureté le trésor de la révélation; son fils Is-raël, enfin, constituera le petit peuple qui doit porler à travers le monde entier la bannière de la vérité. Mais , à mesure que les descendants d’Israël se multiplient, leur contact avec les peuples voi-sins devient plus fréquent et plus inévitable. La vérité encore mal affermie pourrait s’obsçùrcir, ta foi nouvellement enseignée pourrait chanceler, et leurs mœurs austères se souiller au contact des idolâtres. Dieu alors, pour assurer davan-tage leur mission, pour graver plus profondé־ ment encore dans leur cœür la vérité tradi-tionnélle , les soumet à l’esclavage égyptien. De même que dans le monde physique , une forte pression maintient les éléments prêts à rompre leurs barrières, de même l’oppression et la per- 628 MÉDITATIONS BlTOftSCS. sécution impriment plus profondément dans cœur de l'homme les sentiments que l'indiffe rence ou la légèreté pourraient en laisser échap* per. Pour condenser dans "on sein la vérité di-vine, Israël dut donc subir son premier escla-vage, de même qu’il dut subir plos tard la même loi dans les desseins éternels de la Providence. Après une' captivité supportée avec courage et résignation, lorsque la foi dans le Dieu créa-leur s'est• fortifiée dans le cœur des descen-dants de Jacob, Dieu qui veille sur son peuple fait luire le jour de la délivrance; Israël peat désormais constituer une nation et commença1 l’accomplissement de sa mission. La vérité tra-ditionnelle a besoin d’être formulée, elle va désormais faire place à la loi écrite, le code re-ligieux du monde va être proclamé. Dieu alors fait surgir un homme extraordi-naire. Tout ce qu'une tête humaine peut con-tenir de lumière divine, Moïse l’a reçu; car c’est lui qui va rassembler les fils d’Israël, pour les conduire au pied du Sinaï; c'estlui qui re-nouvellera l'alliance d'Abraham; il sera Tinter־ médiaire entre Dieu et les hommes, et proda-mera au nom du Seigneur les dogmes divins, trésors de Vhumanité. Spectacle sublime! Au nouent où les autres - Google MÉDITATIONS DIVERSES" 629 peuples de la terre sont plongés dans les té-nèbres de l’idolâtrie ou égarés par les chimères d’une jraison sans frein, une nation de bergers, prosternée dans le désert au pied d’une mon-tagne solitaire, entre en communication avec le Dieu vivant, apprend ses attributs, ses des•• seins et sa volonté, et reçoit, avec le Décalogue, le code immortel qui doit conduire à la lumière et au salut éternel toutes les nations de la terre. Tandis que les sacrifices humains souillent les autels du paganisme, tandis que les mœurs les plus abjectes, les usages les plus barbares dégradent les nations contemporaines et même postérieures, la morale la plus noble et la plus douce descend du Sinaï: le respect de l’homme, le respect de sa vie et de sa pro-priété, l’amour du prochain, la chasteté des mœurs, la pitié pour le pauvre, l’hospitalité pour l’étranger, la protection de la veuve et de l’orphelin; mille préceptes, mille attentions touchantes, suggérés par la morale la plus tendre, par l’humanité la plus douce, sont déposés dans le livre immortel, et font la base de la civilisa-lion actuelle; copiés souvent par les religions plus modernes, ils n’ont jamais été dépassés par aucune. On doit être heureux d’être israélite en songeant à quelle noble origine nous avons 630 MÉDITATIONS DIVERSES. puisé la vie, à quelle grande destinée Dieu nous a conviés! Tandis que les religions dont Israël est en-touré célèbrent des solennités qui exigent uue croyance particulière et mystérieuse, notre croyance, à nous, n’a d’autres mystères que ceux mêmes de la nature. Nos fêtes sont celles de l’humanité tout entière, et furent instituées dès l’origine pour appeler toutes les nations vers le temple du vrai Dieu. Tantôt nous offrons au Père de la nature les prémices des plus beaux fruits pour le remercier des moissons et des récoltes de l’année. (JTD0) Tantôt nous célé-brons la fête nationale de la liberté. (TtOS) Tantôt, enfin, nous remercions Dieu du plus grand de ses bienfaits: de la révélation de la loi divine.(שבועית) Quelle est la nation qui ait jamais célébré dans les temps anciens ou modernes une féte qui revête une austérité sublime comme le Nouvel An et le jour de l’expiation ? Pour d’autres cultes la fin dn cycle annuel est un jour de plaisir et de réjouissance; Dieu n’a pas voulu qu’il en fût ainsi, pour nous. Il a voulu qu’au premier jour de l’année, (1אש השנה) Israël tout entier vînt dans un saint recueille-mént se prosterner dévant son sanctuaire, pour MÉDITATIONS DIVERSES. 631 confesser ses péchés, pour en éprouver le re-pentir et en solliciter le pardon. En ce jour, dit la tradition sacrée, le Seigneur, assis snr le trône de sa justice, ouvre le livre des souvenirs, évoque les hommes et leurs péchés el prononce les arrêts redoutables qui absolvent les uns et voueat les autres à l’expiation. Pendant dix jours encore, le Seigneur laisse ouvertes les portes du repentir (les dix jours de pénitence) et convie les cœurs les plus rebelles à rentrer dans la bonne voie, jusqu’au jour de 'Kipour (כפור) le Ju£e suprême scelle enfin l’arrêt dés hommes. Heureux le peuple auquel la religion enseigne de pareilles vérités et commande de si nobles pratiques! Plus on examine le code de Moïse révélé au milieu de la simplicité primitive des hommes, sans le secours et avant la diffusion des con-naissances humaines; plus on examine les ins-trumepts et les hommes dont Dieu s’est servi pour le propager, et plus on reste convaincu que cette loi est d’origine divine et qu’Israël a reçu pour mission.d’être le précepteur religieux de l’humanité. Voyez! quel poëte a chanté la religion comme David; quel philosophe l’a en-seignée comme Salomon; quel prédicateur a *32 MÉDITATIONS DIVERSES. jamais prêché comme Isaïe et Jérémie! Le ton-gage humain peut-il revêtir de tels accents? l’esprit de l’homme peut-il de son propre vol s'élever à de telle6 hauteurs? Non, aucun de ceux qui depuis ont parlé de Dieu et de ses œuvres, n'a pu atteindre ces régions sublimes. Mais Israël n’est malheureusement pas resté toujours à la hauteur de sa mission; trop sou-vent il a suivi les lois humaines sous lesquelles les nations de la terre ont fléchi. Amolli par la paix i cftrrompu par le luxe, il s’est laissé aller à imiter les peuples voisins; sa religion si simple, si austère, il l’a, par affectation, né־ gligée pour le culte plus pompeux de!’idolâtrie, pour une morale plus facile et plus sensuelle. En vain les énergiques et touchants avertisse-menls des prophètes retentirent dans sa con-science et le poursuivirent jusque sur l’autel des faux dieux; Israël resta sourd à la voix de son Dieu, il faillit à sa mission et il laissa souil•* 1er la bannière qui lui était confiée. Dieu voulut infliger à son peuple un premier châtiment, il le condamna à la captivité de Babylone. Hélas! cette première épreuve de soixante-dix ans ne suffit pas à nos ancêtres; la corruption avait fait des ravages trop profonds; le second temple dut s’écrouler comme le premier sous le poids MÉDITATIONS DIVERSES. 633 des iniquités, et le peuple de Dieu subir une épreuve bien autrement longue et amère avant d’accomplir et d’achever sa mission. Oui, c’est un miracle que la conservation d’Israël au milieu des dations! c’est un miraclé permanent devant les yeux les plus incrédules! Tandis que la Grèce, si grande par les arts et la philosophie, tandis que Rome qui.avait do-miné les trois*quarts du monde connu, et que plusieurs autres nations se sont abîmées dans l’oubli, *sans qu’aucun de leurs descendants puisse même remonter à son origine, Israël, ce faible troupeau, sans autre monument que sa croyance, sans autre force que celle de sa loi, s’est maintenu au ,milieu des nations et à travers les siècles, malgré sa dispersion, mal-gré les feux des bûchers et les glaives des bourreaux; il est là, encore aujourd’hui, éle-vant toujours le drapeau sur lequel est écrit le nom ineffable! Est-ce pour constater la punition d’un grand crime qu’auraient commis nos ancêtres et pour en subir le châtiment qu’Israël est encore *de-bout? Pardonne, ô mon Dieu, à ceux qui dans leur ignorance ont parlé ainsi, soit pour justi-fier nos souffrances des temps passés, soit pour combattre notre foi! Ils ne savent pas qu’ils ca- 634 MÉDITATIONS DIVERSES, lomnient ta bonté, qu’ils blasphèment contre ta nature divine, qu'ils-méconnaissent ta sainte parole4, en te supposant capable de haïr des milliers de générations innocentes et de punir, pendant une longue suite de siècles, les en-fonts pour les foutes de leurs ancêtres. Pardonne aux hommes qui te prêtent ainsi leurs passions, car ils sont plus égarés que coupables! Seigneur, tu as voulu qu’Israël subsistât au *milieu des na-tions, parce que sa mission n’est pas terminée; tu as permis qu’Israël subît les épreuves du malheur et de la persécution, parce que tu as voulu, comme en Égyple, le retremper dans la douleur, et l’isoler de la corruption, afin de gra-ver plus profondément dans son cœur la loi di-vine et les vérités que tu veux enseigner aux nations par l’entremise de ton peuple. C’est aussi pour faciliter la propagation de cet enseignement, que dans chaque région de la terre se trouvent répandus les adorateurs du 1 Celte cruelle doctrine est réprouvée par les nombreux passages de la Bible. "Les pères ne mourront.pas pour les fautes de leurs enfants, ni les enfants pour celles de leufs pères: chacun mourra pour son péché" (Dent. 24,46). Voir aussi sur le même point: Jérémie 31, 29 et 30; Bséchiel 18, 2-6, et les autres prophètes. MÉDITATIONS DIVERSES. 635 vrai Dieu. Et quaàd les nations auront enfin re-connu le Dieu unique, quand elles se seront prosternées devant sa Sainteté; quand les peu-pies ne formeront plus qu’une nation de frères, quand la paix régnera dans l’univers entier, quand le loup ne dévorera plus l’agneau, et que le fer de la lance sera attaché au soc de la char-rue; quand, enfin, le règne du bien sera inaù-guré sur la terre; à ces signes, mais à ces signes seulement, Israël reconnaîtra l’accom-plissement des prophéties divines; alors seule-ment il saluera la venue du Messie, et sa mis-sion sera terminée! Ceux qui ne connaissent pas tes voies, ô mon Dieu, ceux qui n’étudient pas tes décrets impé-nétrables, se demanderont peut-être ce que les descendants d’Abraham pourront enseigner à de grandes nations qui brillent de tout l’éclat de la civilisation? Serait-ce donc pour la première fois qu’Israël serait appelé à donner de grands enseignements au monde? Serait-ce donc pour la première fois qu’Israël aurait eu raison contre des nations brillantes de puissance et de science? Lorsqu’au fond de la Palestine le petit peuple de nos ancêtres se prosternait dans le temple, où pour principal ornement se lisait le nom trois fois saint, Athènes, la reine des intelli- 636 MÉDITATIONS DIVERSES, gences, Rome, la maîtresse du monde, élevaient des temples de marbre et d’or aux faux dieux. Ces nations illustres n’avaient-elles pas, elles aussi, atteint un haut degré de civilisation? Et, cependant, n’ont-elles pas reçu comme un bien-fait le divin Décalogue descendu du Sinaï, et dont Israël seul était dépositaire? N’ont-elles pas reconnu, mais en altérant sa divine unité, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. — Cette unité sainte, voijà ce que les descendants des pa-triarches pourront enseigner aux nations; car la vérité n’est pas toujours attachée au nombre et à la puissance, et Dieu se sert le plus sou-vent du faible pour instruire le fort. Mais, pour accomplir sa divine mission, il faut qu’Israël s’en rende digne; pour devenir le précepteur des peuples, il faut qu’il en soit d’a-bord l’exemple; pour remplir son saint sacer-doce, il faut qu’il se purifie de toute iniquité, et se revête de vertu et de sainteté; il faut que ses voies soient pures, ses mœurs chastes, sa foi inaltérable, et que toute sa vie soit un hommage glorieux rendu au Séigneur. Alors seulement pourra s’accomplir la parole divine et Israël de-venir la bénédiction des nations. PRIÈRE. Sois donc loué, ô notre Dieu, de nous avoir MÉDITATIONS DIVERSES. ' 637 fait naître dans le sein de ton peuple et de lui avoir donné une mission si glorieuse. Puissions-nous être dignes de cette faveur! puisse notre conduite, de plus en plus sanctifiée par i’obser-vance de tesr divins commandements, servir d’exemple aux nations et faire bénir le nom du Dieu UN, afin qu’arrive bientôt le règne du Messie, fils de David, que tu as promis à la terre! Amen. PSAUME 130. — CANTIQUE POUR LE SABBAT. Aspiration dè Pâme ▼ers la miséricorde et l’amour de Dieu. Bu fond des abîmes, je t’invoque, ô Éternel! Seigneur, écoute ma voix, Prête l’oreille à mes supplications! Si tu gardais le souvenir des péchés, Seigneur, qui pourrait subsister? Mais tu pardonnes, pourvu que l’on te craigne. J’espère en l’Éternel: mon âme espère en toi, C’est à ta parole qu’elle se confie. Elle attend le Seigneur avec plus d’impatience Que les gardes de nuit n’attendent le matin. Mets ton espoir en l’Éternel/ô Israël, Car la miséricorde est avec lui, Et sa grâce est abondante; Il délivrera Israël de toutes ses peines. 36 MÉDITATIONS DIVERSES. 638 II. DE L'UNITÉ DE DIEU. "Écoute Israël, l’Éternel notre Dieu, l’Éternel est UN מ (Deut. 6,4). Le fondement de notre croyance, ridée qui la comprend tout entière et qui la résume le inièux, c’est celle de Y unité de Dieu, que les savants appellent le monothéisme. La religion israéliteTa maintenue intacte, l’a professée dans tôute sa rigueur, et Ta en quelque sorte infil-trée dans les moindres pratiques de son culte et de la liturgie, comme dans l’àme de tous ses adhérents. Dieu est unique; c’est-à-dire la Toute-Puis-sance est indivisible, impartageable; qu’il y a contradiction, absurdité palpable à admettre deux êtres doués de tous les attributs: de sou-verainèté et de justice , puisque tout ce que l’un posséderait serait autant d’enlevé à l’autre, que leurs deux puissances se limiteraient et qu’aucune par conséquent ne mériterait plus d’être dite la Toute-Puissance; car si l’un peut tout, l’autre lui est subordonné, et n’est plus Dieu. Dieu n’est pas seulement unique, il est UN; c’est-à-dire qu’on ne peut pas plus établir, sup-poser même au dedans de lui une division d’or- MÉDITATIONS DIVERSES. 639 g$nes, ou une pluralité de personnes, qu’on ne le peut en dehors de son être. Il en résulte que sa divinité est incommunicable; que tout ce qui reçoit l’être de lui est par cela même créé, li-mité, périssable; qu’il ne peut avoir ni ascen-dants, puisque ie fait même d’être issu d’un autre est une preuve irrécusable de limitation dans l’espace et le temps; ni descendants, puis-que l’être qui serait issu 'de lui serait une créa-ture et porterait par cela même une marque de limitation dans le temps, par rapport à son auteur. Notre religion qui a un caractère essentielle*-ment spiritualiste, c’est-^-dire qui fait plus de cas de l’esprit que du corps; qui fait passer la satisfaction des besoins élevés de l’âme avant celle des besoins grossiers des sens ,*notre reli-gion a reconnu en principe que l’idée de Dieu ne pouvait pas se scinder; que le gouvernement du monde exigeait unité de puissancede vo-lonté et d’intelligence, que toute tentative de séparation réelle au sein de ses attributs et de son essence en était la négation; que faire un Dieu multiple, limité dans le temps ou dans l’espace, c’jétait le faire à l’image de l’homme. Cette vérité si naturelle, si évidente, pourrait se passer de démonstration scientifique; le bon 642 Méditations diverses. volement le nom de Dieu, attesté, *en même temps qu’un religieux respeet pour ce nom auguste, une erainte profonde d’en altérer l’idée par de trop fréquents mélanges avec les choses de la terre. Mais si notre raison nous conduit irrésisti-blement à l’unité de Dieu, elle est pourtant trop faible pour s'élever jusqu’à la compréhension intime de son essence divine; car tant que notre âme ne s’est point dégagée du corps, elle ne peut s’élever assez haut pour voir Dieu. Moïse lui-même était trop rapproché de l’homme par son enveloppe terrestre pour oser voir en face *e Roi des rois; et quand un jour, dans une scène sublimé, le grand prophète osa demander à voirie Seigneur, dont il entendait journelle-ment la voix, Dieu lui répondit: a Tu ne peux pas voir mon aspect, car aucun homme qui m’aura vn ne pourra vivre" (Exod. 33> 20). Ce n’est pas effectivement pendant notre vie, mais quand notre âme sera dégagée des en-traves du corps qurelle pourra contempler le Créateur suprême. Mais ce Dieu qui est UN et intangible, que rien ne peut représenter aux yeux, avec qui la conscience seule peut sé mettre en rapport, ce Dieu de tous les esprits supérieurs est d’une MÉDITATIONS DIVERSES. 643 pureté si sublime que l’hoirnne matériel tend sans cesse à l’altérer. C’est ainsi que certains peuples, qui par leur aptitude aux beaux-arts étaient habitués à diviniser la matière, en sont venos à admettre insensiblement qu’il a pu par-tager aveç des êtres analogues à lui la direction de cet univers. Voilà pourquoi certaines reli-gfons, monothéistes au début, se sont laissées aller à altérer ce grand principe, afin que leurs divinités, représentées soiis une forme sensible, eussent plus d’accès dans les masses; car le vulgaire s’accommode mieux d’une idée de Dieu taillée à sa mesure et faite à son image. Voilà pourquoi elles ont été conduites à admettre un partage de la puissance divine et une pluralité de personnes , ainsi qu’une sorte de filiation au sein de son être. Grâcè à Dieu , l’idée monothéiste a gardé dans notre sainte religion toute sa rigueur, el c’est elle qui a imprimé au culte un caractère si simple , si sobre, si élevé. Qu’on entre dans nos temples, on les trouvera nus et sans orne-ments. Nulle jmage, nul emblème de la divi-ni té; c’est vers ce saint et traditionnel taber-nacle que se dirigent nos regards: c’est là qu’est la loi; c’est vers le ciel que s’élèvent nos mains - suppliantes: c’est là qu’est le Dieu invisible* 641 MÉDITATIONS DIVERSES. 4 A Qu’on lise nos catéchismes, on les trouvera courts, clairs, précis; qn’on interroge nos croyants, à la fois sincères et éclairés, on les trouvera saintement convaincus que ce serait une offense à la majesté divine que d’attribuer au Créateur les conditions, les défaillances , en un mot, les proportions de la créature; on les trou-vera pensant encore plus à Dieu qu’ils n’en par-lent, et n’en parlant jamais avec les appellations usitées pour les mortels; et, chose digne de re-marque, notre foi est d’autant plus solide que notre esprit est plus ferme et plus éclairé. line semblable conviction sera toujours le frein le plus sûr pour nos passions, et la meilleure le-çon d’humilité; la mission même du judaïsme est d’inculquer au monde cette grande idée appli-quée, réalisée, animant tout un culte, et inspi-rant à ses adhérents une foi assez vive pour qu’ils meurent au besoin en son nom. Puisse chacun de nos frères en particulier, tirer de l’idée d’un Dieu unique et de la certitude du néant de toute créature en face de son Créateur des inspirations de charité et d’humilité vis-à-vis de ses semblables et de contrition en pré-sencc de Dieu! Nous sommes tous ensemble bien peu de chose en face de l’infinie Providence, chacun séparément moins encore, et le peu que MÉDITATIONS DIVERSES. 645 nous valons, nous le valons par la crainte de Dieu et par le sentiment de la disproportion ab-soiue de son Être avec le nôtre. : Rallions-nous donc de toute la force de notre âme à cette grande vérité > proclamée par Dieu lui-même à chaque page de nos Saintes-Écri-tures, professée par les patriarches et les pro-phètes, reconnue par tous les grands esprits de tous les siècles, et sanctionnée par la science et la conscience! PRIÈRE. Seigneur, Dieu un, Dieu unique, je f adore comme le seul et souverain Maître de l’univers; je te révère comme la source de mon existence et le but final de ma destinée. Je te remercie avec une humble reconnaissance de ce qu’il t’a plu de nous révéler ta suprême unité, et je te supplie de m’accorder la grâce de persévère!: jusqu’à la mort dans la profession de cette croyance, afin que je puisse voir et glorifier éternellement dans le ciel ce que je crois et adore ici-bas. Daigne enfin, ô Seigneur, envoyer celui qui doit ouvrir les yeux à tous les hommes et réaliser ta promesse prophétique: " En ce jour l’Éternel sera UN et son nom sera UN. " Amen. 646 MÉDITATIONS DIVERSES. IIL DU CULTB PUBLIC. " C'est ici la maison de Dieu, et voici la porte du ciel " {Genèse 28, 17). La religion étant, comme son nom l’indique, le lien commun qui upit les hommes qui profes-sent la même croyance, et le culte public étant la principale et presque unique manifestation de cette communauté de sentiment, on comprend que, dans toutes les religions, on ait regardé comme y étant étrangers ceux qui s’abstiennent du culte public. On s’explique• alors pourquoi les nations les plus puissantes, comme les popula-tions les plus pauvres, ont apporté, les unes leur puissance et leur industrie, et les autres leur dernier denier à la construction d’édifices destinés à la prière publique. Mais dans notre divine religion le culte pu-blic a une origine particulièrement noble: c’est Dieu lui-même qui l’a institué et réglé. Ses ado* rateurs erraient encore dans le désert quand il ordonna la construction de son premier temple,, et le royaume d'Israël était.à peine consolidé quand le Seigneur commanda à Salomon d’éri-ger le sanctuaire de Sion , et imposa à tous les MÉDITATIONS DIVERSES. 647 enfantsd’Israçl l’obligation de s’y rendre périô-diquement de toutes les extrémités du royaume. Un israélite ne saurait donc, sans manquer gravement à sa religion et même à la raison, s'abstenir de participer au culte public. Mais hélas!!,indifférence et Timpiété qui sem-blent avoir pénétré au milieu de nous avec la prospérité, exhument de vieux sophismes pour nous inspirer des pensées de vanité et de ré-voite. Qu'est-il besoin, disent-elles, de toutes ces antiques cérémonies d’un culte suranné? Dieu qur lit dans nos cœurs sait quand nous Tai-mons, èt ce sentiment lui suffît. Pourquoi nous soumettre à des pratiques qui n'ajoutent rien à notre piété. Qu’est-il besoin d’un temple! Dieu n'est-il point partout? C'est ainsi, ô homme faible, que ta vanité trompe ta faiblesse! Tu te crois fort par ta rai-son , et ton insuffisance fait pitié. Tu crois que les voûtes sacrées de la maison du Seigneur, que les chants séculaires qui montent vers lui dans la langue biblique, que les voix suppliantes de tes frères n’ont rien qui puisse émouvoir ton cœur; lu te crois plus sage que toutes les géné-rations des hommes qui ont constammént chanté les grandeurs du Seigneur; essaie donc ce que deviendra le cuite isolé de ton cœur orgueilleux, 648 MÉDITATIONS DIYGRSES. et si tu es sinçère, tu viendras humblement mêler ta prière à celle de tes frères! Ce n’est pas à nous, israélites, à nous que Dieu du haut du Sinaî a nommés une nation sainte, un royaume de prêtres, à nous dont le culte vient de Dieu et a servi de modèle aux peuples les plus avancés dans l’humanité, non, ce n'est pas à nous à offrir aux nations le scandale d’une coupable indifférence pour la maison du Sei-gneur. Sans doute Dieu lit dans nos cœurs, notre amour lui suffit; mais ceux qui pous sont chers, nos enflants, nos familles ,.nos serviteurs, tous ceux qui nous suivent du regard, peuvent-ils aussi lire ,dans nos cœurs? Gomment sauront-ils que nous aimons, que nous adorons Dieu? Qui leur transmettra le culte de nos pères? où apprendront-ils le pieux et doux langage de la religion, si nous dédaignons de manifester à leurs regards, par une profession publique, les sentiments de piété que nous renfermons dans notre sein? Notre indifférence apparente ne sera-t-elle pas pour ceux qiii marchent derrière nous un exemple contagieux qui les entraînera dans la voie de l’impiété? Malheur à nous si nous nous croyons plus sages que toutes les générations des hommes; MÉDITATIONS DIVERSES. * 649 plus sages que nos pères , qui nous ont élevés dans le culte du Seigneur! Malheur à nous, si, méprisant les paroles de nos pontifes et de nos prophètes, nous nous imaginons que la piété muette l’emporte sur la ferveur des hommes illustres et inspirés qui nous ont appris à pro-clamer la gloire de l’Éternel. Gui, Dieu est partout; partout il nous entend et nous voit; mais notre âme ne s’élève-t-elle par avec plus de recueillement quand nous en-tendons la prière de nos frères monter avec la nôtre vers notre Père commun? Notre cœur n’est-il pas saisi d’une plus sainte émotion quand notre voix s’unit à celles des fidèles pour chanter la gloire du Très-Haut? Quelques-uns de nos frères, séduits par la pompe extérieure d’autres cultes, attirés plutôt par l’ornement du temple que par le Dieu qu’on y adore, jettent un regard dédaigneux sur la simpücité de la maison du Dieu éternel et UN; indifférents pour la vérité austère et simple, in-sensibles aux traditions de la foi, ingrats envers les souvenirs de la famille empreints sur ces mars vieillis, ils sont comme ces fils endurcis qui dans leur prospérité dédaignent la maison paternelle , la maison qui a abrité leur enfance, parce que le temps l’a vieillie, et parce qu’ils la 37 650 MÉDITATIONS DIVERSES. comparent aux somptueux palais qu'ils ont trou-vés sur leur chemin. Insensés! avez-vous donc oublié qu'une tente mobile que nos ancêtres portaient à travers le désert fut le premier temple du Dieu vivant, du Créateur de l’univers, et le sanctuaire où il fut invoqué par Moïse lui-même? Avez-vous oublié que pendant ce temps les idoles païennes étaient adorées dans des monuments fastueux, resplen-dissant de pompe et d’ornement? Le Seigneur a-t-il besoin du luxe des hommes? Et croyez-vous que si vous Tinvoqaez dans des demeures splendides, il vous sera plus propice qu'à vos pieux ancêtres, qui, au sortir de leur obscure synagogue, versaient avec joie leur sang pour la gloire du Très-Haut? Hélas! il n’est que trop vrai: le temple a cruellement souffert pendant les épreuves qu’il a plu au Seigneur d’imposer à son peuple. Aussi des devoirs sacrés nous restent-ils à accomplir; ils nous sont tracés par de glorieux souvenirs. A l’exemple des héroïques Machabées, purifions, embellissons le temple après la victoire: à l'exeni-pie d’Esrab, relevons après la captivité la mai-sou du Seigneur; mais ne l’abandonnons pas! Et vous, femmes israélites, imitez vos pieuses eules, qui se sont dépouillées de leurs orne- MÉDITATIONS DIVERSES. 634 ments pour parer la tente sacrée; venez par votre ferveur et votre piété orner nos temples rajeunis: les plus nobles sentiments de votre coeur et le salut de votre âme vous appellent vers le culte de vos ancêtres. Si la langue sacréè ne parle point à votre intelligence, ses antiques ac-cents émouvront vivement votre coeur, par le souvenir des touchantes et saintes traditions que rappelle leur divine harmonie; alors votre prière fervente et recueillie accompagnera doucement vers le Seigneur les sublimes cantiques que lui adressait le roi-propbète. Oui, travaillons à relever la majesté 4)u culte antique d’Israël; dégageons-le de tout ce que la main de l’homme y a ajouté d’imparfait; mais respectons la consécration que le temps a pu seul lui imprimer; ne le changeons point selon le caprice des générations et des vanités hu-maioes. Ne serions-nous pas idolâtres de nous-mêmes si nous prétendions soumettre le culte de Dieu aüx exigences de nos habitudes mon-dames, et régler les hommages que nous ren-dons au Seigneur sur la mobilité de nos opi-nions, de nos préjugés et même de nos plaisirs et de nos passions? Arrière donc raison trompeuse , fragile intel-Mgence de!,homme: c’est en vain que tu dépré- 652 MÉDITATIONS DIVERSES. cies à mes yeux les ornements vieillis d'un culte vénéré! Cet autel que lu m'excites à démolir, mes pères Vont érigé; cette prière, c’est celle que m'enseigna ma mère, et je la répéterai à mes enfants; je leur inculquerai avec l'amour de Dieu et de leurs frères le respect des tradi-lions de nos ancêtres; je leur apprendrai à se glorifier du culte d’Israël; et quelque pauvre que l’aient fait le temps et les hommes, ils y re־ trouveront toujours la loi immortelle et les traces chéries de l'enseignement des aïeux; ils recon-nallronl que, si Dieu agrée les hommages que nous lui adressons dans notre cœur, il prend plaisir surtout à voir ses enfants, réunis dans son temple, élever vers lui leurs cantiques de reconnaissance. Mais ce qui est bien plus répréhensible que de négliger le culte, ce que nous devons tous con-sidérer comme une offense grave faite au Sei-gneur, c’est de tenir dans le temple une con-duite qui annonce l'oubli complet du profond respect que nous devons au Dieu qu’on y adore. Hommes irréfléchis ou pervers, songez sérieu-sement à l’impiété et aussi à l'inconséquence de votre conduite. Quand vous vous présentez dans la demeure d’un des grands de la terre, vous vous inclinez avec respect et vous surveillez MÉDITATIONS DIVERSES. 653 • vos moindres mouvements, et lorsque vous êtes dans la maison du Seigneur, en présence du Roi des rois, vous ne sauriez vous imposer une tenue respectueuse, une heure de silence et de recueillement, et vous, osez même quel-quefois vous livrer à des distractions qui appro-chent du blasphème! O mon Dieu, à la vue d’un tel outrage fait à ta sainteté, Gomment ne pas redouter pour le pécheur les arrêts de ta jus-tice? Venez donc, vous tous qui sentez battre votre cœur pour les saintes traditions de notre croyance, vous tous qui avez besoin d’invoquer le Dieu qui a tant de fois secouru vos pères et qui vous a été si propice; confiez-lui çous ces voûtes sa-crées vos besoins et vos alarmes, car il est prêt à vous écouter; venez retremper vos âmes dans les solennités de son culte et faire retentir son temple des belles et antiques prières chantées par David; venez, mais laissez à la porte vos exigences mondaines , votre irrévérence et votre orgueil; ne cherchez pas dans le parvis sacré un luxe profane ni des spectacles pompeux; n’y voyez qu'un seul ornement: le saint tabernacle qui renferme la loi immortelle du Dieu vivant. Humiliez-vous devant le maître du monde, soyez pénétrés d’une terreur respectueuse, et que 654 MÉDITATIONS DIVERSES. votre attitude et votre recueillement annoncent que vous êtes en présence du Saint des saints. Édifiez vos frères par votre exemple, édifiez-vous vous-mêmes par de pieuses pensées. Ne portez pas autour de vous vos regards distraits, mais é evez-les vers le ciel, élevez vers lui vos cœurs et vos prières; c’est ainsi seulement que vous serez fidèles au culte antique et que votre prière parviendra jusqu’à Dieu. Amen. PENSÉES SUR L'ÉTERNITÉ. 655 TROISIÈME PARTIE. PRIÈRES DE DEUIL. PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. I. "Sur le chemin de la vertu vous trouverez la vie; le sentier droit con-duit à l’immortalité מ (Prov. 12, 28). Mon Dieu, quand l’homme songe à la rapi-dité des jours qu’il a vécu; quand il compte le nombre de ses années et que son corps affaibli se courbe, comme attiré vers la terre d’où il est sorti, alors son âme s’élève vers le ciel, et semble se préparer à une vie nouyelle. Plus nous ap-prochons de la mort, plus nous pensons à l’im-mortalité, et recueillis en nous-mêmes, nous scrutons en tremblant notre passé, pour y trou-ver quelques bonnes œuvres, qui nous rendent moins indignes de paraître devant toi. D’où vient cet espoir de survivre à la mort; 656 PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. comment cette pensée de l'éternité surgit-elle dans l’esprit de l’homme, si ce n’est toi, ô Créa-,teur, qui l’inspires à notre âme, pour qu’elle s’efforce d’arriver par la vertu à la félicité su-prême que tu lui as promise? Non! le Dieu d’amour et de vérité ne nous a pas fait naître pour nous faire mourir; notre destinée doit s’accomplir ailleurs que sur cette terre; et si la tombe se referme chaque jour sur des milliers de nos frères, c’est que la mort est nécessaire à notre perfectionnement et à la trans־ formation de notre nature terrestre. Maître de toutes les existences! mes jours sont dans tes mains, c’est toi qui fixes l’heure ou je dois quitter ce monde et toutes ses joies, l’instant où je me séparerai de tous ceux que j’aime. Mais pourquoi, Seigneur, as-tu donné une forme si redoutable à la mort? Pourquoi son approche cause-t-elle t3nt d’horreur? Pourquoi l’homme, la plus noble créature ici-bas, doit-il se dissoudre en informes et tristes débris? Non, tu n’as rien créé de hideux! Pour l’homme qui marche dans la foi, qui vit par l’espérance, tout est beau dans la nature, sur-tout l’heure du trépas: c’est le moment de la transformation, le signal de l’ascension vers le PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ, 657 royaume des élus. Mou enveloppe dormira alors dans le sein de 12\ terre maternelle; bientôt le gazon et les fleurs orneront sa couche sileu-cieuse, et ce corps formé d’éléments terrestres redeviendra de la poussière; ce cœur fatigué d’émotions, de désirs et de soucis, n’aura plus ni joies ni douleurs; mais mon âme, heureuse et libre, sera près de toi, Père de la lumière, là où il n’ÿ a plus ni nuit ni ténèbres, là où sont inconnues la mort et la doulèur; prés de toi, mon Dieu, qui es, qui as été et qui sera de toute éternité. Àmen! II. Pourquoi mes yeux rencontrent-ils partout l’image de la mort? Au milieu des fleurs, au milieu des plaines fertiles, je vois surgir sa main décharnée et menaçante: un arbre dé-pouillé sur une verte prairie, un épi desséché dans une fraîche moisson, la fleur fanée parmi de jeunes roses, des millions de sépulcres dans ce magnifique jardin de Dieu! Pourquoi la mort et la vie sont-elles si étroitement unies l’une à l’autre? C’est que la mort enseigne à bien vivre. Elle apprend à l’homme la sagesse dans l’emploi de 658 PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. ses jours. En nous criant sans cessé: votre fin approche! elle donne une leçon aux jeunes et aux vieux, aux sages et aux insensés, aux men-diants et aux rois. Insensé, que devient ta légèreté; vaniteux, où est ta fierté; impie, qu’as-tu fait de ton cou-rage, alors qup la mort ouvre la porte? Railleur, qa’as-tu fait de ton esprit; trompeur, où est ton assurance; ambitieux, qu’est devenu ton or-gueil, quand tout à coup tu aperçois un cer-cueil, quand un cortège funèbre s’avance silen-cieux au devant de toi? Pourquoi pâlissez-vous tous à l’aspect d’un cadavre? Vous rappelez-vous donc ces paroles du prophète: "C’en est fait du moqueur et du railleur; ils ne sont plus ceux qui provoquaient l’injustice, ceux dont les pa-rôles excitaient les hommes au péché " (Isaïe 29, 20 et 21). Vous ne voulez point écouter les paroles des sages; vous restez sourds à 13 voix de l’expé* rlence et de la religion? Eh bien! écoutez les leçons de la mort! Elle vous crie de sa voix d’airain: t Cette vie n’est point éternelle! Pro-digue, tu ne jouiras pas longtemps! Avare, tu regretteras bientôt ta folie! Savez-vous quand il vous faudra entreprendre le long et mysté-*eux voyage? Ne voulez-vous rien emporter au PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. 659 delà du tombeau? car vous ne pourrez empor-ter ni l’argent ni les dignités, ni les riches de-meures auxquelles vos cœurs sont attachés! Avez-vous acquis de la sagesse, purifié votre âme, humilié votre esprit?" — Quel homme restera sourd ־ à cette terrible voix! Oh, s’il en est un assëz aveugle et endurci, qu’il aille ,se prosterner les mains jointes sur une tombe, et qu’il fasse cette prière: "Seigneur, apprends-moi à penser à la mort, afin que je devienne humble et sage!" III. La mort nous* console des misères de la vie. Nous naissons dans les larmes, nous vivons dans les souffrances, nous mourrons dans les douleurs. Nous semblons n’être au monde que pour souffrir; les afflictions et les peines nais-sent sous nos pas; nous marchons par un che-min tout semé d’épines; nous nous nourrissons du pain de nos larmes, nous ne comptons nos jours que par nos malheurs; chaque moment voit grossir le torrent d’amertume dans nos peines. Tout contribue à nous rendre la vie toujours plus amère; nos parents nous quit-lent, nos amis nous abandonnent, nos projets 660 PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. échouent; noire santé dépérit, notre corps s’affaiblit; mille infirmités viennent l’assaillir. Viens, espérance israélite, viens, espérance céleste, unique remède à nos maux, unique asile dans nos douleurs, viens adoucir la ri-gueur de nos peines! Àh î dès lors l’esprit rentre dans le calme, le cœur commence à s’ouvrir à la paix, la sérénité réparait dans l’âme. Je souffre, il est vrai, dans cette vie, mais j’en espère une autre; je gémis sur la terre, mais je suis fait pour le ciel! Tout finira dans ce monde, les plaisirs comme les peines, les joies comme les chagrins; à quoi bon s’attacher aux uns, ou se laisser abattre par les auires? Un jour viendra qu’il ne restera aucune trace ni des joies ni des larmes; les biens véritables succè-deronl pour 11e finir jamais. 0 jour de l’éternilé que l’espérance israélite lait luire à mes yeux, que tu es bien capable d’adoucir nos peines, de tarir nos larmes! Peut-être ce grand jour se lèvera-t-il bientôt pour moi! IV. La pensée de la mort nous apprend rhuini-lité, elle nous enseigne la vanité de nos désirs. Rien ne peut nous sauver de cet ennemi inc- Pensées sur l’éternité. 661 vitable, ni!,or, ni le fer" ni les murailles, ni les verroux; c’est par troupeaux qu'il pousse ses victimes vers la fosse. II étend sa faux ter• rible, et fauche au milieu de la race des hommes, comme le moissonneur au milieu des épis. Vois dans-la nature! comme l’aquilon effeuille les arbres, ainsi la mort dans son vol irrésistible arrache et flétrit les fleurs de la vie. Elle passe entre l’enfant et le vieillard, et les entraîne à la fois dans la tombe; elle atteint je roi sur son trône, comme le malheureux ac-croupi sur son grabat obscur; elle veille tou-jours, l'inexorable! Construis-toi un tombeau de marbre, tu n’en seras pas moins la proie des vers; ordonne qu’on embaume ton corps, tu ne cesseras pas moins d’être homme. Dépouille-toi donc de ta fierté, être fragile et impuissant! Ne t’enorgueillis pas, fils, de la poussière! Nous dormirons tous un jour dans notre sombre et froide demeure, la Blême terre nous couvrira. Ne fais point pour l’avenir des projets ambir tieux; n'encense point la vanité heureusej ne foule pas à tes pieds le faible malheureux: l'homme a une limite qu’il ne peut dépasser avant la mort, 6ü2 PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. Le cœur n’est jamais libre de désirs, et c’est un bien; l'homme doit-il s’endormir dans l’inac-fion? Loin de là! Les désirs honnêtes sti-mulent son activité et rendent sa vie utile; mais l'ambition est une folie, car il faut mourir avant de l’avoir satisfaite; il faut mourir avaut d’avoir fait assez pour sauver l’àme. L'idée de la mort nous enseigne la modération. V. La pensée de la mort nous apprend à sur-veiller l’emploi de notre temps sur cette terre. Tu te promènes tristement dans le champ du repos; un morne et lugubre silence règne au-lourde loi. Tout dort; rien ne se meut dans ces demeures funèbres. Pourquoi l’arrêtes-tu près de certains tombeaux? Ton père, ton ami, ton enfant, ton épouse, sont enterrés là! Je vois des larmes découler de les yeux! Ils ont été trop tôt ravis à ton amour! Hélas! c’est en vain que ton cœur les évoque; ils dorment du sommeil éternel. Laisse-les reposer en paix! Mais songe qu’un jour lu reposeras près d’eux; que le soir de la vie viendra aussi pour toi. Ne diflere pas de vivre; mais de vivre pour le bien, pour la sa- PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. 663 gesse , pour!,éternité. Travaille pendant que!e soleil de tes jours luit encore; agis pendant que ses rayons t’éclairent; bientôt la nuit viendra, il faudra cesser et partir. Travaille pour ta foi, pour ta patrie, pour tes amis, pour ta famille, pour tes enfanls. Ne doivent-ils pas un jour bé-nir ta mémoire! Comme les feuilles jaunies de l’automne tom-bent et disparaissent dans Tonde du ruisseau, ainsi tes jours se précipitent et se perdent dans l’océan de l’éternité. Le temps n’a point de repos; il s’avance entre les berceaux et les tombes, et t’entraîne dans sa course rapide. Achève l’œuvre de ta journée; bientôt l’heure du repos sonnera pour toi. Travaille pour le bien, tu trouveras ta récompense dans Téter-nité. C’est là que tu jouiras d’un sommeil pai-sible, comme le voyageur qui s’endort au retour sous le toit paternel, et une voix céleste mur-murera doucement près de toi: heureux ceux qui s’endorment dans le sein du Seigneur; leurs œuvres les accompagnent! VI. La pensée de la mort nous enseigne la rési-•gnation dans les douleurs. La vie est court"; 664 PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ, elle n’est que le commencement, la première heure de l’éternité; pourquoi me plaindrais^e de mes douleurs? Qu’importe que la première heure du matin soit sombre, si une lumière sans fin doit lui succéder? Ne vaut-il pas mieux qu’il en soit ainsi que si une sombre journée suivait une heure de sérénité? Le mercenaire laborieux ne supporte-t-il pas pour un chétif salaire le froid ou la chaleur du jour?Cependant sou travail d’une journée n’assure pas même son existence d’une semaine. N’oublie pas que la mort est la ûn de toutes les souffrances; supporte patiemment ce que Dieu t’a imposé; attends avec confiance la fin de tous tes maux. Souviens-toi que la mort viendra; tout ce qui la précède est l’heure des épreuves. Prends courage: le voyage du ber-ceau jusqu’à la tombe n’est pas long! Celui qui l’a donné la vie, t’a donné aussi tes douleurs; il te reprendra les nnes en te reprenant l’autre; il nous impose un fardeau, mais il nous en dé-charge bientôt en nous appelant à lui. Oui, en mourant c’est vers lui que nous allons; nous ne donnons à la terre que le vêtement ter-restre qui couvrait notre âme; mais elle, sou-tenue par la foi et l’espérance, elle remonte dans le séjour, de l’immortalité vers le Saint d’Israël. PENSÉES SUR L’ÉTERNITÉ. 665 VII. La pensée de la mort nous conduit à l’espé-rance dans la foi. Animé par les vues de la foi, éclairé du cé-leste flambeau de l’espérance, j’entre dans une maison de deuil; je trouve l’ami, l’épouse, le père, le fils, tous noyés daus les larmes; la mort leur a enlevé une personne chérie. Et pourquoi vous affliger ainsi à l’excès de sa perte, au lieu de la considérer en vue de la foi et de l’élernité ? Tendre fils, vous avez perdu un père: il n’est point perdu; il a terminé son voyage, il est arrivé au bout de sa carrière, il est au-près du Père communי il intercède pour son enfant. Dieu est le lien qui doit vous réunir à jamais. Mère désolée, vous avez perdu un fils; est-il donc perdu sans retour? ne le voyez-vous pas vivant dans Dieu même? Il était sorti de votre sein pour vivre sur la terre, il est rentré dans le sein de Dieu pour y vivre toujours. Et vous aussi, consolez-vous, épouse éplorée, vous reverrez celui que vous pleurez; il n’a fait que vous précéder, il vous attend dans le sein de l’immortalité; le voilà qui vous appelle du haut du ciel, il vous tend les bras, empressé Digitized b^Google PRIÈRE. 666 de vous recevoir dans le sein de notre Père céleste. O vous donc, qui que vous soyez, si vous avez ia foi israélite, gardez-vous bien de vous affliger pour un mort, comme ceux qui n’ont point d’es-pérance. Que l’orphelin essuie ses larmes, que la mère ne se consume pas sur la tombe de son enfant, Dieu l’ordonne: "Vous êtes les enfants de l'Éternel votre Dieu; ne déchirez point votre corps, ne vous arrachez point les cheveux à cause d’un mort" (Deut. 14, 4). PRIÈRE. O mon Dieu, la foi me rend présents et sen-sibles ces biens futurs et invisibles; cette splen-deur éclatante de gloire, dont ta miséricorde couronne les élus > m’aide à supporter les maux dont je suis affligé; l’espérance d’être sainte-ment enivré de ce torrent de délices me donne du dégoût pour les eaux impures et troubles des plaisirs de ce monde; les richesses du ciel, seules vraies et permanentes, m’inspirent de la défiance pour celles de la terre, que ton Écriture appelle fausses, et qu’on ne peut aequérir ni pos~ séder sans inquiétude, et souvent sans injustice; et l’honneur d’habiter auprès de toi, 6 mon Dieu, dans la société des anges et des patriar- CONFESSION D'UN MALADE. 667 che8, dans la joie de ta gloire et de ton amour, m’élève au-dessus de toutes les douléurs et de toutes les grandeurs périssables de la terre. Amen. On indiqué, en outre, aux personnes affligées les lectures suivantes: Méditation sur Véternité (p. 268); Prière commémorative pour les morts (p. 288); La mort du juste et la mort du pécheur (p. 317); Pensées sur le jugement (p. 328); Sur la fragilité des biens terrestres (p. 388); Vimmorי talité (p. 425); Prière pour demander la vie fu-ture (p. 562). CONFESSION D’UN MALADE. Ta volonté, Seigneur, m’impose des souf-frances; tu as condamné mon corps à la douleur, et je bénis la main qui me frappe; car c’est toi, mon Père, qui m’éprouves, et j’ai, sans doute, mérité le châtiment que tu m’infliges. Tu me guériras quand tu m’en jugeras digne: que ta sainte volonté soit faite, mon Dieu! Mais j’ignore si ta justice n’a point prononcé mon arrêt; mon heure sonnera peut-être bien-tôt; je ne veux point paraître devant toi chargé de mes péchés. C'est pourquoi je te supplie d’é-coûter avec indulgence l’aveu de mes fautes et de mes offenses; de m’accorder une part dans ta 668 CONFESSION D’UN MALADE. miséricorde , et de me pardonner, comme je pardonné de tout mon cœur à ceux de mes ïrèrés qui m’ont offensé. Réciter la confession (p. 313). Tu lis dans mon cœur, mon Dieu, tu vois mon sincère repentir; aie compassion de moi. Que mes péchés soient expiés par mon affliction et mes douleurs; et si tu m’appeUes à toi, Seigneur, que les souffrances de mon corps rachètent mon âme et la rendent digne du salut éternel. Quelle que soif mon heure, je mourrai fidèle à la foi d’Abraham que tu nous as transmise par Moïse, ton serviteur, et je descendrai avec confiance dans la tombe, car tu as promis l’immortalité à ceux qui meurent dans les bras de la religion. "Je sais que mon Rédempteur est vivant et qu’à la fin il me ressuscitera de la terre > (Job, 19, 25). Et je répète du fond de mon âme la coafes-sion de mes pères: Écoute, Israël, l’Éternel notre Dieu, l’Éternel est UN! Amen. שמע ישראל יי אלהינו יי אחד Schéma Israël Adona* Éiohenou Adonal echat! PRIÈRES AUPRÈS DES AGONISANTS. 660 PRIÈRES AUPRÈS DES AGONISANTS. " Le Seigneur délivre l'âme de ses serviteurs" (Ps. 34, 23). Vois, Seigneur, les angoisses de ton serviteur; prends pitié de ses souffrances, abrège ses dou-leurs, mon Dieu, et que celles qu’il a endurées rachètent ses péchés! Au nom de ton amour, Dieu d’Israël, délivre son âme; elle aspire à retourner vers toi; brise les liens qui l’attachent à la poussièrevet per-mets qu’elle paraisse, devant ta gloire! Quand le malade est près d'expirer, les assis-tants disent à haute voix: L’Éternel règne, l’Éternel a régné, l’Éternel régnera partout et à jamais! Loué soit partout et à jamais le nom de son règne glorieux. C’est l’Éternel qui est Dieu! (sept fois). Écoute, Israël, l’Éternel notre Dieu,!’Éternel est un! Ya donc où le Seigneur t’appelle! va, et que sa miséricorde t’assiste. Que!'Éternel, notre Dieu, soit avec toi, que ses anges immortels te conduisent jusqu’au ciel, et que les justes se 670 CONSIDÉRATIONS ÉDIFIANTES, réjouissent, quand le Seigneur t’accueillera dans son sein! Dieu de nos pères, reçois dans ta miséricorde celte âme qui vient à toi; réunis-la à celles des saints patriarches, au milieu des joies éternelles du paradis céleste! Amen. Quand le malade est trépassé, on dit: Béni soit le juge de vérité! CONSIDÉRATIONS ÉDIFIANTES APRÈS QUE LE MALADE A CESSÉ DE VIVRE. שובני בתי חמי O vous, qui habitez ces fragiles demeures d’argile, pourquoi levez-vous fièrement vos re-gards? Ne devriez-vous pas songer que votre corps, comme celui de l’immonde reptile, ne sera bientôt plus que poussière? Gomment votre cœur peut-il s’enfler d’orgueil! L’homme est vain de sa raison, lui qui mûrit pour la tombe à laquelle il ne peut échapper, dût-il vivre des milliers d’années! Et s’il vit et meurt dans l’impiété, n’aura-t-il pas à subir les arrêts de la justice divine, que les plus riches trésors ne pourront conjurer? Réfléchis, faible mortel, ouvre les yeux, vois d’où tu viens, et où tu vas! Les limites de ta CONSIDÉRATIONS ÉDIFIANTES. 071 vie sont aussi bornées que celles de la plante éphémère, qu’une seule nuit a vue éclore, et que le matin verra se dessécher et mourir. Hélas! ne vaudrait-il pas mienx n’avoir ja-mais vécu, ni connu les misèrefe de cette fugi-tive existence, que d’être tombé dans les pièges du péché, en poursuivant les biens périssables de ce monde? Débile dès ta naissance ״ tu te consumes plus tard à gagner ton pain à la sueur de ton front; et bientôt les peines et les tourments t’étreignent de toute part. Cependant ton corps résiste aussi longtemps que l'âme le vivifie; mais, quand elle l'abandonne, que reste-t-il? rien que fange et limon! Regarde, qu’emporteras-tu de tes dignités? tes richesses ne restent-elles pas aux mains des étrangers? Et toi, ne t'en retourneras-tu pas nu et dépouillé comme tu es venu? Aveugle, voilà ce que tu refuses de reconnaître! Tu ne veux écouter que la voix de tes passions! Tu t’enivres de tes premiers succès, mais vois, quelle sera ta fin! Homme rempli d'iniquités, change ta con-duite; reviens à ton Roi; ta prière fléchira son indignation; sa colère fera place à sa miséri-corde. 672 CONSIDÉRATIONS ÉDIFIANTES. Orgueilleux, rentrez en vous-mêmes, pensez à votre fin, exhortez-vous à une prompte con-version; car vous ne savez pas quand viendra le jour du Seigneur. Élevez vos' mains et vos cœurs vers le Dieu du ciel. Malheur à nous, malheur à nos âmes à cause de nos forfaits! Nous n’aspirons qu’à des illusions, et nous nous égarons comme des brebis sans pasteur. Comment pouvons-%nous espérer de l’indul-gence, quand nous ne songeons pas même à nous repentir de nos péchés? comment oserions-nous élever nos regards vers notre Père, quand nous ne cessons de l’offenser! Que la mort de celui que nous pleurons nous fasse faire un retour sur nous-mêmes; elle nous avertit qu’il est temps de nous amender, si nous ne voulons pas être surpris dans notre impéni-tence par la mort. Savons-nous quand elle vien-dra frapper à notre porte, et nous appeler devant le tribunal de Dieu! Fais, Seigneur, que cet avertissement ne soit pas perdu pour nous, et que nous profitions, pour travailler à notre salut, des jours que tu nous accorderas encore. Ne nous rappelle pas à toi, mon Dieu, avec nos péchés; mais permets, qu’avant de mourir, nous les effacions par des œuvres qui assurent notre salut! Amen. PRIÈRES PENDANT LES INHUMATIONS. 673 PRIÈRES PENDANT LES INHUMATIONS. Au moment de Ventrée du convoi funèbre dans le cimetière, le ministre de la religion dit, à haute voix, la prière suivante: Loué soit le Seigneur notre Dieu, le Roi de l’univers, qui dans sa justice vous a créés, qui dans sa justice vous a nourris et conservés, et qui dans sa justice vous a fait mourir. 11 connaît le nombre de tous ceux qui dorment dans cette poussière, et vous ressuscitera tous un jour par sa justice. Sois béni, Seigneur, qui ressuscites les morts. L'assemblée: Amen. Pendant la cérémonie des ablutions on dit la prière: Quelle tristesse (p. 683). Lorsque la bière est descendue dans la tombe, le ministre de la religion dit à haute voix, et l'assistance fuit à voix basse: résignation. הצור תמים פעלו " Tu es poussière et tu retourneras à la poussière" (Genèse, 3, 19). Le Tout-Puissant agit sans erreur; il est juste dans toutes ses voies. Ses oeuvres sont l’amour et la vérité; tout ce qu’il exécute est 38 674 PRIÈRES PENDANT LES INHUMATIONS, parfait; qui oserait lui demander: Que fais-tu, Seigneur? Lui,qui régit l’univers, fait à son gré vivre et mourir; il fait descendre le corps dans la tombe, mais il appelle à lui l’âme immortelle. Lui, dont la volonté crée des mondes, usera envers nous de miséricorde; il daignera nous sauver pour l’amour d’Isaac, victime résignée, offerte sur l’autel à la gloire de son nom. Prends pitié de nous, Seigneur, épargne-nous ainsi que nos enfants; car tu es la grâce et la miséricorde. Tu es juste, ô mon Dieu, toi qui fais mourir et ressusciter; tu tiens dans ta main les âmes de tous les. humains, et tu ne veux pas les livrer aux peincfe éternelles. Mais tes yeux veillent partout sur les voies de l’homme, et ta droite s’étend pour récompenser et pour punir. Pardonne, Seigneur, aux péchés de notre frère (sœur), dont nous déposons le corps dans le sépulcre. Fais-lui miséricorde en faveur des mérites de nos pères; que son corps repose en paix, et que son âme jouisse de la félicité éter-nelle! Amen. Les parents jettent quelques pelletées de terre sur la bière, ainsi que le ministre de la religion, PRIÈRES PENDANT LES INHUMATIONS. 675 qui dit alors le verset suivant en hébreu et en français: וישב העפר על הארץ כשהיה והרוח תשוב אל האלהים אשר נתנה "La poussière retourne à la terre, comme elle était, mais!,esprit s’élève vers Dieu qui l’a donné." Après la sépulture, les fils du défunt récitent le kaddisch, p. 677. AYANT DE SE RETIRER DE LA TOMBE. Le ministre de la religion: Seigneur, notre Dieu, Maître de la vie, tu as été, tu es et tu seras éternellement! Nous t’invoquons pour le repos et la paix de notre frère (de notre sœur), qui nous a quittés pour entrer dans un monde meilleur. Pardonne les péchés qu’il (qu’elle) a pu commettre pendant sa vie, et souviens-toi seulement de ses vertus et de ses bonnes actions. Accueille, dans ta grande miséricorde, l’âme qui est venue vers toi, et accorde-lui la béati-tude céleste. U assemblée: Amen. EN SORTANT DU CIMETIÈRE. Le ministre de la religion: Sois en paix dans ta dernière demeure, et que ton âme reposç 676 POUR LE REPOS D’UN MORT. dans le sein de noire Dieu jusqu’au jour de la résurrection! L'assemblée: Amen. POUR LE REPOS D״UN MORT. Prière que l'on dit, soit à Vanniversaire, soit dans la maison mortuaire durant le deuil. Père de miséricorde! toi qui tiens dans tes mains i’àme des vivants et des morts, je te supplie d'agréer mes méditations et ma prière pour l’âme de (nommer le défunt). Ouvre-lui les trésors de ta clémence, afin qu'elle entre dans l’Eden; accueille-la avec bienveillance et amour, et que tes anges la guident vers l’arbre de la vie éternelle, près des âmes justes et vertueuses; qu’elle contemple ta majesté et se délecte dans les jouissances indicibles que tu réserves à tes élus. Que son corps repose en paix, ainsi qu’il est dit: "Celui qui marche dans la bonne voie, repo-sera paisiblement dans la tombe" (Isaïe 57, 2). Pardonne-lui ses péchés; car quel mortel a cons-tamment fait le bien? Tiens lui compte de ses boqnes œuvres, et puisse-t-il être réuni aux âmes pieuses qui ressusciteront avec tous les morts d’Israël. Amen. PRIÈRE POUR LES PARENTS MORTS. 677 KADDISCH. קדיש PRIÈRE POUR LES PARENTS MORTS, APRÈS L’EN-TERREMENT, PENDANT L’ANNÉE DE DEUIL ET LE JOUR ANNIVERSAIRE. Gloire et sanclifica-tion au nom duSeigneur, qui renouvellera le inonde et ressuscitera un jour les morts! Que son règne soit proclamé de nos jours et du vivant de toute la maison d’Is-raël, aujourd’hui et à tout jamais: Amen. Amen! que le nom du Seigneur soit béni aujourd’hui et à tout ja-mais! Béni, loué, glorifié, exalté, adoré, admiré et vénéré soit le nom du Saint des saints; il est béni au-dessus de toutes les bénédictions, de tous les cantiques, de tous les hymnes et de toutes 3*, Yithgaddal weyith-kaddasch scheméh rab-ba be’olmà diverâ ’khi-re’oulhé weyamli’kh markhouthé be’hayyé-,khôn ouveyome’khôn ouve’hayyé de’khol beth yisraël ba’agalà ouviz-man qariv wéimerou Amen. Yehé scheméh rabbà mevara’kh le’01a m oule’olmé *olmayà, yith-bara’kh Weyischtaba’h weyith-paêr weyithromam weyithnasséweyithhad-dar weyith’allé weyith-hallal scheméh deqou-deschâ beri’kh hou, le’èlà min kolbir’khatha weschiratha tousch- LES PARENTS. les louanges qui peuvent être exprimés dans ce monde: AmenJ Qu’une paix parfaite et une vie heureuse nous soient accordées par le ciel, à nous et à tout Israël: Amen. Que celui qui a établi la paix dans les hauteurs des cieux, fasse régner la paix sur nous et sur tout Israël: Amen. i se dit après la leclure na ou du Talmud, on in- Maître du ciel et de la terre! daigne, dans ta grande miséricorde et dans ta grâce , accorder une paix parfaite à 15" rael ( aux docteur" de U loi et à leurs disciples; fais aussi jouir de la béa-titude céleste les âmes de" justes, qui , par ta 678 l'RI ÈRE POUR be’hatha wene’hamalha daamiràn be’olma weï-merou Amen.4 Yehé schelama rabbâ min schéma ya we-'hayyim ,alénou we’al kol yisraël weïinerou Amen. ״Oséschalom bimerô-inaw hou ya’asé scha-lom’alénou we’al kol yis* raël weïmerou Amen. 1 Dans le kaddisch qu d*un passage de la }Iisch tercale ce qui suit: ’Al yisraël we’al rab-banan we’al talmidehôn we al kot tbalmidé thaï-midehôn >ve'al kol man de’osqin beoraïthadi bea-thra hadén wedi be’khol athar waathar yehé le-hôn oule’khôn schelamà rabba ’hinna we'bisda wera hmin we'hayyin ANNIVERSAIRE DE LA MORT D’UN PÈRE. 679 POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT D״UN PÈRE. "Seigneur, tu ne livres pas tes adorateurs au néant" (Ps. 16,10). Les années s’accumulent en vain sur le sou-venir affreux que ce jour me rappelle; elles ne peuvent effacer ma douleur, ni guérir la plaie cruelle que ta perte, ô mon bon père, a faite à mon cœur. Dieu nous a séparés à jamais sur cette terre; je ne te reverrai plus avant ma mort! 0 toi qui m’as chéri avec tant d’amour, toi dont les soins et les conseils faisaient la sécu-rité et le bonheur de ma vie, tu n’es plus là pour me diriger, pour me soutenir, pour rece-voir les témoignages de mon amour; je ne puis plus, hélas! qu’invoquer ton souvenir, et t’éle-ver dans mon cœur un cuite de vénération. Aujourd’hui, en ce triste anniversaire, toutes mes pensées seront dirigées vers toi; mon cœur saigne comme au jour funeste où tu me fus ar- volonté divine,ontquitté ce monde pour retour-ner vers toi, et dites: Amen. arî’khin oumezôna re-wi’hâ ouphourqana min qadam a vouhôn di bisch-mayyâ wear’â weïmero u Amen. 680 ANNIVERSAIRE DE LA MORT D’UN PÈRE. raché! Aujourd’hui ta tendresse et tes bienfaits se retracent plus vivement à mes yeux, et je me rappelle avec amertume toutes les peines, tous les soucis et tous les chagrins que je t*ai causés! Je ne puis plus, hélas! les racheter par mon amour filial; je ne puis plus, par mes soins et mon obéissance, effacer les traces de mes nombreux manques de respect envers toi, ni des peines que je l'ai causées! O mon bon père, que les pleurs que je verse sur ta cendre soient le témoignage de mes éternels regrets; que la douleur de l’avoir perdu soit L'expiation de mes fautes envers loi! Je consacrerai à jamais ce cruel anniversaire au culte de ta mémoire; je l’honorerai par des œuvres de miséricorde et de charité; mes prières les plus ferventes monteront vers le sanctuaire du Très-Haut, pour l’implorer en fa-veur de ton âme. Je le promets, ô mon bon père, ton image vénérée sera toujours présente à ma pensée; elle sera mon bouclier contre les tentations du mal; tes conseils paternels parleront sans cesse à mon cœur et me préserveront des honteux égarements de i'impiété; ton souvenir me gui-dera dans la voie de la vertu, et lu me béniras dans l'autre monde. ANNIVERSAIRE DE LA MORT D’UNE MÈRE. 681 Ame bienheureuse de mon père, jette du haut du ciel un regard sur ton enfant, que tu as laissé dans cette vallée de peines et d’épreuves; car ton amour ne s’est point éteint dans la mort, il vit dans ton âme au delà du tombeau; im-plore pour moi le Seigneur, supplie-le de me ré-server dans le ciel une place auprès de toi, afin que nous nous retrouvions dans la félicité éter-nelle. Cette espérance, ô mon père, me rendra un jour la mort moins amère. Seigneur, Dieu de miséricorde! toi qui tiens dans tes mains les âmes des vivants et des morts, toi qui du haut du Sinaï nous as commandé d’honorer nos parents, ô daigne agréer la prière d’un enfant pour l'âme de son père; je te supplie, ô Seigneur, sois indulgent pour elle, puisqu’il n’y a point d’homme vertueux qui ne pèche ja-mais; reçois-la dans tes glorieuses habitations, auprès de nos saints patriarches, afin qu’elle jouisse des faveurs réservées à tes élus. Amen. POUR L’ANNIVERSAIRE DE LA MORT D״UNE MÈRE. "Que ce jour sombre soit couvert de rombre de la mort" (Job 3, 5). % Ce jour est pour moi un jour de deuil et de malheur! en ce jour, Seigneur, tu as frappé mon 682 ANNIVERSAIRE DE LA MORT D'UNE MÈRE, cœur d'une plaie cruelle. Pardonne, ô mon Dieu, si ce souvenir arrache encore des larmes à mes yeux, et si ma résignation est si pénible devant cette épreuve. Ma pauvre mère! loi qui m’as porté dans ton sein et qui m'as nourri de ton lait; toi dont la tendresse inquiète a veillé jour et nuil sur tou enfant; une mort trop hâtive t’a ravie à mon amour, je n’ai pu et je ne pourrai plus te payer de ta lendresse par mes soins et ma reconnais-sauce,. Oh! combien tu manques à mon cœur dans les jours de peine comme dans les heures de bonheur! Mais la religion et la foi me conmiandeut d’autres pensées: leur voix céleste me dit que ma mère n’est point perdue à jamais ponr moi, que son âme immortelle repose dans te sein du Seigneur, où elle reçoit, dans le séjour des bienheureux, la récompense de ses vertus el de son dévouement. Oui, je te reverrai dans le sé-jour où il n’y aura plus ni mort ni séparation! 011! ma mère, jelte un regard d’amour sur ton enfant, que ton souvenir le guide à travers les voies dangereuses de cette vie terrestre, ail u qu’un jour, appelé à son tour, il mérite par quelques œuvres de miséricorde d'étre réuni à loi. PRIÈRES SUR LÈS TOMBEAUX, 6S3 Mon Dieu, accueillel’âme de ma mère avec ta bonté paternelle; ne sois pas pour elle un juge sévère; souviens-toi, au contraire, que tu es le Père de tous les hommes, et que faillir est leur lot. Notre sainte religion nous enseigne que tu tiens compte aux parents des œuvres de leurs enfants; Seigneur, je fais vœu de faire le bien 3p nom de ma mère. Je m’adresse à toi, ô mon Dieu, je te supplie, sois miséricordieux pour elle; reçois-la dans les demeures de l’Eden, dans tes saintes habi-tâtions où je l’adorerai éternellement avec elle. Amen. PRIÈRES SUR LES TOMBEAUX. (!Mon âme est altérée et aspire vers le Dieu vivant! Quand paraîtrai-je devant la face du Seigneur?" (Ps. 42,3.) On dit: tLoué soit le Seigneur" (p. 673), puis la prière suivante: Quelle tristesse profonde s’empare de mon âme, Seigneur, quand je pénètre au milieu de ces tombeaux, sombres limites entre la vie et la mort! C’est ici, daus ce séjour de sommeil éternel, que viennent finir tous nos projets, 6M PRIÈRES SUR LES TOMBEAUX. tous nos désirs. Ici se brisent nos passions et nos efforts: l’orgueil et la richesse, la misère et la pauvreté, l’amour et la haine, dorment ici en paix, après s’être tant agités dans le monde. O homme, quelle est ta folie! Que deviendrions-nous, grand Dieu, à cet as-pect désolant, si la foi et!,espérance ne nous révélaient les destinées immortelles de notre âme! Que seraient pour nous les sentiments les plus doux, les affections les plus saintes, si tout devait fipir dans ce lieu! Mais non! cet asile de la destruction et de la mort est le chemin de la vie éternelle; c’est ici que l'âme abandonne son vêtement impur pour entrer dans le séjour de l’immortalité. Oh non! vous n’êtes point morts, vous tous dont les cendres reposent sous cette terre: vous vivez dans le ciél auprès de votre Créateur, et votre poussière, que vous avez laissée ici-bas, n'est qu'un souveuir pour ceux qui vous ont aimés dans cette vie, et qui vous rejoindront dans l'éternité. O vous que j'ai chéris, un cercueil, une froide pierre cache à mes regarcfs vos restes vénérés; un silence mortel plane sur vos tombes; mais vous vivez toujours dans mon cœur, et vos âmes me voient et m'entendent. Je prie pour vous PRIÈRES SUR LES TOMBEAUX. 685 sur la terre et vous priez pour moi dans le ciel, jusqu’au jour où nous réunirons nos âmes et nos prières pour glorifier avec les anges notre divin Seigneur. Cette pensée consolante dissipe l’effroi que m’inspire ce lieu lugubre et redouté, où je vien-drai à mon tour chercher le dernier repos. C’est ici surtout que je veux me rappeler que la tombe est la porte de la vie nouvelle, le chemin de l’immortalité, et que sur cette terre rien ne nous appartient que nos bonnes œuvres; elles seules ne nous quitteront pas en ce lieu, et nous feront trouver grâce devant celui qui nous jugera. Mon Dieu, jette un regard de pitié sur ceux qui dorment dans ce dernier asile; que le bien qu’ils ont pu foire, que les misères de leur vie et les angoisses de leur mort suffisent au rachat de leurs âmes; et quand au jour marqué par ta volonté, tu feras retentir la trompette de la résurrection, puissent tous ces morts être ap-pelés au bonheur éternel. Je te supplie aussi pour moi, ô mon Père; guide-moi durant les jours que je passerai encore parmi les vivants, afin qu’au moment où tu m’appelleras à mon tour, mon âme paraisse in-nocente devant ta justice. Amen. 39 686 PRIÈRES SUR LES TOMBEAUX. La veille du nouvel an et du jour de Kipouï, on ajoute: Seigneur, Dieu d’Israël, prends pitié de moi, de tous ceux qui me sont chers et de tous tes enfants; juge-nous dans ta clémence, puisqu’au-cun mortel n’est pur devant toi. Exauce dans ta miséricorde tous ceux qui t’invoquent; ac-cueille leurs prières en faveur de ton saint nom, et pour l’amour des justes qui dorment dans la poussière. Mon espoir est en toi, Seigneur, par-donne, et absous-moi dans ton jugement. (La veille du nouvel an.) Pour l’année pro-chaine qui va commencer, inscris-moi, mon Dieu, dans le livre de la vie. (La veille de Kipour.) Efface mes péchés, et dans ce jour de Réconciliation qui s’approche, maintiens mon nom sur le livre de la vie. Accorde-nous avec ta bénédiction une année de paix et de calme, et donne-nous à tous la force de persévérer dans la voie du bien, et d’accomplir jusqu’à notre dernier jour les pré1• ceptes de ta loi divine! Amen. SUR LE TOMBEAU DE SON PÈRE. 687 SUR LE TOMBEAU DE SON PÈRE. "Il n’est plus, parce que Diea l’a appelé à lui" (Genèse 5, 24). Mon ,cœur se brise quand je m’approche de cette tombe. Hélas! sous cette pierre silencieuse repose mon père, mon ami, mon plus cher bienfaiteur! 11 est là, Fange que Dieu avait placé près de moi pour me protéger et m’aimer; il est sous cette terre; il ne m’entend plus, et je n’entendrai plus sa voix chérie! La mort a glacé sa main paternelle, éteint ce cœur si bon et si aimant; il n’est plus là pour m’entourer de son amitié et de son dévouement, pour me guider de ses conseils et de ses exemples! Hélas, il ne m’eët plus donné, ô mon pauvre père, de te rendre amitié pour amitié, dévouement pour dévouement; je n’aurai pas le bonheur d’entou-rer ta vieillesse de soins et de respect; je n’ai pu, à mon tour, te servir d'appui et de conso-lation, et verser sur tes derniers jours la séré-nité et la joie! Ces souvenirs, ô mon père, me déchirent le cœur devant ta triste tombe. O comment ré-parer mes torts envers toi! Gomment puis-je faire après ta mort ce que j’aurais dû faire pen-dant qne tu étais avec nous! 68S SUR LE TOMBEAU DE SON PÈRE. Mais une pensée d’en haut diminue le poids qui m’oppresse: tout ce qui me reste de toi n'est pas sous cette pierre; c’est ici que tu as laissé ta dépouille mortelle, mais là-haut, dans le sé-jour des saints, réside ton âme immortelle; c’est envers elle que je puis acquitter tout ce que je te dois pour tes bienfaits et ton amour. Grâces te soient rendues, ô mon Dieu! c’est de toi que me vient cette consolation divine qui m’apporte la résignation. 0 assister-moi et ins־־ pire-moi la sagesse et la bonté, et ne permets pas que je dévie jamais du chemin que ce père chéri m’a tracé; fais que mes œuvres׳ sur cette terre honorent sa mémoire et réjouissent son âme; accepte-les alors, ô Seigneur, comme un sacrifice expiatoire pour mon pèrei Reçois-le au sein de tes élus, de tes fidèles serviteurs, dans le sanctuaire où vivent les pieux patriarches, Abraham, Isaac et Jacob. Puissé-je, quand mon heure aura sonné, avoir mérité d’être, à mon tour, réuni à son âme bienheureuse! Repose en paix, ô mon père, jusqu’au jour où nous nous reverrons! Que rien ne trouble le repos de ta cendre; que ton esprit jouisse dans réternité dé la contemplation du Dieu vivant, et descende quelquefois sur le fils (la fille) que tu as laissé sur cette terre! Amen. SUR LE TOMBEAU DE SA MÈRE. 089 SUR LE TOMBEAU DE SA MÈRE. "Le Seigneur me l'avait donnée, le Seigneur me Ta reprise" (Job 1, 21), Mon Dieu! ta volonté m’a ravi ce que j'avais de plus cher au monde; celle que j'aimais plus que ma vie, ma bonne mère, est dans celte tombe! Ce tertre couvre les restes précieux de celle qui m'a enfanté dans la douleur, et qui a tant souffert pour moi! Elle qui avait pour moi des trésors de tendresse, elle qui se dévouait ♦ chaque jour à mon existence, qui jouissait de ma joie et s'affligeait de mes peines; elle qui ne vivait que pour mon bonheur, elle est là sous cette froide terre, et je ne puis plus que répandre des larmes stériles sur sgi tombe si-lencieuse! C'est pourquoi, ô ma pauvre mère, je viens en ce lieu où reposent tes restes mortels, pour saluer ta mémoire bien-aimée, pour bénir tes cendres, pour invoquer avec une vénération filiale ton âme bienheureuse. Oh oui, mon cœur et ma foi me disent que tu m’environnes tou-jours de ta tendresse; c'est ta voix que j’ai si souvent entendue, c'est elle qui me recommande la "pratique de la religion et l'amour de mes frères*O puissé-je, en accomplissant le bien sur 690 SUR LA TOMBE D’UN ÉPOUX, cette terre et en suivant tes pieux exemples, prouver ma vénération pour ta mémoire, me faire pardonner les peines et les larmes que je t’ai coûtées, et réjouir ton âme dans le ciel. O mère chérie, puisse ton âme si pure, dé-livrée des liens du tombeau, goûter les joies cé-lestes de l’Eden; puisses-tu, réunie aux pieuses “ mères qui fondèrent Israë[, jeter sur moi un regard de pitié, et solliciter en ma faveur notre Père commun. Paix à tes restes chéris! Paix à ton âme, ô ma bonne mère, jusqu’au jour où la voix du Tout-Puissant t’appellera à la résurrection, jus-qu’au jour où, appelé à mon tour, je serai réuni à toi dans les demeures éternelles. O Père miséricordieux, exauce la prière d’un fils (d’une fille) qui t’implore pour sa mère; sois indulgent pour son âme, accueille-la avec mi-séricorde; reçois-la dans le séjour de tes élus et réjouis-la d’un bonheur éternel! Amen. SUR LA TOMBE D’UN ÉPOUX. " Il ne reviendra plus dans sa mai-son; son foyer ne le reverra plus " (Job 7,10). Tu dors dans cette tombe, époux chéri, tu ne m’entends plus, tu ne vois pas mes larmes! SUR LA TOMBE D’UN ÉPOUX. 691 Hélas! Dieu Va enlevé à mon amoar! Ma joie et mon bonheur ont disparu avec toi; mon exis-tence est vide et triste, je porte seul le fardeau de la vie; ta main ne me protégera plus; mon cœur ne pourra plus s’épancher. dans le tien; tout est froid et sombre pour moi dans la vie, et je viens répandre ma douleur près de ce tombeau. Ici, près de tes restes inanimés, je me réunis à toi pour un instant; en priant auprès de cette tombe, il me semble que ton àme se rapproche de la mienne, pour la consoler par l’espoir d’une autre vie, et pour se joindre à ma prière. Oh oui, prie pour moi, àme bien-aimée, in-tercède pour moi auprès de notre Père dans le ciel, afin qu’il m’accorde la force de supporter avec résignation le malheur dont il m’a frappée, en te ravissant à mon affection! Qu’il me sou-tienne dans ceUe cruelle épreuve, et que sa miséricorde me pardonne les paroles d’amer-tume que l’affliction arrache à mon cœur désolé. (Si elle a des enfants.) Prie pour nos pauvres enfants, privés maintenant de tes soins pater-nels; prie pour eux, afin que le Seigneur leur soit un père tendre et propice, et qu’il leur inspire l’amour du bien, la fidélité à notre sainte religion, et la vénération pour ta mémoire. 692 SUR LA TOMBE D’UNE ÉPOUSE. w 0 mon Dieu, permets que mes pleurs et mes regrets soient à tes yeux un sacrifice expiatoire pour mes péchés et ceux de ma famille; que ma douleurt Loin d’offenser ta justice, rachète mes offenses, et que le bien que j’ai pu faire ou que je ferai. soit compté pour le salut de l’âme de mon époux. Puisse-t-il, 6 moa Dieu, reposer dans la fé-licite éternelle, et puisse la sainte volonté réunir pour jamais dans le ciel ceux que ta bénédic-tiou avait unis sur la terre! Amen. SUR LA TOMBE D’UNE ÉPOUSE. "Le coeur de son époux se confie en elle" (Prov. 51, 8). Épouse bien-aiméela douleur brise mon cœur, je verse des larmes amères sur ta tombe, parce que toute ma félicité dans ce monde est ensevelie là avec ta cendre chérie. O toi, dont la tendresse embellissait ma vie, dont la bonté et le dévouement faisaient la joie de mou cœur, comment ne pleurerais-je pas quand je songe qu’il ne reste plus de toi qu’un peu de pous-sière, quand je songe que mes enfants sout privés pour toujours de tes tendres caresses, de tes soins infatigables, et qu’ils ne reverront plus leur mère! Oh, veille sur eux du haut du SUR LA TOMBE D’UNE ÉPOUSE. 693 ciel comme ta as veillé sur eux dans ce monde; que ton souvenir les protège , qu’il les guide vers le bien et détourne d’eux les dangers et les malheurs; qu’ils se rappellent sans cesse ta bonté, ta douceur et ta piété, afin de les imiter. Moi, j’honorerai ton souvenir en reporlant sur nos pauvres enfants mon amour devenu sté-rile pour toi, et qui survit dans mon cœur à notre cruelle séparation; je les aimerai pour toi et pour moi, et je te devrai encore le bonheur que je pui&erai dans ma tendresse paternelle. Que mes vœux et mes regrets montent jus״ * qu’à toi, ô ma meilleure amie, et qu’ils ajoutent à ton repos et à ta félicité. Mon Dieu, accorde à celle que je pleure et qui dort sous cette pierre, les joies du paradi*; permets que son àme puisse, comme un génie tutélaire, veiller sur mes pauvres enfants que tu as privés de leur mère; qu’elle éloigne d’eux toute influence dangereuse, et les guide, jus־ qu’à la fin de leur carrière, dans la voie de la religion; fais enfin qu’au grand jour de la résur-rection nous soyons tous dignes de prendre place parmi tes élus! Repose en paix, époilse bien-aimée, jusqu’au jour où nous nous reverrons dans l’éternité! Amen. 9"• 694 SUR LA TOMBE D״UN FRÈRE OU D*UNE SOEUR. SUR LA TOMBE D’UN FRÈRE OU D’UNE SŒUR. "C’est notre frère, notre chair" (Genèse 37, 27). Qae la paix soit avec ta cendre, fidèle ami (amie) de moa enfance, que rien ne trouble le repos de ta tombe, mon bon frère (ma bonne soeur), et que mes larmes soient une offrande agréable à ton àme! Que de doux souvenirs, que d’amers regrets je trouve près de cette pierre qui couvre ta dé-pouiile mortelle, ô toi dont la vie a été si long-temps confondue avec la mienne, et que la mort a trop tôt enlevé à ma tendresse fraternelle! Le même lait nous a nourris, le même berceau nous a reçus, les mêmes cœurs nous ont chéris, ' les mêmes mains nous ont bénis, et maintenant nous sommes séparés par l’éternité! Notre bon-heur eût pu être si paisible, ton amitié m’eût tant soutenu! — un moment a changé notre fé-licité en deuil et en affliction. Non, rien n’est durable sur cette terre! moi je gémis de t’avoir perdu, mais tu es heureux (heureuse) maintenant auprès de notre Père qui est dans le ciel, et cette pensée consolante me donne ? avec le courage et la résignation, l’es- SUR LA TOMBE D’UN GRAND’PÈRE, ETC. 695 poir de te revoir dans an monde meilleur, où la joie éternelle sera notre partagç. O mon Dieu, accorde à l’àme de mon frère (de ma sœur) la félicité des justes; que purifiée par la mort, elle prenne place au rang des élus, et jouisse à jamais de ta difine présence! Amen. SUR LA TOMBE D’UN GRAND’PÈRE OU D’UNE GRANB’MÈRE. "La paix l'environne, il repose dou-cernent dans sa couche, celui qai a marché dans la droiture 0 (Isaïe 57,2). Un sentiment de profonde vénération me guide yers ta tombe, ô toi, qui reposes main-tenant sous cette terre; je viens rendre hoift-mage à ta mémoire, ô mon grand’père (ma grand’mère), et m’inspirer du souvenir de tes vertus et de ta bonté. Tu as été pour moi la source du plus grand bonheur qu’on puisse pas* séder dans ce monde; c’est à toi que j’ai dû mon bon père (ma bonne mère); c’est à toi que je dois l’ange gardien qui a veillé sur mon en-fance. Que le tribut d’amour et de vénération que je dépose sur ta tombe te soit agréable! Daigne du haut du ciel regarder avec bienveil-lance l’enfant de ton enfant; intercède pour lui 696 SUR LA TOMBE D׳UN ENFANT, près de notre Père céleste, afin qu’il ne s’égare point sur le chemin de ce monde. Reçois aussi la promesse que je fais de suivre les exemples de piété et de vertu que tu as transmis à notre famille. Je les léguerai, avec l’assistance de Dieu, à ceux qui me suivront, comme l'héritage le plus précieux de notre maison. Que l'expres-sion de' ma reconnaissance filiale s’élève vers ton àme, et ajoute à la félicité qu’elle goûte auprès de son Créateur. Puisse le vœu que je fais ici, sur ton sé-pulcre, d’honorer ton souvenir par la pratique du bien, contribuer au repos de ta cendre vé-nérée; et puissent mes descendants faire le même vœu sur ma tombe quand je reposerai agprès de toi. Que le sommeil de la mort te soit léger, ô mon bon grand’père (ma bonne grand’mère), jusqu’au jour où nous nous retrouverons tous auprès de Dieu! Amen. PRIÈRE DES PARENTS SUR LA TOMBE D’UN ENFANT. "Éclos comme une fleur, il s'est fané comme elle" (Job 14, 2). Içi repose la joie et l’espoir de ma vie! Sous cette terre humide dort l’enfant arraché à mon SUR LA TOMBE D’UN ENFANT. 697 cœur! Il dort ici, silencieux et immobile, lui qui souriait tant à la vie; lui qui avait encore tant de belles années à compter, et qui devait un jour me fermer les yeiyt! 11 est là; et avec lui ont été enterrés pour toujours les senti-ments les plus doux de mon âme , les plus douces espérances de mon aveuir. O mon Dieu, pour résister au désespoir qui me torture, pour apprendre la résignation, j’ai besoin d’épancher ma douleur devant toi, et d’appeler tes regards paternels sur cette tombe que j’arrose de mes pleurs. Il faut que j’aie péché bien gravement, puis-que tu m’as si cruellement frappé! et cependant, mon Dieu, je ne méconnais pas ton amour; dans mon malhenr je n’oublie pas que tu es un bon Père, et je me prosterne devant ta sainte volonté. Tu m’as ravi l’enfant de mon cœur, mais c’est moins sur lui que sur moi que je dois pleurer. Lui, il est auprès de toi; (pour un jeune enfant:) il est allé au ciel Svant d’avoir connu les passions et les afflictions de cette vie; son âme, blanche et pure comme au jour de sa naissance, est retournée dans ton sein, dans le séjour de la pureté et de la félicité éter-nelle. Ce que tu fais, 6 mon Dieu, est bien fait 6*8 SUE LA TOMBE D’UN ENFANT. Ta me Pas donné, tu me l'as repris; que ton nom soit béni! Oui, Seigneur, c’est sur moi que je pleure, car mon cœur saigpe de cette perte cruelle; je suis soumis et résigné, mais les forces me manquent quelquefois pour porter le fardeau de ma douleur. Viens à mon secours, ô mon Dieu, car tu sais que ma foi est sans bornes et mon espérance en toi inébranlable; tu ne condamnes pas les larmes d’un père (d’une mère); car c’est toi, mon Dieu, qui m’as donné cette tendresse, source de l’affliction qui me dévore. Et toi, 6 mon enfant chéri, toi qui jeune en-core m’avais entouré de tant de joie et d’amour, reçois dans ta tombe précoce le tribut des larmes et des éternels regrets de ton père (de ta mère). Tu habites maintenant parmi les anges, près de notre Père céleste, mais ton image et ton souvenir resteront près de moi jusqu’au dernier jour de ma vie, jusqu’à l’heure suprême où j’irai te rejoindre dans le séjour de Dieu où ton àme m'a précédé. * Que tes cendres reposent doucement dans le tombeau, et que toa esprit jouisse de la béati-tude éternelle! Amen. SUR LA TOMBE D’UN AMI OU D’UN PARENT. 699 SUR LE TOMBEAU D’UN AMI OU D’UN PARENT. "Les justes 8e réjouiront et seront dans l’allégresse devant Dieu " (Ps. 68, 4)* Repose en paix, toi, dont celte tombe me rappelle la douce et tendre amitié! La mort est venue rompre le lien qui nous unissait dans celte vie, mais il se renouera pour toujours dans la vie bienheureuse, où je te suivrai au moment fixé par l’éternelle. Providence. Ton âme triomphe: affranchie des luttes pé-nibles, des dangers et des souffrances de la terre, elle jouit de la félicité réservée aux élus. Elle a rejoint ceux qu'elle chérissait et qui l’ont pré־ cédée dans l’éternité. Fidèle à ton souvenir, je viens sur ta tombe mêler ton nom à ma prière, implorer Dieu pour ton repos, et lui demander la grâce de ne pas être séparé de toi, quand sa volonté sainte or-donnera ma mort. Mon Dieu, permets que l’âme de celui que je pleure, purifiée par ta miséricorde, habite tes demeures délicieuses, et que ses cendres re-posent en paix! Amen, 700 SUR LA TOMBE D’UÉ BIENFAITEUR, ETC. SUR LA TOMBE D״IJN BIENFAITEUR OU D’UNE BIENFAITRICE. " Le juste porte des fruits comme l’arbre de la vie" (Prov. 11 , 30). Repose en paix, guide fidèle, bienfaiteur dé-voué, dont les sages conseils ont éclairé mes pas dans le sentier de la vie. Le vase fragile qui renfermait ton esprit généreux est brisé dans cette tombe, mais ton àine noble et dévouée est retournée vers le foyer de la bonté éternelle, dont elle était émanée; elle reçoit maintenant la récompense de sa vertu et de ses bienfaits. Que!*éternelle félicité l'environne, et que l’expression de ma reconnaissance s’élève vers elle comme un encens agréable, et la réjouisse dans le ciel! Mon Dieu, permets que le souvenir et l'exemple de l’homme pieux (de la femme pieuse) dont j’bonore ici la mémoire, restent sans cesse gra-vés dans ma mémoire, et que je reste fidèle aux principes qu’il (qu’elle) m’a inculqués י afin que je devienne comme lui (elle) digne d’entrer dans la demeure des élus! Amen. EN PLAÇANT UN MONUMENT FUNÈBRE. 701 EN PLAÇANT UN MONUMENT FUNÈBRE. "Nos jours passent comme une ombre sur la terre " (lob 8, 9). Mon Dieu, que me reste-t-il de celui qui m’a précédé dans ce séjour de la mort! Cette terre qui s’élève au dessus de son cercueil, s’affaissera bientôt, et celte pierre sur laquelle est inscrit son nom chéri doit seul m’indiquer le lieu où reposent ses dépouilles mortelles, et me rap-peler sans cesse ce que je deviendrai bientôt moi-même. C’est ici qu’un jour aboutiront tous mes ef-forts; il ne restera de moi qu’un nom inscrit sur une pierre fragile, si je n'ai pas semé pen-dant ma vie terrestre les œuvres, dont je puisse récolter les fruits dans le ciel. O toi qui dors sous cette pierre, mon cœur n’a pas besoin de ce monument pour ne t’ou-blier jamais; ton nom et ton image reposeront dans ma mémoire avec le souvenir de ton amitié si douce, de ton affection si dévouée, hélas! trop tôt brisée par la mort. Que tes cendres re-posent en paix sous cette pierre funèbre! Seigneur, en élevant aujourd’hui ce monu-ment à la mémoire de (désigner le défunt), je t’invoque pour le repos de son âme. Daigne, ô 702 EN SORTANT DU CIMETIÈRE. mon Dieu, lui accorder la paix des justes dans tes habitations bienheureuses; daigne l’admettre à la jouissance ineffable de contempler ta ma-jesté divine au sein d’une félicité éternelle. Daigne aussi, mon Dieu, réaliser un jour pour moi l’espoir que mon âme jouira de la béatitude éternelle, et que ma mémoire aussi sera con-servée et honorée au milieu de ceux que je laisserai après moi! Amen. EN SORTANT DU CIMETIÈRE. "Voici ce qae le Dieo éternel dit à ces ossements: Je vous ranimerai et vous vivrez # (Ézéchiel 57, 5). Dormez en paix, vous tous que la mort a réunis dans cette dernière demeure! Reposez en paix jusqu’au jour où la voix de Dieu vous rappellera à la vie. Puissiez-vous tous à l’heure suprême de la résurrection, obtenir de la justice et de la mi-séricorde du Seigneur l'éternelle félicité des élus. Amen. APPENDICE*. PRIÈRES POUR LES FEMMES MARIÉES. I. PRIÈRE DANS LA STÉRILITÉ. Mon Dieu et mon Père, vois mon humiliation et ma tristesse; tu ne m’as pas trouvée digne d’é-prouver les saintes joies de la maternité et d’en remplir!es doux devoirs,. Comme un arbre sté-rile au milieu du désert, je suis seule et délais-sée. Déjà!,avenir me fait entrevoir une existence sans but, une vieillesse froide et chagrine, sans une main amie qui puisse me fermer un jour les yeux. Dans mon affliction c’est vers toi que je me tourne, ô Père miséricordieux et tout-puissant. Dans un âge avancé tu as accordé un fils à la vertueuse Sara; tu as exaucé nos mères 1 Cet appendice étant exctasi renient destiné aux femmes mariées, ne fkU pat corps avec!,ouvrage etpeat, selon ,ta convenance, en être distrait lors de la reliure. II PRIÈRE DANS LA STÉRILITÉ. Kebecca et Rachel, d'abord frappées de stéri-lilé, et la pieuse Hanna a obtenu un fils lors-qu'elle t'adressa celte humble prière: t Seigneur Zébaolh, vois l'infortune de la servante, aie pi-tié de moi, ne m'oublie pas, accorde-moi une postérité, et je te la consacrerai. > O Seigneur, je m'unis aux sentiments et aux espérances de cette prière; moi aussi, je veux te consacrer mes enfants s'il te plaît de m’en accorder; je veux les élever pour toi, pour ton sainl nom, pour l'amour des hommes et pour l'honneur de la sainte religion. Oh! daigne exaucer ma fer-vente prière et ranimer mon cœur. Mais si dans ta sainte volonté tu en as décidé autrement, que ton saint nom soit également loué! car tu ne fais rien en vain; et si les en-fanls font l'ornement et la joie des parents, ils en peuvent aussi devenir la honte et raflliction. C'est peut-être pour me préserver d'un tel mal-heur que tu n’qs pas exaucé mes vœux* Dans celle pensée, je veux, ô mon Dieu , me faire une famille de tous ceux qui souffrent ou qui sont dans le besoin. Je veux devenir la mère des pauvres, montrer un cœur maternel aux or-phelins délaissés; pourvoir à leur existence, cultiver leur esprit et leur cœur, et alors je n’au-rai pas vécu inutile. O mon Père! daigne écou- PRIÈRE QUAND ON SE SENT MÈRE. III ter ma prière; verse sut4 ta servante ta grâce et ta miséricorde, sois mon consolateur, toi qui consoles tous ceux qui souffrent. Amen! 11. PRIÈRE QUAND ON SE SENT MÈRE. Gloire te soit rendue, Père céleste, pour la grâce que lu m’as accordée, et pour les douces espérances que tu fais sentir à mon cœur! Une nouvelle vie, de nouveaux projets s’ouvrent de-vant moi pour remplir et embellir mon exis-tence! Puisses-tu, Seigneur, trouver agréable la sainte promesse que je te fais du fond de mon âme! Je veux te consacrer mon enfant; je veux développer en lui l’amour de tes préceptes et l’obéissance à ta loi, afin qu’il grandisse dans la religion et dans la vertu. Daigne écouter ma prière, ô mon Père: bénis dès à présent mon enfant, veille sur moi et sur lui> Fortifie mon esprit contre les passions nuisibles à mon enfant et préserve mon, corps des accidents et des maladies qui pourraient lui être funestes, afin qu’il vienne au monde sain de eorps et d’esprit, avec les germes d’une peureuse intelligence. Confiante dans ton secours, j’attendrai avec sécurité le moment où ta créature verra le jour; car tu me dédommages d’avance de mes dou- IV PJLIÈREAVANT LA DÉLIVRANCE, leurs par les joies et les espérances qui־ doivent en être la suite. Je suis rassurée, car "!,Éternel est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec sincérité" (Ps. 145, 15). Amen. III. PRIÈRE AVANT LA/DÉLIVRANCE. Seigneur mon Dieu, depuis le péché de notre première mère nous devons enfanter dans la dou-leur; mais dans ta miséricorde tu as voulu que nous aimions d’un amour plus grand encore l’enfant né dans la souffrance, et ta Providence veille plus particulièrement sur nous dans ce.mo-ment décisif. Je suis émue, il est vrai, 6 mon Dieu, mais },ai foi dans la sainte promesse du prophète: " L’Éternel t’exaucera au jour de la souffrance" (Ps. 29, 1). Au nom de toutes les femmes pieuses que tu as exaucées dans leurs douleurs, réalise sur moi la parole du saint psal-miste. En ce moment suprême ne te souviens pas de mes péchés et de mes fautes, et accorde-moi le temps de les expier. Veille aussi sur mon enfant; qu״il traverse heureusement les périls de sa naissance et qu’il voie le jour dans la pléni-tude de sa vie. Dieu d*fsraëi, je fais le vœu bien formel d’élever mon enfant dans la crainte de APRÈS LA DÉLIVRANCE. V ton nom > dans la foi de mes pères et dans la pratique du bien. Dieu tout-puissant, Père de miséricorde, exauce ma prière comme tu as exaucé celle de la pieuse Hanna, quand tu lui répondis par ton prophète: "Vas en paix, le Dieu d’Israël t’ac-cordera ta demande." Rassurée par cette divine promesse, je ne crains plus rien, 6 mon Dieu, et j’attendrai avec calme et courage qu’il te plaise de m’exaucer à mon tour. Amen. IV. APRÈS LA DÉLIVRANCE. (A prier toat bas.) "Dans mes angoisses j’ai crié vers le Sei-gneur, et le Seigneur m’a répondu et m’a dé-livrée" (Ps. 118, 5). O Père céleste, du fond de mon cœur ému, je m’associe aux saintes pa-rôles du prophète, pour t’offrir l’expression de ma profonde, de mon éternelle reconnaissance pour ton secours et ta miséricorde sur moi et mon enfant. Que ta bénédiction continue à être sur moi et sur lui; qu’il croisse en force et en santé; qu’il grandisse pour le bien, pour la gloire de ton nom et la joie de ses parents. VI PRIÈRE EN FAVEUR D’UNE AtiTRE FEMME. Sois loué Éternel, Saint d’Israël, mon Protec-teur et mon Sauveur. Amen. V. PRIÈRE EN FAVEUR D’UNE AUTRE FEMME. יהי רצון Seigneur, Dieu de nos pères, qu'il te plaise d’alléger là délivrance de N. (ma fille j ma sœur, mon amie), fortifié son corps, soutiens son courage, préserve-la de tout dan-ger et abrège ses souffrances. Daigne protéger son enfant, afin qu'il naisse plein de forcé et de vie; que le bonheur de-vienne son partage et qu’il soit un jour la joie de ses parents et l’honneur de notre sainte re-ligion. O Père de miséricorde, je te supplie pour elle et pour 50n enfant; veille sur tous les deux, car toi seul tu disposes de la vie et de la mort; délivre-la de ses douleurs, et conserve-la à sa famille. Amen. 1 TABLE DES MATIÈRES. TABLE DES MATIÈRES. Préface de la première édition..............v Approbation de M. le grand-rabbin du consis• toire central...............................xi Afant-propos de la seconde édition........ xm Introduction sur la prière..................1 PREMIÈRE PARTIE. — OFFICES ET PRIÈRES QUOTIDIENNES. Prière en entrant dans le temple (Ma Tobou). 7 Hymne Adon Olam..................................9 Préparation à la prière........................................10 Prières du matin..................................................11 Office du matin (Sch&chrith)............................15 Cantiques et hymnes.........................16 Schéma..........................................36 Schemoné Esréh quotidien............................37 Kedouscha (sanctification) pour tous lesjours 38 Prière finale de chaque jour (Alenou)..........44 Profession de foi..............................................45 Office du soir (Mincba)........................................47 Prières du soir..................־.......48....... Office de la nuit (Arbith)...........................51 3 TABLE DES MATIÈRES. PRIÈRES DU SABBAT. Office du vendredi soir.............. ..... 54 Cantiques........."............"..............54 La sanctification do sabbat (méditation)... 59 Schémoné-Esréh do vendredi soir................64 Prières diverses pour le vendredi soir;............65 Sentiments de sainte sérénité............. 65 Prière en allumant la lampe du sabbat.... 68 Prière pour demander la lumière divine .. 68 Prières avant le repas de sabbat (Kidousch) 70 Prières du jour du sabbat....................................70 Méditation I......... .............................71 Méditation II..............................73 Premier office du matin pour sabbat et fêtes. Nischmath, hymne à Dieu................ 76 Hymne Lael anscber sabbat........;..........79 Glorification...................................79 Schemoné-Esréh du matin du sabbat............80 Kedouscha du premier office du matin .... 81 Prière avant le sermon.....................82 • Prière après le sermon....................................44 Lecture de la loi pour sabbat et fêtes..........85 ^Prières quand on retire la Thora de l'arche 85 Prière de celui qui est appelé à la lecture de la Thora.................."..............88 Méditation pendant la lecture de la Thora. 89 Actions de grâces pour notre émancipation. 95 Prières à la rentrée de la Thorà....................96 TABLÉ DES MATIÈRES. 3 Moussaph, deuxième office.......י........98........ Schemoné-Esréh........... ....................98 Kedouscha (sanctification) du second office. 98 Il n’est pas de Dieu, etc............................100 Office du soir du sabbat......................................191 Schemoné-Esréh du soir du sabbat...... 102 Cantiques du soir du sabbat.............i 103 Maxime des pères (Talmud)..........................106 Prière finale du jour de sabbat.............109 Actions de grâces ayant et après le repas.... lit Prières avant de se coucher ............... 113 Examen de conscience avant de se coucher 118 Prière au renouvellement du mois......... 122 Prière du mois d’Elu)..................... 123 Prière pour le premier jour de pénitence.... 126 Pensées pour le dernier jour de l’année.....128 PRIÈRES DU NOUVEL AN (ROSCH-HASCHANA). . Préparation au nouvel an..................................133 Office du soir du nouvel an...........................137 Schemoné-Esréh du soir et du matin du nouvel an........................................................138 Vœux salutaires pour l’année.....................145 Office du matin du nouvel an.........................147 Prière..............................................147 Humilité du pécheur devant Dieu................150 4 TABLE DES MATIÈRES. Pendant!’Ata-Hoa (sentiments de foi).....152 Schabti Verao (expiation des péchés).... ". 154 Pendant Leel, orech dine (sentiments de soumission).......................... 155 Abinoa Malkenoo (ô notre Pére).........157 Lecture de la Thora an nouvel an........ 160 Prière qaand on sort la Thora de l'arche.. 160 Le sacrifice d'Abraham.................161 Méditation sur le sacrifice d’Abraham..... 164 Cérémonie du Schofar.................. 167 Méditation pendant la cérémonie du Schofar 168 Moussaph, 2" office du matin du nouvel an.. 171 Le jour du Souvenir (méditation)......... 171 Schemoné-Esréh de Moussaph........... 174 Prière pour l’anéantissement du péché .... 185 Thephen Bemachôn (appel à la miséricorde divine)............................... 186 Melech Elion (les attributs de Dieu).......187 Prière pour la conversion des pécheurs..... 188 Unesanné Tokeph (le jour du Jugement)... 189 Haoches Beiad (sentiments de repentir).... 192 Prière avant la prosternation............193 Prosternation (Alenou).................194 Prière après la prosternation.............195 ftaiom Harath Olam.;..................196 Prière finale de l'office du nouvel an......196 MÉDITATIONS POUR LES JOURS DE PENITENCE. Premier jour. Examen général.............199 TABLE DES MATIÈRES. 5 Deuxième jour; La voix de la conscience.... 205 Troisième joar. Sur le défaut dominant..... 208 Quatrième jour. Le péché du mauvais exemple 213 Cinquième jour. Des devoirs journaliers .... 217 Sixième jour. Les illusions dit pécheur......222 Septième jour. La veille de Kipour.........225 FÉTE DE KIPOUR. Veille de Kipour.........................231 Prière avant l'examen de conscience.,... 231 Comment il faut examiner sa conscience . • 231 Prière après l’examen de conscience......232 Office de la nuit, veille de Kipour..........233 Prière en entrant dans le temple.........233 Méditation pendant le Kol Nidré.........236 Schemoné-Esréh de Kipour..............239 Ialeh (chant)........................... 241 Supplication..."..'.....................242 Psaume sur la pénitence................243 Prières avant la première confession.....245 Rachem Alenou (le pécheur rassuré par les promesses divines)..................... 246 Prière pour demander une conversion sin- cère................................248 Ki Anou Amecha...י...................248 Première confession .................... 250 Prière avant la deuxième confession......252 Deuxième confession...................254 Prière après la deuxième confession...... 257 6 TABLE DES MATIÈRES. Prière pour former de bonnes résolutions . 258 Premier office du matin de Kipour..........260 Einecha Nasalhi.......................204 Ata-llou (hymne de glorification}.........2G3 Ubchen Ach Cbanun (conditions de la mi- scri corde)............................ 264 Ubchen Uï ata (méditation sur L'éternité) , 2G7 Lee! orechdine......... ..............270 Ubchen Utecha^........................ 571 Mi Jethané Thokeph ihymne)...........272 EL Melech Joscheb ^invocation)...........273 Scbopbet Kol Haarelz..........................274 Méditations après ta 2* confession du matin > 275 Llaphtarah du matin de Kipour...........280 Réflexions sur la Hajilitarah.............'284 Prière commémorai ive pour les rnorU____288 Prière pour les martyrs ................. 290 * Deiuième office (Moussaph de Kipour)...... 2t"2 Prière avant TolÜce............... .....292 Schemonc-Ësrch..............................294 Prière pour demander ta contrition....... 2913 Schoschan Emek. —Sentiments de contri- (ion ................. *............... 298 Prière pendant fAla-Hou de Moussaph ... 300 Ubchen Veatha Kerachoum. — Promesse d'amendement...... ................30! Prière aprè* la sanctification.............302 Haochés Beiad, — Profession de foi....... 303 Prière avant la prosternation............304 TABLE DES MATIÈRES. 7 Première prosternation.................305 Après la prosternation..................306 Deuxième prosternation.................307 Réflexions sur le recueillement dans le temple.............................308 É1 Melech Joscheb avec chœur...........310 Prière avant la 1'" confession de Moussaph 313 Adir Venaor (l’amour de Dieu)......״.....316 Office du soir de Kipour (Mincha)...........317 La mort du juste et la mort du pécheur ... 317 Haphtarah. Prière de Jonas..............323 Ethan. Invocation en faveur de la foi d’A- braham..............................325 Prière.................................326 Prière avant la confessioù de Mincha..... 327 Méditation après la confession de Mincha. 328 Office final de Kipour. Neïlah.............. 332 Schemoné-Esréh de l'office final.......... 332• Pesach lanou Schaar (invocation).........335 Appel aux mérites des j ustes............. 335 Supplications..........................337 Prière après la confession du dernier office 339 Intercession pour la famille..............341 Prière finale du jour de Kipour..........342 OFFICE DES TROIS FÊTES. PRIÈRES POUR SOUKOTH (FÉTE DBS TENTES J• Office de la veille de Soukoth.............. 346 Pour le premier soir de Soukoth.........346 40 8 TABLE DE& MATIÈRES. Actions de grâces pour le deuxième soir.. 347 Schemoné-Esréh du soir et du matin...... 349 Actions de grâces après le Schemonè-Esréh 354 Premier office du matin (Schachrith).........356 Prière.................................356 Méditation avant la bénédiction du cédrat. 357 Prière en présentant le palmier ......... 360 Hallel (hymnes)........................360 Prière en retirant la Thora de l’arche sainte 370 Méditation sur la persévérance dans les bonnes résolutions....................371 Deuxième office du matin (Moussaph)........376 Schemené~Esréh pour les trois fêtes......376 Prière.................................378 Méditation pendant la procession avec le Loulab..............................380 Prière ......................... ...... 382 Office de Hoschana Rabba.................384 Invocation du secours céleste............384 Pensées sur la fragilité humaine..........384 Schemini Atzereth. — Féte finale..........386 Office du soir*............................386 Prière.................................386 Office du matin...........................388 Méditation sur la fragilité des biens terrestres 388 Actions de grâces pour la récolte et pour demander un bon hiver ...............391 Simchath Thora. — Réjouissance en l’hon-nenr de la loi.*................................393 TABLE DES MATIÈRES. 9 Prière.................................393 Atha Haretha. — Hymne avant la sortie da livre de la loi........................394 Lecture de la loi. (La morale israélite) .... 396 HANOUKA (FÊTE DBS -MACHABÉES). Al Hanissim..........*...................400 Prière en allumant la lampe de Hanouka.... 401 Prière pour la féte de Hanouka.............401 POURIM. Yéille de Ponrim. — Pour le jeûne à la mé- moire d’Esther. *.......................403 Poririm. י־־ Commémoration du triomphe d’Esther...............................405 Ai Hanissim.............................405 Prière....................................................................406 FÊTE DE PAQUES (PESSACH). Office du soir............................410 Prière pour les deux premières soirées de Pâques..............................410 Soirée pascale............................413 Lecture avant de se mettre à table........ 413 Prière en se mettant i table..............418 Premier office du matin....................421 Prière.................................421 Soumission à la volonté de J)ieu.........423 Méditation sor l’immortalité..........425 ...״ Deuxième office du matin..................430 10 TABLE DES MATIÈRES. Prière ponr demander la bénédiction divine pour les récoltes.....................430 Office de la veille des deux derniers jours.. • 431 Actions de grâces pour lés merveilles de Dieu 431 Premier office du matin....................433 Méditation sur les symboles de ta Pâque... 433 Deuxième office du matin..................435 Prière.................................435 FftTE DB SCHEBOUOTH (PENTECOTE). Office du soir.............................437 Prière.................................437 Prière finale du soir....................439 Premier office du matin...................441 Prière................................, 441 Le Décalogue.—Méditation pendant la lec- ture de la loi........................444 Prière................................467 Deuxième office du matin;..............,. 468 Prière.................................468 Kidousch. Prière avant le repas des trois fêtes 471 Kidousch. Prière avant le repas an nouvel an 472 OFFICE DE TISCHAH BEAB. Anniversaire de la destruction du temple de Jérusalem............................ 473 Priérô................................. 474 Prière pour on jour de jeûne..............477 TABLE DES MATIÈRES* il OFFICE DB L’INITIATION RELIGIEUSE Prière ayant l’initiation..................478 Prière après l’initiation..................480 Prière du père et de la mère............... 482 Prière des assistants à l’initiation..........483 Bénédiction des parents..................484 OFF1CB DU MARIAGE. Prière particulière de la mariée le matin du jour de son mariage................... 485 Prière de la mariée dans le temple.........487 Prière du marié........................488 Prière des parents de la mariée............490 Prière des parents du marié............... 492 Prière des assistants...................... 494 PRIÈRES DES ENFANTS. Prière du matin...... ..................495 Prière de table...............................................496 Prière du soir........................................................496 Prières ayant et après l’instruction..................497 Prière d’un enfant pour ses parents..................498 Prière d’un enfant pour un malade.........498 DEUXIÈME PARTIE. — PRIÈRES SPÈCIALES ET MÉDITATIONS. Prière................ ..................499 Soumission à la volonté divine.....-.......502 it TABLE DES MATIÈRES. Acte d'adoration................. .......504 Appel à la miséricorde divine.............. 506 Pensées sar la charité.....................508 Prière.............. .................... 511 Acte d'humilité..........................512 Supplique dans un malheur ou dans un chagrin 514 Psaume de la pénitence:................... 514 Actionsde grâces après un événement heureux 515 Cantique de reconnaissance...............516 Résolution d’amendement.................518 Prière...................................521 Pour demander la persévérance dans le bien. 522 Prière pour demander une grâce...........523 Prière dans un temps de calamité publique.. 524 Prière pour demander le retour de la piété*.. 525 Prière pour demander la subsistance.......527 Méditation dans la prospérité..............529 Prière pour demander la patience..........532 Résignation dans l'adversité...............533 Prière dans la pauvreté...................536 Prière dans l'état de domesticité...........538 Prière quand on se met en voyage .........540 Pour une personne qui se met en voyage ... 541 Prière d’un père de famille................542 Prière d’une mère de famille. .............544 Prière d’un époux........................546 Prière d’une épouse...................... 548 Prière d’une épouse malheureuse %..........550 Prière d’une veuve......................552 TABLE DES MATIÈRES. i$ Prière d’un orphelin......................554 Prière d’une jeune fille..................556 Prière d’un enfant pour ses parents........558 .־ Méditation dans la vieillesse...............560 Prière pour demander la vie future..........562 Prière avant les fiançailles................564 Prière d’une fiancée......................565 Prière d’une mère le jour de la circoncision. 567 Prière d’une mère le jour où elle donne le nom à son enfant......................568 Prière en entrant dans le temple après les re- levailles...............................569 Prière d’un malade.......................571 Prière en faveur d’un malade.............. 572 Prière pour les parents malades............573 Prière pour un époux malade..............574 Prière d’une mère ponr son enfant malade .. 576 Prière d’un convalescent..................577 Préparation dans une maladie grave........578 La dernière volonté.......................580 Sentiments de pénitence......................................582 MÉDITATIONS POUR CHAQUK JOUR DB LA SEMAINE. Méditation pour le dimanche (sur la foi).....583 Prière.................................587 Psaume pour le dimanche.......... .... 588 Méditation pour le lundi (sur l’amour de Bien) 589 Prière.................................593 Psaume pogr le lundi...................593 14 TABLE DES MATIÈRES. Méditation pour le mardi (sur l'amour da pro- chain)............................... 594 Prière.................................599 Piaume pour le mardi....."............600 Méditation pour le mercredi (da respect ha- main)...............................601 Prière................................605 Psaume pour le mercredi...............606 Méditation pour le jeudi (sur les devoirs de l’Israélite)...........................609 Résolutions............................615 Psaume pour le jeudi...................616 Méditations pour la veille du sabbat (sar la Providence).......................... 617 Prière.........................;.......623 Cantique pour la veille du sabbat........624 Méditations diverses pour sabbat et fêtes. — 10 La mission d’Israël...................625 Prière.................................636 Cantique pour le sabbat.................637 20 De l’unité de Dieu................... 638 ^ Prière.................................645 30 Du culte public.......................646 TROISIÈME PARTIE. — PRIÉRBS DE DEVIL. Pensées sur l'ét?rnité.....................655 €onfe6sion d’un malade...................667 Prières auprès des agonisants..............669 TABLE DES MATIÈRES. 15 Considérations édifiantes quand le malade a cessé de vivre........................670 Prières pendant les inhumations .......... 673 Résignation...........................673 Avant de se retirer de la tombe..........675 En sortant du cimetière................. 675 Prières pour le repos d'un mort............676 Kadisch. — Prière des orphelins........677 Pour l'anniversaire de la mort d’un père .. 679 Pour l'anniversaire de la mort d'une mère. 681 Prières sur les tombeaux..................683 En entrant au cimetière.................683 Sur le tombeau de son père..............687 Sur le tombeau de sa mère..............689 Sur la tombe de l'épouse................ 690 Sur la tombe de l'époux.................692 Sar la tombe d'un frère ou d'une sœar.... 694 Sur la tombe des grands-parents.........695 Prière des parents sur le tombeau d’ua en- fant................................. 696 Sur le tombeau d’un ami ou d'un parent.. 699 Sur la tombe d'un bienfaiteur............700 En plaçant un monument funèbre........701 En sortant du cimetière.................702 APPENDICE. Prières pour les femmes mariées...........! ERRATA. Page4, avant-dernière ligne: lisez respect au lieu de regret. Page 103, ligne 3: lisez au d* Page 147, indication du Kidousch: renvoyez à la page 472 au lieu de page 70. Page 157, ligne première, lisez מלכנו au lieu de מלכני• Page 405, ligne 15, lisez Mardochée au lieu de Mardachée. Page 533, épigraphe: lisez Ps. 118 au lieu de 128. Page 535, ligne dernière: lisez Ps. 118 au lieu de 128. Page 638, ligne 13: après le mot c’est-à-dire mettez: que.